Bien que le blog soit en vacances, il est malheureusement impossible de mettre l’histoire en mode pause, et il nous a paru essentiel à Danielle et à moi de vous alerter sur les sinistres plans de nos dirigeants d’entrainer nos pays, avec ou sans notre consentement, dans une guerre contre la Russie (note et traduction de Marianne Dunlop)
https://ria.ru/20250713/ukraina-2028750747.html
Alors que Donald Trump se prépare à faire une « déclaration importante sur la Russie » lundi, deux puissances nucléaires européennes ont tout mis en œuvre pour réduire à néant l’impact de l’intervention du président américain. La décision prise par la Grande-Bretagne et la France met un terme aux tentatives de Trump de contribuer à la fin du conflit en Ukraine. Désormais, pour parvenir à un accord (même à long terme) avec Moscou, Washington devra d’abord obtenir de ses alliés de l’OTAN qu’ils renoncent aux plans déjà annoncés.
Trump annoncera très probablement de nouvelles sanctions contre la Russie, ou plus précisément contre les pays qui achètent nos ressources énergétiques. Un projet de loi à ce sujet est depuis longtemps déposé au Congrès, et il suffit désormais au président des États-Unis de donner son feu vert pour qu’il soit adopté. L’essentiel pour Trump est de s’assurer une totale liberté d’action en matière de sanctions, c’est-à-dire de pouvoir décider seul de les imposer ou non, et de les lever tout aussi arbitrairement. Il ne fait aucun doute qu’il y parviendra : il n’a absolument pas besoin du contrôle du Congrès. Mais pour Trump, l’intérêt d’une nouvelle loi (tout comme celui d’un nouveau modèle d’approvisionnement militaire de l’Ukraine, qui prévoit que les Européens paient l’intégralité des armes américaines) est de contraindre Poutine à conclure un accord de cessez-le-feu. En d’autres termes, le président américain pense qu’en intensifiant la pression, il rendra les coûts inacceptables pour la Russie et obtiendra notre accord pour mettre fin aux hostilités.
C’est un calcul à courte vue, mais Trump est convaincu qu’il n’a plus d’autres moyens de faire pression sur Poutine. Que les nouvelles sanctions n’arrêteront pas la Russie ne sera pas une grande surprise. Cependant, sur la voie d’un accord de paix (qui finira bien sûr par voir le jour tôt ou tard), un obstacle se dresse désormais, qui rend en principe inutiles toutes les actions de Trump. Qu’il impose de nouvelles sanctions ou non, qu’il annule même les anciennes, tout cela n’a aucune importance. Car tout accord américano-russe sur l’Ukraine se heurte à la volonté des Européens d’envoyer des troupes sur le territoire de l’Ukraine « indépendante ». Et ce, immédiatement après la conclusion d’un cessez-le-feu, ce qui signifie que la Russie ne l’acceptera en aucun cas, quelles que soient les conditions et la ligne de cessez-le-feu. L’introduction de troupes de l’OTAN en Ukraine est une ligne rouge absolue, et le fait de la franchir condamnerait en réalité l’Ukraine à une guerre jusqu’à la défaite totale et à la capitulation.
Que s’est-il passé ? Lors de la visite de Macron au Royaume-Uni, les deux pays ont convenu de relever le statut des forces expéditionnaires franco-britanniques existantes, qui passeront du niveau de brigade à celui de corps d’armée (50 000 hommes), afin qu’elles puissent participer à des opérations de grande envergure. En outre, d’autres pays européens pourraient s’y joindre — Macron a même déclaré que cela renforcerait l’autonomie stratégique de l’Europe.
Mais surtout, ces troupes pourraient servir de base à la planification opérationnelle des forces de dissuasion qui pourraient être déployées en Ukraine sous l’égide d’une « coalition de volontaires » dans le cadre d’un futur accord de cessez-le-feu. Comme l’a déclaré Macron, « un plan a été élaboré, que nous sommes prêts à mettre en œuvre dès le jour où le cessez-le-feu sera instauré », c’est-à-dire immédiatement. Et pour toujours, car Starmer a ajouté que « nous disposons de forces futures qui seront déployées pour contenir l’agression russe pendant de nombreuses années ».
En d’autres termes, Paris et Londres se préparent à occuper l’Ukraine, et le déploiement de leur « corps expéditionnaire » sur son territoire signifierait l’entrée effective de l’Ukraine dans l’OTAN. Mais attendez, n’est-ce pas précisément à cause de cette menace que la Russie a lancé son opération militaire spéciale ? Et maintenant, on nous propose d’y mettre fin pour que l’OTAN puisse annexer officieusement l’Ukraine ? Absurde ? Bien sûr. Cependant, par ses déclarations, l’alliance franco-britannique tente de mettre en difficulté non pas Poutine, mais Trump. Oui, Londres et Paris n’ont pas obtenu de lui la garantie du soutien américain d’un corps expéditionnaire, car même un soutien aérien des États-Unis signifierait leur participation à l’occupation. Mais, n’ayant pas obtenu de garanties, ils utilisent maintenant l’idée d’envoyer un corps expéditionnaire pour bloquer toute tentative de Trump de s’entendre avec Poutine.
Car qu’est-ce qui se passerait alors ? Imaginons qu’après une détérioration progressive de la situation pour les Forces armées ukrainiennes et la perte d’une partie encore plus importante du territoire ukrainien, Trump parvienne finalement à pousser Kiev à entamer de véritables négociations sur un cessez-le-feu, en expliquant que l’alternative serait, à terme, la capitulation pure et simple. Mais pour parvenir à un accord entre Moscou et Washington, Poutine aura besoin de garanties qu’aucune troupe de l’OTAN n’apparaîtra en Ukraine, et Trump peut-il les fournir ? Il est clair que sans le soutien américain, le corps franco-britannique n’osera probablement même pas mettre les pieds en Ukraine, mais il reste tout de même une petite probabilité que cela se produise. Le président russe peut-il prendre ce risque ? Bien sûr que non. Trump pourra-t-il ordonner publiquement à Londres et à Paris de ne pas bouger ? Cela semble douteux. Cela signifie donc qu’aucun accord de cessez-le-feu ne sera possible.
Il s’avère donc que la nouvelle Entente ne combattra pas seule, mais qu’elle est en mesure de faire échouer ou de retarder la fin de la guerre.
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