Le vice-premier ministre chinois rencontre M. Poutine, mettant l’accent sur l’orientation stratégique des dirigeants des deux pays comme la meilleure garantie pour l’approfondissement de la coopération. Face à l’intervention de Trump aux côtés d’Israël dans une action qui relève de la piraterie et du terrorisme international et qui ne respecte ni la constitution des Etats-Unis, ni les lois internationales, il est clair que la Chine et la Russie vont développer leur propre politique mais que le partenariat stratégique qui va bien au-delà des BRICS, sans ignorer l’existence de ces échanges qui correspondent peut-être à une stratégie des non alignés dans lequel le rassemblement peut être large. Ceux qui prétendaient construire un espace préférentiel avec les Etats-Unis sont en effet confrontés à la réalité de cette hégémonie. (note et traduction de danielle Bleitrach)
Par Global TimesPublié : 21 juin 2025 17:13 Mis à jour : 21 juin 2025 18:56
Photo : Xinhua
L’orientation stratégique du président Xi Jinping et du président Vladimir Poutine est la garantie la plus solide pour l’approfondissement de la coopération sino-russe et le maintien de l’amitié de longue date entre les deux pays, a déclaré le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, qui est également membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, lors de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg vendredi, heure locale.
Selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères publié samedi, M. Ding a d’abord transmis les chaleureuses salutations et les meilleurs vœux du président Xi au président Poutine. M. Ding a noté qu’il n’y a pas si longtemps, à l’invitation du président Poutine, le président Xi s’était rendu en Russie et avait assisté aux célébrations marquant le 80e anniversaire de la victoire de l’Union soviétique dans la Grande Guerre patriotique. Au cours de cette visite, les deux dirigeants ont engagé une communication stratégique approfondie, exposant de nouveaux plans de haut niveau pour la prochaine phase des relations sino-russes.
S’exprimant sur l’importance de l’orientation stratégique du président Xi et du président Poutine, M. Ding a déclaré qu’elle représentait également la plus grande certitude pour les deux pays de relever conjointement diverses incertitudes sur la voie à suivre. La Chine est disposée à travailler avec la Russie pour renforcer continuellement la confiance politique mutuelle, resserrer les liens d’intérêts communs, développer le commerce et les investissements, approfondir la coopération pratique dans le secteur de l’énergie, faire progresser la construction de projets pertinents et soutenir le développement et la revitalisation de chacun, a noté M. Ding.
M. Ding a souligné qu’alors que le paysage international connaît de profonds changements, la Chine et la Russie devraient maintenir une coordination stratégique forte et globale pour défendre la justice internationale, soutenir le système commercial multilatéral centré sur l’OMC, préserver conjointement la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, et approfondir la coopération multilatérale par le biais de plateformes telles que l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS. Ensemble, les deux pays peuvent apporter de nouvelles et plus grandes contributions à la promotion d’un monde multipolaire plus égalitaire et ordonné et d’une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive, a déclaré M. Ding.
M. Poutine, pour sa part, a demandé à M. Ding de transmettre ses sincères salutations au président Xi et s’est félicité de la participation de M. Ding au 28e Forum économique international de Saint-Pétersbourg. M. Poutine a noté qu’en dépit des difficultés et des défis extérieurs, les relations russo-chinoises se sont développées de manière globale et ont atteint un niveau sans précédent. Il a exprimé la volonté de la Russie de renforcer davantage la coopération pratique avec la Chine et de créer ensemble un avenir meilleur pour les deux pays et le monde.
M. Poutine a déclaré qu’il avait hâte de se rendre en Chine pour assister au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai à Tianjin et aux événements commémorant le 80e anniversaire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la guerre mondiale antifasciste.
Face à la frappe de cette nuit israélo-américaine, la réaction de la Chine comme celle de l’Iran reste étonnement calme :
L’affirmation des États-Unis selon laquelle l’attaque « très réussie » contre trois sites nucléaires iraniens n’a pas encore été vérifiée, selon un expert
Par Guo Yuandan et Chen Zishuai
Publié : 22 juin 2025 12:05
Les réactions officieuses de la Chine ont pris avec beaucoup de recul les proclamations du président américain Donald Trump déclarant samedi que l’armée américaine avait mené une attaque « très réussie » contre trois sites nucléaires en Iran. DEEn soulignant que l’efficacité réelle de l’opération restait incertaine et que les frappes n’avaient peut-être pas été suffisantes pour détruire complètement les installations nucléaires souterraines de l’Iran. Trump a publié sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social le fait que les États-Unis avaient mené des frappes sur trois sites nucléaires en Iran situés à Fordow, Natanz et Ispahan. Selon un rapport de Reuters, un responsable américain a déclaré que des bombardiers B-2 étaient impliqués dans les frappes sur les sites nucléaires iraniens. Li Zixin, chercheur adjoint à l’Institut chinois d’études internationales, a déclaré au Global Times que l’installation nucléaire de Fordow se trouve à près de 100 mètres sous terre, ce qui la rend extrêmement difficile à détruire complètement avec seulement une ou deux frappes, même en utilisant des bombes anti-bunker.
Zhang Junshe, un expert en affaires militaires, a partagé un point de vue similaire. Il a déclaré que la première vague de frappes américaines n’aurait peut-être pas été suffisante pour détruire les installations nucléaires souterraines de l’Iran. Par exemple, le site de Fordow se trouve à 90 mètres sous la roche solide, ce qui le rend très résistant. Bien qu’Israël le considère comme une cible clé, il n’a pas les moyens de le frapper efficacement. Les États-Unis utilisent des bombardiers B-2 armés de GBU-57 de 30 000 livres, qui ne pourraient pénétrer qu’à environ 65 mètres. En théorie, deux bombes utilisées en séquence pourraient être nécessaires, mais cette tactique n’a jamais été testée publiquement, de sorte que le succès de la frappe initiale reste incertain, a noté l’expert.
Un responsable de la télévision d’État iranienne a également déclaré en direct que l’Iran avait évacué ces trois sites nucléaires « il y a un certain temps ». Apparaissant à la télévision d’État, il a déclaré que l’Iran « n’a pas subi de coup majeur parce que les matériaux avaient déjà été retirés », a rapporté la BBC. « Cela démontre une fois de plus la difficulté pour l’armée américaine de détruire complètement les matériaux nucléaires de l’Iran », a ajouté M. Zhang. Il a expliqué que, l’installation de Fordow ait été entièrement détruite ou non lors de la première vague de frappes, il est clair que les frappes aériennes américaines ont infligé des dommages substantiels à l’infrastructure nucléaire de l’Iran.
Les bombardiers stratégiques B-2, armés d’armes anti-bunker, sont beaucoup plus puissants que les bombes et les missiles transportés par les avions de chasse F-15, F-16 et F-35 d’Israël. Par conséquent, les dommages infligés par les États-Unis sont sans aucun doute bien plus importants que ce qu’Israël pourrait accomplir. Dans ce contexte, il n’est pas certain que les installations nucléaires de l’Iran puissent être préservées », a déclaré M. Zhang. Li a déclaré que cela suggère que les frappes américaines contre l’Iran ne sont peut-être pas une opération ponctuelle. « Dans les prochains jours, les États-Unis pourraient intensifier leurs attaques contre les principales installations iraniennes », a-t-il déclaré. Dans le même temps, le spécialiste des affaires internationales a noté qu’aucune des deux parties ne veut que la situation devienne incontrôlable. Par conséquent, les frappes américaines resteront probablement limitées dans leur portée, se concentrant principalement sur des sites nucléaires spécifiques plutôt que de lancer des attaques à grande échelle contre d’autres infrastructures de l’Iran.
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