La décision du Niger de nationaliser Somaïr et donc de chasser de plus en plus les intérêts français sur l’uranium dans le contexte actuel des menaces de l’Occident d’escalade vers une guerre mondiale, dit à sa manière l’isolement des alliés vassaux des USA. La France est passée avec en particulier Sarkozy et Hollande d’un rôle néocolonisateur de la FranceAfrique à celui de supplétif des USA qui aujourd’hui avec Trump prétendent interdire les visas pour les Etats-Unis. La Russie et la Chine offrent un autre modèle de développement qui partage les savoirs et mise justement sur un développement des populations. La propagande française peut baptiser junte les régimes qui lui sont désormais hostiles, cela ne change pas, au contraire, la réalité de ce que Macron représente. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le gouvernement du Niger a annoncé jeudi sa décision de nationaliser la société Somaïr, chargée d’exploiter la seule mine d’uranium du pays, dont le groupe français Orano détient 63% du capital. /Photo prise le 1er décembre 2021/REUTERS/Benoit Tessier© Thomson Reuters
NIAMEY (Reuters) – Le gouvernement du Niger a annoncé jeudi sa décision de nationaliser la société Somaïr, chargée d’exploiter la seule mine d’uranium du pays, dont le groupe français Orano détient 63% du capital.
Le projet d’ordonnance a été adopté en conseil des ministres.
Dans un communiqué, le gouvernement nigérien a évoqué plusieurs griefs, notamment l’expiration en décembre 2023 de la dernière convention minière en date.
« Face à ce comportement irresponsable, illégal et déloyal d’Orano, société détenue par l’Etat Français, un Etat ouvertement hostile au Niger depuis le 26 juillet 2023 (…) l’Etat du Niger décide en toute souveraineté, de nationaliser la Somaïr », indique le communiqué.
Fin 2024, Orano, dont l’Etat français détient 90% du capital, avait annoncé que le gouvernement militaire du Niger, au pouvoir depuis un coup d’Etat survenu en 2023, avait pris le contrôle opérationnel de Somaïr.
Le Financial Times avait rapporté le mois dernier que le spécialiste français du combustible nucléaire étudiait la possibilité de vendre ses actifs dans l’uranium au Niger après la rupture de ses relations avec la junte au pouvoir.
s le communiqué du Conseil des ministres de jeudi, le gouvernement nigérien annonce la nationalisation de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), société qui a lancé l’exploitation de l’uranium il y a près de 55 ans. Cette société – détenue à 63.40 % par Orano – fait l’objet d’un contentieux important depuis bientôt deux ans. À l’occasion du conseil des ministres, les autorités nigériennes ont rappelé la liste des griefs contre la société française.
Niamey reproche à Orano de ne pas avoir respecté la règle de partage prévue dans l’entente. La société française aurait exporté plus que sa part. Autre point de désaccord : l’arrêt des travaux d’exploitation au niveau de la Somaïr depuis le 26 juillet 2023, le rapatriement de ses ressortissants français sans préavis, ou encore la déconnexion du système informatique de la Somaïr du réseau global du Groupe.
Autre grief : la tentative d’Orano de revendre ses parts, un sujet évoqué par le quotidien Financial Times mi-mai. Les parties « sont libres de soumettre des offres si elles le souhaitent », répondait alors Orano à l’AFP. Aucune mention n’est faite du stock de plus de 1 000 tonnes d’uranium conservé sur les sites de la Somair. Il est estimé à 250 millions d’euros par Orano.
En décembre dernier, Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger : le gisement d’Imouraren, la mine de Cominak et celle de la Somaïr. Le groupe français, qui restait toutefois majoritaire à plus de 60 % dans ces filiales, avait alors engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre l’État du Niger.
(Boureima Balima, rédigé par Ayen Deng Bior, Jean-Stéphane Brosse et Camille Raynaud pour la version française)
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