Cette analyse du vice président du KPRF a le mérite de resituer la position commune de la Chine et de la Russie en train d’œuvrer ensemble à une solution diplomatique vers des négociations et un cessez le feu dans le contexte de « la contradiction principale » qui n’oppose pas seulement l’Iran et Israël mais surtout à l’hégémon de l’US et de ses alliés. Le référence à la manière dont la Corée du nord a du protéger son peuple par le choix du nucléaire renverse la plupart des consensus atlantistes auxquels on nous a habitués. Pourtant les faits sont têtus, ce qui est visé est la Russie, la Chine et à travers eux l’alternative à l’impérialisme. Si qu’il s’agisse de Zelensky ou de Netanyahou la volonté d’apocalypse y compris pour leur propre peuple divise jusqu’au G7, le cas d’Israël et du cynisme de ses dirigeants, le mépris total du droit international, les motifs invoqués, tout cela selon le dirigeant communiste russe montre à quel point il faut se préparer à un affrontement direct et à une mobilisation des peuples à un niveau supérieur. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/235431.html
L’un des sujets abordés a été le sommet du G7 qui s’est tenu au Canada. Youri Afonine a souligné qu’à l’issue de ce forum, on pouvait constater que le mécanisme politique anti-russe du « G7 », qui fonctionnait avec une précision d’horloge depuis trois ans, avait sérieusement déraillé. Alors qu’auparavant, chaque sommet donnait lieu à une déclaration sur « l’agression russe » et la nécessité d’un soutien sans faille à l’Ukraine, cette fois-ci, il n’a pas été possible de s’accorder sur une position commune concernant l’Ukraine. Trump a quitté le sommet avant la fin. Zelensky n’a pas réussi à le rencontrer, sa mission a été un échec total.
L’attention de Trump s’est tournée vers une nouvelle escalade au Moyen-Orient. Maintenant, sans même être entré en guerre, il exige la capitulation de l’Iran et menace de tuer l’ayatollah Khamenei. Les États-Unis soutiennent l’agression d’Israël contre l’Iran, ce qui fait également partie de la confrontation mondiale. La coordination entre les services secrets – le Mossad, la CIA et le MI6 – est évidente. L’attaque contre notre allié est également une tentative d’affaiblir la Russie sur les plans économique et militaro-stratégique.
En outre, il est clair que la véritable raison de l’agression actuelle contre l’Iran est que ce pays ose mener une politique étrangère véritablement indépendante, tout en possédant certaines des plus grandes réserves mondiales de pétrole, d’uranium et d’autres ressources, a déclaré Youri Afonine. Il s’agit donc d’un morceau extrêmement appétissant pour le capital occidental. Pour y parvenir, l’Occident doit renverser le régime actuel des ayatollahs, comme il a renversé les dirigeants rebelles d’Irak, de Libye et de Syrie.
Mais, bien sûr, cela n’est pas dit ouvertement, Israël et les États-Unis se contentant de déclarations hypocrites sur le danger que représente le programme nucléaire iranien. En ce qui concerne ce programme nucléaire, l’Occident applique ouvertement deux poids, deux mesures : pour une raison quelconque, ce qui est interdit à l’Iran est autorisé à Israël. Israël n’a pas signé le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, alors qu’il en possède depuis la fin des années 1960. Plus encore : le programme nucléaire israélien a été mis en place avec l’aide scientifique et technologique des États-Unis et de la France. Israël garde ses armes secrètes, refuse l’accès à ses installations aux inspecteurs de l’AIEA, mais cela ne semble pas déranger l’Occident, contrairement au programme iranien.
Depuis de nombreuses années, Israël répète un discours mensonger : si un pays islamique possède la bombe atomique, il frappera immédiatement Israël. Or, le Pakistan possède l’arme nucléaire depuis 27 ans et il ne bombarde pas Israël. Tout le monde comprend que toute frappe nucléaire entraînerait une catastrophe mondiale. Et les autorités iraniennes ne déclencheront pas une guerre nucléaire au risque de transformer leur pays de 90 millions d’habitants en cendres radioactives.
Pour mieux comprendre la situation autour de l’Iran, il faut regarder la RPDC, a déclaré le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. Que de cris lorsqu’on a appris que la Corée du Nord avait mis au point une arme nucléaire ! Mais que se serait-il passé si la Corée du Nord ne l’avait pas fait ?
Tant que l’Union soviétique existait, la sécurité de la Corée du Nord était assurée. Mais lorsque l’URSS a disparu, la menace qui pesait sur la Corée du Nord est devenue extrêmement grave. Ni les États-Unis ni leur allié, la Corée du Sud, n’ont oublié leur défaite dans la guerre de Corée des années 1950 et ont élaboré des plans ouvertement revanchards. Si la RPDC ne s’était pas dotée de l’arme nucléaire, une grande guerre avec des millions de victimes aurait presque inévitablement éclaté dans la péninsule coréenne. Au cours de cette guerre, la RPDC aurait très probablement été détruite et la Corée du Sud aurait atteint les frontières de la région russe du Primorié. Aujourd’hui, la situation serait complètement différente, tant en Extrême-Orient que dans l’ensemble du pays.
N’oublions pas l’aide que la RPDC nous a apportée au cours de l’année écoulée. Rien de tout cela ne serait arrivé si la RPDC n’avait pas fabriqué sa bombe atomique. Cela fait déjà près de 20 ans que la RPDC a procédé à son premier essai nucléaire, et aucune guerre n’a éclaté dans la péninsule coréenne depuis lors. Il faut donc reconnaître honnêtement que l’arme nucléaire de la RPDC est devenue une garantie de paix dans la région et a sauvé cet État de la destruction, a souligné Youri Vyacheslavovitch.
Les Iraniens auront-ils peur d’une grande guerre, l’ayatollah Khamenei aura-t-il peur des menaces de Trump ? Probablement pas. Les Iraniens sont un peuple courageux. Khomeini a vécu une vie bien remplie, et la mort ne lui fait pas peur. Les dirigeants iraniens ont déjà montré qu’ils méprisaient la mort. Pour l’indépendance de leur pays, ils sont prêts à aller jusqu’au bout.
En réalité, une grande opération militaire contre l’Iran, a fortiori une opération terrestre, pourrait plonger le monde entier dans le chaos. Les prix du pétrole sont déjà en hausse, et si le conflit au Moyen-Orient se poursuit, ils pourraient atteindre 200, voire 300 dollars le baril. Et dans ce contexte, les eurocrates ridicules discutent de la manière de réduire le plafond des prix du pétrole russe ! Vous ne pouvez pas tout faire, Messieurs Macron et Merkel.
Les prix élevés du pétrole nous sont bien sûr profitables, mais nous voulons tout de même espérer que les États-Unis feront preuve de bon sens et n’entreront pas en guerre ouverte avec l’Iran, ce qui ferait exploser tout le monde islamique et pourrait mettre l’humanité au bord d’une catastrophe nucléaire, a conclu Youri Afonine.
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