Étranges ces sentiments éprouvés au cœur d’une juste bataille pour le peuple palestinien martyr quand non seulement le régime criminel de Netanyahou poursuit de plus belle mais est prêt à embraser la région et le monde en frappant un état souverain, l’Iran. Et que tous les médias, toutes les autorités de France feignent certes de redouter l’escalade mais reconnaissent hypocritement « le droit d’Israël à se défendre ». Rares sont ceux qui mettent cet acte de piraterie internationale en relation avec le fait qu’à la Knesset israélienne l’extrême droite sur un projet d’intégration forcée dans l’armée des étudiants talmudistes menaçait d’une dissolution qui obligerait à de nouvelles élections dans lesquelles Netanyahou minoritaire aurait dû présenter des comptes et risquait la prison pour corruption. On mesure mal à quel point tous les guerriers par procuration de l’impérialisme sont dans cet état d’instabilité interne et ne voient d’issue que dans la fuite en avant dans l’apocalypse. Comme la maison mère, les Etats-Unis, eux-mêmes au bord de la guerre civile et les guerriers par procuration, l’Israélien, l’Ukrainien, l’argentin et tous les trublions « européens », asiatiques, navigant sur le volcan de la colère populaire … Aujourd’hui nous présentons les pièces du dossier qui démontrent la nécessité d’œuvrer dans le calme en faisant monter la volonté de paix et en l’appuyant sur les intérêts réels des travailleurs et de la jeunesse française. Les communistes s’ils retrouvent leurs fondamentaux sont les seuls à pouvoir mener ce combat face à l’excitation et aux divisions inutiles.

Alors ce que je dirais aux communistes français c’est « la France, notre pays a un besoin urgent des communistes, comme le monde en a besoin ». J’aime bien ce que dit là le secrétaire national du PCF, sur la bataille pour le peuple Palestinien. J’aime bien la manière dont ce combat est assumé dans la tradition du PCF qui rassemble, unit et surtout évite les excès du « gauchisme » dont Marx expliquait qu’il réussissait l’exploit de rassembler autour de l’intelligent Guizot, qui à droite recrutait tous ceux qui estimaient avoir encore quelque chose à perdre dans la chute du capitalisme et de ses possédants. Les braillards qui face à l’inquiétude générale n’offrent aucune perspective surtout pas le socialisme mais jurent de « renverser » la table pour leur seul profit personnel évident, la lutte des places, alors que l’inquiétude grandit sur l’avenir, le sien et celui des enfants.
Nous sommes dans cette période d’inquiétude sur l’avenir, l’emploi, les salaires, le quotidien et là dessus la guerre, les multiples défis, nous ne sommes pas dans les temps de la montée du fascisme comme une solution triomphale à laquelle se rallient les masses en particulier la petite bourgeoisie dont Aragon à propos de Céline traduit si bien l’aspect enragé et désespéré (1). le fascisme apparait de plus en plus comme imposé de l’extérieur à un peuple déboussolé, craintif, et qui souffre d’isolement, de conscience de sa faiblesse, plus que de rage impuissante.
Le PCF tel qu’il a entamé son renouveau, son retour vers le monde du travail, son ancrage et il reste dans ce domaine tout à faire en matière d’organisation, de formation, il est le seul à pouvoir partir des FAITS pour rassembler autour de leurs intérêts réels tant au plan national qu’international tout ceux qui sont disposés à agir. Il est le seul à reconquérir un esprit public apte à en finir avec une vision fragmentée, incohérente, avec ces procès d’intention, qui est celle d’un capitalisme en crise et qui rend fou ou prétend rendre fou le citoyen devenu sujet de toutes les rumeurs, propagandes, destruction de la mémoire. Encore faut-il avancer et oser recréer les conditions dans lesquelles on peut dire ses désaccords avec d’autres camarades autant qu’avec les partenaires potentiels. Nous en sommes loin et pourtant il faudra bien en retrouver le chemin si l’on veut lutter efficacement contre la voie mortifère dans laquelle nous entraîne le capitalisme.
Déjà ce capitalisme est incapable d’offrir un projet politique crédible et convainquant, il ne lui reste plus qu’à tenter de nous effrayer avec le communisme et le socialisme qu’ils ont inventés de toute pièce et qu’ils ont imposé comme la seule vérité depuis des décennies. De nous pénétrer de l’idée de l’échec de ce socialisme, de limiter les exploits de l’URSS et ceux actuels de la Chine à leurs éternelles figures des croquemitaines pour le moins stupides que seraient Staline, Mao et de plus en plus tous les révolutionnaires. Est-il crédible qu’ils n’aient rien d’autre à nous opposer que ces fables? Ceux qui ont laissé s’installer un tel négationnisme sont responsables. Mais il y a aujourd’hui d’autres figures de la marginalisation, je le dis en toute simplicité à ceux qui prétendent ne pas mesurer les possibles qu’offre (pour le moment ce sont les seuls existants politiquement en France) la tentative de certains membres du PCF et d’une partie de sa direction autour de Fabien Roussel, de reconstruire un parti révolutionnaire au vrai sens du terme, celui qui peut nous aider à sortir de ce moment mortifère, l’ignorer, continuer à affirmer que tout est pareil et vous réfugier dans l’isolement groupusculaire, la tour d’ivoire de vos certitudes, c’est comme le disait Aragon du héros de Céline : le grand système des Bardamus pour s’excuser d’entrer dans la vaste combine qu’ils ont dénoncée eux-mêmes est de proclamer à tout bout de champ que tout est la même chose. «
Non tout n’est pas la même chose et vous le savez bien… On a besoin des communistes, de tous les communistes, qu’ils développent ce qu’ils sont pour recréer les conditions d’un rassemblement et d’un mouvement unitaire et progressiste. Sans cette colonne vertébrale, ils sont voués à l’échec derrière des combats de chefs ou qui se considèrent comme tels.
Lutter sur le plan matériel contre les oppressions réelles crée les conditions d’un retour à la pensée théorique, à l’histoire, à une compréhension du monde dans lequel le passé n’est plus une entrave mais au contraire un trésor d’expériences pour se projeter dans l’avenir. C’est une discipline librement consentie dans lequel le collectif devient la condition de la libération de chacun. Nous qui avons connu ce parti-là, nous en sommes tous nostalgiques et nous savons ce que nous avons perdu. Et j »ai dû pour ma part reconnaitre que je n’avais plus la force d’affronter ce qui a été fait de ce parti et ce dont sont capables ses liquidateurs encore aujourd’hui. Tout en étant consciente que c’est là et là uniquement que subsiste un vivier potentiel. C’est le contraire de ce qui nous est proposé, l’anarchie du nihilisme qui s’entiche de la violence et de la force supposée…
Si l’on en revient à ce qui se passe en Palestine et dans le monde entier, l’alternative est bien là entre le nihilisme qui choisit la mort derrière une classe dirigeante autodestructrice et construire collectivement une perspective tant au plan national (et à toutes les instances de décision) qu’au plan international. Notre proposition d’adhésion au BRICS à partir d’un projet socialiste correspondant à ce que nous sommes participe de cette perspective que seul un Congrès pourrait définir dans une nouvelle dynamique.
Mais comme je ne suis plus membre du PCF je me contenterai de dire comme je l’ai toujours fait mon opinion comme un droit légitime alors même que nous sommes dans une ère de la division et de la suspicion tant que nous n’aurons pas retrouvé la nécessité du débat pour changer le monde du capitalisme au socialisme…

(1) l’histoire de tout le mouvement révolutionnaire et de toutes les révolutions du XIXe siècle en France montre que le petit patron, le petit propriétaire, l’artisan en voie de prolétarisation est fréquemment sujet à des accès de révolte exaspérée contre le régime capitaliste qui le dépossède et qui le ruine. Il a mis tous ses espoirs dans le progrès démocratique et il ne voit venir que l’huissier et la faillite. Il a cru que le suffrage universel permettrait d’instaurer le pouvoir du peuple suzerain et il ne voit plus que le décor du parlementarisme. Il passe rapidement de ses illusions républicaines petites bourgeoises à la conception du « chambardement », à l’antiparlementarisme absolu, à la « prise au tas », etc.. Mais de cette exaspération, il passe de façon également rapide au mépris des « masses veules », à l’écœurement, au dégoût de tout action révolutionnaire, à l’isolement dans sa « tour d’ivoire », c’est-à-dire à la soumission la plus complète au régime capitaliste. L’anarchisme, idéologie du lumpen prolétariat, devient par certains côtés la théorie de ce petit-bourgeois exaspéré ». Aragon cite cet extrait de l’histoire du parti communiste français par André Ferrat et il affirme qu’il décrit parfaitement ce qu’il en est du héros de L.F.Céline, le Docteur Baradamu qui vient alors de réapparaître dans le second livre de cet auteur, l’Eglise, pièce de théâtre qui reprend en gros le plan géographique du voyage au bout de la nuit ; acte par acte, les colonies, l’Amérique, Genève, (Bardamu à la SDN est ce qui différencie l’Eglise du voyage) et finalement la banlieue parisienne. » Aragon journaliste année 1933 Annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa triolet. p.199 Il faut lire cette critique littéraire dans lequel Aragon s’exclame en interpellant Céline qu’il est un grand écrivain ce qui évite de voir ce qu’il dit réellement et qu’il met à jour : » le grand système des Bardamus pour s’excuser d’entrer dans la vaste combine qu’ils ont dénoncée eux-mêmes est de proclamer à tout bout de champ que tout est la même chose. «
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Gogail
Bonjour camarades, je suis attentivement les publications de ce site depuis quelques temps, je suis adhérent du PCF et je m’y retrouve tout à fait dans l’analyse qui est faite concernant la situation économique et politique dans laquelle nous nous trouvons aussi bien au niveau national qu’international. Je viens tout juste de finir la lecture du livre sur la Chine liée bien entendu au contexte international, donc pas uniquement sur la Chine mais en relation avec les perspectives économiques et politiques que ce pays nous offre pour tenter de trouver des alternatives à l’hégémonie impérialiste des USA ainsi que de ses valets au niveau international et National, cette lecture m’a élargie positivement ma vision des choses sur le monde dans lequel nous vivons, je trouve que ce livre devrait être un outil pour aller au débat, échanger avec un maximum de camarades pour redonner à notre parti les couleurs révolutionnaire qu’il n’aurait jamais dû quitter. Bien Fraternellement
Georges Rodi
Un livre qui m’attends en France pour cet été 🙂
admin5319
cet été si vous avez le temps il faudra se rencontreer avec les auteurs… en particulier.
Georges Rodi
Très Volontiers, Essayons… Je suis certainement celui qui a le plus de facilité pour ce faire.