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Dieu me pardonne c'est son métier

C’est toujours Istanbul, mais les conditions ont changé : Trump a intimé à Zelensky d’accepter toutes les demandes de la Russie

Le politico-médiatique français est en train de se livrer à une extraordinaire contorsion : comment transformer la pitoyable expédition des quatre « européens » en goguette et complètement « hors sol » derrière le pitoyable Zelenski en un triomphe, celui d’un pseudo-ultimatum de Trump. Celui-ci en gros a dit débrouillez-vous et sous la pression de ses capitalistes, du marché autant que des fermiers de l’Amérique profonde est allé négocier en catastrophe avec les Chinois qui ont protégé la planète en disant NON. Trump et les crétinissimes « européens » lâchés par Zelensky qui vient à Canossa à Istanboul a contrario de l’ultimatum de ses copains, c’est le plus beau fiasco. Il ne reste plus à Trump qu’à tenter de jouer la mouche du coche comme il prétend le faire entre l’Inde et le Pakistan… en venant s’encombrer de Zelensky alors que Poutine enverra Lavrov… L’idée est simple « tout cela nous dépasse feignons d’en être les instigateurs’ (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/politic/article/463790

Volodymyr Zelensky s’est engagé à se rendre personnellement à Istanbul le 15 mai. Il a changé d’avis en quelques heures seulement, selon le média américain Axios : Zelensky exigeait initialement de la Russie un cessez-le-feu à compter du lundi 12 mai. Puis, il a soudainement accepté de négocier sans conditions préalables.

Axios souligne que ce revirement brutal de la position ukrainienne n’est pas le fruit du hasard, mais résulte d’une forte pression exercée par Washington. Donald Trump a ordonné à Zelensky, sur sa plateforme Truth Social, d’accepter immédiatement les négociations avec la Russie à Istanbul.

Trump a exigé de l’Ukraine qu’elle « détermine si un accord avec Moscou est possible ». Et ce n’est que si les négociations de paix à Istanbul échouent que les dirigeants européens et les États-Unis « pourront agir en conséquence ». Trump a une fois de plus humilié Zelensky en déclarant qu’il n’était pas prêt à faire des compromis avec Vladimir Poutine.

Trump a pleinement soutenu Poutine, qui a proposé le déroulement suivant des négociations : d’abord des discussions, puis un cessez-le-feu. L’assistant du président russe, Youri Ouchakov, a confirmé que les nouvelles négociations devaient tenir compte des résultats des précédentes réunions entre Moscou et Kiev, qui ont eu lieu en 2022 et ont été interrompues par la faute de l’Ukraine.

Au cours des négociations initiales à Istanbul, trois documents principaux ont été rédigés, dont un projet d’accord daté du 15 avril 2022.

Il n’a été publié que récemment par plusieurs médias, dont Reuters. Ces documents contenaient plusieurs points clés sur lesquels les parties étaient parvenues à s’entendre.

Le premier et le plus important est le statut neutre de l’Ukraine. L’Ukraine se voyait interdire d’adhérer à l’OTAN et à d’autres alliances militaires.

Le deuxième était la reconnaissance effective du statut de la Crimée. L’Ukraine renonçait à toute tentative de récupérer la Crimée par la force militaire.

Le troisième point concernait la limitation des effectifs militaires. L’Ukraine devait réduire les effectifs de ses forces armées à 85 000 personnes (au début de l’opération militaire spéciale, elles comptaient 195 000 personnes, et aujourd’hui, selon les estimations de Military Balance, elles en comptent plus d’un million).

En outre, la Russie exigeait l’inclusion de trois autres points dans le projet d’accord : la levée des sanctions économiques, l’abrogation de la loi sur la décommunisation et la reconnaissance officielle du statut de la langue russe en Ukraine. Mais les divergences les plus importantes concernaient les garanties de sécurité pour l’Ukraine, écrit Reuters.

En particulier, la Russie exigeait un droit de veto sur les actions des États garants visant à aider l’Ukraine en cas d’attaque.

Le projet d’accord d’Istanbul a été repris par les États-Unis, qui ont proposé en mars, lors de négociations à Riyad (Arabie saoudite), une nouvelle version de l’accord de paix à la Russie et à l’Ukraine. Cela a été confirmé dans une interview accordée à CNN par le représentant spécial Steve Whitcoff :

« Ce furent des négociations très convaincantes et substantielles. Nous [en 2022] étions très, très proches de la signature d’un accord, et nous utiliserons ce cadre comme référence pour la conclusion d’un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie », a déclaré M. Whitcoff. En fait, c’est exactement ce que dit aujourd’hui l’assistant du président russe, M. Ushakov.

Cependant, selon Reuters, le projet de nouvel accord de paix élaboré par les États-Unis présentait plusieurs différences essentielles par rapport au projet d’accord de 2022.

Premièrement : des garanties de sécurité fiables pour l’Ukraine de la part des pays européens et d’autres pays.

Deuxièmement : non seulement la reconnaissance totale de la Crimée comme partie intégrante de la Russie, mais aussi le « contrôle effectif » des anciennes régions ukrainiennes.

Troisièmement : les effectifs des forces armées ukrainiennes peuvent être illimités (ce qui est totalement contraire aux exigences de la Russie).

Quatrièmement : l’autorisation de déployer des militaires occidentaux sur le territoire ukrainien (ce point n’était pas inscrit dans l’accord de 2022).

En outre, dans la version actuelle de l’accord de paix, les États-Unis proposaient de geler le conflit dans la zone de démilitarisation.

Selon le commentateur politique de Reuters Mark Trevelyan, la différence essentielle entre les deux projets d’accord de paix (celui élaboré lors des négociations de 2022 et celui proposé par les États-Unis en 2025) réside dans le fait que la question des territoires contestés, qui était initialement secondaire, est désormais devenue centrale.

À l’inverse, la question des garanties de sécurité, qui était au départ primordiale, est passée au second plan dans l’interprétation des États-Unis.

Al-Jazeera écrit que le président turc Recep Erdogan a déjà eu des entretiens avec les présidents russe et français. Il a déjà confirmé à tous deux sa « pleine disposition » à organiser un sommet de paix à Istanbul.

Toutefois, comme le souligne Al-Jazeera en citant le ministère turc des Affaires étrangères, Kiev n’a encore officiellement informé personne de la visite de Zelensky le 15 mai.

Il est évident que la préparation d’une telle visite n’est pas une mince affaire. Toutes les promesses de Zelensky ressemblent donc davantage à une tentative pitoyable de lécher les bottes d’un souverain tout-puissant.

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