Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le défilé de la Victoire a eu lieu. Le « noisetier » n’a pas été nécessaire. Poutine a reçu un ultimatum.

Comment œuvrer pour la paix et dans le même temps refuser les ultimatum d’une bande dérisoire qui ne cherche qu’à s’assurer la protection du versatile suzerain des USA, qui lui-même ne semble plus très bien savoir où aller dans l’arène sanglante qu’ils se sont eux-mêmes créée. La démonstration du 9 mai, dont tous les commentateurs en particulier Ziouganov reconnaissent que ce fut un sinon le plus beau depuis la fin de l’URSS, a été une démonstration non seulement militaire mais diplomatique permet de mépriser les ultimatum tout en proposant un chemin vers la paix. Reprendre les négociations là où elles avaient été conclues en 2022, avant que les « européens », en particulier la Grande-Bretagne ne force Zelenski (y compris avec l’assassinat d’un négociateur ukrainien) à les désavouer et les combats sanglants à reprendre. En écoutant BMFTV hier commenter les propositions de Poutine, on était frappé par le fait qu’un général et surtout Henri Guano, toujours excellent dans la défense de la souveraineté française invitait tout le monde à répondre positivement. Et quand une Ukrainienne geignarde et hystérique (mais pourquoi faut-il que les chaînes réservent ce rôle imbécile et criminel à des femmes?) a tenté d’expliquer que c’était la dignité des Ukrainiens qui était en jeu, quel soulagement d’entendre Henri Guano assumer et dire « oui ce sont les Russes qui m’ont donné cette version et passer à l’essentiel, comment aller vers la paix… cela changeait de ces velléités s’effondrant devant l’accusation de dire ce que disent les Russes et tentant de se faire pardonner en faisant littéralement dans sa culotte et rajoutant dans le suivisme à cette bande qui réunie à Kiev autour de la marionnette des Etats-Unis réclame encore et toujours de la guerre, et comme ses quatre copains ne représente plus que lui-même. En tous les cas ce que disent les Russes a le mérite d’être factuel et difficile à nier comme la démonstration du 9 mai. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/politic/article/463601

On retrouve à Kiev la même vieille équipe qui dicte une fois de plus ses conditions à la Russie.

Le matin du 10 mai, Kiev a poussé un soupir de soulagement : aucun tir n’avait été enregistré dans la ville. L’ « Oreshnik » russe, dont la simple mention fait frémir l’Ukraine, n’a pas reçu l’ordre de décoller de Moscou.

Le ciel au-dessus de la capitale indépendante était totalement silencieux : pas de « Kalibrs », pas de « Kinzhal », pas d’« Iskanders », pas de « Gerans ». On s’attendait pourtant à des frappes aériennes, craignant une « riposte » aux raids sur la Russie. Avant le 9 mai, de nombreux habitants de Kiev ont quitté la ville, suivant les traces de la junte indépendantiste en fuite et de ses nombreux proches.

Le 10 mai, Moscou a poussé un soupir de soulagement : le défilé de la Victoire, en cette année anniversaire, s’est déroulé comme il se doit, avec dignité, solennité et précision. Les légendaires T-34 ont à nouveau traversé la Place Rouge au pas cadencé, les escouades d’honneur ont défilé, et l’aviation a survolé le ciel du Kremlin.

Plus d’une vingtaine de dirigeants de pays amis ont assisté au défilé. Xi Jinping souriait, Tokayev examinait attentivement le matériel militaire, Fico, l’intrépide, observait le vol des « Martinets » et des « Chevaliers russes », Vucic arrivé à Moscou via Bakou, (Aliyev lui-même ayant préféré rester chez lui) regardait avec respect les « boîtes » des participants aux opérations spéciales, tandis que Loukachenko jetait de temps à autre des regards sévères vers le ciel, comme pour envoyer un signal menaçant à l’imbécile de Kiev.

Un monde où certains ont vu avec joie, d’autres avec colère, que la Russie n’est pas seule. Il y a dix ans, cela semblait difficile à croire, mais aujourd’hui, le Jour de la Victoire, qui semble être une fête commune à tous, est devenu un marqueur : les nôtres/les étrangers.

Une fois les célébrations terminées, la tension des trois ou quatre derniers jours, qui était palpable dans tout le pays, et particulièrement à Moscou, s’est apaisée. Dans l’après-midi, les Moscovites ont envahi les parcs, les places et les rues de la ville, et le soir, un feu d’artifice a été tiré en l’honneur de cet anniversaire.

Zelensky, conscient de l’importance que revêt la Parade de la Victoire en Russie, a tout fait pour la perturber. À tout le moins, pour semer la terreur à Moscou.

Le 7 mai, les forces armées ukrainiennes ont lancé l’attaque la plus massive de l’histoire de la guerre en cours contre des villes russes. L’attaque s’est déroulée en plusieurs vagues. Les régions de Moscou, Tula, Koursk, Briansk, Rostov, Mordovie et Crimée ont été touchées. Dans la banlieue de Moscou, l’aérodrome de Kubinka, où étaient basées les équipes de voltige aérienne « Strizhi » et « Russkie Vityazi », a été pris pour cible. Selon le ministère de la Défense, les forces de défense aérienne ont détruit 524 drones, abattu cinq missiles ukrainiens « Neptune », six bombes aériennes américaines guidées JDAM et intercepté deux missiles HIMARS de l’OTAN.

Le plan « Couverture » a été mis en place dans les aéroports russes. Le ciel a été fermé. Des centaines de vols ont été retardés, des dizaines ont été annulés, des milliers de passagers se sont retrouvés bloqués dans les aéroports, beaucoup ont passé de longues heures dans les avions. Certains ont gardé leur sang-froid, d’autres ont craqué. Contrairement à l’armée et à la défense aérienne, l’aviation civile n’était pas préparée à un tel tournant des événements.

Dans les grandes villes, Internet a commencé à « planter », ce qui a encore plus énervé les gens. À Moscou, on n’excluait pas le pire scénario : une attaque contre le défilé de la Victoire le 9 mai. En effet, outre l’acte d’intimidation, cette attaque des forces armées ukrainiennes pouvait indiquer que l’ennemi était en train de tester les points faibles de la défense aérienne de la capitale. Cela s’était déjà produit à plusieurs reprises.

De plus, la veille, Zelensky avait déclaré de manière significative : « Ils s’inquiètent actuellement que leur défilé soit menacé, et ils ont raison de s’inquiéter ». Il a ajouté que le cessez-le-feu de trois jours annoncé par Poutine à l’occasion de l’anniversaire du Jour de la Victoire ne l’intéressait pas.

La presse a immédiatement publié des messages clairement destinés à avertir Kiev d’une riposte avec l’« Oreshnik » si elle décidait d’attaquer Moscou le 9 mai. Il a même été question de six cibles choisies dans la capitale ukrainienne. Cependant, une « riposte » similaire avec les armes non nucléaires les plus puissantes dont dispose aujourd’hui la Russie au centre de Kiev équivaudrait à tirer au canon sur des moineaux.

L’entourage de Zelensky, ses généraux et ses conseillersavaient depuis longtemps quitté la ville, et lui-même n’était pas et n’est pas une cible militaire : pourquoi faire du Führer ukrainien une victime sacrée ? Il est évident que seuls des civils auraient été touchés. Il aurait été plus logique de frapper le tunnel de Beskid dans les Carpates, par lequel des armes sont acheminées de Pologne vers l’Ukraine. Ou les ports d’Odessa. « Oreshnik » (noisetier) serait tout à fait approprié pour ces montagnes et ces quais.

Et c’est dans ce contexte que Zelensky, après s’être entretenu avec Trump dans la soirée du 8 mai, a de nouveau entonné le refrain d’un cessez-le-feu de 30 jours : « À partir de maintenant, c’est 30 jours de silence. Pour de vrai. Pour qu’il n’y ait plus de frappes de missiles, de drones, et pour qu’il n’y ait plus ces centaines d’assauts sur le front ».

Au même moment, les forces armées ukrainiennes ont violemment attaqué notre village frontalier de Tetkino, dans la région de Koursk, ont tenté de franchir le Dniepr près des ponts Antonov, près de Kherson, et ont frappé Energodar (ZAES) à Zaporijia avec des drones. Le matin du 9 mai, jour de la Victoire, un drone des forces armées ukrainiennes a frappé le bâtiment du gouvernement de la région de Belgorod, blessant un membre de la garde nationale russe et contusionnant le vice-gouverneur.

Plus tard, notre ministère de la Défense a annoncé que pendant le cessez-le-feu, les forces armées ukrainiennes avaient violé le régime de cessation des hostilités plus de 5 000 fois. En d’autres termes, Kiev ne semblait pas particulièrement désireux d’un « véritable cessez-le-feu ».

Néanmoins, Trump a publié un message sur son réseau social : « Les États-Unis appellent (les parties) à un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours… Si le cessez-le-feu n’est pas respecté, les États-Unis et leurs partenaires imposeront des sanctions supplémentaires ».

Ce qui est caractéristique, c’est que le raid massif et démonstratif sur les villes russes juste avant le Jour de la Victoire n’a suscité aucune réaction à Washington. C’est comme si personne ne l’avait remarqué.

Bien sûr, Londres, Paris et Berlin ont gardé le silence. Seules les chaînes Telegram les plus extrémistes se sont réjouies : regardez comme « on a bien frappé les Russes ».

Ainsi, la menace de nouvelles sanctions, émise par la Maison Blanche, concernait exclusivement la Russie. D’autant plus que le vice-président Vance avait auparavant déclaré que Moscou ne pouvait prétendre à des territoires « qu’elle n’avait même pas conquis ». Il faisait apparemment référence à une partie des régions de Kherson et de Zaporijia, ainsi qu’à la RPD, qui sont pour l’instant sous le contrôle des forces armées ukrainiennes.

Inspiré par les nouvelles venues d’outre-Atlantique, le nouveau chancelier allemand, Merz, s’est empressé de faire une déclaration le 9 mai : « J’espère vivement qu’un accord de cessez-le-feu sera conclu ce week-end en Ukraine ».

Dans la nuit de samedi, juste après les feux d’artifice dans les villes russes, les agences de presse ont diffusé une information : le 10 mai, Zelensky devait rencontrer les dirigeants français, allemand et britannique à Kiev. La Pologne pourrait se joindre à eux. Ils y feront une déclaration commune, soutenant l’appel de Trump à un cessez-le-feu de 30 jours.

L’idée de Washington et de ses satellites est claire : arrêter les troupes russes sur la ligne de front actuelle. En réalité, il s’agit d’arrêter notre offensive. Elle n’est peut-être pas aussi rapide qu’on le souhaiterait, mais elle est constante et, surtout, elle épuise méthodiquement l’ennemi qui, faute de réserves, est contraint de colmater les brèches ici et là sur toute la ligne de front.

Dans le contexte de ces accords euro-américains, le fait que les drones des Forces armées ukrainiennes n’aient pas attaqué Moscou le jour de la Victoire est également révélateur.

Ils auraient très bien pu frapper, vous avez vu comment ils s’y sont pris le 7 mai, mais ils ne l’ont pas fait. Remerciez-nous d’avoir fait pression sur Kiev. Nous aspirons à un cessez-le-feu. Et Zelensky lui-même est tout à fait disposé à négocier.

Aujourd’hui, il est clair que tous les événements de ces derniers jours – les raids pré-festifs sur les villes russes, le désir ardent de Kiev d’obtenir une « réponse », les appels à un « cessez-le-feu complet et inconditionnel » (il y a 80 ans, Joukov avait formulé une exigence similaire aux nazis pour qu’ils déposent les armes) — sont les maillons d’un grand plan. Son objectif : « contraindre la Russie à la paix ».

L’armée ukrainienne a désespérément besoin d’un répit de 30 jours. Pour que les forces armées ukrainiennes puissent faire venir du matériel occidental, augmenter leurs stocks de drones, regrouper leurs troupes, renforcer leurs défenses dans la région de Souma, capturer encore quelques dizaines de milliers de « mobiks » et les envoyer au front. Et au bout de 30 jours, on nous menacera d’un « deuxième Koursk », on continuera à bombarder Belgorod, Briansk, Sébastopol.

Parallèlement, les États-Unis, l’UE et la Grande-Bretagne imposeront de nouvelles sanctions, poursuivant avec une énergie redoublée la « flotte fantôme » russe ou tentant de bloquer les canaux d’« importation parallèle ». Lors de sa visite dans la péninsule arabique – en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar –, Trump tentera certainement de jouer sur les prix mondiaux du pétrole afin de créer un levier de pression supplémentaire sur la Russie.

Ensuite, un ultimatum sera lancé à Moscou en bonne et due forme : soit vous donnez l’ordre à vos troupes de se retirer, soit nous « vous mettrons en pièces ».

C’est alors que le « processus de règlement pacifique », dont Trump a tant parlé et si fort, s’essoufflera. Ne serait-ce que parce qu’il est impossible de parler à la Russie avec des ultimatums.

On peut bien se moquer d’un pays qui a perdu sa dignité, qui a oublié sa fierté nationale, que ce soit l’Amérique ou l’Europe. Mais il ne faut pas s’en prendre à une puissance millénaire qui a défendu sa liberté à plusieurs reprises au prix d’énormes sacrifices, qui chérit les valeurs transmises de génération en génération, car cela lui coûtera cher.

Le défilé de la victoire actuel, qui prend sa source dans le défilé de la victoire de 1945, l’a démontré une fois de plus…

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2 Commentaires

  • Xuan

    C’est dommage. On ne parle plus de la « coalition des volontaires pour l’Ukraine », menée samedi à Kiev par Macron en personne, en compagnie de Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk. Il s’agissait d’amplifier l’appel de Donal Trump à un cessez-le-feu de trente jours, assorti de nouvelles menaces.
    Les médias nous avaient proprement bassinés sur la nature « historique » de cette réunion, placée « sous l’égide de Trump » disaient-ils. « Ce qui est en train de se faire avec la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, c’est un moment d’histoire pour une Europe de la défense et une plus grande indépendance pour notre sécurité. Evidemment pour l’Ukraine, mais pour nous tous » avait conclu Macron.
    Et pour une fois il avait raison puisque cette pantalonnade fait déjà partie du passé.

    La réponse de Poutine a de fait écarté cette bande de quatre Pieds Nickelés et toute leur coalition des négociations, et soufflé sur leur menace comme sur les bougies d’un gâteau d’anniversaire. Mais il semble que ni Macron ni les trois autres ne l’aient remarqué. En tous cas les médias n’en disent rien.
    Pas de commentaire non plus sur l’égide de Trump ni sur le paradis perdu du phare de l’occident. L’Europe de la « coalition des volontaires pour l’Ukraine » se réduisait ici à quatre présents.
    Maintenant Macron trouve la proposition de Poutine « insuffisante ». Trump parle d’un « grand jour pour la Russie et l’Ukraine ! Ce sera un monde complètement nouveau et bien meilleur » dit-il sur Truth Social. Car Trump n’a qu’une hâte c’est de récupérer ses billes et de laisser ses « alliés » se débrouiller. Il ressort de tout cela que l’unité européenne et occidentale n’est qu’une tragi comédie burlesque, dont le décor délabré dévoile toute la machinerie.

    Nous avons parlé dans notre livre de ce maillon faible de l’impérialisme, perclus de contradictions : l’Europe.
    Une Europe écartelée entre le monde qui émerge et l’hégémonisme.
    Et Danielle y cite une phrase étonnante d’Engels « …les gouvernements réactionnaires d’Europe perdront tout sentiment de confiance et de sécurité : ils seront alors tout seuls et ne disposeront plus que de leurs propres forces ».
    Engels ne savait rien de l’hégémonisme US contemporain, mais il décrivait exactement ce que nous vivons, avec un petit truc en plus, c’est que les forces de l’Europe réduite à quatre sont incapables de s’opposer à la Russie et au sud global. Par conséquent il ne leur reste plus qu’à entériner la situation militaire, et garder l’amertume.

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  • Kirk
    Kirk

    Cet article donne l’impression que les Russes commencent à s’inquiéter et aussi que Trump va soutenir l’Europe dans une guerre épouvantable.

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