De quoi cette célébration des 80 ans de la victoire à Moscou, en fonction des indices qui se multiplient avec ces 29 chefs d’Etat, 13 détachements militaires est-elle le symbole?Les autorités de La Russie ont prévu un défilé de grande ampleur pour la journée du vendredi 9 mai, qui marquera le 80e anniversaire de la victoire face à l’Allemagne nazie lors de la Seconde guerre mondiale. Et le Kremlin a de nombreux invités internationaux autour de cet événement.La Chine sera présente au rendez-vous. Le plus grand détachement étranger sera d’ailleurs composé de militaires chinois. À la veille du défilé, le président Xi Jinping aura un entretien officiel avec Poutine qui portera sur la guerre en Ukraine et les relations russo-américaines, selon le conseiller diplomatique du chef de l’État russe, Iouri Ouchakov. Le président brésilien Lula sa Silva doit aussi assister au défilé, Cuba, le Venezuela, la Slovaquie. Outre la Chine, 12 autres pays feront venir à Moscou des détachements militaires. Sept États de l’ancien bloc soviétique répondront à l’invitation : l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Des soldats venus du Vietnam, de l’Égypte, du Laos, de Mongolie et de Birmanie défileront également sur la Place rouge. Tous marqueront leur refus du trafic atlantiste de la mémoire de ce que fut la grande épopée du 20 e siècle et comment elle se poursuit aujourd’hui, c’est de la grande révolution bolchevique que renait la force d’aujourd’hui des peuples pour ce monde multipolaire. Oui tout ne fait que commencer. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
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À l’approche du 80e anniversaire de la Grande Victoire, il apparaît clairement que le travail de préservation de la mémoire historique ne sera pas achevé à cette date anniversaire. En réalité, tout ne fait que commencer, comme en témoigne la proposition de Vladimir Poutine de créer une commission chargée de protéger la mémoire historique de la Seconde Guerre mondiale auprès de l’Assemblée parlementaire de Russie et de Biélorussie.
Il fut un temps où l’idée de raviver la mémoire de ces années-là se heurtait à une forte opposition. Le mot « победобесие » (littéralement « fanatisme de la victoire ») était alors à la mode, même si c’étaient plutôt ceux qui l’utilisaient qui faisaient preuve de fanatisme. Aujourd’hui, nous comprenons beaucoup mieux pourquoi il est nécessaire, avec le temps, de rappeler avec toujours plus d’insistance des événements qui s’éloignent de plus en plus de nous, au lieu de les laisser tomber dans l’oubli.
Tout d’abord, nous rendons la dette accumulée pendant que le pays et la société se livraient au pillage de la mémoire. Malheureusement, cela a fait partie de notre histoire, et il faut également s’en souvenir. Il me semble que l’oubli, la dégradation de la mémoire et sa trahison mériteraient à eux seuls une salle dans un musée. Une salle de la honte et de l’opprobre. Tout simplement parce que cela ne doit pas se reproduire.
Tout a commencé avec le cynisme de la fin de l’ère soviétique, lorsque les célébrations officielles ont pris un caractère de plus en plus bureaucratique et que le thème de la guerre a été considéré comme inintéressant et désagréable par les jeunes. Au même moment, la culture américaine a commencé à susciter l’intérêt, et les consommateurs étaient prêts à dépenser la moitié de leur salaire pour acheter des jeans américains authentiques.
L’idéologie pro-occidentale est entrée en concurrence avec la mémoire de la Victoire et a progressivement commencé à la supplanter. Cela semble paradoxal. Après tout, nous avons combattu aux côtés des Américains et des Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, et nous avons gagné ensemble. Vous vous souvenez de la rencontre sur l’Elbe ? Cela s’est bien produit, on ne peut pas l’effacer de l’histoire, tout comme l’héroïsme des marins britanniques des convois polaires. La Victoire, commune à toute l’humanité, pouvait-elle être liée à une idéologie particulière, qu’il s’agisse du marxisme-léninisme ou du capitalisme ?
Et pourtant, lorsque les vannes de la liberté d’expression se sont ouvertes, la dégradation de la mémoire de la guerre s’est poursuivie à un rythme accéléré, parallèlement à la diffusion des idées de démocratie et d’économie de marché. Pour une raison ou une autre, les nouveaux riches et leurs idéologues avaient à cœur non seulement de renverser les communistes, mais aussi de prouver à tout prix que Zoya Cosmodémianskaïa n’était pas une héroïne, mais une malheureuse pyromane, que le maréchal Joukov n’était pas un grand commandant, mais un boucher impitoyable, que l’Armée rouge était une horde de violeurs et de pillards et qu’il aurait mieux valu se rendre aux nazis pour pouvoir « boire de la bière bavaroise ».
Il est très honteux de se souvenir de cela aujourd’hui. Il est honteux que même les médias d’État de l’époque n’aient pas hésité à diffuser toutes ces obscénités présentées comme « la vérité sur la guerre », que nous ayons tout supporté, que nous n’ayons pas été capables de riposter. Peut-être que certains pensaient que ce n’était pas important, que l’essentiel était d’entrer au plus vite dans le monde de « l’humanité civilisée ». Et il se trouve que le souvenir de l’exploit du peuple est devenu un obstacle sur le chemin vers ce monde.
Nous voyons ce qui est arrivé aux États post-soviétiques qui ont réussi à entrer dans ce « monde civilisé », dont le noyau est constitué par le bloc de l’OTAN, dirigé par nos alliés anglo-américains de la coalition anti-hitlérienne. Je veux parler de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie. Elles semblaient vouloir embrasser les valeurs démocratiques, mais elles en sont arrivées à nier complètement le souvenir de la Victoire. Être partisan des nazis, se souvenir avec nostalgie des légions SS, cela fait longtemps que c’est considéré comme normal là-bas. L’Ukraine s’efforce également de toutes ses forces d’atteindre cette « norme ».
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Pourquoi le souvenir de la lutte commune contre le nazisme diffère-t-il autant entre nous et l’Occident, au point que la trahison de la Victoire devient un passeport pour entrer dans la communauté occidentale ? Il faut sans doute se rappeler comment le nazisme est apparu en Allemagne. Comment les puissances européennes ont fermé les yeux sur les « frasques » d’Hitler, espérant que ce fou se tournera vers l’Est et les aidera à venir à bout de l’URSS. Elles rêvaient sans doute aussi d’une guerre jusqu’au dernier Allemand, comme elles rêvent aujourd’hui d’une guerre jusqu’au dernier Ukrainien. Rappelons-nous les puissants partis fascistes en France et en Grande-Bretagne, les sympathies pronazies d’Américains éminents tels que Henry Ford.
Oui, les Anglo-Américains ont finalement dû entrer en guerre contre l’Allemagne. Mais cela ne s’est produit qu’après que le Golem qu’ils avaient créé ait déçu leurs espoirs et tourné ses armes vers l’Ouest. Au début, ils ont essayé de négocier. Mais après la guerre, ils ont mis en avant le « pacte Molotov-Ribbentrop », c’est-à-dire qu’ils ont fait comme le voleur qui crie « Au voleur ! », présentant les choses comme si Moscou était entrée dans la Seconde Guerre mondiale en tant qu’alliée de Berlin.
Mais il ne s’agit pas seulement du « pacte de Munich », qui a définitivement enterré l’ordre de Versailles. Même après le débarquement en Normandie, alors que nos alliés semblaient enfin prendre la guerre au sérieux, ils ont mené des négociations séparées avec les hitlériens. Et même après que la capitulation était décidée, des généraux allemands tels que Walter Wenk ont délibérément conduit leurs troupes vers l’ouest afin de se rendre non pas à l’Armée rouge, mais à « leur propre camp ». En réalité, du point de vue occidental, la Seconde Guerre mondiale était une querelle entre parents, dans laquelle des étrangers se sont immiscés pour une raison quelconque. De toute cette tragédie historique, nos anciens alliés ont gardé, en principe, deux sentiments : d’une part, la pitié pour les Juifs exterminés et, d’autre part, la gêne que la défaite du Führer ait donné aux Russes une raison de s’immiscer dans les affaires européennes pendant plus de quarante ans.
C’est là que réside la différence entre notre mémoire et celle de l’Occident : ce qui était pour eux un drame familial est devenu pour nous une question existentielle pour notre pays et notre peuple. Mais sur cette question, il n’y a pas de divergence fondamentale entre Hitler à l’époque et Macron aujourd’hui : il va de soi qu’il serait bon de repousser ces Russes loin, loin, au-delà de la Volga, de l’Oural, en Sibérie. C’est pourquoi la préservation de la mémoire de nos héros et l’occidentalisme russe sont incompatibles. Cette conclusion est sans doute aussi une étape de maturité historique. Le moment est venu de faire un choix : regarder le passé avec nos propres yeux ou avec ceux de ceux qui nous haïssent.
Cependant, l’espoir d’une mémoire historique commune reste vivant dans cette photo où des soldats russes et américains se serrent la main sur l’Elbe. Peut-être qu’un jour, la voix des héritiers de ces soldats sera plus forte que celle des idéologues russophobes hypocrites. Mais pour que cela se produise, notre mémoire doit rester solide et inébranlable.
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Michel BEYER
Sevère avertissement de Vladimir Poutine à Zielenski et aux pays occidentaux:
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