Hier il y a eu au siège du PCF une rencontre de 8 partis communistes et ouvriers d’Europe: Belgique (PTB), République Tchèque (KSCM), Espagne (PCE), Portugal (PCP), Italie (Rifondazione), Chypre (AKEL) et Autriche (KPÖ).
A l’ordre du jour : quelle alternative face à l’austérité et à l’impérialisme voulus par nos gouvernements et l’union Européenne. Comment travailler ensemble pour lutter contre la montée de l’extrême droite partout en Europe, reprendre la main sur la production et réindustrialiser l’Europe pour les peuples et pour la planète, développer les services publics pour répondre aux besoins humain…
Une journée studieuse qui se termine par une conférence internationale « faire de notre combat pour la paix une lutte concrète de solidarité entre travailleurs et les peuples » voilà l’enjeu pointé par Fabien Roussel en conclusion de la journée. Beaucoup de camarades se sont étonnés qu’il n’y ait pas eu de cameras pour avoir des compte-rendus des interventions. Dois-je dire que ce n’est pas mon cas. Ce n’est pas ce que j’attends d’une telle journée et c’est sans doute parce que mes attentes ont toujours été mesurées que j’ai éprouvé un tel écœurement devant l’étroitesse et la méchanceté gratuite de la vision que j’ai eu au Premier Mai devant la réaction de la fédération des Bouches du Rhône. Pour qui nous prennent-ils, nous qui tout en ayant une vision « critique » sommes restés communistes et constructifs ?
Ce que j’espérais c’était justement qu’il ne s’agisse pas d’un événement mais d’une véritable rencontre qui en annoncerait d’autres mais qui sera en capacité de mener cela c’est un problème y compris d’aboutir à une plateforme qui puisse être à la base d’autres échanges. Je pense au KKE, au KPRF et à bien d’autres. je vais même plus loin je jugerais irresponsable que trente années de liquidation, disons le mot d’eurocommunisme, se soldent en un meeting. Mais il faut que le dialogue existe et que chacun reparte sur son terrain pour y mener le combat le plus approprié à son peuple y compris quand celui-ci a été laissé en jachère, désorganisé comme l’est le peuple français. Le combat prioritaire que mène Fabien Roussel il l’a défini dans la rencontre ce matin avec Appoline de Malherbe, la bataille pour la réindustrialisation, la nationalisation d’Arcelor Mittal, la reconstruction de la France, et il assumait calmement, pas un mot sur cette rencontre et je crois qu’il avait raison. Là aussi rien n’est acquis tout reste à faire…
Ce n’est pas de l’opportunisme à la condition qu’il existe un parti communiste au sein duquel soient posées les questions en débat entre ces partis européens et d’autres qui je le répète doivent accepter le dialogue.
Paradoxalement cette position me libère par rapport à notre livre sur la nécessité d’entendre ce que dit la Chine. En ce moment même, à la veille de partir pour Moscou Xi Jinping s’adresse à l’UE en leur proposant une collaboration. Nous sommes déjà dans ce nouveau monde dont fait état notre livre qui n’est pas celui de la guerre froide. Nous en discutons tous les jours avec Marianne au téléphone. Fabien Roussel a écrit la préface, cela signifie que dans une France qui en a perdu l’habitude le dirigeant du PCF ouvre un espace démocratique et pas qu’il s’agit d’une « ligne »… ouf !
Tout à l’heure Marianne m’a raconté une anecdote entendue à la télévision russe : un général chargé de la sécurité de Moscou a déclaré que Zelenski en menaçant les 20 chefs d’État venus célébrer la fête de la victoire mentait et se couvrait de ridicule et ceci parce qu’il y avait XI. Personne, ni les Etats-Unis, ni aucun roquet belliciste européen ou leur pitre Zelenski n’avait envie de s’attaquer à la Chine et le général moqueur déclarait « Comme quoi il vaut mieux avoir un pépère souriant que n’importe quel système de dissuasion ».
Et pour la reconnaissance que j’ai face à l’URSS, qu’il me soit permis de rappeler ce qu’Aragon écrivait en 1952, au moment où on assassinait les Rosenberg, et où pour fêter les deux mille ans de Paris on appelait le général Eisenhower et mademoiselle Truman à la célébration mais on oubliait Victor Hugo et Les Misérables, dans une préface à un texte intitulé « Avez-vous lu Victor Hugo: « J’écris en marge d’un grand drame. Comme à ce moment de la nuit où il faut proclamer le jour, afin que nul n’oublie que le jour fut et que tous sachent qu’il sera ». Ceux qui ont vécu cette libération ne l’ont jamais oublié, nous sommes vieux et c’est même le grand reproche, l’ultime que me font ceux qui n’acceptent pas ma liberté, je suis « la vieille » et j’en suis fière d’avoir encore en moi ce moment si intense… comme ce que décrit Bernard Frederick :
Cette liberté, mais aussi tous les conquis sociaux, y compris ce qu’à pu réaliser Ambroise Croizat c’était à l’ombre de l’armée rouge, parce ceux qui avaient collaboré avaient peur… Jamais génération n’arriva avec autant de centenaires en pleine possession de ses moyens. La vieille dit merci … à ceux qui sont morts pour m’offrir cette vie-là et cet appétit encore aujourd’hui.
Bien sûr nous aimons le romantisme messianique russe, qui a tant donné mais nous sommes dans d’autres temps, peut-être un retour à Marx, au matérialisme et à la nécessité d’avoir la base sociale de ses rêves parce le rêve demeure mais il n’anticipe pas, il construit. Peut-être restait-il quelque chose de religieux dans le communisme russe ce n’est pas une critique. De ce point de vue les Chinois n’ont jamais cessé de s’inspirer des Soviétiques, mais c’est comme le dit Confucius expliquant que quand il marche entre deux interlocuteurs ils les écoute attentivement : l’un lui apprend ce qu’il doit faire et l’autre ce qu’il ne faut pas faire. Quand on a un ami russe, on a les deux ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire…
Mais les Français à leur manière ont aussi des échecs qui enseignent… Et je suis sûre que le parti communiste belge, comme le parti communiste portugais ont beaucoup appris à nous voir errer… Enfin vous, puisque je ne suis plus membre de ce parti.
C’est j’espère ce qu’on retirera de notre livre même si par moment nous sommes désespérées par la lenteur face à l’urgence. Et surtout en ce qui me concerne je n’en peux plus des interprétations mais au moins là encore je sais ce que je peux et je me contente d’apporter le peu que je peux, que chacun en fasse autant. On y reviendra… parce que faut-il dire heureusement ou malheureusement, j’hésite, même si l’histoire paraît s’accélérer, nous n’en avons pas fini avec la nécessité de nous opposer avec ce qui nous a mené là où nous en sommes et l’expérience qui se fera risque d’être dure à affronter dans l’état d’impréparation dans laquelle nous sommes… Il est des temps où on attend que ça leur passe, cette France-là n’est pas la mienne et toutes les exclusions dont on me menace je les ai anticipées depuis longtemps… il reste cette lueur…



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pam
je viens de finir la partie danielle marianne du livre..
merci ! on attendait bien sûr, mais c’est encore plus que prévu… commencer par ce texte de marx que je découvre montre la force d’une analyse concrète matérialiste qui nettoie le fatras politicien dont le système idéologique nous abreuve. Et la comparaison des incendies de LA et du séisme du Xijang est extraordinaire !
Je prends des notes, et j’ai trouvé un titre de commentaire… »quand les communistes s’éveilleront… »
encore merci, et avoir la préface de fabien est un atout génial pour réveiller le parti !
admin5319
merci Pam,
tu tombes en pleine dépression en ce qui me concerne et j’en parlerai à Marianne
1) oui ce que nous avons écrit avec Marianne dans ce livre n’a jamais été dit, les textes de Marx sont inconnus de tous et comme je dois être un des derniers individus vivants à avoir lu le capital en entier (et avoir bien ri à certains moments parce que Marx est féroce) sans parler de sa correspondance, de ses écrits politiques, journalisme compris, cela a permis ce que tu as découvert… il n’y a pas qu’un texte de Marx, j’en cite d’autres.. de même qui connait Mike Davis et sait ce que cet admirateur d’Engels, camionneur, a écrit sur Los Angeles la cité de Cristal ? sans parler des trois chapitres sur la relation entre l’URSS, la Chine, l’Asie centrale le grand jeu revu par Primakov… et bien tout ça tout le monde s’en fout… je dirai même que ce qui a été emmagasiné de savoir et de connaissances théorico pratiques à errer sur les routes, tout ce que nous avons vécu et affronté Marianne et moi dans les livres mais aussi sur les routes et dans des combats, tout le monde s’en fout royalement..
2) nous avons des gens en France et dans le parti, qui ne lisent plus et qui ne comprennent plus un mot de ce qu’on leur raconte, ils n’ont plus qu’une idée c’est la faute à Staline et il en deviennent fous depuis des années, comme on dit se chient dans leur froc et ne cherchent plus qu’à se faire accepter en évitant de lire …
3) Entre ceux qui ne lisent plus et les maniaques des réseaux sociaux qui se croient révolutionnaires parce qu’is en ont après les vaccins et les juifs … et les juifs qui se croient obligés de s’identifier à netanayoun et qui vous excommunient si vous déviez d’un pouce c’est l’asphyxie intégrale…
4) et si tu veux le savoir je ne crois pas que la signature de fabien Roussel ouvrira les clés de l’entendement du parti en quoi que ce soit. Dans ma fédération des Bouches du rhône ce serait pluttôt un malus, entre ceux qui sont jaloux, ceux qui veulent liquder Fabien Roussel sans le dire ou en le disant, et les autres qui se signent en me coyant et ceux qui me parlent en cachette, tout fiérot d’a voir eu le courage de me serrer la main en public et qui exigent que je sois reconnaissante… ce serait même plutôt pire…
Heureusement de temps enn temps il y a quelqu’un comme toi qui a lu … alors merci pour ce verre d’eau fraiche …
danielle Bleitrach
À Paris, les communistes d’Europe s’opposent à la « militarisation du continent » - Le blog politique de Gaston
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