Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Oleg Tsarev : Trump n’a toujours pas compris ce que signifie le mot « démilitarisation ».

Que faut-il penser du pseudo- désengagement de Trump, des provocations de Zelenski sur la possibilité de frapper les chefs d’Etat réunis sur la place rouge à Moscou pour la célébration de la Victoire? Trump a voulu jouer le rôle du gentil flic mais il va être obligé de tomber le masque et les négociations sont lointaines tant qu’il y aura le régime de Zelenski qui ne représente rien d’autre qu’une poignée de corrompus qui ne voient leur salut que dans la guerre. C’est une vision pessimiste mais que malheureusement on ne peut que partager et c’est d’ailleurs pourquoi ce qui s’est passé hier à Paris est très important, la réunion de huit partis communistes européens en défense de la paix et contre l’austérité est le début d’une force de résistance qui va être confrontée à la réalité de ce qu’est l’UE aujourd’hui, sa vassalisation, son syndrome de Stockolm à l’égard des USA qui l’ont prise en otage et veulent qu’elle continue à saigner de l’or et du sang. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop histoireetsociete)

https://svpressa.ru/politic/article/462695

Texte : Irina Michina

Un cessez-le-feu sera déclaré pendant les célébrations du 80e anniversaire de la Victoire. Selon le Kremlin, cette décision a été prise « pour des raisons humanitaires ». Cependant, Zelensky a rejeté le cessez-le-feu annoncé par le président russe et a proposé le sien, d’une durée de 30 jours.

Ce faisant, le président ukrainien a en fait laissé entendre la possibilité de frappes sur la Place Rouge pendant le défilé.

Dans le même temps, Donald Trump a déclaré que les États-Unis pourraient se retirer du processus de négociation. Quel sera l’impact sur le conflit militaire ? Dans quelles conditions des négociations directes entre la Russie et l’Ukraine sont-elles possibles ? Combien de temps le conflit armé peut-il encore durer ? L’ancien président du Parlement de la Novorossia, Oleg Tsarev, et le vétéran des Forces armées russes, chef de la Milice populaire du Donbass, Pavel Gubarev, répondent à ces questions dans l’émission « Opinion ».

« SP-TV » : Ne risque-t-il pas que, le jour où la Russie annoncera un cessez-le-feu unilatéral, l’Ukraine frappe des sites stratégiques importants ? La Place Rouge, par exemple ?

Pavel Gubarev : C’est tout à fait possible. Nous nous souvenons comment, dans la nuit du 31 décembre, les forces armées ukrainiennes ont frappé un camp de soldats russes à Makiivka, dans la région de Donetsk. Au moins 142 militaires ont été tués. Ce fut un attentat terroriste sanglant. Il n’y a pas de morale dans la guerre. Il n’y a que l’avantage que l’on gagne ou que l’on perd.

Tout est donc possible. La partie ukrainienne ne veut pas respecter certaines règles morales. Quant au cessez-le-feu, il ne peut être obtenu que par un contact direct entre les deux parties impliquées dans le conflit. Je pense que tôt ou tard, les parties parviendront à un accord.

Mais pour l’instant, Trump et Zelensky font obstacle au processus. À mon avis, la conclusion d’accords de paix n’est possible qu’avec un nouveau pouvoir en Ukraine. Zelensky ne jouit ni d’autorité ni de popularité dans son pays.

« SP-TV » : Les négociations directes entre la Russie et l’Ukraine ne se dérouleront pas au plus haut niveau : Zelensky a interdit toute négociation avec le président russe. Une telle baisse du niveau des négociations ne risque-t-elle pas de les transformer en une version des accords de Minsk, dont tout le monde a oublié l’existence ? Et que signifierait pour les deux parties le retrait des États-Unis du processus de négociation ?

Oleg Tsarev : Les chances que les négociations aient lieu sont de plus en plus minces. De son côté, la Russie fait tout pour ne pas être accusée d’avoir fait échouer les négociations. Le dossier ukrainien n’a pas été une réussite pour Donald Trump, comme tout ce qu’il a entrepris en matière de politique internationale. Au final, Trump se retirera des négociations et commencera à critiquer de la même manière la Russie et l’Ukraine.

Trump n’est pas un homme indépendant, il finance la deuxième partie belligérante et n’a jamais cessé de le faire. Et je pense qu’en septembre, lors du vote du budget, il sera contraint d’inscrire le financement des forces armées ukrainiennes dans le prochain budget américain. Et pour justifier ses actes, il sera obligé de soutenir la rhétorique anti-russe.

Pavel Gubarev : Trump est un homme d’affaires, il considère l’Ukraine comme un projet commercial. En fait, l’Amérique est depuis longtemps le propriétaire de facto de l’Ukraine. En réalité, les entreprises ukrainiennes ne possèdent plus rien depuis longtemps. De ce point de vue, les États-Unis ont pris la décision suivante : puisque l’Ukraine n’a pas réussi à prendre l’avantage sur le champ de bataille, il faut se retirer et engranger les bénéfices.

Le problème est également que Zelensky n’est pas légitime. Sa signature lors de la conclusion du cessez-le-feu peut être contestée.

Il est grand temps d’annoncer de nouvelles élections en Ukraine, mais Zelensky ne le fait pas, car il comprend qu’il les perdrait. C’est précisément pour cette raison que la conclusion d’un accord de paix n’est pas dans l’intérêt de Zelensky. C’est pourquoi je pense qu’un véritable cessez-le-feu n’est possible qu’avec un nouveau pouvoir. Zelensky est en train d’être évincé, et il ne partira pas sous les applaudissements.

« SP-TV » : L’une des principales questions abordées lors des négociations est celle des territoires. Pendant longtemps, l’Ukraine, après avoir occupé une partie de la région de Koursk, qui est aujourd’hui libérée, a tenté de négocier. Ne pourrions-nous pas maintenant constituer notre propre fonds d’échange en occupant une partie de la région de Souma et de Dnipropetrovsk ? Peut-être pourrions-nous proposer, par exemple, d’échanger Kharkov, libérée ou bloquée, contre Zaporijia ? Comment voyez-vous la résolution de la question territoriale ?

Oleg Tsarev : Le plan de paix préparé par le représentant spécial de Trump, Steve Witkoff, et approuvé par la partie russe, était le suivant : la Russie se retire d’une partie des territoires ukrainiens et libère le passage des navires à l’embouchure du Dniepr. Une partie de la presqu’île de Kinburn revient à l’Ukraine. L’Ukraine et les États-Unis obtiennent la centrale nucléaire de Zaporijia, d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars. En échange, la Russie obtient la reconnaissance de la Crimée.

Pour le reste, arrêt des combats sur la ligne de contact. Ce plan n’est absolument pas avantageux pour la Russie, et cela ne signifie pas que nous avons accepté ces conditions – nous avons seulement accepté de négocier afin de montrer notre intérêt pour la paix.

« SP-TV » : L’un des principaux objectifs de la SVO, à savoir la démilitarisation, sera-t-il atteint si les États-Unis et l’Europe continuent à fournir des renseignements et des armes à l’Ukraine ?

Oleg Tsarev : Nos réserves en devises sont gelées en Europe. Actuellement, les pays européens veulent saisir environ 3 milliards d’euros d’actifs russes gelés à titre de compensation pour les investisseurs occidentaux.

L’Europe devra ajouter plusieurs milliards d’euros supplémentaires provenant de ses réserves. Cela suffira pour financer 15 ans de guerre.

Sans parler du fait que le Congrès obligera Trump à financer l’armée ukrainienne. En plus de tout cela, avec l’accord des États-Unis, des « forces de dissuasion » – des militaires européens – seront déployées en Ukraine. On peut donc dire que Trump n’a pas compris le sens du mot « démilitarisation ».

Pavel Gubarev : Le conflit russo-ukrainien est un conflit de longue haleine, il faudra beaucoup de temps pour en sortir. Dans notre milieu ultra-patriotique, j’entends encore dire qu’il faut récupérer tout le territoire de l’Ukraine jusqu’à Lvov. C’est pratiquement impossible. Sans concessions territoriales mutuelles, il est irréaliste d’espérer la paix.

Mais tout le monde veut la paix, tant les militaires russes qu’ukrainiens. Parce que la guerre brûle l’âme. Il est impossible d’accomplir des exploits chaque jour pendant des années, cela conduit à un épuisement émotionnel. C’est pourquoi tout le monde veut la paix, j’en suis sûr à 100 %.

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