Nous sommes effectivement à la croisée des chemins avec un choix qui ne doit pas se limiter à la négociation entre États, mais bien de comprendre en quoi « la souveraineté » recouvre l’affrontement de classe entre un capitalisme hégémonique impérialiste et celle des travailleurs à l’ère du bouleversement du numérique. Par sa fermeté la Chine a déjà obligé les USA à changer les termes apparents de la négociation du rapport entre le dollar et les échanges inégaux. Il faut que chacun mesure la barrière protectrice en matière de droit que représente la Chine. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par Ou Shi 06 avr. 2025
Illustration : Chen Xia/GT
Au cours de la semaine écoulée, plusieurs responsables européens se sont rendus en Chine, notamment le président du Sénat italien Ignazio La Russa, le ministre d’État et des Affaires étrangères du Portugal Paulo Rangel, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et le commissaire européen au commerce et à la sécurité économique Maros Sefcovic. Selon les médias étrangers, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se rendra également prochainement en Chine. Les responsables européens en visite ont envoyé un signal unanime de coopération avec la Chine. Ils estiment que la Chine est un partenaire important, sont prêts à transcender les différences et les désaccords par le dialogue, et s’associent à la Chine pour relever les défis tout en s’opposant conjointement à l’unilatéralisme et au protectionnisme.
L’évolution rapide et profonde du paysage international, en particulier le fort impact de Washington, semble pousser la partie européenne à lancer collectivement une « offensive diplomatique » contre la Chine. Depuis le début de la nouvelle présidence américaine, les paroles et les actes de Washington ont sapé les fondements sur lesquels l’Europe repose pour sa survie et son développement. En revanche, le « soutien de la Chine à l’intégration européenne et à l’autonomie stratégique de l’UE » et sa « confiance » dans le bloc sont inestimables.
Cependant, le changement pragmatique de l’attitude de l’Europe à l’égard de la Chine n’est pas facile, car il y a encore beaucoup de gens sur le continent qui pensent que l’alliance transatlantique ne s’effondrera pas complètement et qu’il est « politiquement incorrect » de considérer la Chine comme un partenaire. Par exemple, la directrice générale adjointe de l’UE pour le commerce, Maria Martin-Prat, a récemment qualifié l’idée d’améliorer les relations avec la Chine de pensée « simpliste » et a réitéré la politique de « réduction des risques » à l’égard de la Chine.
L’Europe doit avoir une vision stratégique à long terme. La Chine n’est pas le « gage d’allégeance » de l’UE aux États-Unis, ni un tremplin pour que l’UE prouve qu’elle vaut plus. Le développement des relations avec la Chine ne doit pas être une mesure palliative, ni devenir un outil politique contre les États-Unis.
La coopération entre la Chine et l’UE est substantielle en volume, de grande envergure, résiliente et pleine de potentiel. C’est non seulement une source de bien-être pour les peuples des deux côtés, mais aussi un point d’ancrage de paix, de stabilité et de développement dans le monde d’aujourd’hui, raison pour laquelle les relations Chine-UE ont une valeur intrinsèque. Le développement des relations de la Chine avec l’Europe a toujours été sincère et la Chine n’a jamais « ri sur le côté » de la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe, comme le craignait la chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas. À l’occasion du 10e anniversaire de l’Accord de Paris, la Chine et la France ont signé une déclaration commune sur le changement climatique. Toutes les parties attendent avec impatience que la Chine et l’UE démontrent ensemble le rôle des grandes puissances et jouent un rôle de premier plan dans la gouvernance mondiale.
Le sentiment d’urgence du côté européen de sauvegarder ses propres intérêts est évident. La visite du ministre français des Affaires étrangères en Chine avant l’entrée en vigueur des droits de douane américains plus importants, ainsi que l’accord de la Chine sur un délai de trois mois pour imposer des droits de douane supplémentaires à l’industrie française du cognac, ont fourni un précieux « répit » aux producteurs de spiritueux français. Cela reflète une fois de plus la sincérité de la Chine dans le développement de la coopération avec l’UE et dans la résolution correcte des différends.
Cependant, selon des sources bien informées impliquées dans les pourparlers Chine-UE de la semaine dernière, la partie européenne se concentre sur la réponse à ses propres préoccupations, mais n’a pas fait preuve d’une volonté adéquate.a examiné les exigences raisonnables de la Chine. La capacité des relations Chine-UE à se développer davantage dépend de la volonté des deux parties d’avancer l’une vers l’autre. La « concurrence loyale » et « l’ouverture sur un pied d’égalité » sont également des préoccupations pour la Chine. La capacité de la partie européenne à résoudre correctement des problèmes importants, tels que les droits de douane élevés sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, servira de test de sa sincérité et de sa détermination.
L’auteur est un observateur des affaires internationales. opinion@globaltimes.com.cn
Views: 42