Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Certains lecteurs s’étonnent du fait qu’histoire et societe publie de préférence aux sornettes de l’Humanité les article du financial Times…

Quand les médias qui sont censés représenter les « communistes » voire un certain radicalisme, racontent à peu près n’importe quoi, il est parfois plus utile la presse adverse, celle du Financial Times, des Echos, du Figaro, qui au moins reflète un positionnement de classe dominante clair et met… pas ceux de diverses obédiences de la social démocratie, de Melenchon à Glucksman en passant par Hollande…

C’est particulièremet vrai ce qui concerne les agitations boursières, et les diverses crises qui de 1987 à nos jours ont agité la planète finance pour mieux masquer les continuités entre factions politiciennes dans l’art de plumer les exploités.. les jeux boursiers sont une arme et il faut voir la politique qui les utilise, en tous les cas c’est rarement au profit des exploités, des travailleurs.

Mercredi 9 avril,en fin de soirée pour la France, les marchés américains ont connu une envolée spectaculaire qui sont de toute manière au profit des spéculateurs et aux dépends des travailleurs.

L’incertitude sur la politique tarifaire de Trump: bluff de négociation ou politique déterminée…

Nous avions noté que visiblement les instances des Etats-Unis, à commencer par la FED, ne s’étaient pas outre mesure émus par les menaces de krach . La bourse était affolée et en particulier ceux dont dépendent à travers les fonds de pension la quasi totalité de leur protection sociale mais les grands fauves ne s’étaient pas précipité pour intervenir, ils ont laissé s’opérer une purge aux dépends des petits épargnants et que l’on exigera ultérieurement du travail en matière d’emploi et de salaire.

Dans un climat de nervosité croissante, largement entretenu, une annonce surprise de Donald Trump a suffi à déclencher une vague d’optimisme : une pause de trois mois sur les tarifs douaniers – à l’exception de ceux visant la Chine. Résultat immédiat : les principaux indices boursiers ont terminé en forte hausse, frôlant pour certains des records historiques.Et ceux qui ont bénéficié de la croissance sont ceux qui avec les 7 magnifiques avaient paru être les victimes principales de la baisse, en fait un réajustement. Le secteur technologique a tiré l’ensemble du marché, avec des performances spectaculaires. Tesla (+22,69%) et NVIDIA (+18,72%) ont profité de l’engouement pour l’IA et les véhicules électriques. Les fabricants de semi-conducteurs comme Microchip Technology (+27,05%), Texas Instruments (+16,09%) et Applied Materials (+16,11%) ont également surfé sur la vague. Le géant Apple a retrouvé des couleurs avec une progression de 15,33%. Ces résultats tranchent nettement avec les performances des jours précédents, illustrant à la fois la nervosité ambiante sur les marchés et l’influence décisive des déclarations de Donald Trump

et là l’affaire frise le délit d’initié.

Fait troublant : au beau milieu de la séance, et juste trois heures avant l’annonce de ce revirement et alors que la Bourse de New York venait d’ouvrir, Donald Trump a posté sur son réseau Truth Social : « THIS IS A GREAT TIME TO BUY!!! [en français : C’est un super moment pour acheter !!!] ». Une déclaration qui intervient alors que les marchés chutent lourdement, tirés par les annonces de droits de douane réciproques. « Ceux qui ont acheté en voyant cette publication ont gagné beaucoup d’argent », reconnaît Richard Painter, critique du dirigeant américain et ancien avocat spécialisé en éthique à la Maison-Blanche, auprès du média Time.

Autre élément qui intrigue : Donald Trump a signé son post des lettres « DJT ». Celles-ci représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en Bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. Or, l’action de la société a clôturé la journée avec une coquette hausse de +21,67 %.

Hors technologie, plusieurs secteurs ont aussi affiché des progressions fulgurantes de secteurs qui avaient pâti de la guerre des tarifs comme le pétrole US . Dans l’énergie, Chevron (+6,65%) et ExxonMobil (+4,99%) bénéficient du rebond des cours du pétrole. Les valeurs industrielles comme Caterpillar (+9,88%) et Deere & Company (+9,59%) progressent sur des perspectives de relance infrastructurelle. Le transport aérien décolle littéralement : United Airlines (+26,14%) et Delta Air Lines (+23,38%) profitent de la reprise du trafic touristique mondial. La banque Goldman Sachs (+11,82%) et JPMorgan Chase (+8,06%) confirment le retour en grâce des valeurs financières.

Wall Street vient de vivre l’une de ses journées les plus dynamiques de l’année. Mais sous l’euphorie, le doute persiste. Alors que les valorisations grimpent et que la politique devient un levier de marché à part entière, la frontière entre annonce économique et coup de com’ politique n’a jamais été aussi floue.De plus en plus d’analystes alertent sur l’instabilité de la trajectoire politique actuelle, source d’incertitude persistante, voire inquiétante, à l’échelle mondiale.

« Quand les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs disait jean Cocteau »

L’attitude de Trump même si elle relève du « coup boursier avec le profit réservé à une poignée d’initié, une mafia, ne peut pas être isolée d’une crise plus profonde de l’hégémonie traditionnelle des USA , tant sur le plan militaire que celle du dollar.

Et il est juste de lier toute cette agitation théâtral au dollar tout en favorisant sa baisse mais traditionnellement en obligeant les pays vassaux à aller acquérir des « obligations ». Le marché des obligations d’État américaines est le plus important au monde, à environ 28 000 milliards de dollars, soit plus d’un quart du marché mondial de la dette publique, il est une des assurances forte de la stabilité du dollar en tant que monnaie commune. Les obligations d’État américaines (généralement appelées bons du Trésor) sont la forme la plus liquide de la dette publique, avec environ 900 milliards de dollars de transactions quotidiennes moyennes. Cette facilité d’achat et de vente donne aux banques centrales l’assurance que les bons du Trésor sont un endroit sûr pour placer des liquidités y compris quand les jeux boursiers entraînent la baisse des actions US et du dollar. Pris ensemble, ces facteurs – liquidité, utilisation généralisée et sécurité –font que le dollar constitue la majorité des réserves internationales, et ce, depuis des décennies. En général, même en cas de crise, le marché obligataire éponge, c’est ce qui s’est passé grâce à la Chine en 2008 (la crise la plus grave)assure la stabilité du dollar. La grande nouveauté c’est le fait qu’il n’y a pas eu achat massif des obligations, ni de la part de la Chine bien sur, ni même du Japon. L’Asie n’a pas répondu. et cerise sur le gâteau : « C’est la vente éclair de bons du Trésor américain ces derniers jours qui a finalement poussé Donald Trump à reculer sur sa stratégie commerciale », affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoquant une « ligne rouge » franchie, « une pression telle qu’elle est devenue insupportable – même pour Trump ».Face à la pression du marché obligataire qui était en train de basculer en mode crise, le président des Etats-Unis a feint un geste stratégique même s’il était calculé de longue date pour beaucoup rapporter à ses copains: il a opéré, mercredi 9 avril, un virage à 180 degrés sur l’application des droits de douane appliqués à la quasi-totalité des pays, décrétés une semaine plus tôt.les deux principaux détentaires des « obligations » sont le Japon et la Chineet le Royaume Uni pour les pays étrangers, mais la Réserve fédérale et diverses entités telles que les fonds de pensions, les fonds communs de placement et les institutions financières sont les principaux détenteurs d’obligations du Trésor américain.

Arguant d’une attitude « constructive » des pays visés pour négocier, Donald Trump a suspendu les mesures pour quatre-vingt-dix jours, n’appliquant qu’un taux de 10 % sur les produits étrangers importés vers les Etats-Unis, sauf pour la Chine, pour laquelle la sanction s’est aggravée, avec 125 % de droits de douane. La manœuvre ne trompe personne : les marchés financiers ont bénéficié mais n’était-ce pas prévu? la première manche d’un match qui ne fait que commencer. Parce que comme nous l’avons noté tout de suite dans un récent article l’affaire va durer. C’est habituel dans ces « krachs » de 1987 à 2022 en passant par 2008.

Et nous avons l’impression d’une accélération, d’un basculement alors que l’affaire vient de loin et se poursuit. Mais cela a servi de révélateur à ce que nous refusions de voir et qui était « déjà là ».

En quelques jours, Trump a soufflé le chaud et le froid sur les marchés comme jamais depuis 2008 : 6 000 milliards partis en fumée, puis 4 500 milliards recréés en quelques heures… Une volatilité délirante !

Mais quand il est question de 6 000 Mds$ de capitalisation détruite en cinq séances, puis de 4 500 Mds$ repris en trois heures, il s’agit d’un mouvement parfaitement orchestré (à la baisse pour faire plier la Fed, qui n’a pas bougé), puis d’un rebond surprise, dans un contexte technique « impossible » et auquel seuls les initiés ont pu participer (et donc profiter de l’opération).

En cherchant à imposer ses règles au reste du monde, Donald Trump s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche. mais avec sa casquette Maga, ses manières braques et ses formules à l’emporte-pièce, Donald Trump semble sorti tout droit d’un jeu vidéo. En tant que chef de la première puissance mondiale, il casse sans vergogne les codes, ce qui plaît à une majorité de ses contemporains accoutumés aux licences des réseaux sociaux. Son acolyte Elon Musk, qui aime poser avec une tronçonneuse à la main, peaufine l’image de violence censée redonner sa force à l’Amérique.

Ces postures sèment partout la sidération et la panique sur les marchés financiers. « Soyez fort, courageux et patients, et la GRANDEUR sera au rendez-vous », écrivait lundi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, comme s’il voulait plagier Winston Churchill promettant « du sang, de la sueur et des larmes » à son peuple en 1940. Si le 47e président des États-Unis paraît hors norme et à nul autre pareil, il ne s’inscrit pas moins dans une longue lignée de « coups de force » par lesquels ses prédécesseurs ont tous voulu opérer… note non sans pertinence le Figaro, et l’utilisation des jeux boursiers n’est vraiment pas une invention non plus la seule différence c’est que le coups à la « Soros », le coulage d’un pays qui résiste au pillage a atteint le niveau du coup boursier se jouant dans un tout petit groupe d’intiés, une mafia proche du président.

Face à un tel exploit, on peut douter que le dollar résiste même et surtout s’il y a euphorie boursière, la seule alternative apparait celle d’un monde multipolaire existant avec à sa tête la Chine qui a commencé par se renforcer elle même et à partir de là a noué des pactes stratégiques dont le plus fondamental est celui avec la Russie. Avec autour dans la décomposition dusystème hégémonique des concurrent mais tous jouant le jeu de la guerre et de la loi du plus fort y compris la restructuration européenne vers le suraremement qu’il s’agisse de l’Allemagne, de la France et de la Pologne, ou des deux réunies.

la Chine demeure un fac teur de stabilité

face à ces jeux rien n’a changé donc sur ce que nous soulignions la facteur de stabilité que représentet la Chine et la manière dont elle a choisi de résister, ce qu’à sa manière l’article du financial Times que nous publions aujourd’hui confirme parce que d’abord comme le souligne d’une manière excellente l’arcticle d’Esteban Evrard dans Liberté Actu qui à l’inverse de l’Humanité et autres « faux radicaux mélanchoniens » prêts à voir dans trump soit le diable incarné avec bien sur Poutine, ou au contraire le diable qui va détruire le système capitaliste sans le moindre effort pour les exploités, une autre manière de se croire déjà dans le communisme… dont Liberté actu qui expose l’évolution du socialisme de marché et en particulier ses avancées vers le sud.

De même, il y a toujours dans les grands imaginatifs du communisme sans lutte des classes en sautant le socialisme… l’élimination du rôle du pacte stratégique entre la Russie et la Chine, auquel dans notre livre nous consacrons pas moins de trois chapitres. Là autre avantage de continuer à ignorer ou à fantasmet le rôle de la Russie, les leçons tirées de la chute de l’URSS et de « la démocratisation » mode Eltsine permet d’imaginer une Europe qui derrière l’Allemagne serait à la fois autonome des USA et de la Chine, une autonomie rêvée qui excluerait le projet de surarement et qui le porte contre qui… parce que la grande nouveauté c’est tout de même le changement d’attitude de l’Allemagne. Jusqu’ici l’Allemagne a été le principal facteur qui n’a pas fait de l’euro un concurrent du dollar. Sous l’influence de la guerre froide et de l’acceptation de se soumettre aux USA, les réserves d’or de l’Allemagne sont aux USA et surtout l’Allemagne a choisi une politique de rigueur qui n’acceptait pas le moindre flottement. Or pour qu’il y ait monnaie commune, il faut une monnaie qui s’accommode des flottements. Nous assistons à un revirement allemand qui peut faire jouer un autre rôle à l’euro.

Finalement, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé, ce jeudi midi, que la riposte organisée par l’UE était aussi suspendue pour 90 jours. Cela fait suite à la décision de Trump de suspendre, pour trois mois, les derniers droits de douane mis en place, ceux de 20 % sur tous les produits.

Objectif de la présidente de la Commission ? « Donner une chance aux négociations ». En revanche, « si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur », a-t-elle prévenu sur X.Si l’on considère à travers la manière dont Trump parait avoir cédé aux marchés financiers (on ignore je le répète si ce n’était pas prévu d’avance) le fait que Donald Trump ait suspendu sa dernière mesure, alors même qu’elle était entrée en vigueur quelques heures plus tôt, permet’interpréter que « ce sont ceux qui prêtent et investissent aux États-Unis qui sont dans une position de rapport de force ». Alors, comme « l’Europe prête beaucoup, beaucoup, beaucoup aux États-Unis », cela peut être « un levier de négociations » que déjà agite Thierry Breton. Mais ce levier de négociation est essentiellement dans les mains de l’Allemagne et d’autre part il y a d’autres « prêteurs » y compris en Asie.

En fait, la militarisation du dollar qui vient d’atteindre un sommet avec Trump dit bien que l’on ne peut plus conserver une telle référence et l’instabilité manifeste est désormais irreversible mais cela va durer .

Donc mais j’aurais l’occasion de revenir demain sur cette mise en garde: première réflexion, la guerre est là et les victimes sont toutes désignées et il ne s’agit pas de l’entourage de Trump dont la seule chose dont on est assuré c’est que rarement les très très riches auront été aussi clairement aux commandes à la place de leurs habituels mandataires. Ce qui rend plus évident des choses qui jusqu’ici sous Biden, Obama et autres avançaient encore enrobé d’idéologie… mais le découvrir et donc commencer à enfin retrouver la lutte des classes présente un double danger, celui d’être accablé par le poids des investisseurs, la nécessité de s’incliner… ou au contraire en se plaquant derrière les forces qui se battent non sans quelques succès croire pouvoir s’économiser la bataille contre nos propres généraux.

danielle Bletrach

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1 Commentaire

  • Xuan

    Certains prétendent défendre le communisme, Lénine, le marxisme-léninisme, en racontant que la Chine n’est qu’une nouvelle mouture du capitalisme et de l’impérialisme, parce qu’elle soutient la stabilité de l’économie mondiale et les échanges commerciaux.

    Pendant ce temps des milliards d’hommes et de femmes des pays pauvres sont à la merci de ces manoeuvres spéculatives.

    Le front uni mondial contre l’hégémonisme US, animé par Chine Populaire, est la phase actuelle de la révolution prolétarienne mondiale.

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