Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Derrière les mots, les maux dont les citoyens ordinaires ne veulent pas …

Derrière la contestation sur le vocabulaire, il y a la difficulté à vendre aux peuples un tel « projet », cela renâcle dans toute l’UE au centre, au sud, et la confusion est totale quand face à un nouveau partage du monde, les Etats-Unis ont décidé de jouer le partage du monde en zones d’influence dans laquelle le Groenland et le Panama ont plus d’importance que ce conflit ukrainien ou même la situation au Moyen Orient. Tandis que Macron flanqué de Zelenski brasse de l’air plus ou moins associé à Starmer qui prend la tête des armées. L’Allemagne à la tête de la coalition droite SPD nous prépare un plan de réarmement qui ressemble étrangement à celui qui assura un soutien général à Adolphe Hitler… Fort heureusement ce n’est pas à ce niveau que se fait l’histoire surtout quand elle est aussi régressive, aussi peu en accord avec le mouvement de l’histoire tel qu’il se dessine et s’impose à toutes les rhétoriques.

Donc, vu ce que sont tous ces projets, le terme de réarmement est apparu un peu trop connoté.

Le nouveau terme, « Préparation 2030 », est une réponse directe aux critiques exprimées par Giorgia Meloni et Pedro Sánchez ces derniers jours. Il n’y pas que le terme, il y a l’inquiétude de la déstabilisation au plan national et international de ce projet.

Ce qui réunit ces gens de la coalition de la guerre et du réarmement, c’est de ne pas savoir où ils vont, si Ursula Von der Leyen n’a de compte à rendre qu’à ses lobbies, les trois autres, à savoir les Britanniques, les Polonais, les Français eux sont en rupture totale avec leur peuple. Tous tablent sur un retour à l’ordre ancien, celui des « démocrates » baptisés progressistes grâce à l’étiquette des mœurs mais qui a créé la situation de faillite telle qu’elle se révèle. Pour ces « dirigeants », il suffit de durer et d’aider à la déstabilisation de Trump pour que leur projet de retour à l’ordre ancien se réalise.

Derrière ce projet « idéologique », comme la catastrophe est totale, on tente une politique de « réarmement » inspirée par celle d’Hitler avec les mêmes visées qui pour faire simple prétend substituer aux usines d’automobiles celle d’armement… La France de Macron est la plus grotesque du lot parce que comme pour Zelenski tout parait se résumer à l’ambition dérisoire d’un individu à la recherche vaine de « reconnaissance » tant au plan intérieur qu’à celui international. Et qu’il s’agit de convaincre le peuple le plus cartésien de la terre à la fois de devoir se sacrifier, leur niveau de vie, leurs conquis sociaux, leur épargne à la menace que ferait peser l’ignoble Poutine flanqué désormais du moins ignoble Trump alors que dans le même temps on ne cesse de répéter que le dit Trump s’est fait avoir puisque l’armée de Poutine n’arrive pas à conquérir tout le Donbass face à l’héroïque Ukraine… Ou encore qu’il n’y a de salut que dans l’atlantisme alors que ce sont les USA qui sont en train de mettre à mal notre économie.

De là à se demander si la « protection » de l’OTAN sur laquelle les Européens n’ont jamais eu de fait leur mot à dire était bien réelle et si les Etats-Unis, qu’il s’agisse de Trump ou de Biden, auraient envoyé leur feu nucléaire sur Moscou si ces derniers avaient décidé que la russophobie de la Pologne était insupportable et les bases de l’OTAN un peu trop près. La réponse est non, bien sûr, qui peut en douter ? Bref ce que nous avions choisi dans ce blog pour réfléchir à la sécurité collective reposant sur la mobilisation populaire plutôt que sur le surarmement s’avère en gestation. Certes nous n’en sommes pas à avoir la conscience des Cubains qui depuis plus de soixante ans ont pour voisin le pire ennemi qui se puisse imaginer et qui ont pour arme principale la conscience révolutionnaire du peuple cubain, mais nous en sommes déjà au sentiment qu’il y a là une bande d’escrocs qui veulent nous faire les poches.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez s'est ouvertement plaint du terme "Rearm Europe".

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez s’est ouvertement plaint du terme « Rearm Europe ».© European Union, 2023.

Changeons les mots à défaut de pouvoir peser sur les réalités

La Commission européenne a confirmé qu’elle abandonnerait progressivement le terme « Rearm Europe » pour décrire son initiative de plusieurs milliards de dollars visant à réarmer l’Europe, suite à la réaction des dirigeants de l’Italie et de l’Espagne, qui affirment que le nom est excessivement chargé et risque d’aliéner les citoyens.

Désormais, le plan visant à accroître les capacités de défense et la production dans l’ensemble de l’Union sera connu sous le nom de « Readiness 2030« , en référence à la date à laquelle la Russie pourrait disposer des capacités nécessaires pour lancer une attaque contre un État membre de l’UE ou de l’OTAN. D’où tirent-ils cette conviction ? Mystère, il suffit d’énoncer. Par ailleurs, le programme spécifique visant à mobiliser et à distribuer 150 milliards d’euros de prêts à faible taux d’intérêt pour faciliter l’achat d’armes et de munitions de pointe sera appelé « SAFE« . Parallèlement, la Commission a également proposé un assouplissement ciblé des règles fiscales afin de mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros, pour un total de 800 milliards d’euros.

« Nous sommes sensibles au fait que le nom en tant que tel peut susciter une certaine sensibilité dans certains États membres, c’est donc quelque chose que, bien sûr, nous écoutons », a déclaré Paula Pinho, porte-parole en chef de la Commission, vendredi après-midi. « Si cela rend plus difficile la transmission du message à tous les citoyens de l’UE sur la nécessité de prendre ces mesures, nous sommes prêts non seulement à écouter, mais aussi à en tenir compte dans la manière dont nous communiquons à ce sujet ». Le nouveau nom, « Préparation 2030 », devrait « être considéré dans le contexte d’une portée plus large », a expliqué M. Pinho.

Le changement de marque s’est fait dans un laps de temps remarquablement court.

Pour Madame Meloni, qui est limitée par ses alliances de fait avec Trump et une coalition interne dont un des membres traite Macron de fou furieux qui veut envoyer le peuple en guerre, l’objectif doit être plus large et couvrir « l’opérabilité, les services essentiels, les infrastructures énergétiques, les chaînes d’approvisionnement : toutes choses qui ne se font pas simplement avec des armes ». « Il n’y a pas de défense sans cette approche », a déclaré Mme Meloni. Surtout c’est une fin de non recevoir de participation à la coalition.

Son homologue espagnol, Pedro Sánchez, n’a laissé planer aucun doute quant à son aversion pour ce terme lors d’un sommet des dirigeants de l’UE à Bruxelles, où la défense figurait en tête de l’ordre du jour. À l’instar de Mme Meloni, l’Espagnol a plaidé en faveur d’une définition plus large qui inclurait des domaines tels que la cybersécurité, la lutte contre le terrorisme, l’informatique quantique, l’intelligence artificielle et les connexions par satellite. Mais derrière ces réserves il y a la difficulté de faire avaler aux Espagnols et aux peuples latins un alignement pur et simple sur cette politique qui table sur le soutien inconditionnel à des démocrates eux-mêmes en pleine débandade même si la coalition de gauche en Espagne a avalé beaucoup de couleuvres dans le soutien aux dissidents anti-vénézueliens.

« Je n’aime pas le terme « réarmement ». Je pense que c’est une approche incomplète. La défense peut être expliquée sous un parapluie beaucoup plus large, qui est la sécurité « , a déclaré M. Sánchez jeudi, ajoutant que les menaces auxquelles est confrontée l’Europe du Sud sont « quelque peu différentes » de celles de l’Est.

À la fin du sommet, Mme von der Leyen a semblé réceptive aux critiques et a fait allusion à un changement de marque imminent qui pourrait faire disparaître l’appellation « Rearm Europe ». « L’approche que nous adoptons a une portée beaucoup plus large », a-t-elle déclaré en parlant de la guerre électronique, de la cybersécurité et des télécommunications.

« C’est pourquoi le nom « Readiness 2030″ a été choisi ». mais l’entente sur les mots ne masque pas les divisions et non sans une certaine aigreur : il a été fait remarquer que les plaintes formulées par l’Italie et l’Espagne ont suscité des interrogations, étant donné que ces deux pays font partie des retardataires de l’OTAN et n’ont pas atteint l’objectif de 2 % des dépenses de défense. Bref ils mettent quelque mollesse à obéir en fait aux exigences de Trump.

Le projet de Macron de remplacer les USA au sein d’une autre OTAN ne suscite pas un fol enthousiasme dans l’Europe centrale et de l’est

Le Financial Times a rapporté que certains pays ont refusé de participer à ces négociations en vue d’un tel remplacement, soit par crainte que cela n’encourage les États-Unis à agir plus rapidement à cet égard, soit parce qu’ils pensent qu’ils n’abandonneront pas l’Europe. Le FT fait probablement référence à la Pologne, aux États baltes et à la Roumanie, les pays les plus importants sur le flanc oriental de l’OTAN, qui préfèrent tous rester sous le parapluie de la sécurité américaine. Comment dans ce cas interpréter l’entente apparente de la Pologne avec la France ? Elle repose entièrement sur le maintien au pouvoir les « libéraux » après les élections de mai 2025. Et même dans ce cas, ce pourrait être un défi ou un chantage lancé aux Etats-Unis pour les forcer à rester. Quant aux États baltes, ils ont une élite pro-américaine irréductible et ils ne se réaligneront vers l’UE que s’ils sont forcés de le faire par Trump qui réduirait unilatéralement ou même retirerait totalement les troupes américaines de leurs territoires dans le cadre d’un grand accord avec la Russie. Même choix référentiel de la Roumanie qui a refusé le parapluie nucléaire de la France et face à la montée de la contestation ne se fie qu’aux USA et à l’OTAN, même cas pour la Moldavie. Tout cela tient à une forte opposition populaire pro-russe de droite ou de gauche.

Les Etats-Unis n’ont pas beaucoup d’efforts à faire pour continuer à s’implanter au cœur de l’Europe y compris après avoir négocié en toute liberté sur le sort de l’Ukraine.

C’est pourquoi derrière ces questions de vocabulaire, il y a l’incapacité de l’Europe a être un interlocuteur crédible au plan international.

L’exclusion de la table des négociations est un symptôme


Le cas de l’Ukraine est un révélateur d’un mal plus profond, celui de l’absence de légitimité de ceux qui revendiquent un rôle. Cette semaine les discussions reprennent en Arabie saoudite entre d’un côté Américains et Russes et de l’autre US et ukrainiens. Vendredi, un responsable ukrainien s’exprimant auprès de l’AFP sous couvert d’anonymat avait expliqué que Kiev espérait lors des discussions de lundi, « au moins » un accord sur une trêve partielle avec la Russie portant sur le secteur énergétique, les infrastructures et la mer Noire. Afin de pousser à une trêve élargie, Kiev a choisi d’envoyer son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, selon ce responsable qui a précisé que l’Ukraine était toujours « prête » à un cessez-le-feu « général ». De son côté, Moscou, qui n’envoie pas Lavrov mais une délégation plus technique, affirme ne s’être entendue à ce stade avec les Etats-Unis que sur une pause concernant les infrastructures énergétiques, bien en-deçà de la suspension générale de 30 jours des hostilités réclamée par Donald Trump ; et les délégués à l’inverse de Lavrov n’ont pas mission d’élargir ou non le cadre du débat. Nous sommes toujours dans le cadre des « garanties » et il est peu vraisemblable qu’il y ait une évolution tant qu’il y aura présence sur le sol russe.

Chez les Ukrainiens, on explique que ces pourparlers en Arabie saoudite devraient ainsi se concentrer sur les aspects « techniques » d’un arrêt provisoire partiel des combats : « quels sites », « comment contrôler ce cessez-le-feu, quelles armes ? »

Face à cette situation, les Européens sont marginalisés dans ces discussions, malgré toutes les gesticulations déployées pour feindre d’avoir une importance quelconque affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron qui multiplient sommets et rencontres. Leur plan de réarmement est aussi peu sérieux que leur possibilité d’aller sur le terrain porter des troupes aux côtés de celles de Zelenski mais comme ils n’ont rien d’autre pour tenter d’exister sur une ligne aussi aventurière que celle de la « coalition », cela risque de présenter une note très lourde pour les peuples et nations de l’UE et au premier rang les Français.

D’ailleurs la Chine dont nous avons vu qu’elle mettait en place avec d’autres pays du sud, émergents, un groupe de paix a interpellé aujourd’hui les responsables européens en réclamant une clarification de leur position non seulement dans les conflits en cours mais dans leur choix ou non d’appuyer le bellicisme des Etats-Unis. Cette analyse que nous publions par ailleurs dit à quel point l’Europe et les nations européennes divisées énonçant des propos contradictoires (comme d’ailleurs les grandes entreprises multinationales) perdent toute leur crédibilité et ce qu’elles pourraient encore représenter au plan international.

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