Il y a dans le système de propagande, comme d’ailleurs dans le discours positif de ceux qui commencent en France à choisir le chemin de la paix, une évolution incontestable : il y a des choses que l’on ne peut plus nier, parce que dans la guerre Trump-CIA démocrate et la révolution de ce qu’est la « grande démocratie » USA il y a l’éveil des peuples face à ce qu’on leur impose. Mais l’angle choisi pour lâcher du lest témoigne des limites de cette évolution et surtout du « verrou » que représente le choix de l’atlantisme donc de la guerre qui reste celui du système : il faut sauver ce qui ne peut l’être, Zelenski et son régime criminel, il faut continuer à feindre d’identifier celui qui tue son peuple avec le peuple en question. C’est un peu comme ceux qui croient empêcher l’antisémitisme en ayant des difficultés à dire l’horreur que leur inspire la politique de Netanyahou. Il ne reste plus alors qu’à peindre la Russie sous les traits complètement irrationnels d’un Poutine devenu le symbole une sorte de figure du mal absolu, l’oligarchie criminelle en feignant d’ignorer qu’il existe un parti communiste russe, un parti communiste ukrainien dont les membres sont tués, pourchassés, torturés par ce régime ukrainien totalement corrompu et qui agit de la même manière avec 14 partis, églises qui sont accusés alors d’exprimer simplement ce que le peuple du Donbass, celui d’Odessa, tentait de dire. Le massacre d’Odessa a été créé sciemment pour que cette haine déchire des peuples frères et ce n’est pas Poutine qui l’a perpétré. C’est un peu comme quand Macron dit son désaccord avec la déportation de la population de Gaza, un vœux pieux pour rendre crédible le reste de son escalade. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/politic/article/455262
Texte : Evgueni Bersenev
Dmitri Peskov a qualifié la décision de la Cour européenne des droits de l’homme de déclarer les autorités ukrainiennes responsables de l’incendie criminel ayant cause la mort d’une cinquantaine de personnes à Odessa le 2 mai 2014 de lueur de bon sens.
« Très tardivement, mais cela ressemble à une lueur de bon sens. Pour le confirmer, il faut que d’autres éléments viennent s’ajouter. Ce que, bien sûr, nous aimerions voir », a déclaré le porte-parole du président russe.
Comme indiqué précédemment, la CEDH a conclu que l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme avait été violé lors de ces événements et que les autorités ukrainiennes n’avaient pas pris les mesures nécessaires pour prévenir la violence, la réprimer et fournir aux victimes l’assistance nécessaire, selon le communiqué de presse de la Cour européenne. Il est à noter que Kiev n’a pas mené d’enquête approfondie sur ces événements tragiques.
Comme on le sait, le 2 mai 2014, des néonazis ukrainiens ont mis le feu à la Maison des syndicats, où s’étaient réfugiés des résidents locaux qui tentaient d’échapper aux atrocités commises dans la ville par les nervis bandéristes.
Bogdan Bezpalko, politologue et membre du Conseil présidentiel sur les relations interethniques, est convaincu que l’arrêt de la CEDH ne signifie rien.
– Il s’agit d’un geste de pure forme qui accompagne d’autres actions ouvertement hostiles à la Russie. Après presque 11 ans, la Cour européenne s’est souvenue que des gens avaient été tués à Odessa ! Et qu’est-ce qui s’en suit ?
A-t-elle poursuivi les auteurs en justice ou pris d’autres mesures à l’encontre des dirigeants ukrainiens ? Non, rien n’a suivi.
C’est comme un spectacle à la Maison Blanche, quand Trump et Vance ont presque giflé Zelensky. Et maintenant, nous savons que de nouvelles sanctions bancaires sont imposées à la Russie et que les livraisons de bombes GLSDB à longue portée à Kiev reprennent.
SP : Deux poids deux mesures en somme …
– Nous ne devrions pas accepter des gestes comme cette décision. Nous pouvons proposer d’extrader les responsables des incendies vers la Russie pour qu’ils soient punis selon nos propres lois. Mais cela n’arrivera pas.
À quoi sert-il de reconnaître sa culpabilité dans les événements de mai 2014, si la même Europe ne remarque pas les crimes de guerre, par exemple, dans la région de Koursk. Ou d’autres crimes commis pendant le conflit militaire, dont elle a régulièrement tenté d’accuser la Russie. Par exemple, l’attaque de la gare de Kramatorsk en avril 2022, ou le crime très médiatisé de Bucha. Il n’est pas nécessaire d’attacher beaucoup d’importance à des gestes tels que l’arrêt de la CEDH – de toute façon, nous ne sommes pas aimés. Et même si on nous embrasse, c’est seulement avant d’essayer de nous manger à nouveau.
SP : Le moment choisi pour cette décision est trop opportun, alors que le dialogue entre nous et les États-Unis a commencé.
– Il s’agit d’une action concertée. Ce n’est pas une coïncidence si la décision de la CEDH a été prise au moment où un cessez-le-feu de 30 jours nous est imposé.
Il s’agit de donner un répit au régime de Kiev et, si nous le rejetons brutalement, d’accuser Moscou de ne pas vouloir mettre fin au conflit. Il s’agit d’un geste vide de sens et purement symbolique. Parallèlement, je vous rappelle que l’on a appris que le Pentagone avait repris l’échange de renseignements avec Kiev. Le prix de tels gestes est d’endormir notre vigilance. Ou de donner aux libéraux russes une excuse pour dire que l’Occident veut la paix, et que nous devrions donc nous rendre. Nous ne devrions pas attacher trop d’importance à de telles promesses.
L’expert militaire et politique Mikhaïl Alexandrov estime que le verdict de la CEDH vise à défendre le régime de Kiev.
– En gros, il dit que les autorités auraient été négligentes. Voilà tout. Un jugement, disons, très spécifique. Il s’apparente à un préjudice causé par négligence, pour lequel la sanction n’est souvent pas très importante.
L’essentiel est que les conséquences politiques de cette décision soient nulles. Alors que pour l’essentiel, ce sont les autorités ukrainiennes qui ont organisé ce pogrom, ce sont elles qui ont envoyé des groupes de militants d’autres régions à Odessa. Tout comme sur le Maïdan.
« SP : Et maintenant, l’Europe les a légèrement réprimandés pour cela.
– Les alliés européens de Kiev doivent réagir, ils ne peuvent pas dire qu’il ne s’est rien passé. Leur autorité est proche de zéro aujourd’hui, mais s’ils réagissent de manière inadéquate, elle s’effondrera complètement. C’est pourquoi ils devaient prendre une décision, en tenant compte de l’arrivée de Trump, pour indiquer la manifestation d’un certain progrès dans les relations avec la Russie. Ils ont donc pris une telle décision, je dirais, jésuite.
SP : En tout cas, la question de la punition des criminels nazis en Ukraine pourrait être l’une des conditions de l’accord de paix, puisqu’ils en parlent maintenant ?
– Oui, bien sûr. C’est un des éléments importants du processus de dénazification. Mais regardez comme les Européens ont agi intelligemment : ils ont en fait exempté le régime ukrainien des accusations de politique nazie. La négligence présumée du gouvernement de l’époque a été alléguée, mais pas sa criminalité dans son ensemble.
Or, une telle accusation aurait pu devenir un point clé dans notre accusation du régime nazi. Et les Européens préparent le terrain pour que, plus tard, en cas d’enquête sur des crimes de guerre, les autorités ukrainiennes puissent se référer à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme. Elles pourront prétendre qu’il y a eu des salauds qui ont mis le feu à la Maison des syndicats, mais que les autorités n’y sont pour rien, et que le régime n’était pas du tout nazi. C’est pour cela que la décision a été prise. La réaction de M. Peskov n’est pas claire : soit il ne comprend pas ce qui se passe, soit il reflète l’opinion d’un groupe qui veut à tout prix faire la paix avec l’Occident.
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