Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A propos de la Crimée, un simple point de droit international vu par un « citoyen » de Genève…

Il y a dans l’hystérie autour de la situation en Ukraine, dont témoigne une partie des dirigeants européens en particulier Macron, quelque chose de totalement incompréhensible si l’on ne mesure pas qu’il y a derrière l’apparente folie mégalomane, irresponsable de ce type de dirigeants des stratégies politiques de classe qui se déroulent sur un temps plus long. En l’occurrence, les convulsions de l’Europe et ses extensions les Etats-Unis, le Canada qui n’ont pas été traités comme des colonies, mais dignes d’être admis à la table du partage du monde. Oui mais quelle Europe, quel atlantisme ? Quelle est la formule capable d’assurer la pérennité de l’hégémonie… et surtout quand le bastion du conservatisme, la Russie tsariste se transforme en son contraire l’URSS et annexe la moitié de l’Europe sous le pacte de Varsovie, divise l’Allemagne ? Comment aujourd’hui encore sont présents les enjeux de la deuxième guerre mondiale à travers un capital monopoliste financiarisé qui recycle les rengaines venues d’autre temps. Comprendre de quoi l’appel aux armes de Macron est-il le nom …

Si l’on ne considère pas qu’il y a dans l’affaire ukrainienne l’application par les USA d’une stratégie à empêcher la formation d’une Europe de Brest à l’Oural, diviser le continent, empêcher en particulier l’expansion allemande, avec le refus de voir monter une unité Allemagne-Russie qui structurerait l’Eurasie, tous les discours sur l’indépendance de l’Europe limitée à l’UE ne peuvent être que la manière d’instaurer cette Europe divisée et atlantisée. Une faction du capital rejoint les fantasmes de la social démocratie sur une Europe rempart face au communisme protégé par les USA et jouissant à ce titre d’un Etat providence. Oui, mais à la chute de l’URSS le capital monopoliste financiarisé n’a plus eu besoin de la vitrine social-démocrate mais ceux-ci ont continué à se placer derrière lui et le mythe du fédéralisme européen. Aujourd’hui ils s’estiment trahis et hurlent à la mort, pourquoi les traiter si mal : n’ont-ils pas été ceux qui ont tout justifié, bâillonné et détruit les communistes, cautionné avec nos alter ego trotskistes l’identification du stalinisme avec le nazisme ? N’avons-nous pas à coup de 9ème symphonie célébré l’UE berceau des droits de l’homme en parant le pillage du masque d’une gauche vertueuse celle des bobos inventant des icônes comme Olympe de Gouges contre Robespierre ? N’avons-nous pas bradé Auschwitz à Gaza ? n’avons-nous pas détruit avec les « verts » une possible union entre l’Allemagne, la Russie, l’Eurasie ? De Gaulle s’opposait plus ou moins aux deux possibilités celle des différentes formes de l’Europe vert de gris à la conquête des slaves ou celle de la soumission aux Etats-Unis en constituant des alliances de fait aussi bien avec l’URSS qu’avec la Chine. Il a tenté de s’opposer à sa classe mais le cœur n’y était pas et son dernier pèlerinage fut pour Franco… Ce parcours est assez proche de celui de l’auteur du livre que nous vous présentons pour que les points d’accord ne souffrent d’aucune ambiguïté.

Oui, toutes ces conceptions de l’Europe exigeaient la diabolisation de la Russie terre ouverte à la conquête des monopoles financiarisés… et on trafiqué le droit, porté le mensonge jusqu’à l’art d’un Goebbels. Et qui dénonce cette manipulation ? un chrétien conservateur se méfiant du déclin des mœurs de l’occident et bien sûr il est à Genève… dans cette Suisse des banquiers, des secrets bien gardés du capital…

Dans son livre qu’il faut lire en voyant qui l’écrit (1), Guy Mettan ce Suisse placide mais attaché aux faits, qui appartient à cette faction de chrétiens conservateurs qui hait le capitalisme apatride et quitte à brouiller les cartes remonte aux Carolingiens, à l’empire de Charlemagne pour tenter de comprendre les lignes forces de l »Europe. Il n’en finit pas de chercher les limites de l’empire romain et celles de la chrétienté qui lui a succédé, les conditions de sa chute, celle de Rome, pour commenter la décadence de l’impérialisme. Cette approche est souvent utile d’abord parce qu’elle tient compte de la géographie et du fait qu’aucun des antagonistes ne changera de place et que son histoire nationale est liée à cette géographie. Désormais ces gens qui ont la rigueur d’un calviniste doublé du mysticisme orthodoxe, sont souvent dénoncés comme émanant des cercles conservateurs, voire antisémites. Sans complexe l’auteur place son propos sous le parrainage de Soljenitsyne, vitupérant en barde de la grande Russie, contre la partie corrompue de l’occident. Un retournement, parce que Soljenitsyne, cette caste qui les a promus, en a fait les héros de la dissidence sinon les BHL, les Cohn-Bendit, les Glucksmann. Ils savaient bien à qui ils avaient affaire, qui pouvait ignorer l’antisémitisme forcené d’un Lech Walesa et de Soljenitsyne ? Oui mais tout était bon pour détruire le communisme, l’URSS, on n’était pas très regardant.

Quand aujourd’hui, ces vertueux de la nouvelle philosophie et vrais anticommunistes, déplorent quand les ex-alliés leur font défaut, et sortent leurs turpitudes qu’il s’agisse des repentis comme les slavophiles, tenant de la grande Russie tsariste, ou des nouveaux produits de la Silicone Valley à la Elon Musk qui déballent les méfaits de l’USAID, ils découvrent leurs tendances peu progressistes en matière de mœurs, leur attachement au suprématisme blanc dont dans les faits ils n’ont cessé eux d’appliquer le programme, les « nouveaux philosophes », le fan club de l’Europe fédérale bastion de la lutte contre la Russie que sont les Hollande, les Glucksmann, toute la coterie parisienne autour de la Mairie de Paris, et Guy Mettant est impitoyable quand il décrit ce que fut l’opération Jeux Olympiques. Le cercle est large dans le monde médiatique, non sans bougonner, sans traîner les pieds, mais se disant que la présidentielle vaut bien une messe mitterrandienne, Mélenchon emboîte le pas de la confusion et il retombe sur Roussel comme le visage vivant du fascisme et son fan club avec lui…

Les habitants de la Crimée ont fait leur choix et l’ont renouvelé, nous dit donc ce Suisse au dessus de tout soupçon et il a raison…

Donc dans cette approche Guy Mettan, qui n’est pas le seul à régresser, souligne à propos du référendum intervenu en Crimée en réponse au coup d’Etat de 2014 initié par la CIA directement managé par madame Nuland alors procurateur de l’Empire en Ukraine, avec la complicité de Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères sous la présidence de Hollande, ses homologues allemand et polonais, il remarque des points du droit international, celui établi à la fin de la deuxième guerre mondiale, qui ont été violés. Toutes choses que nous avions déjà souligné dans notre propre livre (2), Marianne Dunlop et moi :

« Si les correspondants occidentaux avaient bien fait leur travail, ils auraient pourtant pu souligner que ce referendum ne faisait que confirmer un précédent vote, celui que les nouvelles autorités ukrainiennes avaient organisé tout à fait légalement le 20 janvier 1991 : avec un taux de participation de 81, 37% des inscrits, 94,3% des votants s’étaient prononcés en faveur du rétablissement d’une république de Crimée indépendante et membre du nouveau traité de lUnion proposé par Gorbatchev. (….) un résultat en tous points semblable à celui du 16 mars 2014. Mais en 1991 comme en 2014, la communauté internationale, Etats-Unis en tête, s’était dépêchée de faire annuler le référendum en février 1992, sur les conseils de Soros (3) l’Ukraine réaffirmait sa pleine souveraineté (4).

Oui, ça vient de vos anciennes références qui n’ont jamais été les miennes et pourtant vous nous avez interdit bande d’hypocrites… encore aujourd’hui vous n’êtes pas très regardants sur ceux qui veulent bien blanchir Netanyahou alors que des gens comme moi seraient censurés et que vous m’interdiriez de publier ceux dont vous avez fait des autorités morales pour en finir avec le parti des exploités, de la paix, de l’antiracisme… Comme le personnage qui récemment est intervenu dans ce blog pour s’insurger une fois de plus contre la révélation de qui sont les bourreaux des victimes d’Odessa. L’article viendrait de Russie et cela suffirait pour le disqualifier… sans que la véracité des faits joue le moindre rôle dans votre mise à l’index. ici dns histoire et societe nous publions et lisons des textes venus de tous horizons et nous en reccomandons une lecture critique comme toujours…

(1 Guy Mettan, Russie-Occident une guerre de mille ans. la russophobie de Charlemagne à l’Ukraine. Delga 2024

(2) Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop, URSS vingt ans après. retour de l’Ukraine en guerre. Delga 2015

(3) le grand spécialiste des révolutions de couleur (et des attaques financières contre les gouvernements rebelles). Il en est de Soros comme de Henry Kissinger, leur réputation de génie n’est dû qu’au fait qu’ils ont appliqué la politique des Etats-Unis, avec les moyens des Etats-Unis, d’une manière particulièrement cynique.

(4) Il faut noter également que le gouverneur de Crimée et le représentant des forces armées en Crimée qui de fait jouissaient d’une large autonomie, ont considéré que le coup d’État du Maïdan suspendait la légalité de l’État ukrainien, et que dans le vide ainsi créé ils avaient en fonction du referendum pré-cité le droit de consulter par référendum les citoyens de Crimée sur leur rattachement en tant que république indépendante. Les Occidentaux savent bien qu’il y a là u point de droit international qu’il est malaisé de contester surtout quand il y a parallèlement le cas du Kosovo beaucoup plus fragile en matière de droit international. Donc Poutine qui est très attaché comme la diplomatie soviétique au droit international pouvait considérer comme parfaitement légal le cas de la Crimée. Celui du Donbass était beaucoup plus difficile, cette révolte de la classe ouvrière du Donbass était pour lui plus difficilement gérable, il avait donc choisi de soutenir non pas un séparatisme mais un statut d’autonomie dans l’Ukraine, état fédéral. C’est seulement parce que Minsk et Minsk 2 ont été violés qu’a été choisie l’annexion.

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