Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Avec un KKE plus fort aucun gouvernement anti-populaire n’est omnipotent

Aussi étrange que cela puisse paraître à des communistes français omnubilés par la coalition victorieuse qui leur permettra d’accéder au pouvoir, je suis convaincue que le choix grec est le seul possible aujourd’hui, le seul qui non seulement défende les intérêts populaires et ceux de la souveraineté nationale, mais ne conduise pas à la déception et donc à la montée du fascisme qui paraît être la fatalité dans les pays capitalistes occidentaux. Je suis convaincue qu’il faut totalement revoir but, méthode, parti en ce sens, tant que les partis communistes ne se verront pas eux-mêmes comme la seule alternative à la crise aujourd’hui historique du capitalisme, ils s’effondreront avec la gauche et la totalité des partis politiques dans cet effondrement institutionnel (1). Si le parti communiste grec avait conscience de la manière dont sa stratégie est adaptée à la phase géopolitique qu’il nie, il serait un des rares d’Europe à constituer une perspective. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

            Le Secrétaire Général du CC du KKE, Dimitris Koutsoumbas, s’est adressé le 29 mai à une réunion de tous les candidats députés du KKE en Attique, des cadres du Parti et d’autres militants qui se sont ralliés au Parti dans la bataille électorale, et à nouveau maintenant, pour un renforcement électoral encore plus grand du Parti. Le Secrétaire Général a appelé à un nouveau soutien du KKE lors des nouvelles élections législatives anticipées qui auront lieu le 25 juin.

            Il a noté que “Le renforcement significatif du KKE, avec un pourcentage de 7,23%, 427.000 voix, 26 députés, arrivant à nouveau en troisième place en Attique, cette fois avec des pourcentages à deux chiffres dans les quartiers populaires, mais aussi avec une hausse dans toutes les circonscriptions à l’échelle nationale, est le message optimiste de ces élections, sans bien sûr négliger le rapport de forces négatif global”.

            D. Koutsoumbas a évoqué le programme gouvernemental anti-populaire de la Nouvelle Démocratie, qui, sur la base de la nouvelle loi électorale qui entrera en vigueur lors des élections de juin, peut obtenir une majorité gouvernementale au parlement avec un pourcentage électoral plus faible. Il a posé la question de qui peut s’opposer à la politique anti-peuple de la ND, puisque SYRIZA et le PASOK “sont d’accord sur les choix stratégiques du capital et de l’UE”. Comme l’a dit D. Koutsoumbas : “Que personne ne se fasse d’illusions. En outre, l’expérience confirme aujourd’hui que la social-démocratie dans toutes ses versions, que ce soit sous la forme du PASOK ou de SYRIZA, non seulement ne peut pas fournir de solution en faveur des intérêts du peuple, mais constitue constamment un soutien important aux politiques anti-populaires.

            Cela a d’ailleurs été prouvé par la façon dont ils ont gouverné : ils ont adopté des mémorandums les uns après les autres ; ils ont introduit de nouvelles mesures anti-populaires ; ils ont co-gouverné avec la droite : le PASOK a co-gouverné deux fois avec la ND et SYRIZA avec ANEL ; des “gens de droite” connus se sont facilement intégrés à leurs listes ; ils ont soutenu toutes les directions de l’UE, de l’OTAN et bien d’autres choses encore.

            Les programmes “compatibles” qu’ils ont présentés avant les élections, tous au service des leurs objectifs stratégiques et de leurs choix communs, l’ont également prouvé.

            C’est pourquoi, en fait, toute la discussion avant le 21 mai portait sur la composition et les partenariats du prochain gouvernement et non, bien sûr, sur ce qu’il mettrait en œuvre et pour qui.

            C’est pourquoi le PASOK était disponible pour gouverner soit avec la ND, soit avec SYRIZA. Et aujourd’hui, il se dit à nouveau disponible, selon les déclarations de ses cadres, si la ND ne parvient pas à former un gouvernement majoritaire.

            C’est cette politique qui conduit à la déception et au virage conservateur d’une partie du peuple, qui leur fait croire qu’il n’y a pas d’alternative. C’est cette politique qui, en fin de compte, a peint la carte en bleu lors des dernières élections. [ndt: Le bleu c’est la couleur de la ND]

            SYRIZA et le PASOK occuperont en fait les “ministères de l’opposition” lors du prochain gouvernement anti-populaire de la ND.

             Qu’est-ce qu’ils disent maintenant? Ils demandent le soutien du peuple pour que le gouvernement de la ND ne soit pas omnipotent.

            Nous leur répondons : aucun gouvernement bourgeois, quel que soit le nombre de ses députés, n’est omnipotent lorsqu’il existe un mouvement ouvrier et populaire, lorsqu’il existe un KKE fort!

            Et dans ce pays, il y a le Parti Communiste de Grèce, qui a obtenu 7,23% aux élections de mai, et qui peut devenir encore plus fort aux prochaines élections.

            Un KKE fort signifie un mouvement ouvrier fort, un peuple fort pour dresser des obstacles, pour retarder des mesures anti-populaires et même pour obtenir des conquêtes”.

            Sur la “chute de la gauche”

            Le Secrétaire Général du CC du KKE s’est référé aux analyses post-électorales qui, tout en reconnaissant l’importante hausse électorale du KKE, parlent de la “grande chute de la gauche” et a ajouté:

            “Nous leur disons ce que les gens de gauche, les progressistes qui leur ont tourné le dos et ont soutenu le KKE, leur disent. Le KKE a combattu les politiques du gouvernement de Mitsotakis dans la pratique et ses forces ne s’additionnent pas à celles de ceux qui ont voté des dizaines de lois anti-populaires.

            Ceux qui ont brisé les interdictions, au nom de la pandémie, ne s’additionnent pas à ceux qui les ont soutenues en disant qu’ils “régleraient les comptes plus tard”.

            On ne peut pas additionner ceux qui ont voté contre le dangereux élargissement de l’OTAN à ceux qui l’ont adopté et qui ont accueilli Zelenksy et les nazis du bataillon d’Azov au Parlement grec.

            Ceux qui se sont battus pour empêcher que les lieux de travail ne soient transformés en “zones économiques spéciales” sans droits pour les travailleurs, à ceux qui ont voté pour les lois d’Adonis Georgiadis. En conséquence, nous déplorons aujourd’hui un travailleur mort et deux travailleurs blessés dans la zone de Perama. Voilà le contenu réel du développement promis par la ND et soutenu par les autres partis. Une fois de plus, des profits baignés du sang des travailleurs !

            Il est significatif qu’une grande partie de la Convention Collective de Travail de la Construction navale concerne les mesures de santé et de sécurité. Cette convention collective n’a pas été rendue obligatoire par le précédent gouvernement de SYRIZA ni par celui de la ND.

            Ceux qui ont lutté contre le fascisme et Aube Dorée ne peuvent pas être additionnés à ceux qui ont découvert en 2023 des électeurs “trompés” de l’Aube Dorée pour justifier la pêche aux votes dans les eaux sales du fascisme, comme Tsipras, Konstantopoulou [ndlr: ancienne députée de SYRIZA et présidente du Parlement, aujourd’hui à la tête du parti “Plefsi Eleftherias” (2,89 %)] et Varoufakis [ndlr: ancien ministre de SYRIZA et aujourd’hui à la tête du parti “MERA25″ (2,63 %)]”.

            Le seul vote qui vaut la peine est celui pour le KKE

D. Koutsoumbas a noté que “ce qui est essentiel le 25 juin, c’est la force du KKE, du seul parti qui, par sa cohérence, sa stabilité et son militantisme, peut constituer une véritable opposition militante au gouvernement de la ND et à la stratégie qu’il mettra en œuvre.

            Il l’a prouvé toutes les années précédentes par son action au Parlement et, surtout, il l’a prouvé avec le peuple et la jeunesse dans les luttes.

            C’est pourquoi le KKE doit aujourd’hui être encore plus fort.

            Les travailleurs qui n’ont pas voté pour le KKE peuvent le faire maintenant.

            Parce que le KKE:

            -Est le seul parti qui s’oppose systématiquement à cette politique, parce qu’au dilemme “soit les profits de quelques-uns, soit la vie du plus grand nombre” il répond clairement: La vie du plus grand nombre contre les profits de quelques-uns.

            -Est le seul parti qui s’oppose au système, à l’UE, aux groupes d’affaires que les autres partis servent.

            -Est le seul parti qui n’a pas d’engagements envers le système et donc est le seul choix anti-systémique. 

            -Est le seul parti qui se bat pour changer le rapport de forces négatif, qui a un programme de pouvoir et de gouvernement qui prévoit que le peuple prenne son destin en main et ne place pas ses espoirs dans des aspirants “sauveurs”.

            Aujourd’hui, tout le monde doit réfléchir, mais aussi répondre:

            -Qui sera demain sur les lieux de travail, dans les usines, dans les bureaux, dans les entreprises, quand les employeurs demanderont plus de sacrifices, se battant pour que plus de conventions collectives soient signées?

            -Qui sera demain dans les quartiers, quand les familles populaires risquent de perdre leur maison par les vautours des fonds et des banques?

            -Qui s’opposera au gouvernement demain lorsqu’il demandera de nouveaux sacrifices pour faire peser le fardeau d’une éventuelle nouvelle crise sur le peuple afin de sauver à nouveau les groupes d’affaires et les banques?

            -Qui s’opposera demain à une nouvelle austérité, à de nouvelles réductions des dépenses sociales pour l’éducation, la santé et la protection sociale au nom des excédents primaires?

            -Qui sera présent demain aux blocages routiers agricoles, aux côtés des agriculteurs de subsistance, aux côtés des travailleurs indépendants qui lutteront pour leur survie?

            -Qui sera aux côtés des artistes et des intellectuels, des travailleurs de l’esprit et de l’art qui luttent pour l’élévation culturelle du pays, pour des grands pas en avant?

            -Qui empêchera même les réformes réactionnaires prévues par Nouvelle Démocratie, avec une révision constitutionnelle, par exemple en ce qui concerne l’article 16, alors que, même pendant les élections, SYRIZA et le PASOK sont ouverts à cette possibilité?

            -Qui sera en première ligne de la lutte contre la création des universités privées et la poursuite de la commercialisation des soins de santé et tant d’autres?

            -Qui s’opposera demain à l’engagement impérialiste aux côtés de l’OTAN en Ukraine, qui prend des dimensions nouvelles et dangereuses, et dont notre peuple et notre jeunesse sont les victimes?

            Qui s’opposera aux nouveaux développements dangereux qui se préparent dans les relations gréco-turques, sous l’égide des États-Unis et de l’OTAN et aux dépens de nos droits souverains?

            -Qui sera à l’avant-garde de la lutte pour ouvrir la voie au peuple lui-même afin qu’il passe au premier plan, qu’il prenne lui-même le pouvoir, avec un programme clairement en faveur de la classe ouvrière et du peuple, basé sur la planification centrale scientifique de l’économie, des services, avec la participation directe et le contrôle de la classe ouvrière et du peuple, dans une nouvelle société pour renverser la pourriture et la barbarie actuelles?

            La réponse est évidente pour tout le monde : le KKE et ses députés seront en première ligne de ces luttes.

            Plus ces députés seront nombreux, plus fortes seront les luttes que nous devrons mener tous ensemble.

            Nous avons fait un pas, pensons à ce qui se passera si nous faisons le saut.

            Nous pouvons y parvenir!  

            Alors, allons de l’avant dynamiquement. Nous ne sommes pas complaisants par rapport à ce que nous avons accompli.

            Nous savons que de plus en plus de personnes tournent les regards et leurs espérances vers le KKE.

            Nous devons être à la hauteur de leurs attentes.

            Continuons donc à mener cette bataille avec réalisme et optimisme. Pour que le KKE soit encore plus fort le 26 juin. Pour que le peuple soit plus fort.

            L’espoir se trouve dans un fort KKE!

source : http://www.solidnet.org/article/CP-of-Greece-No-anti-popular-government-is-omnipotent-when-faced-with-a-stronger-KKE/Tag(s) : #KKE#Elections

(1) à titre d’illustration, les élections à Berlin :

Peut être un graphique de texte qui dit ’@Wahlen_DE Sonntagsfrage Bundestagswahl Ostdeutschland (ohne Berlin) 06. Juni 2023 Forsa für RTL und n-tv Anderungen zum Wahlergebnis 2021 Nächster regulärer Wahltermin im Herbst 2025 Umfragewert AfD 32% (+10,5) EP-Fraktion Letzte Wahl SPD Bundesreg. 16% (-8,3) CDU 23% (+5,6) 5% LINKE 8% (-1,8) FDP Bundesreg. 6% (-3,7) GRÜNE Bundesreg. 6% (-1,9) Sonstige 9% (-0,3) S&D EVP LINKE RE 2021: 24,3% 21,5% 17,4% 9,8% 9,7% Inklusive restliche Bundesländer 2505 telefonisch Befragte (30.05.-05.06.2023) G/EFA 7,9% 9,3%’
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2 Commentaires

  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    C’est la voie du courage. Il faut le préparer activement, en se dotant d’un programme clair et offensif afin que la différence entre “la gauche” et le communiste soit nette et lisible pour tous. Des premiers pas ont été faits lors de la campagne de Fabien Roussel. Le congrès n’était pas centré sur les questions de programme, donc elles n’ont pas été abordées de manière systèmatique. C’est un travail qu’il faut lancer en urgence pour les élections européennes et sans tarder pour les échéances nationales de 2027.

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    • admin5319
      admin5319

      cela ne m’étonne pas mon cher frnck que tu perçoives les enjeux mais justement cela ne se limite pas à un programme, ce sont d’abord des actions, donc une orgqanisation avec des communistes convaincus et formés…Comme disait Marx dans le programme de gotha et d’Erfurt: des actions valent mieux qu’un programme, en fait c’est une stratégie qui s’incarne dans les mobilisations multiples du KKE comme pendant la résistance ou tout a commencé par l’organisation de la nourriture parce que les gens crevaient de faim, au pillage nazi, à l’incurie bureaucratique du pouvoir plus ou moins collabo de la droite, les grecs affamés ont créé desformes de solidarité et le KKE leur a donné une dimension nationale, en même temps qu’il créait les maquis et les formes de résistance. Au jourd’hui face au désastre qui leur a été imposé et qui fait qu’il n’y a plus de justice, plus de service public, ils sont présents pour imposer la justice jusque dans les tribunaux, face au sous équipement… mais pour cela il faut un parti non seulement actif mais qui sait ce qu’il veut. Nous ne mesurons pas à quel point nous sommes convaincus nous communistes français d’être simplement la roue de secours de celui qui est légitime à gouverner, nous faisons un programme pour qu’il soit l’objet d’une négociation, mais pour cela seul compte le rapport des forces.

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