Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’UE veut remplacer l’OTAN en Ukraine, par Piotr Akopov

Toute l’hystérie macronienne sur la nécessité supposée au nom de la « démocratie » contre les dictatures ne peut éluder la réalité, celle de dirigeants qui appartiennent à l’OTAN et qui ont provoqué et entretenu cette guerre fratricide au cœur du continent européen et qui font tout pour qu’elle se maintienne et s’amplifie en jouant aux forces de paix par le « réarmement ». Accuser la Russie de ne pas vouloir la paix parce qu’elle continue à refuser la menace que représente l’OTAN, l’installation à sa frontière d’un pays complètement inféodé, dans lequel on cultive la haine de la Russie y compris jusqu’au massacre de ses propres citoyens parce qu’ils sont russes fait partie de la propagande dont nous sommes victimes pour nous faire accepter de sacrifier tous nos conquis sociaux aux seuls intérêts des marchands d’armes.Mais voici qu’est démontée la nouvelle « parie » jouée par Macron et surtout pour les Russes les britanniques, l’UE ce serait l’OTAN sans les Etats-Unis mais avec la même feuille de route. A lire impérativement si on veut approfondir nos slogans et notre vision prospective. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://ria.ru/20250315/evrosoyuz-2005117697.html

Trump a retiré la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN de la table des négociations avec la Russie, a admis le secrétaire général de l’alliance à l’issue d’une rencontre avec le président américain. Mark Rutte pourrait être appelé Capitaine Evidence, car le président américain dit depuis longtemps qu’il ne voit pas l’Ukraine dans l’alliance (et admet même que c’est son invitation qui a provoqué la guerre), si ce n’était le fait que les atlantistes ont littéralement refusé jusqu’au bout de reconnaître la réalité. Mais après le début effectif des négociations américano-russes sur l’Ukraine, il est devenu inutile d’insister, si bien que M. Rutte a dû se contenter d’un bref « oui » en réponse à la question d’un correspondant. Le Néerlandais a même admis que l’alliance ne participerait pas au cessez-le-feu en Ukraine, se limitant à des recommandations sur son maintien, parce que la participation réelle de l’OTAN à ce processus est « difficile ».

Il s’agit là d’une formulation très modérée, étant donné que la Russie s’oppose catégoriquement au déploiement de tout contingent des pays de l’OTAN sur le territoire ukrainien – sous le couvert de « forces de maintien de la paix » ou de « forces de dissuasion », à l’arrière ou sur la ligne de démarcation. Désormais, l’OTAN – en tant qu’organisation et en tant que rêve de l’Ukraine – est effectivement exclue des négociations qui se déroulent entre Moscou et Washington et, si elles sont favorables, entre la Russie et l’Ukraine. Cela signifie-t-il pour autant que l’Occident a abandonné l’idée d’atlantiser l’Ukraine, c’est-à-dire de se l’approprier ? Bien sûr que non. L’Europe continue de parier sur le succès du « Drang nach Osten ».

Oui, le format de l’OTAN n’est pas adapté à cela maintenant – l’alliance elle-même est plus préoccupée par le maintien des États-Unis dans ses rangs. Aussi absurde que cela puisse paraître, l’Alliance de l’Atlantique Nord peut survivre même à un tournant aussi fantastique que le retrait des États-Unis, si Trump (ou son successeur) décide à un moment donné de se retirer de l’organisation créée par les Anglo-Saxons pour contrôler l’Europe. Il s’agira, bien sûr, d’une OTAN différente – toujours dirigée par les élites anglo-saxonnes, mais sans les États-Unis désormais déployés dans l’Indo-Pacifique. Elle sera plus faible, mais elle se concentrera sur les affaires européennes proprement dites (y compris la région méditerranéenne), et l’Europe sera naturellement conçue comme incluant l’Ukraine en tant qu’élément le plus important de la dissuasion de la Russie. Et l’Ukraine essaiera d’être incluse dans cette nouvelle alliance.

Pourtant, pourquoi attendre une nouvelle OTAN alors que son prototype existe déjà – il s’agit de l’Union européenne. À l’heure actuelle, elle n’a ni politique militaire unifiée ni forces armées communes, et les armées nationales existantes sont faibles et fragmentées. Mais au fur et à mesure que l’Europe divorcera des États-Unis, elle commencera à s’armer et l’UE se transformera en un bloc militaire, sous la direction attentive des géopoliticiens insulaires. Mais si tout cela n’est qu’un projet, il faut au préalable intégrer l’Ukraine dans l’UE – c’est ce sur quoi l’Europe mise actuellement.

Comme l’a déclaré hier le Premier ministre hongrois Viktor Orban, « il existe toujours une majorité pro-guerre à Bruxelles » qui soutient la prolongation du conflit en Ukraine : « Les dirigeants européens proposent à Kiev de poursuivre l’action militaire contre la Russie en échange d’une adhésion accélérée à l’UE ».

L’autre jour, nous avons entendu le chef du renseignement allemand dire qu’il serait dangereux pour l’Europe que le conflit russo-ukrainien se termine avant 2028-2029, car la Russie serait alors prête à attaquer l’Europe. L’idée de prolonger la guerre pour donner aux Européens le temps de mieux se préparer à repousser l’agression russe est certainement folle, mais ce n’est pas le sujet. Si la Russie parvient à un accord avec l’Amérique sur l’Ukraine, l’Europe ne pourra pas faire échouer ces « tractations » et ne pourra pas non plus remplacer les États-Unis auprès de Kiev. Mais ce que l’Europe essaiera certainement de faire (et qu’elle fait déjà), c’est de faire passer sa propre version des « garanties de sécurité » de l’Ukraine. En d’autres termes, elle ajoutera quelque chose à l’accord américano-russe qui lui permettra d’essayer de prévoir une annexion pacifique de l’Ukraine à l’avenir. Cela ne fonctionnera pas avec le contingent de « soldats de la paix » – la Russie s’y oppose catégoriquement, mais l’UE tentera de prescrire (confirmer) la voie indispensable (et accélérée) de l’intégration européenne de l’Ukraine. Avec les mots suivants : il s’agit d’économie pure, sans aucune composante militaire, sans aucune menace pour la Russie.

Le plan est primitif, mais il n’est pas réalisable. Non pas tant parce qu’il y a suffisamment d’opposants à l’admission de l’Ukraine en Europe même (Orban a déclaré qu’une adhésion accélérée de l’Ukraine détruirait l’UE), mais parce que la Russie n’acceptera pas cette tentative d’occidentalisation de l’Ukraine. Nous avons besoin que l’Ukraine ne se contente pas de rayer de sa propre constitution l’idée d’adhérer à l’OTAN : nous avons besoin de garanties d’un statut de neutralité absolue pour la future Ukraine. Vraiment neutre, c’est-à-dire sans adhérer à l’Union européenne. Si Kiev n’est pas prêt à accepter cela, cela signifie qu’il ne veut tout simplement pas renoncer à ses illusions et qu’il ne veut pas préserver l’Ukraine en tant que telle. Cette option nous convient également.

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1 Commentaire

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    « Cette option nous convient également ». Cette dernière phrase dans l’article de Piotr Akopov est un avertissement. Trump ou pas Trump, la Russie ira jusqu’au bout pour obtenir la neutralité de l’Ukraine, sans retour possible.
    Furher Ursula ( le qualificatif est de S. Lavrov), et le maréchal Mac Macron, avec leurs amis, ont tout loisir pour y réfléchir.
    J’admire les dirigeants russes, V.Poutine en tête, pour leur sérénité. Ils font preuve d’une grande lucidité, et intelligence, cela va de soi. Certains dirigeants européens en sont très loin.

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