Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ce que Macron avait en tête derrière l’opération de Zelenski dans le bureau ovale… l’Europe fédérale et le transfert de notre force de dissuasion… par Danielle Bleitrach

C’était évident que derrière la manière dont est exploité l’antagonisme avec Trump, il ne s’agit pas de rompre avec la vassalisation avec les Etats-Unis mais à travers ce cirque imposer à la France l’Europe fédérale et le partage de notre force de dissuasion… contre la Russie. Tous ceux qui à l’occasion de « l’événement » de l’éjection de Zelenski du bureau ovale, précédée de l’expédition de Macron et de Starmer (les deux puissances nucléaires) se sont engouffrés dans le scénario d’une puissance américaine inféodée à Moscou se sont fait piéger. Ils ont cru faire de l’anti-impérialisme en contribuant à ce scénario sans mesurer qu’ils offraient à Macron ce que celui-ci cherchait à la fois pour répondre à ses bailleurs et à son ambition personnelle de devenir le leader de la future Europe qu’il mettait en place avec d’autres de son espèce. Comme cela était prévisible le président français s’est dit prêt à « ouvrir la discussion » sur une dissuasion nucléaire européenne après l’altercation entre Trump et Zelensky. L’obstacle réside à la fois dans ce qu’est l’Europe et ce qu’est encore la force de dissuasion française. Mais nul doute que vu ce qu’est devenu le politico-médiatique français Macron ne nous impose ses manœuvres et celle d’autres dirigeants européens. Pour le moment le seul obstacle réside dans les divisions entre européens pour savoir qui va diriger l’Europe qu’ils sont en train de mettre en place. Un rêve fou : Macron président de l’Europe et pouvant déclencher au gré de ses humeurs et tactiques à court terme la force nucléaire française, voilà ce à quoi chacun semble décidé à contribuer… Voilà le silence qui est imposé à la timide tentative du parti communiste français d’appeler à un réveil de la Nation et de la classe ouvrière sur la base de ses intérêts réels.

Le scénario d’une dissuasion nucléaire européenne se heurte à de nombreux obstacles en l’occurrence ce qu’est l’Europe qui n’a pas de politique étrangère commune même si nous nous sommes retrouvés du jour au lendemain avec une ministre des Affaires étrangères qui a affirmé que puisque Trump et les Etats-Unis cédaient il fallait que l’Europe reprenne le flambeau et fasse un rempart autour de Zelensky complètement groggy. L’autre obstacle c’est ce qu’est la force de dissuasion française même si Chirac en la rendant mobile avec des sous-marins et des porte-avions en a changé déjà l’esprit, Macron lui va encore plus loin et profite de « l’affaire » pour réunir aujourd’hui certains européens pour accélérer la transformation.

Son principal atout c’est l’opposition à la politique de Macron qui ne soit pas simplement de l’ordre de la parodie pour promouvoir un quelconque candidat à la présidentielle. la manière dont personne n’a tenté de démonter ce que je décris actuellement, des FAITS à propos dy clash dans le bureau ovale dit l’état de « l’opposition ».

Alors que les 40 premières minutes de la rencontre témoignent d’une atmosphère cordiale, tout se passe très bien entre Trump et Zelenski, on s’écoute, on se congratule, on échange avec les journalistes, jusqu’au moment où JD Vance intervient pour rappeler l’importance de la diplomatie dans cette nouvelle administration, ce qui n’était pas le cas précédemment avec celle de Biden. Et c’est là que tout bascule lorsque Zelenski reprend Vance en lui lançant cette phrase totalement insultante : « De quelle diplomatie parlez-vous alors que notre pays est attaqué depuis 3 ans etc…? » A partir de ce moment là, tout dérape et les échanges prennent une tournure agressive défensive, on crie, on s’interrompt, la suite est connue, conférence de presse terminée, Zelenski est prié de quitter les lieux et il s’en va par la petite porte, seul et défait. Comment à pargtir de là en tirer la démonstration d’un spectaculaire rapprochement des États-Unis avec la Russie, alors que Trump et son équipe sont loin d’abandonner l’idée d’un affrontement, mais constatent simplement l’état de leurs troupes et celui des Etats-Unis et marchandent un temps pour se refaire. Quand on voit cette video en entier, l’idée d’un piège tendu par Trump et Vance est démonté,en revanche il demeure le fait que Zelenski a cherché le clash en refusant ostentiblement l’idée même de négociation comme les dirigeants de l’UE, les français et les Britanniques en particulier. Et pour cela ils ont joué à fond l’idée d’une menace russe qu’is inventaient pour accomplir une marche forcée vers l’Europe qui en finirait avec les nations, pour construire les Etats « Unis » d’Europe. C’est en effet à cette seule condition qu’il peut y avoir une politique étrangère commune, une armée, et donc une force de dissuasion commune.

Est-ce notre mégalomane national qui est le Napoléon de cette campagne ou faut-il considérer qu’il y a quelque Nelson de la city à la manoeuvre? C’est en tous les cas de que semblent penser les Russes qui il est vrai ont une antipathie traditionnelle pour la perfide Albion. La Manière dont Johnson a fait échouer Minsk 2 n’a rien arrangé …

le FAIT est qu’Emmanuel Macron comme c’était prévisible a remis sur la table l’idée sensible d’un partage de la dissuasion nucléaire française au niveau européen.

Le président français s’est dit prêt à « ouvrir la discussion » sur une dissuasion nucléaire européenne après laffrontement en question  vendredi à Washington, qui laisse craindre un désengagement des États-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens.

Il faut voir le contexte. Partout dans l’UE, face au mécontentement populaire, sont apparues des majorités instables dominées par les forces conservatrices qui sous couvert de résister à l’extrême-droite – en fait l’utilisant et reprenant ses thèmes en particulier contre l’immigration – face à une gauche qui s’était totalement déconsidérée par sa rupture avec les couches populaires, est en train d’accélérer la course vers cette Europe Fédérale. Ils ont joué la comédie de la menace russe en utilisant le malheureux Zelenski arrivé au dernier stade de la décomposition et pauvre marionnette droguée que l’on ballade sur les tréteaux.

Emmanuel Macron répondait au futur chancelier allemand Friedrich Merz qui a jugé nécessaire que l’Europe se prépare « au pire scénario » d’une OTAN dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.

Est-ce qu’on va laisser longtemps la comédie se poursuivre et céder au Rassemblement National le privilège de paraître défendre la souveraineté française, de récolter à la fois l’héritage gaulliste et communiste ? C’est ce qui se joue depuis le début dans l’affaire ukrainienne et la gauche française a tout fait pour brader la mémoire de ce qu’elle a été quand il existait un parti communiste comme principale force d’opposition. Un parti communiste qui dénonçait l’OTAN et qui voyait ce que signifiait la mémoire de la deuxième guerre mondiale. Un parti communiste qui n’aurait jamais toléré à la tête du secteur international de l’Humanité quelqu’un comme Kamenka et Boulet au secteur international qui étaient là seulement pour contribuer à l’atlantisme ambiant laissant le champ libre à l’extrême droite. Tandis qu’une pseudo gauche radicale se rangeait dans une opposition communautariste et caricaturale contribuant à accentuer la polarisation qui affaiblissait toute opposition patriotique et républicaine, divisant la classe ouvrière selon le mode des États-Unis.

Mais pour la leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, les États-Unis restent « évidemment » un allié de la France au sein de l’OTAN. « Est ce qu’on sort de l’OTAN ? Non, bien sûr », a-t-elle dit, « ceux qui disent cela ne sont pas des gens raisonnables ». Après avoir dit cela elle peut reprendre le flambeau abandonné par les communistes et les gaullistes et affirmer que la dissuasion nucléaire de la France doit rester « française » et « on ne doit pas la partager », a-t-elle estimé samedi, en minimisant la portée des échanges très tendus de la veille dans le bureau ovale. « C’est assez normal », a-t-elle estimé parce que « le chemin de la paix est un chemin qui est difficile ».

Elle s’affirme dans l’OTAN et ensuite elle prend le langage qui devrait être celui de la gauche si le parti communiste n’avait pas été détruit, si encore aujourd’hui la tentative de Roussel pour lui donner une nouvelle assise n’était pas l’objet d’une campagne de haine comme on en a rarement vu.

Mélenchon a été égal à lui-même, il a repris le discours de tous les gauchistes qui se sont contentés de se féliciter du camouflet que Trump et Vance auraient infligé aux Européens, voire la thèse du complot organisé par Trump et Vance pour éjecter Zelenski en reprenant les idioties qui ne cessaient de se répéter chez ces anti-impérialistes de pacotille à savoir que les Européens avaient pris ce qu’ils méritaient. Que les dits européens aient pu être eux-mêmes les complices d’un tel esclandre bien sûr ne les effleurait pas. Comme prévu le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ne s’est pas prononcé sur la force de dissuasion et s’est contenté d’affirmer sur son blog qu’il fallait « faire obstacle » à « l’Europe de la défense ». Et avec son pathos habituel il a noté sans aucune proposition concrète que la « servilité atlantiste est payée par un mépris qui les laisse transis de peur ».

Cette pseudo opposition laisse le champ libre à ceux qui vont défendre les « valeurs européennes » celles partagées avec les USA qui temporairement les laisse choir mais qui se reprendra bientôt selon ce scénario cousu de fil blanc.

« Les ennemis de l’Europe doivent savoir que nos partenaires, ceux qui partagent nos valeurs, bénéficient du parapluie nucléaire français », a estimé sur la radio France Inter Valérie Hayer, actuelle présidente du groupe Renew (centristes) au Parlement européen.

« La France a un rôle immense à jouer parce qu’elle est la seule puissance dotée de l’arme nucléaire de l’Union européenne, parce qu’elle a une industrie de défense puissante », a abondé sur le média audiovisuel Franceinfo l’eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann.

Une quinzaine de dirigeants européens doivent se retrouver lors d’un sommet dimanche à Londres, auquel participera le président ukrainien, pour « faire avancer » leurs actions concernant l’Ukraine et la sécurité, et sans doute s’interroger sur leurs alliances.

En effet, le scénario d’une dissuasion nucléaire européenne se heurte à de nombreux obstacles, dont l’autonomie de décision revendiquée par la France dans ce domaine.

Depuis son origine dans les années 1960, la dissuasion française voulue par le général de Gaulle se veut complètement indépendante et repose sur l’appréciation par un seul homme, le président de la République, d’une menace contre les intérêts vitaux du pays.

Avoir un Macron à la tête du pays dans une logique de plus en plus atlantiste qui depuis Mitterrand s’emploie à réduire en priorité le parti communiste et les gaullistes, le travail étant poursuivi et accentué par Sarkozy et Hollande, Macron étant leur produit incestueux. Comme Mélenchon est celui de la volonté de Mitterrand de détruire le parti communistes dans une étreinte qui l’étouffe en feignant d’être plus opposant que le PCF à l’impérialisme pour mieux s’y rallier.

En février 2020, Emmanuel Macron avait mis en avant « la dimension authentiquement européenne » des intérêts vitaux français, non sans susciter des débats. Vendredi, il a en même temps relevé que « sa doctrine nucléaire garde un certain mystère parce que l’ambiguïté fait partie de son efficacité ». La France ne va donc pas dire par avance où elle pourrait frapper, « c’est le choix du chef des armées», c’est-à-dire du président, a-t-il ajouté.

L’idée d’une dissuasion nucléaire européenne pose aussi la question de la crédibilité d’un parapluie franco-britannique. Selon l’institut Sipri, la France dispose de 290 têtes nucléaires, le Royaume-Uni de 225, contre 3708 pour les États-Unis.

Est-ce qu’il se trouvera des Français pour se rendre compte de la manière dont ils sont grugés, est-ce que même au sein du PCF il se trouvera des gens qui comprendront le combat que tente de mener Roussel et qui n’emboîteront pas toutes les campagnes qui leur paraitront rendre l’union de la gauche plus facile ? je dois dire que la manière dont a été ignoré l’essentiel à savoir l’opération de Macron derrière la pseudo humiliation de l’Europe par Trump témoigne de l’état réel de la France et de son cirque politico-médiatique.

Danielle Bleitrach

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