Si vous avez la curiosité de rechercher sur internet Chine-Vietnam, vous n’y trouverez en majorité que des articles qui décrivent l’hostilité entre les deux pays communistes. Comme nous l’expliquons dans notre livre, les relations au sein des BRICS sont complexes et admettent des niveaux très différent, régionaux, internationaux, dans le cadre de la route de la soie ou non. Les relations entre partis frères peuvent servir à approfondir ce qui par ailleurs reste des souverainetés étatiques. Là encore l’occident pèche pas une vision qui prend ses désirs pour des réalités et ne mesure pas qu’en transformant sa base productive, la Chine prend soin de l’élargir en favorisant les intérêts réciproques, ce qui est vrai avec bien des pays asiatiques et dans le monde. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le Parlement du Vietnam a donné mercredi son feu vert à la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer qui reliera le grand port d’Haiphong et la capitale Hanoï au sud de la Chine, pour un montant de plus de huit milliards de dollars.
Les députés de ce pays communiste ont adopté ce projet de loi à la quasi-unanimité, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Cette voie ferrée entre le Vietnam et la province chinoise du Yunnan doit renforcer les liens entre les deux pays frontaliers et faciliter le commerce.
Sites manufacturiers
La nouvelle ligne desservira de grands sites manufacturiers du Vietnam, où sont installés Samsung, Foxconn, Pegatron et d’autres géants mondiaux de l’électronique, pour beaucoup dépendants de l’arrivage régulier de composants depuis la Chine.
D’une longueur de quelque 390 kilomètres, elle reliera la ville portuaire d’Haiphong à Lao Cai, dans le nord montagneux du Vietnam, à la frontière avec le Yunnan, via Hanoï.
Elle remplacera la vieille ligne en activité, construite il y a plus d’un siècle durant la période de l’Indochine française.
Huit milliards de dollars
La Chine va financer une partie du projet à travers des prêts. Le coût total estimé de la construction est de plus de huit milliards de dollars.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme mondial chinois d’infrastructures dit des « Nouvelles Routes de la soie ».
A l’occasion d’une visite du président chinois Xi Jinping en décembre 2023 à Hanoï, les deux pays avaient signé plus d’une trentaine d’accords
Dynamiser le commerce, l’investissement et le tourisme entre la Chine et le Vietnam
Le Vietnam se targue de maintenir une diplomatie d’équilibre entre Pékin et Washington. La nouvelle ligne va « dynamiser la coopération sur l’économie, le commerce, l’investissement et le tourisme entre les deux pays, ainsi que dans la région », a assuré la semaine dernière la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pham Thu Hang.
Les vieillissantes infrastructures de transports, de piètre qualité et sous-dimensionnées pour une demande de plus en plus forte, sont considérées comme l’une des freins de la croissance vietnamienne.
La nouvelle liaison ferroviaire pourrait aider à aplanir les difficultés des circuits d’approvisionnement internationaux causées par la dépendance actuelle envers des camions lents et coûteux qui sont « sujets à des goulets d’étranglement à la frontière », a expliqué Dan Martin, expert au cabinet de conseil Dezan Shira & Associate
« La Chine fournit une grande partie des matières premières qui alimentent le secteur manufacturier vietnamien, et il est essentiel de maintenir ce système stable », a déclaré Dan Martin, expert au cabinet de conseil Dezan Shira & Associates à l’AFP.
« Une liaison ferroviaire moderne élimine les inefficacités et garantit la fluidité du transport des marchandises, qu’elles soient acheminées vers les usines vietnamiennes ou vers les marchés mondiaux via le port d’Haiphong », a-t-il ajouté.
Livraison attendue en 2030
Le gouvernement vietnamien a déclaré que l’étude de faisabilité pour la ligne Haiphong-Lao Cai devrait commencer en 2025, en vue d’une livraison attendue d’ici 2030. Mais les projets de cette dimension prennent souvent du retard dans ce pays.
Les trains, destinés au transport de passagers et de marchandises, circuleront à une vitesse de 160 km/h, contre 50 km/h sur la ligne actuelle, ont précisé les autorités.
Une autre ligne vers la Chine, qui n’a pas encore été approuvée par le Parlement, doit à terme relier Hanoï à la province de Lang Son, qui borde la région chinoise de Guangxi, en traversant une autre vaste zone d’implantation d’usines étrangères.
Le Vietnam prévoit aussi de bâtir une ligne de train à grande vitesse reliant Hanoï à Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du sud, pour un coût évalué à 67 milliards de dollars, visant à réduire le temps de trajet de 30 heures à environ cinq heures.
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