Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

The National interest : la complexité de la relation entre la Chine et les USA

Quelle est la nature du socialisme à la chinoise avec le capitalisme à son stade ultime, voilà la question qui est la seule intéressante aujourd’hui et on peut multiplier les visions en tête à tête si l’on ne perçoit ni l’état réel du capitalisme, ni ce que signifie la transition appelée socialisme y compris dans un monde majoritairement « en développement » , émergent ou non, tout ce que l’on raconte n’est que gadget et bavardage imuissant. L’avantage de la littérature de droite, ici celle de ce site spécialisée dans les problèmes de « défense » de l’armée américaine c’est qu’elle nous débarasse du fatras imbécile qui domine dans les médias occidentaux et dans le monde politique ruisselant dans les mentalités. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoire et societe)

« J’aime beaucoup le président Xi Jinping. Je l’ai toujours aimé. Nous avons une bonne relation. Je pense que nous réglerons beaucoup de problèmes ensemble », dixit Donald Trump. Ici, il assistait à une réunion bilatérale avec le président chinois Xi Jinping lors du sommet des dirigeants du G20 à Osaka, au Japon, le 29 juin 2019.

« J’aime beaucoup le président Xi Jinping. Je l’ai toujours aimé. Nous avons une bonne relation. Je pense que nous réglerons beaucoup de problèmes ensemble », dixit Donald Trump. Ici, il assistait à une réunion bilatérale avec le président chinois Xi Jinping lors du sommet des dirigeants du G20 à Osaka, au Japon, le 29 juin 2019.© Kevin Lamarque, Reuters

« À Pékin, où il est toujours utile d’échanger avec les experts proches du pouvoir, on ne se fait aucune illusion. Depuis dix ans la défiance américaine à l’égard de la Chine n’a cessé de s’accroître. Mieux vaut continuer à étendre l’influence chinoise sur tous les continents pour ainsi se préparer à une possible confrontation encore plus directe. » Par Philippe Le Corre, professeur de géopolitique à l’ESSEC, et chercheur à l’Asia Society Policy Institute

« J’aime beaucoup le président Xi Jinping. Je l’ai toujours aimé. Nous avons une bonne relation. Je pense que nous réglerons beaucoup de problèmes ensemble. » Ainsi parlait Donald Trump deux jours après son retour triomphal à la Maison-Blanche. Alors que les États-Unis et la Chine paraissent lancés dans une concurrence sans limite, de la technologie à la puissance militaire, les commentaires du président Donald Trump interrogent à nouveau sur ses intentions à l’égard de Pékin.

Ainsi, les contacts du début de mandat ont été plutôt chaleureux : conversation téléphonique Xi-Trump, visite à Washington du vice-président chinois Han Zheng lors de l’inauguration, échange face à face entre ce dernier et son homologue J.D. Vance ainsi qu’entre ministres des affaires étrangères… Quant aux très attendues sanctions commerciales contre la Chine, elles ne dépassent pas 10 %, contrairement aux « alliés » américains, le Canada et le Mexique – dotés de 25 % de taxes supplémentaires !

Que se trame-t-il entre Xi et Trump ? Ce dernier devait s’entretenir à nouveau avec le dirigeant chinois, mais il n’y a désormais « pas d’urgence », a-t-on appris lundi. Pendant ce temps, la Chine a réagi immédiatement à ces sanctions commerciales en imposant ses propres taxes à l’importation contre le charbon, le gaz, le pétrole américains, ainsi que sur certains produits agricoles et autres marques de vêtements, sans oublier des restrictions à l’exportation de terres rares, essentielles à de nombreuses industries américaines… « Œil pour œil, dent pour dent », selon la tradition du parti communiste chinois.

Étendre l’influence chinoise

Pourtant, « le but de la Chine n’est pas d’usurper la place des États-Unis et d’imposer unilatéralement des règles internationales, mais plutôt d’accroître son rôle à côté de celui des États-Unis pour redéfinir ces règles », selon le sinologue Paul Heer, paraphrasant le ministre Wang Yi (1). Un tel propos tranche avec le discours presque va-t’en guerre de nombreux hommes politiques américains – tous bords confondus – qui qualifient la Chine de concurrent stratégique.

Parée de son approche « transactionnelle », la nouvelle administration n’a pas tranché entre les différentes approches possibles (guerre froide, rivalité affichée ou compromis ?). Les velléités personnelles du président républicain lors de son premier mandat à interagir avec un Kim Jong-un ou un Vladimir Poutine avaient tourné court. Face à un Xi Jinping qui n’a de cesse d’affirmer la puissance chinoise, la tâche est particulièrement ardue comme on l’a vu ces derniers jours. À Pékin, où il est toujours utile d’échanger avec les experts proches du pouvoir, on ne se fait aucune illusion. Depuis dix ans la défiance américaine à l’égard de la Chine n’a cessé de s’accroître. Mieux vaut continuer à étendre l’influence chinoise sur tous les continents pour ainsi se préparer à une possible confrontation encore plus directe.

Lire aussi. Comment s’est nouée la relation entre Vladimir Poutine et Donald Trump

On peut s’étonner que la Chine n’ait pas encore conçu de réponse adéquate à la demande de « deal » formulée par Donald Trump. Lorsqu’il s’agit de grands sujets, les dirigeants du PCC ne sont pas des adeptes des réponses d’urgence. On ne saurait oublier que la situation économique est loin d’être reluisante en Chine et que la direction fait face à une crise de confiance dans une partie de l’opinion publique depuis la fin de la période Covid.

Quant à l’administration américaine, elle devrait économiser ses forces et faire preuve de doigté pour obliger Pékin à négocier sur les sujets les plus critiques, allant du fentanyl au déficit commercial, sans oublier les risques sécuritaires importants dans le détroit de Taïwan ou en mer de Chine du sud.

(1) The National Interest, 9 février 2025.

Views: 65

Suite de l'article

1 Commentaire

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Quelle est la nature du socialisme à la chinoise? C’est bien de cela qu’il s’agit lorsque Philippe Le Corre évoque les difficultés de l’économie chinoise et la crise de confiance qui accompagne ces difficultés. Le sinologue, Paul Heer, le confirme: la Chine n’est pas en compétition avec les USA. Je cite: »Pourtant, « le but de la Chine n’est pas d’usurper la place des États-Unis et d’imposer unilatéralement des règles internationales, mais plutôt d’accroître son rôle à côté de celui des États-Unis pour redéfinir ces règles », selon le sinologue Paul Heer, paraphrasant le ministre Wang Yi (1). Un tel propos tranche avec le discours presque va-t’en guerre de nombreux hommes politiques américains – tous bords confondus – qui qualifient la Chine de concurrent stratégique. »
    En réalité, il y a compétition entre capitalisme déclinant et construction du socialisme à la chinoise. Je ne doute pas de la victoire, à terme, du socialisme. Mais en l’état, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Les énormes progrès depuis 1949, ne se sont pas réalisés de façon linéaire. Et pourtant, déjà dans de nombreux domaines la Chine a réalisé des exploits, le dernier en date sur l’IA semble déterminant.

    Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.