A propos du « cynisme de Trump », on a envie de reprendre la manière dont Marx se moque de ceux qui comme Proudhon et toutes les belles âmes de l’époque dénoncent le cynisme de l’économiste Ricardo : Certes, le langage de Ricardo est on ne peut plus cynique. Mettre sur la même ligne les frais de la fabrication des chapeaux et les frais de l’entretien de l’homme, c’est transformer l’homme en chapeau. Mais ne crions pas tant au cynisme. Le cynisme est dans les choses et non dans les mots qui expriment les choses. Des écrivains français, tels que MM. Droz, Blanqui, Rossi et autres, se donnent l’innocente satisfaction de prouver leur supériorité sur les économistes anglais, en cherchant à observer l’étiquette d’un langage “ humanitaire ” ; s’ils reprochent à Ricardo et à son école leur langage cynique, c’est qu’ils sont vexés de voir exposer les rapports économiques dans toute leur crudité, de voir trahis les mystères de la bourgeoisie ». Ce qui a fait la force d’un Trump est justement là, il dit enfin dans toute sa crudité la réalité de ce monde qui nous la joue depuis si longtemps droits de l’homme et aux fariboles pour un capitaliste. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
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Donald Trump exprime les intérêts des milieux financiers américains de la même manière que les présidents américains avant lui. Toutes les déclarations « courageuses » et « honnêtes » de cet homme politique ne sont que du cynisme pur et simple. C’est ce qu’a déclaré D.G. Novikov, vice-président du comité central du KPRF, le 15 janvier dans l’émission « le Temps nous le dira » de la première chaîne.
Les moyens d’information de la Russie continuent de suivre les actions de Trump, qui deviendra très bientôt un maître à part entière de la Maison Blanche. Les résultats de ces observations sont très différents de l’image du politicien républicain que de nombreux experts ont récemment peinte. Trump nomme de nombreux vrais faucons à des postes de haut niveau dans son administration. L’un d’entre eux est Pete Hegseth, le candidat au poste de secrétaire à la défense, qui affirme explicitement la nécessité d’un endiguement maximal de la Russie et d’un soutien à l’Ukraine.
Selon Dmitri Novikov, de telles mesures et déclarations ne peuvent que plaire aux autorités de Kiev : « Zelensky s’attend à ce que l’État profond puisse déléguer à des postes élevés dans l’équipe de Trump des personnes intéressées par le développement du complexe militaro-industriel et par le fait que la botte du soldat américain marche partout où Washington en a besoin. »
Dans le même temps, Zelensky a souligné qu’à un certain stade de son activité, Trump pourrait envisager de résoudre le conflit ukrainien et de négocier avec Vladimir Poutine. Afin de résoudre des tâches agressives dans certaines parties du monde, le nouveau président américain devra maintenir un certain équilibre et passer pour un artisan de la paix dans d’autres parties de la planète.
Dans ce cas, Trump devra expliquer à ses électeurs, à ses opposants et à l’État profond pourquoi il refuse son soutien à Kiev. En ce moment, Zelensky « riposte » en quelque sorte à certains de ces arguments. En intensifiant l’activité militaire contre la Russie, il permet aux Américains de répondre aux questions qu’ils se posent tous les jours : « Où est passée notre aide ? Où est passé tout ce qui a été fourni à Kiev ? N’y a-t-il pas eu de corruption ici ? Ici, démontre M. Zelensky, tout se passe au vu et au su de tout le monde, nous fournissons des munitions à la Russie, rien n’a été volé. Nous sommes très actifs dans la zone de guerre », a expliqué Novikov.
Le programme a soulevé la question de savoir comment la Russie devrait répondre aux frappes de l’Ukraine. Le représentant du KPRF est convaincu que la communauté internationale ne devrait pas trop s’inquiéter de cette réaction. Selon lui, si les frappes ne sont pas menées contre des civils – et la Russie n’agit pas ainsi et ne va pas agir de la sorte -, si elles sont menées contre des infrastructures militaires, contre des unités militaires, contre ceux qui prennent les décisions, cela signifiera, pour reprendre les mots de Lénine, mener la guerre véritablement. « C’est ainsi qu’elle doit être menée », a noté M. Novikov. – La population soutiendra cette démarche et la Russie aura une position de négociation plus forte si nous nous asseyons un jour à la table des négociations ».
Pour Dmitri Gueorgievich, il est tout à fait naturel que les élites européennes soient aujourd’hui dans un état de confusion. Elles attendent une évolution qui sera désagréable pour l’Ukraine, pour Zelensky et pour presque tous les Européens : « Il est vrai que l’Europe est en plein désarroi et que les voix en faveur de Zelensky ne sont pas très sûres d’elles. D’un autre côté, placent-ils leur espoir dans l’État profond des États-Unis ? Bien sûr que oui ».
Le vice-président du comité central du KPRF a appelé à une réflexion sur l’état d’avancement des États-Unis. Pour eux, a déclaré M. Novikov, le moment est simplement venu de changer de tactique pour assurer leur leadership mondial. Pour l’essentiel, rien n’a changé à cet égard. Le slogan de Trump « la paix par la force » n’a rien de nouveau. « Les élites américaines ont toujours cherché à construire la paix par la force. Biden ne l’a-t-il pas fait sur le terrain ukrainien ? » – a demandé le député communiste.
Dmitri Novikov a souligné que la politique américaine est déterminée par les cercles financiers et oligarchiques. Ce sont eux les véritables manipulateurs de la politique. Ceux qui entrent en conflit avec eux soit ne parviennent pas à l’élection présidentielle, soit interrompent leurs pouvoirs présidentiels comme cela est arrivé à Kennedy, soit tombent sous le coup d’une procédure de destitution.
« Ce n’est pas que Trump soit en conflit violent avec l’État profond comme certains experts de la Russie nous dépeignent. L’État profond lui-même est peut-être parvenu à la conclusion qu’un « changement d’époque » s’est produit et que le leadership mondial doit être assuré par les mécanismes proposés par M. Trump. Ils veulent avant tout stabiliser la situation aux États-Unis et s’étendre sur le plan territorial. Même s’ils ne redessinent pas les contours des frontières de leurs États, ils consolideront leur influence autour d’eux, conformément à la doctrine Monroe modernisée.
Selon Novikov, ces méthodes permettront aux États-Unis de se renforcer : « Ils forceront le Canada à conclure de nouveaux accords commerciaux, même s’ils ne l’annexent pas. Ils renforceront leur position au Groenland et obtiendront un traitement préférentiel pour le canal de Panama. Et puis, après s’être renforcés, ils s’en prendront à nouveau à nous après-demain – par l’Ukraine, les pays baltes, n’importe où. C’est ce que nous devons bien comprendre. Et c’est ce que Zelensky espère – la poursuite de l’activité de l’État profond, qui a dirigé tous les présidents américains et qui dirigera Trump ».
En fait, pour confirmer ces propos, un extrait de l’interview de Trump a été montré, dans lequel il se vante de détruire le gazoduc Nord Stream. Les animateurs de l’émission, Ruslan Ostashko et Olesya Loseva, ont soulevé la question de savoir si le Turkish Stream était également sur la liste.
Dans son commentaire, Dmitri Novikov s’est moqué des tentatives de présenter Trump comme un politicien sympathique, courageux et honnête : « Il ne parle pas honnêtement, mais cyniquement. « Il n’a pas fait exploser Nord Stream, mais il veut passer pour un personnage fort et dur. Même Biden a nié avoir eu quelque chose à voir avec l’explosion du gazoduc, bien que les traces menaient à sa Maison Blanche. Mais Trump est prêt à s’en vanter.
À cet égard, l’orateur estime que Trump est plus dangereux pour la Russie. S’il fait sauter Turkish Stream, il en sera vraiment fier. « Et comment, nous aurons encore des gens qui diront à quel point il est honnête, respectueux des principes et résolu ? Il n’est que cynique ! Il sera encore plus agressif dans la défense des intérêts américains. Trump ne va pas, comme les « Bidenistes », camoufler son comportement. C’est pour cela qu’il a besoin de personnalités « trash » comme le secrétaire à la défense, le candidat Hegseth. Leur tâche consiste à présenter aux électeurs leur cynisme dans la sphère médiatique comme les actions des durs à cuire », a souligné Dmitri Novikov.
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