Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine : « Notre victoire dans la bataille de Moscou a montré à la planète entière que le fascisme peut être vaincu ! »

https://kprf.ru/party-live/cknews/230614.html

Le 5 décembre, la Douma d’État a accueilli une conférence scientifique et pratique intitulée « La défaite des nazis près de Moscou – fondement de la Grande Victoire ». Youri Afonine, premier vice-président du comité central du KPRF, a prononcé un discours de bienvenue lors de la conférence. Nous publions la transcription de ce discours qui a l’immense mérite de rester sur l’essentiel et de dépasser les manœuvres politiciennes des uns et des autres… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Chers camarades !

Au nom du président du comité central du KPRF, Guennadi Andreïevitch Ziouganov, au nom de la direction de notre parti et de toutes les forces patriotiques du peuple, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à un événement très sérieux : la conférence scientifique et pratique intitulée « La défaite des nazis près de Moscou – fondement de la grande victoire ». Elle a lieu aujourd’hui, le 5 décembre, à l’occasion de l’anniversaire du début de la contre-offensive soviétique lors de la bataille de Moscou.

Je suis particulièrement honoré de vous saluer à cette occasion. Je suis né et j’ai grandi dans la ville-héroïne de Toula. Ma ville natale a reçu ce titre pour le rôle important qu’elle a joué dans la bataille de Moscou. À l’automne 1941, près de Toula, s’est arrêtée la deuxième armée de chars de la Wehrmacht, sous le commandement de l’un des plus célèbres commandants du Troisième Reich, Heinz Guderian. Cette armée se dirigeait vers Moscou depuis le sud. Guderian était considéré comme le meilleur génie allemand de la guerre de manœuvre, mais ce « grand génie » n’a pas pu prendre ou encercler Toula.

Aujourd’hui encore, les noms des personnes qui ont mené la défense de la ville sont gravés dans les rues de Toula : le commandant de la 50e armée I.V. Boldine, le commandant du régiment ouvrier de Toula A.P. Gorchkov, le premier secrétaire du comité régional de Toula et du comité municipal du parti communiste de l’Union des bolcheviks V.G. Javoronkov. Je me souviens bien de l’époque où, après la destruction de l’URSS, de nombreuses tentatives ont été faites pour minimiser le rôle et les mérites du parti communiste. Dans ces années-là, il y a eu beaucoup de déclarations peu flatteuses sur les travailleurs des organes de sécurité de l’État. Mais les faits historiques sont plus forts que le temps. Toula a été défendue au coude à code par des soldats de la 50e armée, du régiment des travailleurs de Toula et du régiment du NKVD. Le comité de défense de la ville de Toula était dirigé par Vasily Gavrilovich Javoronkov, le chef des communistes de la région de Toula.

La bataille de Moscou est l’un des événements les plus importants de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale. En 1941, près de Moscou, le sort de la civilisation humaine s’est joué. L’histoire de la planète Terre aurait pu suivre le monstrueux scénario fasciste si nos ancêtres n’avaient pas tenu bon en 1941.

Quelle est l’importance de la bataille de Moscou ?

Outre son importance militaire, elle a constitué le tournant psychologique le plus important dans le cours de la confrontation planétaire avec le fascisme. Cette thèse a été clairement formulée dans l’historiographie soviétique en ces termes : à Moscou, l’Armée rouge a dissipé le mythe de l’invincibilité des troupes hitlériennes.

En fait, en 1941, ce mythe avait toutes les apparences de la réalité.

À cette époque, les hitlériens avaient déjà réussi à s’emparer de la Tchécoslovaquie qui, dans les années 1930, possédait l’un des complexes militaro-industriels les plus puissants du monde, une forte armée et de sérieuses fortifications frontalières. Malgré cela, la Tchécoslovaquie n’a même pas entrepris de résister aux nazis.

En septembre 1939, la Wehrmacht a écrasé la Pologne en quelques semaines. Il s’agissait d’une grande puissance, dotée de l’une des plus grandes armées du monde et d’un très grand contingent de réservistes entraînés. Mais il suffit de quelques semaines pour que ce pays disparaisse.

Et en mai-juin 1941, en seulement un mois et demi, la Wehrmacht a détruit la France, l’une des plus grandes puissances du monde, dotée d’une immense armée, d’une puissante industrie militaire, d’un gigantesque empire colonial, de la ligne Maginot, dans la construction de laquelle avaient été investis des fonds monstrueux.

Dans le même temps, une autre grande puissance – la Grande-Bretagne – perd sur le continent, dans les batailles avec la Wehrmacht, la quasi-totalité de son armée expéditionnaire, considérée elle aussi comme l’une des meilleures au monde.

C’est sans compter le fait qu’à l’été 1941, le rouleau compresseur d’Hitler écrase presque sans effort le Danemark, la Norvège, la Hollande, la Belgique et la Grèce.

En d’autres termes, en 1941, la Wehrmacht avait écrasé les armées de deux grandes puissances mondiales – la France et la Grande-Bretagne -, détruit plusieurs autres États et n’avait pas perdu une seule bataille majeure. Comment ne pas croire en son invincibilité ? Beaucoup de gens y ont cru. La terrible gloire de l’invincibilité d’Hitler roulait devant eux, paralysant la volonté de tous ceux qui s’y opposaient. Mais ce mythe a été complètement brisé à Moscou. Le peuple soviétique a montré à la planète entière que les hitlériens peuvent être battus, qu’il est possible de les détruire par centaines de milliers, qu’il est possible de les rejeter au loin sur des centaines de kilomètres.

Il faut donc comprendre que l’Union soviétique a remporté une victoire cruciale sur les armées de l’Allemagne fasciste et de tous ses satellites, et cela par ses seuls moyens.

Au moment du début de la contre-offensive soviétique près de Moscou, les États-Unis n’étaient même pas entrés en guerre. Et, contraints d’entrer en guerre le 7 décembre 1941 (après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor), ils ont longtemps hésité. En fait, outre l’URSS, seule la Grande-Bretagne combat les nazis à ce moment-là. Mais comment, avec quelles forces ? Le seul front terrestre sur lequel la Grande-Bretagne combat Hitler est l’Afrique du Nord, à la frontière de la Libye et de l’Égypte. Mais le nombre de troupes allemandes et britanniques qui s’y affrontaient était des dizaines de fois inférieur au nombre d’armées combattant à l’époque sur le front germano-soviétique. De plus, au moment de la bataille de Moscou, les Alliés occidentaux n’avaient pas encore effectué de bombardements stratégiques sur l’Allemagne. Ainsi, au cours de la période historique décrite, la contribution de l’Occident à la lutte de l’humanité contre le fascisme a été, en fait, à peu près équivalente à zéro.

Il est étonnant qu’au cours de la seconde moitié de 1941, l’Union soviétique ait pu dépasser l’Allemagne, ses satellites et les pays occupés dans la production d’équipements militaires et d’armements. À cette époque, l’URSS perd d’immenses territoires, y compris des centres industriels aussi importants que Kiev, Minsk, Odessa, Dniepropetrovsk, Kharkov, le Donbass, mais dépasse toujours l’Allemagne dans la production d’armements, pour laquelle toute l’Europe continentale travaille. Bien sûr, sans cela, la victoire près de Moscou aurait été totalement impensable. Mais comment cela a-t-il été possible ?

Tout d’abord, grâce à la conversion extrêmement efficace de l’économie de toute la partie non occupée du pays à l’effort de guerre. Deuxièmement, grâce à un fait sans précédent dans l’histoire mondiale, à savoir le déplacement d’énormes capacités industrielles sur des centaines et des milliers de kilomètres en l’espace de quelques mois.

Ces deux éléments ne pouvaient être réalisés que par une économie socialiste planifiée. C’est sur ce point que nous attirons l’attention dans les documents du plénum d’octobre du comité central du KPRF. Nous l’avons consacré à la question de l’étude, de la généralisation et de l’actualisation de l’expérience soviétique de la lutte contre le fascisme. L’axe conceptuel du plénum est le rapport fondamental du président du comité central du KPRF, Guennady Andreievitch Ziouganov, que je conseille à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et à tous ceux qui se soucient du sort de notre pays de lire. L’Union soviétique a donné un exemple inégalé de mobilisation économique, technologique et idéologique de la société pour la victoire. C’est pourquoi l’ennemi, considéré comme invincible, a été vaincu près de Moscou. Il est tout simplement vital de mettre à profit cette expérience aujourd’hui. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une condition préalable à notre victoire.

Aujourd’hui, notre pays doit à nouveau faire quelque chose de similaire à ce que le peuple soviétique a fait à Moscou. Nous devons dissiper le mythe de l’invincibilité de l’OTAN ou, plus largement, de l’impérialisme occidental. Ce mythe a été entretenu tout au long des années post-soviétiques. L’Occident a bombardé la Yougoslavie et lui a arraché le territoire du Kosovo. L’Occident a écrasé l’Irak. L’Occident a détruit la Libye. L’Occident se vante de sa supériorité technologique et tente de faire comprendre à tout le monde que ses armes sont les meilleures au monde et que celui qui les possède est invincible. En outre, l’Occident jouit d’une énorme supériorité économique.

Mais nous avons déjà commencé à détruire le mythe de l’invincibilité de l’Occident. Nos vaillants soldats au front ont prouvé que les Abrams, les Léopards, les Bradleys et les Hymars peuvent être brûlés et détruits. Toutes les « armes miracles » occidentales vantées peuvent être transformées en ferraille.

Et le prix de la lutte que nous menons actuellement est bien illustré par la nouvelle qui est tombée hier : le conseil municipal d’Odessa a soutenu à l’unanimité la démolition du monument à Alexandre Pouchkine sur le boulevard Primorsky, dans le centre historique de la ville. Un monument célèbre, protégé par l’UNESCO. Vous comprenez ? Ils démolissent non seulement les monuments à Lénine, non seulement les monuments aux grands généraux et les fosses communes de nos soldats, mais ils essaient aussi de détruire la culture qui a uni nos peuples pendant de nombreux siècles. Nous devons nous rendre compte du terrible ennemi contre lequel nous nous battons aujourd’hui.

C’est pourquoi nous sommes obligés d’endurer et de vaincre. Comme l’ont fait nos ancêtres dans les lointaines années quarante et un et la grande victoire de quarante-cinq.

Views: 68

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.