Une des tâches qui s’impose aux communistes qui ont décidé d’affronter le capital, l’impérialisme, à ce stade de la guerre sans limites qu’il livre aux travailleurs, à la jeunesse est la formation à ce combat planétaire, mais que chacun affronte dans sa propre tranchée, et il est important de voir quels sont les thèmes en débat autour du socialisme. Le KPRF, les communistes russes publient fréquemment des textes de conférences de leurs écoles, voici celui-ci sur la morale. Si les communistes remettent plus que jamais en question la tartufferie du capitalisme qui prétend être un criminel vertueux, est-ce que pour autant ils renoncent à toute “morale”? c’est le procès qui leur est fait en peignant en particulier des dirigeants sournois capables de tout pour l’emporter auquel seraient confrontés les naïfs libéraux qui eux seraient encombrés par leurs principes. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
La Pravda 29 novembre – 2 décembre 2024
Auteur : I.D. CHOUTOV, candidat aux sciences historiques, professeur associé, membre du PCUS-KPRF depuis 1962, Riazan.
Bonjour, chers rédacteurs de la Pravda ! En réponse au sujet très important que vous avez proposé, « Que signifie aujourd’hui étudier le communisme ? », je vous envoie mon article. Je me présente brièvement. Ivan Dmitrievich Choutov, auteur de huit livres et d’un grand nombre d’articles sur les événements liés à la contre-révolution de 1991-1993. Nombre d’entre eux ont été publiés dans la revue Éducation politique. Après la restauration du KPRF en 1993, j’ai été élu successivement secrétaire à l’idéologie du comité du district Octobre du KPRF de Riazan, puis du comité de la ville de Riazan du KPRF et du comité régional de Riazan du KPRF.
En ce qui concerne le sujet soulevé par la Pravda, j’insiste sur la question de la moralité communiste. De nos jours, il est devenu courant de reprocher à Lénine d’être prétendument contre la moralité en général. C’est ce que je lis aujourd’hui dans un article typique d’un professeur antisoviétique sur Vladimir Ilitch :
Pas contre la morale, mais en faveur d’une morale très différente
« …C’était un homme qui niait absolument la moralité. Il a dit directement au troisième congrès du Komsomol, – il y a son travail sur les tâches de la jeunesse, – directement que nous ne croyons en aucune morale, que tout cela est une fiction bourgeoise, est moral seulement ce qui sert la cause de l’édification du socialisme. »
Mais voyons, si Lénine considère comme moral ce qui sert la victoire du socialisme, alors les anti-communistes-libéraux peuvent être en désaccord avec la morale socialiste (communiste), mais il n’y a aucune raison de dire que Lénine, qui défend la morale socialiste (communiste), nie la morale en tant que telle ! Cet auteur ne devrait pas inventer des faussetés, mais lire honnêtement la source primaire – l’œuvre même de Lénine à laquelle il se réfère.
Reprenons exactement le texte du discours de Lénine au IIIe congrès panrusse de l’Union de la jeunesse communiste russe, le 2 octobre 1920. Nous lisons :
« Je m’attarderai tout d’abord sur la question de la morale communiste ». (Si Lénine parle de morale communiste, il s’ensuit qu’il ne nie pas la morale en tant que telle. – I.C.).
« Il est nécessaire que toute l’activité d’éducation, d’instruction et d’enseignement de la jeunesse moderne consiste à lui inculquer la morale communiste. » (V.I. Lénine, Œuvres complètes, 5e éd., vol. 41, pp. 308 et 309).
Comme vous pouvez le constater, Lénine parle d’éduquer la jeunesse dans l’esprit de la morale communiste, et non de nier la morale en tant que telle. Alors pourquoi dire une contre-vérité, comme si Lénine niait complètement la morale ? Hélas, le mensonge et le capital sont inextricablement liés. Ce n’est donc pas un hasard si les maîtres actuels du capital, haïssant le socialisme et louant la domination de la propriété privée, répètent le vieux mensonge de la bourgeoisie sur les communistes, c’est-à-dire sur leur attitude à l’égard de la morale. Nous lisons sur ce point les propos de V.I. Lénine :
« L’affaire est souvent présentée de telle manière que nous n’avons pas de morale propre, et très souvent la bourgeoisie nous accuse, nous les communistes, de nier toute morale. C’est une façon de substituer des notions, de jeter du sable dans les yeux des ouvriers et des paysans. » (Vol. 41. p. 309).
C’est de là que vient le mensonge selon lequel V.I. Lénine nie absolument la moralité – de la calomnie constante et de longue date de la bourgeoisie à l’égard des communistes.
Mais V.I. Lénine explique aux jeunes gens et jeunes filles qui sont membres de l’Union de la jeunesse communiste (lisez-le aussi, messieurs les anticommunistes !) en quel sens les communistes nient la moralité. Nous lisons Lénine :
« En quel sens refusons-nous la morale, refusons-nous la morale ?
Dans le sens où elle a été prêchée par la bourgeoisie, qui a tiré cette morale des préceptes de Dieu. Nous disons, bien sûr, que nous ne croyons pas en Dieu, et nous savons très bien que le clergé parlait au nom de Dieu, que les propriétaires terriens parlaient, que la bourgeoisie parlait pour poursuivre ses intérêts d’exploitation….
Une telle morale, tirée d’un concept extra-humain, extra-classe, nous la nions. Nous disons qu’il s’agit d’une tromperie, d’une ruse et d’un bourrage de crâne des ouvriers et des paysans dans l’intérêt des propriétaires terriens et des capitalistes.
Nous disons que notre morale est entièrement subordonnée aux intérêts de la lutte de classe du prolétariat. Notre morale est dérivée des intérêts de la lutte de classe du prolétariat ». (T. 41, p. 309).
Que signifient les mots ci-dessus ? Ils montrent que Lénine rejette l’affirmation fausse et anti-scientifique de l’origine divine de la morale et qu’il rejette la moralisation bourgeoise, utilisée dans le but de sanctifier moralement le droit de la bourgeoisie à exploiter les travailleurs et à s’enrichir à leurs dépens.
On sait qu’à l’époque des monarchies, la religion affirmait que Dieu avait non seulement créé l’homme, mais aussi déterminé l’ordre du monde en établissant des normes morales. Le monarque, le tsar, affirmait l’Église, est le vicaire de Dieu. L’ordre royal vient de Dieu. N’osez pas l’enfreindre, votre destin, votre sort, aussi difficile soit-il, est prédéterminé par Dieu. Tel est le sens principal de la morale des classes exploiteuses de l’époque lointaine et d’aujourd’hui. Il s’agit d’écraser les exploiteurs, de tolérer leur cruauté, leur humiliation et de ne pas oser s’y opposer, ne serait-ce qu’en pensée.
Les communistes partent de la théorie scientifique et matérialiste de l’origine de l’homme lui-même, des états et de tout ce qui est lié à la formation et au développement de la vie matérielle, du monde spirituel de l’homme, y compris la moralité.
Le principal postulat du droit bourgeois et de la morale bourgeoise d’aujourd’hui consiste précisément à répéter sans cesse que la propriété privée est la source de la liberté et du progrès. Tandis que le postulat décisif de la morale communiste, fondé sur l’analyse de l’histoire du développement humain, est la conclusion que la propriété privée est la source de l’asservissement matériel et spirituel du peuple travailleur. Elle est la source de la misère humaine, du crime, de la guerre, de la discorde nationale, de la démoralisation des sociétés, de l’humiliation des travailleurs. C’est la domination de la propriété privée qui sert de base à la formation d’une moralité inhumaine, cruelle, sanguinaire. L’exploitation de l’homme par l’homme, l’enrichissement des uns aux dépens du travail des autres, tout cela est immoral, indigne de l’homme. On ne peut mettre fin à cette humiliation et à cette oppression qu’en éliminant la propriété privée et en instaurant la propriété publique des moyens de production. Ce n’est qu’à cette condition que seront créées les bases matérielles d’une égalité réelle, et non formelle, des personnes, de leur liberté réelle, de leur développement intégral, physique et spirituel.
Comment atteindre cet objectif ? Il est nécessaire d’examiner comment le changement des étapes historiques s’est produit auparavant. Les monarques et l’aristocratie ont-ils renoncé à leur pouvoir et à leurs privilèges, y compris dans les domaines spirituel et culturel, de leur propre initiative ? Non. La bourgeoisie les a forcés à le faire au cours d’une lutte de masse. Mais la bourgeoisie elle-même, qui a historiquement épuisé son rôle, était-elle prête à renoncer à sa position privilégiée, à céder volontairement le pouvoir aux ouvriers et aux paysans, à accepter volontairement l’établissement de la propriété publique des moyens de production ? Non. Par conséquent, la création d’une société nouvelle exige que les travailleurs surmontent (de préférence par des moyens pacifiques) la résistance de la bourgeoisie à ces transformations.
Seul le prolétariat peut mener la lutte pour la transformation socialiste de la société. Il est, de par ses conditions de travail dans les usines, le plus uni, le plus organisé et le plus éclairé politiquement par rapport aux autres couches de travailleurs. Il crée son propre parti politique, le parti communiste, à la tête duquel il prend le pouvoir et commence à construire une société de travailleurs. La nouvelle société socialiste (communiste) ouvre la voie à l’épanouissement de chacun, à la liberté de tous et de chacun, car dans la société des travailleurs, tous sont égaux. C’est une société vraiment morale, vraiment spirituelle ! Elle n’est pas créée sur l’ordre des dieux (les différentes religions ont leurs propres dieux), mais par les mains des travailleurs libérés de l’oppression capitaliste, dirigés par la classe ouvrière.
V.I. Lénine :
« C’est pourquoi nous disons : pour nous, la morale prise en dehors de la société humaine n’existe pas ; c’est une tromperie. Pour nous, la morale est subordonnée aux intérêts de la lutte de classe du prolétariat. » (T. 41, p. 310).
« Nous sommes dans une morale éternelle (c’est-à-dire comme envoyée par Dieu et qui doit donc être immuable, avec le pouvoir continu des capitalistes et des propriétaires terriens. – I.C.) à laquelle nous ne croyons pas et nous démasquons la tromperie de tous les contes de fées (monarchistes et bourgeois. – I.C.) sur la morale. La morale sert à élever la société humaine, à la débarrasser de l’exploitation du travail ».
(T. 41, p. 313).
« Nous voulons transformer la Russie d’un pays de pauvreté et de misère en un pays de richesse. » (T. 41, p. 316).
Où se trouve ici le refus de Lénine et des communistes de la morale en général ?
Contrairement aux libéraux et aux libéraux-monarchistes qui qualifient la période soviétique de « trou noir » (et certains sont allés jusqu’à déclarer que toute l’histoire de la Russie était un « trou noir »), nous, communistes, n’avons pas qualifié de « trou noir » l’histoire de la Russie ni celle d’aucun autre pays. Cela s’applique à tous les aspects de la vie de l’humanité et des pays spécifiques – tous les aspects de la vie des peuples, y compris la culture et son élément le plus important – la moralité. Nous avons toujours été et restons les partisans et les héritiers de tout ce que l’humanité a créé de meilleur. Les anticommunistes ne citent jamais ces mots de Lénine tirés de son discours à la jeunesse :
« Sans une compréhension claire du fait que ce n’est que par une connaissance précise de la culture créée par l’ensemble du développement de l’humanité, ce n’est qu’en la recyclant que nous pouvons construire la culture prolétarienne – sans une telle compréhension, nous ne pouvons pas résoudre cette tâche. » (T. 41, p. 304).
« On ne peut devenir communiste que si l’on enrichit sa mémoire de la connaissance de toutes ces richesses que l’humanité a développées. » (p. 305).
Sans l’assimilation des réalisations universelles, on ne peut pas devenir communiste. Pourquoi, messieurs les libéraux, ne citez vous pas ces paroles de Lénine ? Parce qu’il vous est alors plus difficile de mentir ?
En essayant d’accuser Lénine d’immoralité en politique, les libéraux et les monarchistes libéraux crient : Regardez ce que Lénine a affirmé :
« Nous disons : la moralité est ce qui sert à détruire la vieille société d’exploitation et à unir tous les travailleurs autour du prolétariat qui construit une nouvelle société de communistes. » (p. 311).
« Au cœur de la morale communiste se trouve la lutte pour la consolidation et l’achèvement du communisme. » (Vol. 41, p. 313).
Ainsi, disent-ils, toute cruauté peut être justifiée, car seule ce qui sert la cause du communisme est déclaré moral. Et pour vous, propriétaires terriens, voleurs, qu’est-ce qui est moral et immoral ? Pour vous, tout ce qui est lié au socialisme, au communisme, à l’égalité des hommes est immoral, et la seule chose qui soit morale, c’est que les esclaves servent sans mot dire, et mieux encore – avec le sourire – leurs maîtres qui se moquent d’eux. Telle est l’essence de vos cris sur l’immoralité de l’approche de Lénine dans la construction du communisme.
Vous, messieurs, vous avez l’habitude de voir le peuple comme des larbins, alors que les communistes voient le peuple du travail comme des créateurs, des bâtisseurs. Vous écrasez l’âme et l’esprit des travailleurs, alors que les communistes créent dans le processus de construction socialiste et élargissent progressivement les conditions de leur épanouissement intellectuel et spirituel au fur et à mesure qu’ils avancent vers la société communiste. C’est pourquoi et c’est en ce sens que la lutte pour le renforcement et l’achèvement du communisme est au cœur de la morale communiste.
Oh, comme vous avez ri de l’idée que les cuisinières et les enfants de cuisinières puissent diriger l’État. Que de haine maligne pour les ouvriers et les paysans il y a là-dedans ! Et eux, ayant reçu une éducation à l’époque soviétique (qu’ils n’avaient pas reçue sous le tsar et le capitalisme), ont pu devenir chefs d’entreprise, enseignants, médecins, ingénieurs, chefs militaires, chefs d’organes gouvernementaux. Grâce à l’accès des ouvriers et des paysans à l’éducation et à la culture, l’espace de formation et de sélection des cadres de l’État est devenu énorme. Tout le monde est devenu alphabétisé, tout le monde est devenu maître du pays sous le régime soviétique. Vous, après avoir accompli la contre-révolution en 1991-1993, vous avez commencé à rejeter les enfants de ces créateurs dans l’analphabétisme, la semi-alphabétisation, pour en faire vos serviteurs et vos cuisiniers.
Qui est humaniste en réalité ? Ou est-ce là votre idéal moral ?
Le capital criminel et ses idéologues ont menti, mentent et continueront à mentir, à pervertir, à falsifier la grande activité créatrice de Lénine et toute l’histoire de l’époque soviétique, y compris en accusant Lénine et le pouvoir soviétique d’immoralité. Mais le point de départ sur la voie de la moralité véritablement humaine, de l’humanité, de la moralité est la libération des ouvriers et des paysans de l’oppression exploiteuse au nom du développement libre et complet de chaque individu et de la société dans son ensemble. Cela n’est possible que dans le cadre du socialisme, dont la voie a été tracée en 1917 sous la direction de Lénine.
Souvenez-vous que le capital, dont l’aspect bestial est aujourd’hui particulièrement visible dans l’exemple des États-Unis qui sèment le fascisme sur tous les continents, n’a besoin ni d’une véritable histoire scientifique de la société humaine et de pays spécifiques, ni d’une véritable moralité et spiritualité. Car l’objectif principal des dirigeants du capital est le profit grâce à l’exploitation, à la corruption, à la cruauté sans bornes, à la mesquinerie, aux guerres, aux mensonges, à la terreur, au pillage criminel des peuples et des pays en général. Comment pouvons-nous nous débarrasser des traîtres libéraux dans notre propre pays ? En luttant pour le socialisme dans notre pays, en nous appuyant principalement sur l’expérience de l’URSS et de la Chine. Luttons donc encore plus activement pour le socialisme – une société de liberté pour les travailleurs, une société de haute spiritualité, de haute culture – une société véritablement humaniste ! Toute l’humanité suivra cette voie, fuyant le capital.
Rassemblons-nous plus étroitement autour du KPRF – le parti qui lutte pour la renaissance des idéaux communistes et la nouvelle création d’une société socialiste véritablement morale, hautement spirituelle, économiquement forte, amicale et honnête !
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