Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Vénissieux, là où s’est recréé le PCF, impressions avant compte-rendus par Danielle Bleitrach

Nous allons vous faire les compte-rendus de ces extraordinaires journées de Vénissieux et je me contenterai d’un reportage mais qui, vous en conviendrez, est empreint de toutes les questions politiques actuelles. D’ailleurs vous allez ultérieurement constater sur pièces sur ce qui a avancé, des motions sur le que faire ? un livre sur ce que ce monde multipolaire a comme intérêt pour la France, des orientations politiques affirmées, des propositions de partenariat, etc… Mais le contexte est aussi éclairant et je voudrais vous parler de l’esprit qui règne dans cette municipalité ouvrière de la banlieue ouvrière : un croquis d’ambiance… D’abord sur le mode humoristique, commençons par le caractère exotique pour mes 86 printemps des ces jeunes débordant de vitalité venus des Bouches-du Rhône qui ont rencontré leurs pareils du Rhône, de Paris, du Pas de Calais et qui se sont aussitôt retrouvés dans des dialogues passionnés entre eux et avec la non moins jeune déléguée à la culture de l’ambassade de Cuba. L’étrangeté tient d’abord, il faut le reconnaitre, à cette loi universelle qui est ce que les uns et les autres nous faisons de nos corps. Certains d’entre nous savent qu’être octogénaire est un sport de combat, ce que les uns font sans y penser, en courant, en sautant exige de notre part une recomposition du geste plein de précautions et en tenant compte de l’arthrose qui bloque, le tout dans un entourage digne de celui d’un athlète de haut niveau pour lui ramasser ce qui tombe par terre. Alors si vous ajoutez à cela la douleur sournoise qui vous perce, le besoin de faire répéter, alors on contemple stupéfait l’aisance du geste, en se disant jadis je pouvais moi aussi… cette impression d’un corps se double de l’incapacité à certains gestes comme cibler les claviers, le doigt toujours trop gros pour les lettres, celles que l’on efface parce qu’on avait l’habitude de produire des stencils et pour percer les signes il fallait taper comme un sourd… L’appartenance à une civilisation disparue, celle de Gutenberg et la sensation d’avoir devant soi d’aimables créatures dont la mémoire est celle d’un poisson rouge… Bon cela relevant de l’universel passons à l’étrangeté politique :

C’étaient des jeunes cadres, qui avaient leur vision de ce qu’ils voulaient politiquement et qui s’organisaient le plus souvent, je m’y retrouvais étonnamment parce qu’un communiste se projette toujours dans l’avenir et s’oppose à ce qui prétend priver chacun de ce droit à gouverner sa vie, parce qu’ils lisaient et travaillaient sur la mémoire de leur parti, c’étaient des communistes pas les aimables poissons rouges habituels. Ils dénonçaient ce que je ne pouvais supporter mais d’un autre côté ils étaient un peu des OVNIS parce qu’ils n’avaient qu’une vague idée de la manière dont on en était arrivés là. L’un deux ainsi m’a interrogée à propos de la résolution 390 votés par le députés communistes acceptant l’envoi d’armes en Ukraine. “Mais quand est-ce qu’à été conçue cette idiotie de l’autonomie des élus?” J’ai tenté de leur expliquer, ce temps de la “mutation” de Robert Hue, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, je revoyais ma cellule au bord de l’explosion et les ravages de l’eurocommunisme, l’assaut contre Marchais au nom de la “liberté” de l’adhérent. J”ai tenté une synthèse mais moi j’étais au milieu de fantômes et eux étaient dans une autre réalité, il me fallait pénétrer dans la leur, faire des aller-retours, trouver les mots…

Ils étaient tous grands comme cette brésilienne des sans terre, une jeune femme résidant en Suisse et je devais lever la tête moi qui jadis comme eux dominais l’assistance juchée sur mes haut talons… Celui-là était infatigable, il était venu de Marseille, et comme tous les autres sitôt arrivés s’étaient mis à servir à table, à la vaisselle, où ils aidaient de magnifiques jeunes femmes de Vénissieux qui paraissaient sorties des contes des mille et une nuits, il était présent à tous les débats et pourtant en colloque singulier dans les couloirs, samedi matin il a déclaré devant un café chaud : C’est formidable Vénissieux mais qu’est ce qu’on se les pèle à Lyon, il faudrait Vénissieux à Marseille là ce serait parfait! on va faire Vénissieux à Marseille !

Une manière parodique et très consciente de reproduire le Che et ses foyers révolutionnaires partout. Il racontait aux autres combien ils étaient déjà une centaine à la JC à Marseille et il ajoutait notre ligne c’est de faire adhérer un maximum mais, pas de les laisser dans la nature. Ils organisaient avec sa section dans les quartiers des ventes de légumes avec le secours populaire mais aussi des écoles de formation. Il y avait ce jeune de Marignane, un provençal typique moité turc, moité sicilien, qui ne pouvait rester qu’un soir parce qu’il avait le lendemain samedi conférence, lui aussi avait mis en place l’école du parti et m’invitait pour janvier à présenter la philosophie marxiste tout en lavant et essorant des bacs entiers de salade.

Tous avaient fait le même choix : FAIRE, sans attendre que les fédérations – qui pratiquaient l’inertie – en prennent l’initiative ou bloquent celles qu’ils proposaient, FAIRE au nom de LEUR PARTI… Là c’était plutôt Mao : les campagnes investissant les villes, le cellules, les sections, l’organisation de la fédération en commission dont personne ne savait ce qu’elles faisaient exactement à se demander vu l’air important et entendu des “responsables” s’il ne s’agissait pas d’un retour à action directe, non c’était seulement préparer la coalition qui leur donnerait un poste de conseiller d’arrondissement, le contraire de ce que faisait Vénissieux ce jour-là en organisant ce couscous … Les jeunes de la JC avaient choisi la longue marche de leur “urgence” contournant les bureaucraties pour FAIRE. Et ils découvraient que c’était la même tactique à Paris où le siège (c’est le cas de le dire ) était pratiquement achevé victorieusement contre les moules qui en tapissaient les bureaux mais ne faisaient rien, quant au Pas de Calais, ils n’avaient pas eu de bataille à mener ils étaient déjà chez eux et ils y avaient fondé un journal : liberté-actu… Ils avaient tous adopté le même chemin, FAIRE et en même temps se renforcer sur le plan Théorique, s’informer et ils nous disaient le rôle joué par Histoire et société.

Je ne pouvais m’empêcher de penser à ce camarade éthiopien, que je viens de faire adhérer au PCF, dans mon ancienne cellule, et section que j’ai quittée définitivement tant les pratiques antidémocratiques du 38e congrès pour empêcher une nouvelle direction qui correspondrait au vote des communistes m’avaient écœurée. Donc A, le nouvel adhérent qui lui-même a vécu tout le chemin des guerres fomentés par les USA et la Grande-Bretagne, les routes terribles de l’exil, qui parle une dizaine de langues de l’érythréen à l’éthiopien, se fait l’interprète des siens, et parle aussi l’anglais et un français parfait, maitrise l’informatique et toute forme de bricolage, leur a dit : “c’est bien de distribuer des tracts mais cela ne suffit pas, il faudrait que nous montrions la puissance de ce que nous sommes, que le même jour on distribue dans toute la ville, que partout ils se heurtent à notre présence et ils ne pourront plus dire ‘tiens vous existez encore!’ Ils auront plus confiance et surtout ils ne nous confondront plus avec Mélenchon qui est devenu moitié par réalité, moitié par propagande l’objet de toutes les répulsions. Ils écouteront ce que nous avons à dire. Mais cela ne suffit pas, il faut faire comme Danielle, elle parle à tout le monde, écoute, plaisante et si elle ne m’avait pas incité à adhérer jamais je n’aurais découvert un parti qui est fait pour moi qui me laisse le droit à la parole dans la cellule. Oui mais ça ne suffit pas parce que à la section j’ai plus de mal je n’ai pas les arguments, je n’ose pas alors il faut former les adhérents leur donner la force de remonter jusqu’à la tête du parti, mais aussi pour affronter les arguments de l’extérieur. Il faut faire adhérer et faire quelque chose de ces adhésions.

Vénissieux permet de voir à quel point chacun se pose les mêmes questions qui en reviennent à la vieille idée de Marx : comprendre mais pour transformer… et par là enrichir toujours plus cette compréhension, en élargir l’horizon…

Cet esprit-là de ces jeunes, de ce monde immigré venu à ce débat, il rejoignait celui de la “richesse” du parti de toujours, de MON PARTI DE JADIS : comment expliquer? On a envie de parodier l’Aiglon d’Edmond Rostand, c’est la grande armée et ses grognards. Ce camarade de Villeurbanne qui avait à peu près mon âge et qui me racontait son cancer de l’intestin, sans me parler de lui, mais pour me décrire ce que l’on faisait des soins de santé, de l’hôpital public. “Quand ‘le privé’ a été confronté à mon cancer de l’intestin le rapport pour le profit n’étant pas assuré ils m’ont envoyé à l’hôpital public et là tu ne peux pas t’imaginer dans quelles conditions héroïques ces infirmières, ces brancardiers travaillent, l’ascenseur était en panne il fallait descendre les malades sur leur brancards dans des escaliers jusqu’aux radios… Je discutais avec eux et ils ont vu sur ma table tous les jours l’Humanité alors quand je suis rentré dans la salle d’opération ils m’ont fait une “Hola!”. Pas un mot sur ses souffrances, sur la force à laquelle il avait dû faire appel qui l’avait amenée à ces débats rasé de frais, les yeux pétillants de malice, et qui me remerciait pour la manière dont Histoire et societe sur la situation internationale lui était indispensable. Je l’ai serré dans mes bras comme tous ces camarades que je retrouvais comme moi, vieillis, mais toujours en train d’aider, en train de constamment nettoyer pour que tout soit impeccable… C’est Jonathan qui a la trentaine, me recommandant ce militant de sa cellule prenant sa retraite à Marseille “Occupe-toi de lui, il m’a tout appris!” et le recommandant aussi aux jeunes marseillais qui prennent note.. Nos remarques échangées sur la section dans laquelle il est tombé…

Gilbert et Fabienne nous accueillant chez eux Houria, Edmond de Delga chez eux, la chaleur de cette rencontre telle que nous n’avons pas beaucoup dormi… Ces échanges entre camarades, cette familiarité cocasse et grave qui était celle des communistes en clôture des travaux répondait aussi au cri moqueur de Marie-Christine Burricand préparant avec une camarade chilienne exilée tentant un retour et obligée de revenir dans sa chère Vénissieux qui avait assuré un Chili con Carne avec ou sans maïs, pour le dernier jour et qui criait en assurant le service: “profitez-en c’est un membre de l’exécutif du PCF qui vous a fait la cuisine“.

Fabienne à mes côtés rit, elle a la même expérience à Vitry dans le Val de Marne, avec tous il faut affronter les difficultés au quotidien du monde prolétarien et se battre pour organiser un festival de cinéma pour Cuba… parce que la culture n’est pas un supplément d’âme… Il faudra aussi que je vous parle de l’exposition qui joue sur l’horizon, sa disparition de la barque des damnées qui rappelle celle de Delacroix mais aussi les marines de Courbet… j’ai dormi chez elle, on s’embrasse, elle est grecque… oui on va vous décrire l’exposition…

Comment expliquer ce sentiment d’accompli collectif qui est la chose la plus satisfaisante au monde sinon que nous retrouvons notre parti cet extraordinaire mélange de générations, de catégories sociales ; venus de toute la France et rencontrant d’autres combattants parfois épuisés comme ces membres du parti communiste libanais, ce congolais membre désormais du PCF à Vénissieux, qui nous a décrit les communistes du Congo – répondant au nom de Lumumba et nous demandant si nous savons qui il est ?- , épuisés par une guerre de trente que leur mène l’impérialisme à travers des pays voisins et des mercenaires… plus de cinq cent ethnies et langues dans un pays qui fait cinq fois la France et qui regorge de richesses minières… Il avait une voix douce, une rondeur timide pour nous décrire les chemins de l’exil face à ces combats incessants et le long et terrible parcours qui lui avait fait traverser l’Afrique, la Méditerranée, renvoyé de Paris à Béziers, là rencontrant pour la première fois la CIMADE et travaillant avec eux les militants communistes, les compagnons de son cher Lumumba… et de là il atterrit à Vénissieux où réfugié politique officialisé il prend sa carte du parti et est là en tant qu’organisateur de ces journées.

Le rejoint sur l’estrade un autre camarade en retard parce que son TGV a été bloqué en rase campagne durant deux heures, il est venu témoigner sur la guerre au Soudan, cet homme qui parle probablement une dizaine de langages des ethnies du Soudan, plus l’arabe, l’anglais est en train de s’initier au français auquel il accède d’une voix rauque. Pour nous initier au drame de son pays nous décrivant ce pays d’immense et antique civilisation divisé en deux et avec une récente révolution dans laquelle des femmes communistes ont été des protagonistes essentielles mais qui a été submergée par des rivalités de l’armée, le fruit de la volonté de retour au pouvoir de l’ancien dictateur, lui-même en liant avec toujours les mêmes prédateurs les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et récemment l’Allemagne.

Toujours les mêmes prédateurs… Oui et face à eux ces volontés tendues, épuisées mais indomptables comme cette toute petite juvénile représentante de Cuba qui nous a décrit avec une extraordinaire retenue et dignité ce que subissait son peuple. Elle lisait son papier et tout à coup frémissante en parlant de Fidel, cette extraordinaire étoile celle du drapeau cubain qui a éclairé la nuit de son immense sagesse et clairvoyance elle a proclamé sa fierté d’être Cubaine… Elle me faisait songer à cette manière dont les Cubains saluaient le génie de Fidel : “Sans nous il ne pourrait pas faire grand chose!” C’était vrai, le génie politique, disait-il, est beaucoup plus courant que tout autre forme de génie, il nait de la force des combats populaires, une révolution, ce sont de formidables capacités qui s’épanouissent et qui jusque là étaient détruites. Ce sentiment on le retrouvait chez Houria l’algérienne : tant que l’Algérie a été révolutionnaires malgré les difficultés personne n’avait envie de fuir et surtout pas la jeunesse…

Ce cri était rationalisé à travers le socialisme chinois tel que le décrivait Delaunay, notre collaborateur à Histoire et société et dont toute l’assistance saluait la pertinence des récentes interventions, venu en vidéo depuis la Chine parler de l’immigration vue de Chine. Aucun pays ne devrait avoir à résoudre ses problèmes à travers l’immigration, et les flux de population devraient être ceux qui sont organisés dans de nécessaires coopérations. On ne peut pas se satisfaire de voir les élites d’un pays en développement, attaqué par un pays prédateur comme les USA, devenu la proie de guerre suscitées, de blocus, de sanctions, jetées sur les routes meurtrières de l’exil et humiliées, pour devenir l’instrument de la concurrence. Je résume mais vous verrez la vidéo, vous lirez le texte d’un haut niveau de Pierre-Alain Millet, ce qu’il doit à notre blog. D’ailleurs c’était amusant ils nous voyaient ensemble : la bande Delaunay devenu la force de la démonstration, en vidéo, et en chair et en os Franck Marsal aux textes si clairs. Si on ne peut pas en dire autant des miens j’avais pour moi la durée et le sentiment vague que ce que je répétais s’avérait pas si faux que ça, Marianne la porte ouverte sur les camarades dont on leur interdisait de prendre connaissance des écrits, ils me demandaient si elle allait venir, et Xuan? … Mais pour revenir à Vénissieux, Pierre Alain Millet était à la fois ce théoricien et celui qui servait le Chili con carne cuisiné par son épouse M.C Burricand et la camarade chilienne, celui qui organisait les hébergements dans lesquels tous les Marseillais, moi y compris nous nous sommes “pelés” en considérant que ces gens du nord (qui commence à Valence) seraient encore plus formidables sur les côtes de la Méditerranée. Il y a même eu un plaisantin pour se demander : si l’Algérie réussissait à résoudre ses problèmes dans le cadre des BRICS et si nous on conservait des tarés comme Macron et d’autres si nous ne partirions pas en barque de fortune pour un exil algérien ou un retour pour d’autres… Vénissieux se prête à ce type de plaisanterie…

Depuis tant d’années nos camarades qui gèrent la vile se battent concrètement contre la manière dont on tente de détruire son identité, contre les spéculateurs qui lorgnent cette ville à municipalité d’union, bien équipée, bien desservie en transport collectif si proche de la métropole lyonnaise. Les élus se battent pour qu’elle reste ouvrière en défendant l’emploi que les mêmes spéculateurs délocalisent quitte à accuser les immigrés devant les zones de sous-développement qu’ils créent. Ils se battent contre le trafic de drogue et décrivent leur désarroi et celui des habitants face à cette lèpre qui s’étend avec le sous-développement, ce blocus du capital autour de la France… Et j’ai eu le cœur étreint de douleur en quittent cette salle, ces journées magnifiques et en découvrant deux hommes, tous deux venus d’Afrique, drogués mais tentant de m’interpeller en fouillant dans les poubelles pour y récupérer les restes du repas… Je savais à quel point tous ces militants de Vénissieux mais aussi venus des quatre coins de France luttaient pied à pied contre ce qui partout est à la source de tant de misère… Et Pierre Alain Millet dénonçant la manière dont le capital produit les guerres, et la mise en concurrence des travailleurs qui créent les divisions et il racontait : “nous avons réhabilité des cités bâtiment par bâtiment” et les résidents venus de l’immigration algérienne, africaine, découvraient que tous les ouvriers venaient des pays de l’est, de l’Ukraine mais pas seulement et disaient ‘pourquoi ce ne sont pas nos enfants au chômage à qui on donne ce travail’ ?

Je me penchais vers Danielle Trannoy qui est la meilleure organisatrice que je connaisse, qui a l’esprit si clair et si précis que je sais que ses notes iront à l’essentiel, ce qui répond à ce FAIRE qui est compréhension et compréhensible et je lui propose de rédiger les compte-rendus…

Comment expliquer encore ce que l’on découvrait à propos des BRICS, à la fois cette espérance y compris pour la France mais aussi le fait qu’il n’était pas question des “brigades internationales”… que c’était une sorte de front où chacun devait tenir sa place sans espérer l’arrivée de la cavalerie venue combattre à sa place.

Là il faut revenir sur l’extraordinaire soirée de vendredi soir, Vénissieux était là, la population venue écouter Salah Hammouri parler de la Palestine en vidéo. Il était tendu, épuisé, conscient des limites de la solidarité réelle qu’il pouvait espérer pour son peuple massacré et qui pourtant avait réveillé la conscience d’un monde endormi, habitué à l’étranglement de Cuba, et à la propagande autour des guerres de l’empire. Le fait que comme les camarades du Liban il leur fallait faire l’unité avec ceux que les peuples avaient choisi pour combattre ce massacre proclamé.

La salle était pleine de ces habitants de Vénissieux, tout le monde comprenait cette évidence, un pouvoir qui partout s’en prend d’une manière terroriste aux femmes, vieillards, enfants surtout est fasciste que ce soit par bombardement, en affamant, en interdisant les soins. Il n’y pas à ergoter, un tel pouvoir qui est celui de l’empire US et de ses vassaux, guerriers par procuration comme Israël est fasciste.

Il était invraisemblablement facile ici de dire des choses simples savoir que j’étais juive et que jamais je ne renierai mes parents, et que les habitants du Maghreb savaient à quel point cela était impossible, on ne peut pas et ne doit pas l’exiger. Il est clair qu’il n’y aura pas de coalition musulmane pour sauver Gaza et le Liban. Il est clair également qu’il faut une solution politique et qu’à partir de ce moment- là, il est inadmissible de défendre le camp du fascisme, je ne le fais pas pour Marine le Pen pourquoi le ferai-je pour Netanaoyoun. Comme l’a réépété Pam et la maire de Venissieux si l’on veut encore une solution à deux Etats, chacun doit prendre ses propres fachos et le mien c’est Macron qui au lieu d’aller faire le zouave dans un stade vide flanqué de deux autres de son espèce reconnaisse l’Etat palestinien, c’est le seul acte qui peut entraîner un cessez le feu…

Alors sur cette conscience-là on a vu la maturation de ces habitants de Vénissieux qui sont venus avec la Maire Michèle Picard autour de la solidarité concrète de sa ville avec le camp de Jenine. Bien sûr il y a eu un intervenant qui a appelé à l’union du monde musulman autour de Gaza, une intervention armée. Mais la plupart, qu’il s’agisse de notre camarade iranienne, cette communiste si exigeante, endurcie et pourtant si déchirée, des délégués du parti communistes libanais, tous savaient que ce n’était pas la question. Il y avait à la tête du monde arabe, soit des gens qui avaient vendu depuis longtemps les Palestiniens, et en font autant des Libanais, parce que même si les Etats-Unis sont le bras armé, le dollar la machine à soumettre, ce système financiarisé a corrompu et attiré en son sein des tas de dirigeants qui sont coupés de leurs peuples et demeurent là comme des complices, des forces d’inertie, d’autres qui ont du mal à se défendre contre l’assaut…

La nouveauté de la période et ce qui s’accélère a dit Salah Hammouri c’est l’avancée de la conscience que ces criminels mentent et qu’ils nous entraînent vers la guerre comme à Gaza. Gaza a été une sorte de révélateur mais sa population en paye le prix fort..

Mais aussi à Cuba, au Soudan, dans le Donbass… partout… Et ils massacrent, pillent, créent la misère… Il sont une poignée, désavouée…

Oui il a raison et le meilleur symbole c’est ce match France Israël, un stade vide, les tribunes populaires vides et trois présidents de la République de toute obédience, menant la même politique…

Le véritable problème et là nous sommes en plein dans la richesse de ces débats de Vénissieux : comment retrouver la politique qui permettra de balayer cette politique et trouver une issue qui ne peut être que le socialisme. Parce que le problème est bien d’en finir avec les concurrences, les divisions, crées artificiellement entre les peuples et qui leur permettent de rester au pouvoir ou de croire que ‘dégager’ un de ces individus pour installer un individu qui pratiquera la même politique sur un mode plus répressif, plus autoritaire ne peut pas être la solution. Il faut une autre politique qui sera à la fois un certain nombre de principes ceux du socialisme qui crée le collectif, répond aux besoins de justice, de paix.

C’est pour ça que le rôle du parti qui a les idées claires là-dessus et qui dénonce l’OTAN, les guerres, la destruction de l’industrie, des services publics, la production agricole, l’éducation, la santé et l’environnement, et qui partout expérimente dans les luttes des solutions est non pas comme les autres forces politiques un lieu de division, mais le seul moyen réel de l’unité des peuples.

Il y a des moments où il faut cliver, marquer les camps mais quand comme aujourd’hui avec le mouvement des BRICS, le sentiment général que ceux d’en bas ne veulent plus de ceux d’en haut, quand le leader est le socialisme chinois, leader qui ne combattra pas à notre place mais crée les conditions économiques d’un desserrement de l’étau, il faut que le Parti communiste et ses militants conscients, désintéressés soient pleinement ce qu’ils sont, cette force de perspective collective, d’union et de rassemblement.

Alors voilà vous allez avoir des compte-rendus. Mais je voudrais souligner aussi qu’il y a eu à la fin du colloque la venue de Vincent Boulet, le très suspect dirigeant du non moins suspect dirigeant du secteur international venu faire une intervention et annonce par un chaleureux message de Fabien Roussel qui s’excusait à cause d’engagements antérieurs de ne pouvoir être là mais qui disait que le dit ‘boulet’ le représentait. Il fait partie de ce que dénonçait A, mon adhérent éthiopien, ce qui empêche que tous les exploités de type caucasien, africain ou autre sache que ce parti est le leur. Delaunay vous a expliqué et donné le diagnostic “un petit bourgeois qui a peur du capital autant que du socialisme, qui brouille les cartes au point que l’on ne voit plus l’ennemi à abattre et qui consent quand il dénonce le capital à déclarer que le communisme est déjà là ce qui évite d’avoir à combattre tout en feignant d’être plus loin que ce socialisme si décevant alors que le capitalisme serait la démocratie”… Il n’est pas le seul et le brouillage vient de plus haut, du capital lui-même, mais s’il fait ça gratuitement, ce serait dommage pour lui… Je ne suis plus membre du PCF. Je dois donc respecter la démocratie de ce parti, et celle-ci implique que je ne mette pas en question l’envoyé du secrétaire national, élu en congrès par les militants. Il était clair que tout ce qui s’était dit durant ces journées et en particulier la dernière intervention de Pierre Alain Millet était une critique radicale de ce secteur international, de son fonctionnement antidémocratique, de la manière dont il nous coupait des autres partis communistes et forces progressistes, de la manière dont il contrôlait les publications du PCF et pas seulement l’Humanité de Kamenka… De la censure, de l’exclusion opérées sur des gens comme moi et d’autres rassemblés dans ce blog… Du refus de suivre les décisions du dernier congrès sur l’OTAN en particulier…

Pour la première fois le secrétaire national du PCF a envoyé une vidéo chaleureuse et donc considéré que les journées faisaient partie des activités officielles du parti, une remarquable avancée qui prouve dans quel sens sont allés la poussée géopolitique, le mouvement de l’histoire et le 38e Congrès. Vive le quarantième sur le socialisme…(1)

Donc je le répète cette affaire comme celle qui se fera dans leur conférence nationale, dans leur prochain congrès relève des communistes, de ceux que je viens de vous décrire et pour qui qui on ne peut avoir que respect et amitié. Donc si j’ai refusé le moindre contact avec le sieur Boulet parce que pour moi ces gens-là ne peuvent pas être à la direction du PCF et que celui-ci permette à Vénissieux et à partout de libérer cette force collective… La question est celle d’une politique et celle des responsables pour l’appliquer relève des militants dans leurs débats démocratiques. Donc je suis partie avant son intervention et il faudra d’autres pour vous en faire le compte-rendu.. Mais je n’ai pu m’empêcher de voir que durant le repas, en attendant d’intervenir Boulet ressemblait un peu à ce qui s’était passé lors du match France Israël, deux ou trois isolés et l’ensemble des militants, la jeunesse en particulier s’occupant d’autre chose, et mettant en place des initiatives communes… le grand contournement de la force d’inertie et de la confusion qui détruit le parti.

Mais ce n’est qu’une impression, on verra la suite…(2)

Danielle Bleitrach

(1) beaucoup de camarades n’avaient pas pu venir à cause de la séance préparatoire du congrès , je reçois à la rentrée des messages venant de camarades qui ont “mis les pieds dans le plat enfaisant poser leurs candidatures pour la conférence nationale par leur cellule ou section: je ne suis pas délégué à la conférence nationale, c’est verrouillé … Mais au vu des textes et de la délégation, il n’y a pas de retour en arrière anti-roussel mais pas de progrès sur l’international, ni sur le fonctionnement du parti qui ne laisse pas les délégations être la représentation de la base et qui bien que ne nous donnant pas la démocratie du centralisme démocratique nous refusent celle de la démocratie majoritaire bourgeoise…Bon week end à Venissieux, j’irai l’an prochain j’espère..

‘(2) Boulet n’a paq parlé me dit un autre message…

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