On voit se multiplier dans les réseaux sociaux des slogans qui disent : trois milliards pour l’Ukraine c’est trois milliards en moins pour nos hôpitaux.
C’est tout à fait juste mais j’ajouterais que si ces trois milliards pouvaient économiser des vies russes et ukrainiennes on pourrait moins le déplorer. Quand l’URSS a lutté contre le nazisme elle a donné 20 millions de ses enfants, mais c’était pour sauver l’humanité, libérer les victimes actuelles et à venir des camps de la mort. Ce sacrifice la sauvait en sauvant l’humanité, comme le sacrifice du PCF, le parti des 75.000 fusillés n’en déplaise aux négationnistes d’extrême-droite. Ce n’était pas “moi d’abord” mais le contraire; il s’agissait de ce cri d’un communiste, cri adressé sur le peloton d’exécution aux soldats allemands les fusils pointés sur lui “imbécile c’est pour toi que je meurs!“
Aujourd’hui la mort programmée de l’hôpital public et de la sécurité sociale – pour laquelle Ambroise Croizat le ministre communiste a donné sa vie, mourant d’épuisement pour que tant d’enfants, de malades de vieillards soient sauvés – est sacrifié à ce qui tue, mutile.
Parce que ces trois milliards qu’exige de nous Macron- Le Pen, et tout le système qui cautionne cette politique, ne servent qu’à entretenir la guerre et à multiplier les cadavres, les handicapés à vie, les ruines pour le seul profit des marchands d’armes et des marchés financiers … alors qu’il y a tant a faire pour la planète, pour le sous-développement, y compris celui qui apparaît en France par suite des politiques de ceux qui veulent nous entraîner dans la guerre, sacrifier nos enfants.
Nous n’avons pas en commun avec les chrétiens seulement l’esprit de sacrifice, ce qu’ils appellent “la charité” qui est disent-ils “amour” désintéressé nous avons aussi l’idée que le pain qui se partage se multiplie… Si je donne c’est que j’ai, ou comme le disent les Cubains “si tu attends d’avoir trop pour donner tu ne donneras jamais!” Mais si le pain se multiplie, les armes nous soustraient … et multiplient les profits de ceux qui n’ont jamais trop.
C’est comme cela que j’ai compris l’appel de Fabien Roussel et du PCF ce 11 novembre et c’est celui qui me va parce qu’il est tout sauf égoïste et il ouvre l’avenir sur des solutions concrètes qu’il s’agit de mettre en œuvre collectivement pour que notre idéal se concrétise et ne soit pas paroles vaines. Rien de pire que les bonnes paroles qui ne sont pas suivies d’acte pour celui qu est dans l’urgence…
Pour moi, la paix revendiquée, la sécurité d’être logé, soigné d’avoir de quoi éduquer ses enfants, est la paix qui s’ouvre sur le socialisme, la societe qui cherchera l’intérêt de la majorité et non l’avidité frénétique de la mise en concurrence, les eaux glacés du calcul égoïste. Le socialisme est l’idéal qui est déjà mis en œuvre par d’autres peuples, c’est une lutte âpre et bien qu’idéal doit comprendre les réalités, les affronter , et bénéficier du savoir accumulé dans notre histoire et singulièrement de celles qui comme Cuba, la Chine, le Vietnam,. Les communistes des ex-pays socialistes y compris russes qui ont analysé leurs victoires comme leurs échecs non comme un modèle, mais pour aller partout vers le partage d’expériences. A chaque proposition nous devons voir en quoi elle est réellement une solution, le desserrement de l’angoisse et de la misère pour tant de gens qui n’arrivent plus à vivre. Aujourd’hui des forces de progrès, des résistances se rassemblent dans les BRICS et d’autres alliances ; nous devons voir comment y participer, nous et la France, nos partenaires de gauche, les syndicalistes, tous ceux qui peuvent partager cette recherche d’une perspective pour gagner un monde nouveau parce que celui-ci est invivable.
Danielle Bleitrach
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