Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les États-Unis imposent l’IA américaine à toute l’humanité

Depuis longtemps un certain nombre de théories annoncent la “révolution informationnelle”, des marxistes y ont vu déjà le socialisme. Hier Madelin à la télévision s’est réjoui devant la délocalisation boursière de Michelin y voyant l’aube de la victoire du “libéralisme” avec toujours “la révolution informationnelle”… Il y a les délires d’un Elon Musk.. Tout cela exige un retour vers ce basculement des forces productives et les rapports de production antérieurs qui ne portent plus une telle mutation… Il n’y a donc rien d’inexorable au contraire, le capitalisme et l’impérialisme occidental, son bras armé les USA sont en train de tenter de faire de la mutation numérique l’instrument de leur destruction. Les forces productives doivent être pensées non comme des techniques révolutionnaires, mais comme un travail, une relation entre la nature et les êtres humains et la véritable révolution reste celle de la lutte des classes et sa bataille autour du travail. Aujourd’hui comme le montre ce texte un des enjeux essentiel est d’arracher au capital ce qu’il fait des forces que libère le travail dont il reste l’organisateur en vue de son accumulation qui est destruction. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/opinions/2024/10/31/1295415.html

Par Gleb Kuznetsov, politologue

Un discours intéressant du conseiller américain à la sécurité nationale, M. Sullivan, sur les perspectives de l’intelligence artificielle à l’Université de la défense nationale (un mélange de l’Académie russe de l’économie nationale et de l’administration publique et de l’Académie de l’état-major général, où les fonctionnaires sont utilisés pour former les « faucons de Washington »).

L’IA au service des intérêts nationaux

« Dans ce monde, l’utilisation de l’IA déterminera l’avenir, et notre nation doit développer, comme le dirait le général Eisenhower, une nouvelle doctrine pour s’assurer que l’IA travaille pour nous, nos intérêts et nos valeurs, et non contre nous. »

Trois éléments importants de la compréhension de l’IA par la nation américaine :

La vitesse de développement. Plus rapide que pour d’autres technologies. Dans la logique de « nous venons juste de commencer à essayer de réglementer quelque chose, et c’est déjà obsolète, et nous devons trouver une réglementation pour de nouvelles choses ».

L’incertitude de la trajectoire de croissance de l’IA. L’innovation la plus imprévisible de l’histoire de l’humanité. Au point que personne ne sait vraiment si l’IA apportera les avantages et les capacités que les enthousiastes promettent. Les pessimistes sont également très persuasifs. Mais les autorités doivent être prêtes à faire face à tous les scénarios, de l’explosion des opportunités à la stagnation et à la désillusion.

Rôle minimal de l’État dans le lancement du développement et de la mise en œuvre. Les entreprises privées sont chargées de tout. Cela crée des risques pour le système de sécurité nationale.

Principes fondamentaux du leadership. « Les grandes entreprises technologiques qui développent et déploient des systèmes d’IA, étant américaines, ont donné à l’Amérique le leadership. Le leadership doit être « protégé et élargi » par les efforts du gouvernement. Le secteur privé américain doit rivaliser avec « des entreprises de la RPC comme Huawei pour fournir des services numériques aux citoyens du monde entier ».

Défi : les États-Unis doivent être « le seul partenaire technologique des pays du monde entier ».

Que feront les États-Unis ?

Réglementation. Les États-Unis ont « créé le meilleur espace réglementaire au monde pour l’IA » et sont en train d’étendre leurs principes aux pays alliés. La réglementation n’est pas une restriction, mais un moyen de fournir un environnement de leadership qui est sûr, sécurisé, fiable et qui limite la concurrence hostile.

Les personnes. Plus de « visas pour les talents » et de cartes vertes. Les États-Unis devraient « aspirer » dans le monde entier les personnes capables de travailler sur le terrain et les prendre « partout où c’est possible ».

L’équipement. Les puces : plus pour nous-mêmes, moins pour les autres. Toutes les « puces avancées » doivent être fabriquées par des sociétés américaines ou leur distribution doit être contrôlée par les États-Unis. Les restrictions imposées aux autres devraient s’appliquer non seulement aux puces, mais aussi à l’équipement nécessaire à leur production.

L’électricité. Toutes les infrastructures nécessaires au fonctionnement de l’IA moderne devraient être construites sur le territoire américain, et donc bénéficier de l’énergie américaine bon marché. Traduit de l’officiel avec des « objectifs climatiques » en termes humains – davantage de permis de construire et d’exploiter des centrales nucléaires.

Des « commissaires » du gouvernement supervisant la conformité de la nation dans les opérations des entreprises d’IA. « Des personnes du gouvernement devraient travailler en étroite collaboration avec les développeurs d’IA du secteur privé pour s’assurer qu’ils disposent de services de cybersécurité et de contre-espionnage en temps voulu pour préserver leur technologie. »

Le principal concurrent et adversaire est la Chine. Celle-ci utilisera l’IA à de « mauvaises fins » : censure, « fake news », influence sur les élections dans d’autres pays, atteinte à la démocratie, etc. Il faut « contrer » cela en forçant l’humanité à n’utiliser que l’IA américaine. Mais la victoire n’est pas assurée. Le travail effectué ici est donc essentiel pour les futures administrations américaines.

Ce discours ressemble à l’application d’une stratégie claire dans un sens, qui, si l’on enlève les enveloppes concernant la démocratie, se résume à la défense du leadership par le contrôle et la prévention de tout développement chez tous les concurrents.

Tout ce que l’humanité peut offrir ou faire dans le domaine de l’IA ne doit pas seulement être contrôlé par les États-Unis, mais doit être produit et contrôlé sur leur territoire physique. Avec la Chine ou avec nous, c’est clair – nous sommes adversaires, mais l’idée que même nos propres alliés comme l’Europe ou le Japon et Taïwan n’ont pas leur mot à dire et doivent complètement subordonner leurs intérêts aux entreprises privées américaines montre bien le véritable équilibre des pouvoirs en Occident.

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