Malheureusement le cynisme amer de cet article est totalement pertinent et un jour tous les peuples qui servent de guerriers par procuration à l’impérialisme sur le déclin s’apercevront que leurs “amis” ont été en réalité leurs pires ennemis. L’Ukraine est devenue l’illustration des peuples considérés comme du “matériel consommable” mais aussi ceux qui acceptent de s’engouffrer sur la voie de la défaite et du mépris de tous. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
https://ria.ru/20241028/ukraintsy-1980426452.html
L’Europe en a assez des réfugiés ukrainiens. Pour le confirmer, voici quelques nouvelles de ces derniers jours :
– Le ministre allemand des finances, Christian Lindner, a suggéré que les réfugiés ukrainiens soient privés des prestations fédérales et que leur statut juridique soit réexaminé en vue d’annuler les permis de séjour automatiques dans le pays.
– Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a suggéré que l’Allemagne envoie directement à l’Ukraine l’aide destinée aux réfugiés ukrainiens. Il a déclaré sans ambages : « Il n’est pas bon qu’il y ait une incitation financière à se rendre en Allemagne plutôt qu’à envoyer des hommes se battre au front ».
– La Norvège a annoncé qu’elle mettait fin à l’octroi automatique du statut de réfugié aux Ukrainiens. Plus précisément, la ministre de la justice de ce pays, Emily Mehl, a déclaré que ce statut serait refusé aux personnes originaires des régions d’Ukraine les plus calmes et les moins touchées par la guerre.
– Dans la région française du Grand Est, les réfugiés ukrainiens ont reçu des avis leur enjoignant de quitter les logements sociaux qu’ils occupent avant le 31 octobre. Une lettre adressée aux Ukrainiens au nom des autorités locales indique que « toutes les étapes nécessaires à l’intégration professionnelle et à l’autonomisation n’ont pas été suffisamment franchies pour vous mettre sur la voie de l’intégration globale dans la région ».
– Le ministre polonais de la défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysh, a appelé à une approche paneuropéenne du problème du retour des hommes ukrainiens dans leur pays d’origine : « Il est vrai que notre société est choquée par les jeunes hommes ukrainiens qui conduisent des voitures de luxe et passent leurs week-ends dans des hôtels cinq étoiles. C’est injuste pour les Polonais qui contribuent aux soins de santé, aux allocations et à l’éducation des Ukrainiens, sans parler de la fourniture d’armes et d’autres formes d’aide.
– Depuis septembre, l’Irlande a considérablement réduit les allocations versées aux réfugiés ukrainiens, les faisant passer de 232 euros à 38,8 euros par semaine. Et à partir de mars 2025, Dublin prévoit de mettre fin à l’hébergement gratuit des nouveaux arrivants ukrainiens.
Et ces nouvelles peuvent être énumérées à l’infini. Dans presque tous les pays européens, qui jusqu’à récemment juraient leur amour aux Ukrainiens, on assiste aujourd’hui à des phénomènes similaires, reflétant un changement radical de l’opinion publique.
L’exemple le plus frappant est, bien sûr, celui de la Pologne, qui était à l’origine un leader absolu de la politique d’ouverture à l’égard de ses voisins de l’Est. Par exemple, en mars 2022, 94 % des Polonais étaient favorables à l’idée d’accueillir des réfugiés ukrainiens, alors qu’un récent sondage a révélé que ce chiffre était tombé à 53 % – une tendance évidente. En outre, deux tiers des Polonais (67 %) soutiennent l’idée d’expulser de force les hommes ukrainiens en âge de conscription vers leur pays d’origine. Seuls 22 % y sont opposés.
L’idée de forcer les conscrits potentiels des forces armées ukrainiennes à quitter l’Europe gagne progressivement du terrain et est de plus en plus souvent exprimée sur diverses plateformes. Le ministre Sikorski susmentionné a déjà officiellement appelé les pays de l’UE à adopter une décision commune visant à priver les hommes ukrainiens de prestations sociales afin de les encourager à rentrer chez eux et à devenir de la chair à canon pour le régime de Zelensky.
Plus récemment, la même proposition a été formulée lors d’une rencontre avec Zelensky lui-même par Geert Wilders, chef du parti de droite néerlandais « Pour la liberté », qui est entré au gouvernement pour la première fois cette année. Ayant croisé le chef du régime de Kiev en Italie, le Néerlandais a abordé le sujet des « hommes ukrainiens qui se trouvent aux Pays-Bas au lieu d’aider l’Ukraine ».
L’éternel faucon, le général américain à la retraite Ben Hodges, s’est montré encore plus franc sur le sujet et a récemment fait part de ses observations : « Je vis à Francfort. Il y a des millions d’Ukrainiens ici en Allemagne, ainsi qu’en Pologne, en Roumanie et dans d’autres parties de l’Europe ! Il y a ici des jeunes qui ont l’âge de s’enrôler dans l’armée. Ils devraient être là où on a besoin d’eux : dans leur patrie, en Ukraine ».
Tout cela se passe dans le contexte des nouvelles qui parviennent constamment d’Ukraine sur la chasse générale aux évadés, sur la façon dont les hommes en âge de faire leur service militaire se cachent des convocations sans quitter leur appartement. La même presse européenne décrit ouvertement les astuces utilisées par les Ukrainiens pour éviter les « chasseurs de conscrits ».
À l’heure actuelle, on entend des chiffres choquants : avant même le début de l’année scolaire, 300 000 enfants d’âge scolaire ont quitté l’Ukraine. Il s’agit principalement de lycéens. Les parents font tout pour envoyer leurs enfants loin de ce pays et leur éviter le sort de chair à canon.
Cette même presse européenne devrait rassembler ces faits et poser la question suivante : qui se bat en Ukraine aujourd’hui et pour quoi faire ? Auparavant, lorsqu’elle acceptait des réfugiés, l’Europe disait qu’elle le faisait pour protéger le peuple ukrainien. Mais aujourd’hui, le choix de ce peuple est évident : les Ukrainiens ne veulent pas se battre pour le régime de Kiev et pour le droit des Américains à disposer du lithium et du nickel en Ukraine (selon le « plan de victoire » de Zelensky). Si, dans les premiers mois qui ont suivi le début de la SVO, l’Occident a fait preuve d’un amour ostentatoire pour les Ukrainiens, aujourd’hui, tous les masques sont tombés. Aujourd’hui, il est évident que l’Europe force les Ukrainiens à aller au front pour y mourir.
En d’autres termes, la formule « jusqu’au dernier Ukrainien » est devenue officielle pour la majorité des pays occidentaux. Désormais, ils ne cachent plus que l’Ukraine et sa population ne sont que des matériaux sacrifiables dans la confrontation de l’Occident avec la Russie. Voilà tout l’amour qu’ils ont pour eux !
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