L’article ci-dessous a été publié dans la grand journal mexicain la Jornada qui accorde par ailleurs une large place aux résultats désastreux du PT aux municipales ce dimanche. Il va jusqu’à considérer, avec le procureur du Venezuela, que Lula a inventé sa chute par lâcheté parce qu’il n’a pas osé se confronter avec Poutine et Maduro après son veto. En revanche le président Maduro, sans jamais citer Lula, a insisté sur sa participation de fait à la politique des BRICS, c’est une ligne qu’il tient avec Cuba et la Russie depuis le sommet des BRICS. Il faut mesurer l’état de tension que les futures présidentielles aux USA qui n’offrent aucun espoir fait peser sur l’Amérique latine dans laquelle le terrorisme, le gangstérisme et la violence deviennent de plus en des armes pour les USA, et les ressources minérales qui devraient apporter la richesse deviennent des facteurs de malédiction, et le moyen d’attiser les déstabilisations internes. Lula a soutenu la candidature argentine qui était bien plus problématique et ne s’est pas opposé à celle de la Bolivie qui est déchirée y compris par des luttes internes menées par l’ancien président Morales et il s’opposerait au Venezuela, c’est totalement incompréhensible… L’élan à gauche existe, après la présidente élue au Mexique, on a voté ce dimanche à la présidentielle en Uruguay où le candidat du Frente Amplio (opposition, gauche), Yamandú Orsi, a fait la course en tête à 43% son principal concurrent le parti de droite au pouvoir fait 23%. Partout, y compris au Mexique, les assassinats, la violence pour empêcher la gauche d’accéder au pouvoir.
Mais le cas du Brésil déconcerte, Lula a mené une stratégie qui, avec la déroute aux municipales remet en cause y compris ses chances de se présenter à la future présidentielles. 34 millions de brésiliens étaient appelés aux urnes ce dimanche pour le second tour des élections municipales. Le Parti Libéral (PL) de l’ancien président Jair Bolsonaro ne l’emporte que dans deux capitales et le Parti des Travailleurs (PT) de Lula dans une seule. Les résultats indiquent plutôt une victoire de la droite traditionnelle et du centre droit avec un retour de la social démocratie. Les résultats du deuxième tour des municipales au Brésil sont un désastre pour le PT, le parti de Lula. La ville brésilienne de Fortaleza (capitale de l’État du Ceará, dans le nord-est) sera la seule capitale d’État gouvernée par le Parti des travailleurs (PT) du président Luiz Inácio Lula da Silva après le résultat du second tour des élections municipales de dimanche, qui a confirmé une avancée de la droite dans tout le pays. Et même dans cette ville habituel réservoir de suffrage pour le PT le résultat est très serré. Sur les 26 capitales d’État qui étaient en jeu lors de ces élections municipales, le PT ne gouvernera qu’à Fortaleza, bien qu’étant le parti au gouvernement, ce qui augure des difficultés pour la gauche face aux élections législatives de 2026. Dans la plupart des villes, les maires sont issus d’un spectre allant du centre à l’extrême droite, à quelques exceptions près comme Recife (capitale de Pernambuco, nord-est), qui au premier tour était déjà aux mains du Parti socialiste du Brésil (PSB), une formation de centre-gauche alliée au gouvernement central.
Même dans ces élections municipales, Lula a déconcerté ses partisans, il n’a pas réellement mené bataille avec son parti comme s’il voulait détacher sa future élection présidentielle de cet engagement partisan et jouer sur sa seule personnalité ou préparer un autre point de chute. Mais au point où il en est il commence à y avoir des doutes sur cette campagne présidentielle surtout après le malaise qu’a représenté son veto contre le Venezuela.
Il faut bien mesurer dans quelles conditions des peuples et des dirigeants acceptent d’installer un multilatéralisme respectant les souverainetés alors que l’impérialisme partout crée les conditions de l’ingouvernabilité, exerce des chantages.
Les présidents du Venezuela, Nicolás Maduro, et de la Russie, Vladimir Poutine, lors de la réunion de mercredi dernier. Photo de l’AP et Sputnik Journal La Jornada
Dimanche 27 octobre 2024
Caracas. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré que personne n’opposerait son veto ou ne ferait taire le Venezuela
, après que son gouvernement a dénoncé le fait que le Brésil avait bloqué l’entrée du pays dans les BRICS lors du sommet tenu dans la ville russe de Kazan.
Il n’y a aucune force sur cette Terre, je le dis, qui fera taire la voix de la rébellion et de la justice du Venezuela. Ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais, personne n’opposera son veto ou ne fera taire le Venezuela et quiconque tentera de le faire se tarira
, a déclaré Maduro sans mentionner directement le Brésil, dans une émission diffusée sur la chaîne d’État.
Il y a ceux qui, dans le passé, ont essayé de faire taire la voix du Venezuela et qu’est-il arrivé à ceux qui ont essayé de faire taire notre voix ? Ils se sont asséchés, ils sont secs, ils ont disparu de la carte de l’histoire, ils sont tombés dans la décharge de l’histoire
.
D’autre part, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a douté que le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ait été victime d’un accident domestique, en l’accusant d’utiliser l’événement comme alibi et tromperie
pour empêcher le Venezuela de rejoindre le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
Des sources directes et proches du Brésil m’informent que le président Lula da Silva a manipulé un prétendu accident afin de ne pas assister au récent sommet des BRICS, et qu’une telle version n’était rien de plus qu’une supercherie pour perpétrer le veto contre le Venezuela en évitant d’assumer sa responsabilité envers le président (Vladimir Poutine). les autres dirigeants présents et en particulier le président Nicolás Maduro
, ont indiqué un communiqué.
Le responsable a accompagné le message d’une vidéo “dans laquelle Lula apparaît en bonne santé, utilisant ses facultés et agissant avec un cynisme total (…) Lula est réapparu souriant et indemne, indiquant clairement qu’il avait utilisé cet ‘accident’ pour mentir au Brésil, aux BRICS et au monde entier, un fait pour lequel il devrait faire l’objet d’une enquête.
Selon le document, il y a un grand malaise dans la gauche latino-américaine et les mouvements révolutionnaires du monde en raison de la performance indigne et néfaste de leur gouvernement lors de ce sommet en opposant son veto et en attaquant lâchement le Venezuela, en suivant docilement les instructions des ennemis historiques de nos peuples
.
De son côté, l’ancien ministre des Affaires étrangères et conseiller de Lula, Celso Amorim, a déclaré que le veto était lié à un abus de confiance
.
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