La référence de Bernard Frederick à l’horloge de l’histoire m’a ramenée à ce voyage que j’ai fait à Prague pour étudier le film de Brecht et Lang (les Bourreaux meurent aussi) qui raconte l’assassinat de Heidrich, l’inventeur de la “solution finale” (Eichman n’était que son second zélé) par la résistance tchèque.(1) J’ai dans l’analyse de cette “fiction” beaucoup insisté sur le temps et les horloges de Prague. Celle du temps astronomique mais aussi celle du ghetto juif dont les aiguilles tournent à l’envers (illustration). Le sous-titre de mon livre s’intitulait “le nazisme n’a jamais été éradiqué” et si l’on veut un jour comprendre ma relation au nazisme, au peuple juif, il faudra revenir à ce constat. J’ai le sentiment d’être un des individus qui a subi le plus de diffamation et d’injustice venus de partout à la fois, non seulement j’ai été traitée de sympathisante du Mossad, de stalinienne, voire jusqu’à l’absurdité pour qui connait mes combats depuis toujours, d’homophobe, de femelle hystérique comme d’antiféministe, censurée par tous simplement parce que comme certains communistes dans le monde, nous étions rejetés à la marge de ce qu’ils croyaient être l’histoire et sa fin… Mais ce que je vis aujourd’hui dans la vieillesse comme l’unique victoire est le relatif faible impact de ces “acharnements” ils n’ont que très peu entamé ma “joie de vivre ” et ma combativité… Parce que le marginal revient au centre de l’histoire et l’engagement communiste, est celui qui à la fin d’une vie vous fait vous sentir apaisée… Un peu comme le disait Diderot parce qu’on a vécu pleinement, en accord avec ce qu’on estime juste dans l’estime de soi et des autres… Parce qu’on a été intraitable en tressaillant face à l’injustice… C’est comme le défendait Marx dans sa thèse d’étudiant un “épicurisme”, une manière de rechercher ce qui comble votre goût de la vie dans la simplicité et l’authenticité. C’est ce besoin de justice, de vérité et de respect d’abord des petites gens qui vous fait demander aux communistes d’enfin ne plus se renier et de découvrir que de ce point de vue même dans l’oubli que l’on a voulu leur imposer ils restent les “moins pires”…
Il s’avère que depuis pas mal d’années je dois faire face à la suspicion très minoritaire d’un groupe qui confond lui antisémitisme, antisionisme et soutien au peuple palestinien. Il y a de vrais malades mentaux dans ce groupe en particulier un individu maniaco-dépressif Bernard Gilleron, (ou son alter ego Yves Echard) qui dès qu’il est en phase maniaque fait une fixation sur moi et chacun sait qu’il englobe alors dans sa haine les traductions de Marianne Dunlop en nous désignant dans tout le net nous et ce blog à la haine publique en tant qu’espionnes du Mossad. Mon crime avoir rompu avec les outrances de Shlomo Sand et celles de l’UJFP qui passent leur vie à avoir leur ascendance juive en bandoulière pour mieux soutenir tous les antisémites les plus patentés d’Israël Shamir à Dieudonné rien ne leur parait aller assez loin. Et j’ai définitivement rompu avec ces gens-là face à un texte qui rendait coupable de “sionisme” les petits-enfants de Toulouse assassinés par Merah. Alors ces gens en crise maniaque jouissent incontestablement des faveurs d’un petit groupe qui s’attribue un rôle “révolutionnaire” et de délateur universel…
Je connais assez les mondes arabo-musulmans pour savoir qu’un tel reniement n’a rien à voir avec ce qui est exigé du peuple “cousin”, je n’ai jamais rencontré sauf en cas de greffe extérieure, l’antisémitisme forcené d’un christianisme qui a inventé le peuple déicide et artificiellement utilisé les guerres de religion pour les rivalités entre puissants que l’on fait payer au petit peuple crédule… Cette violence antisémite est celle du christianisme d’Etat, toujours celui d’une classe dominante, ceux qui périodiquement depuis Constantin le grand en passant par les reconquêtes espagnoles, ont organisé depuis des millénaires la division des populations agricoles et de la classe ouvrière sur les mensonges du pacte des justes de Sion,. La Pologne d’abord refuge, a été la terre d’élection de ces haines, mais il y a d’autres lieux, toujours ceux de toutes les Balkanisations. La France malgré la Révolution française, l’abbé Grégoire n’y a pas échappé et l’on sait le rôle de l’affaire Dreyfus… le pétainisme a eu des disciples dans les conservatismes ruraux et bourgeois, y compris Mitterrand ; il y a ceux qui blanchissent encore aujourd’hui les ignominies d’un Céline. A ces ordures-là, la mort d’enfants, de femmes, de vieillards n’a jamais posé aucun problème ni à Auschwitz ni à Gaza… Plus il y en a mieux ça vaut… S’emparer de la question juive ou de l’islamophobie pour se créer une “clientèle” est devenu le sport d’une démocratie en rupture avec les véritables aspirations des masses, le modèle vient des USA, si l’impérialisme n’a pas de patrie, il a un bras armée, un système d’oppression externe et interne et il fonctionne à plein dans l’escalade terroriste aujourd’hui.
Certes dans le monde arabo musulman, il y a eu périodiquement des fanatismes et des exigences de conversion mais cela touchait toutes les croyances y compris chrétiennes, jamais un sort particulier n’a été réservé aux juifs… Il y a eu des antagonismes, des affrontements théoriques mais aussi des alliances et l’on sait à quel point Abdel Kader le lettré, la figure de la résistance a survécu avec sa smala grâce aux marchands juifs… organiser la division du monde arabo-juif musulman s’est toujours heurté à de contre tendances alors que dans le monde chrétien, slave, polonais, ukrainiens, c’est seulement le judéo-bolchevisme qui a recréé l’unité de combat. Que leur a-t-on laissé que la croyance en dieu ?
Je suis l’héritière de ce bagage et de ses diverses temporalités, mais je le suis tout autant de la France que j’aime passionnément alors qu’en dehors d’un verrier vosgien s’étant enfui devant l’arrivée des “boches” et ayant atterri à Saint Cloud sous la Commune de Paris, je n’ai pas la moindre origine française. Il n’empêche j’aime la France, au point de ne pouvoir passer plus de six mois loin de mon pays natal sans chanter douce France, sans retrouver partout la diversité de ses paysages, sa douceur y compris angevine autant que ma ville natale de Marseille où comme à Odessa, chacun vient d’ailleurs.
Oui j’ai déjà vécu quelque chose de semblable durant la guerre d’Algérie quand je me suis totalement engagée aux côtés du peuple algérien y compris en allant plus loin que ce à quoi nous invitait le PCF… en soutenant et accueillant les déserteurs… Mes ennemis c’était l’OAS ceux qui empêchaient la réconciliation du petit peuple de Bab el oued et des résistants dans les Aurès…
Mais quand ce petit peuple trahi de toute part est revenu en catastrophe avec un groupe d’étudiants communistes légèrement “dissidents” nous avons décidé d’aller accueillir ces “pieds noirs” pour leur dire que la France était leur pays et qu’ils étaient ici chez eux.
Et bien voyez-vous en ce qui concerne ce qui se passe en Israël Palestine, j’éprouve quelque chose d’assez semblable à ces combats anti-coloniaux et à mon refus de les attribuer à ceux qui avaient par peur, par courte vue choisi le mauvais camp celui du général Massu, celui des capitalistes qui les ont comme toujours trahis.
Voudrais-je oublier que je suis juive que cela serait impossible : il y aura toujours des malades, et des gens simplement maladivement antisémites pour me contraindre à être juive, à exiger de moi que je renie mes pères, et que comme l’UJFP ou Shlomo Sand je dénonce le choix de mes ancêtres de rester juifs malgré les problèmes que cela représentait… Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, je suis comme Karl Marx, Freud, Einstein et tant d’autres mécréants le descendant de gens qui n’ont pas renoncé à cette filiation. Simplement, ils ont tenté de faire de cette encombrante “élection” un humanisme, un autre rapport au destin de l’humanité. Ils ont refusé d’être des égarés, de contribuer aux “étranges défaites”…
Donc le choix de l’histoire y compris celle du peuple français comme celle du peuple juif, c’est le choix de la justice et de l’universel humain au-delà de tous les chauvinismes… Et cela a toujours conditionné mes engagements qu’il s’agisse des guerres coloniales ou de la politique d’extrême-droite du gouvernement israélien ou de l’ignominie des soutiens d’un Glucksmann, d’un BHL et d’autres à tous les bellicismes les plus racistes, xénophobes et réactionnaires… La politique de Macron, celle qui ne se résigne pas au rapport de forces réel et nous conduit au massacre… Il m’est impossible avec ma conception de ce qu’est la France et de ce qu’est aussi le peuple juif d’avoir la moindre complaisance pour des criminels comme Netanyahou ou Zelensky, comme il m’est impossible de ne pas comprendre qui sont Biden, Macron et tous ceux qui leurs sont complaisants. Ils n’ont pas besoin d’être juifs pour être sionistes comme s’en vante Biden devant les massacres de Gaza, il n’est pas besoin de ne pas être juif ou musulman pour dénoncer l’intolérable…
Et je sais par expérience qu’il n’y a rien à attendre de l’extrême-droite, combien de ceux qui ont voté pour l’extrême-droite croient que celle-ci peut à la fois promouvoir la haine raciste et défendre la paix et la sécurité ? Déjà leur ralliement à l’Europe, à ses junkers dit qui sont ces gens-là… et ce qu’ils espèrent y compris de blanchiment de leurs malversations : BARDELLA A DÉJEUNÉ AVEC VON DER LEYEN ET ZELENSKY… Pour une fois,le chef du RN a daigné aller à Bruxelles. Sans aucune colonne vertébrale, il accepte avec joie d’être le énième larbin de l’État profond et d’être un jour son nouveau Macron.
C’ÉTAIT DONC ÇA LE «VOTE UTILE» !pour exprimer la rupture avec leurs guerres et leurs exploitation des peuples ?
Je suis convaincue que ces gens-là nous mènent non seulement vers l’anéantissement de l’humanité mais au malheur de leur peuple y compris les israéliens derrière son extrême-droite raciste… Je vis avec l’image du retour, un “exodus” à rebours de ces israéliens comme ils ont du fuir l’Algérie… Chacun de leur assassinat ciblé, chaque élargissement du front est un pas vers la fin… Il y a de moins en moins d’espace pour la négociation, pour une entente…
La seule chose qui nous empêche de désigner les fascistes et leurs complices c’est que ceux qui s’en arrogent le droit ne valent pas mieux qu’eux… Ce qui manque pour désigner les fascistes ce sont les communistes… Eux seuls ne confondent pas ceux qui profitent des pillages, des massacres, des tortures, de toutes ces horreurs y compris contre des enfants et ceux que l’on envoie comme des moutons dans ces crimes…
Et je sais aussi que quand ces pauvres types que l’on aura transformés en chauvins et conduits jusqu’à l’éternelle catastrophe seront entassés dans leurs bateaux, si je suis toujours vivante, j’irai leur dire qu’ils sont ici chez eux et que je me battrai à leur côté contre ceux qui veulent en faire les boucs émissaires commodes de tous leurs aveuglements.
Et si à ce moment-là quelqu’un m’accuse d’être du côté des “réprouvés” je leur répondrai qu’il y a toujours chez les salauds qui confondent leur combat avec la lâcheté des hyènes des vainqueurs qui ont tondu les femmes coupables d’aimer un soldat allemand pour mieux masquer les véritables complicités dans le drame des peuples.
Danielle Bleitrach
1) c’est un article de “causeur” qui a paradoxalement posé la vraie question de ce livre : pourquoi a-t-il été interdit de tout commentaire alors qu’il est destiné à faire date y compris dans l’histoire du cinéma ? En effet, ce livre qui malgré tout est considéré comme une contribution importante à l’histoire du cinéma, à la méthode d’analyse des œuvres a été interdit en particulier par le journal l’Humanité, la Marseillaise et toute la presse communiste… Pourquoi sinon parce que justement il posait autrement la question du nazisme et celle de “la solution finale” d’une autre manière… Voir ici l’article de Causeur…. Il y a eu d’autres spécialistes partageant notre histoire et celle des “égarés” autant que l’histoire du cinéma comme Laura Laufer… mais pour cette poignée combien de refus d’entendre et de voir…
https://www.causeur.fr/brecht-bleitrach-lang-nazisme-40788.html/lang-brecht-bleitrach
il suffit pour le consulter de demander : danielle Bleitrach les bourreaux meurent aussi et on tombe sur l’article de causeur qui lui n’a pas été effacé par l’hebdomadaire… c’est un article intitulé “la vérité d’une femme” et qui débute par ce constat:, oui c’est effectivement à se demander pourquoi l’humanité celle de Kamenka, mais aussi la Marseillaise et bien sur toutes les publications des communistes financées par les fondations allemandes grâce au sieur Boulet et ses liens avec la mairie de Paris ont interdit tout compte-rendu de ce livre dans l’humanité ?
En refermant, il y a quelques jours, le livre de Danielle Bleitrach, Bertolt Brecht et Fritz Lang, sous-titré Le nazisme n’a jamais été éradiqué, je suis resté longtemps silencieux, pensif. Inquiet peut-être. J’avais abordé cet ouvrage, qui analyse le film de Lang Les bourreaux meurent aussi, en cinéphile, et c’est l’homme qu’il avait convoqué. Les questions posées à travers ces pages en suscitaient d’autres. Et celle-ci n’était pas la moindre : pourquoi un tel silence de la presse autour de cet ouvrage – certes « pointu » mais qui à l’évidence fera date, non seulement dans la manière d’analyser un film mais aussi dans la perception que nous pouvons avoir de notre histoire contemporaine ? Pourquoi moi-même avais-je résisté à cette lecture, plusieurs fois différée aux mille prétextes de mille autres urgences ? Quel lièvre avait soulevé Danielle Bleitrach dans ce livre aussi stimulant intellectuellement que politiquement, moralement inconfortable, qui justifiât cet embarras ?
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Xuan
Danielle, le lien vers Causeur est brisé.
Avez-vous une copie de ce texte ?
admin5319
il suffit pour le consulter de demander : danielle Bleitrach les bourreaux meurent aussi et on tombe sur l’article de causeur qui lui n’a pas été effacé par l’hebdomadaire… c’est un article intitulé “la vérité d’une femme” et qui débute par ce constat:
En refermant, il y a quelques jours, le livre de Danielle Bleitrach, Bertolt Brecht et Fritz Lang, sous-titré Le nazisme n’a jamais été éradiqué, je suis resté longtemps silencieux, pensif. Inquiet peut-être. J’avais abordé cet ouvrage, qui analyse le film de Lang Les bourreaux meurent aussi, en cinéphile, et c’est l’homme qu’il avait convoqué. Les questions posées à travers ces pages en suscitaient d’autres. Et celle-ci n’était pas la moindre : pourquoi un tel silence de la presse autour de cet ouvrage – certes « pointu » mais qui à l’évidence fera date, non seulement dans la manière d’analyser un film mais aussi dans la perception que nous pouvons avoir de notre histoire contemporaine ? Pourquoi moi-même avais-je résisté à cette lecture, plusieurs fois différée aux mille prétextes de mille autres urgences ? Quel lièvre avait soulevé Danielle Bleitrach dans ce livre aussi stimulant intellectuellement que politiquement, moralement inconfortable, qui justifiât cet embarras ?
Xuan
Merci Danielle. Je suis ballot et trop pressé. Si on jette un œil on le retrouve non seulement sur Causeur,
https://www.causeur.fr/brecht-bleitrach-lang-nazisme-140788
mais aussi sur pas mal de sites : PCF de Haute Garonne, le Diplo, Open Editions, lecuirassedoctobre, La Procure, LettMotif, artsetlivres, etc.
Internet est un peu comme les Cévennes. En cas d’orage la montagne multiplie l’écho.
Ce qui me fait penser à un point particulier de la contribution de Franck, sur « la nécessité d’un organe central du parti ».
Bosteph
Être considérées comme des espionnes du mossad, mon dieu quel malade mental peut penser une chose pareille . Cette (ces) personne(s) ne doivent vraiment pas suivre le site pour sortir une énormité pareille.