Souvenez-vous de la manière dont nous ont été présenté les événements du Sri Lanka y compris par le spécialiste qu’affirmait être Jean-Pierre Page… Nous n’avons pas voulu intervenir dans ce dossier mais les échos que nous en avions nous incitent à voir ce qu’il en est… Comme le notait déjà Lénine quand les conditions de la révolution sont partout présentes face à ce que représente l’impérialisme, cela ne se traduit pas nécessairement automatiquement par une Révolution. Ce facteur subjectif qui a hanté l’hégélien Lukacs alors qu’effectivement de plus en plus de gens rejettent le capitalisme est malaisé à analyser et le meilleur principe est de s’informer auprès des partis communistes, ce qui n’exclut pas l’erreur mais évite d’en commettre de pires. Parce qu’on le veuille ou non, il y a tout de même un peu plus de certitude dans un collectif que dans les racontars d’un individu rapportant les ragots de ceux qui feignent de savoir alors qu’ils ne défendent que leur propre situation marginale… Ce n’est pas une certitude mais ça limite les risques de déception… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop.)
https://kprf.ru/party-live/cknews/228951.html
Le candidat communiste Anura Kumara Dissanayake a obtenu 42,3 % des voix, le leader de la coalition de droite Sajith Premadasu 32,8 % et le président sortant Ranil Wickremesinghe 17,3 %.
Le communiste Dissanayake s’est imposé dans cette élection comme le leader de l’Alliance nationale du pouvoir du peuple, une alliance de près d’une trentaine de partis et d’organisations de gauche. Son noyau est le parti marxiste-léniniste du Front de libération du peuple.
La sociologie montre que la victoire des communistes a été assurée, d’une part, par les travailleurs et, d’autre part, par l’intelligentsia – étudiants et professeurs d’université, enseignants.
Dissanayake, 55 ans, a commencé à participer au mouvement communiste dès ses années de lycée. Il est ensuite devenu un leader des étudiants progressistes au Sri Lanka – en 1995, Dissanayake est devenu l’organisateur national de l’Union des étudiants socialistes.
Dissanayake a une grande expérience politique et managériale à son actif. Il a été élu député et ministre de l’agriculture, de l’élevage, des terres et de l’irrigation dans le gouvernement de coalition des années 2000. Il a été élu chef des communistes sri-lankais en 2014.
La première fois que M. Dissanayake s’est présenté à l’élection présidentielle de 2019, il n’a obtenu que 3,16 % des voix. Mais cinq ans plus tard, le nombre de personnes ayant voté pour le communiste a été multiplié par 13 et il a remporté une victoire écrasante.
La raison en est surtout qu’au cours de ces années, les Sri-lankais avaient toutes les raisons d’être désillusionnés par le capitalisme. À l’été 2022, le pays est secoué par une grave crise économique. L’inflation a fait chuter le niveau de vie de la population. Le pays est confronté à de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments. La crise a déclenché une vague massive de protestations. Le président de l’époque, M. Rajapaksa, a dû fuir le pays.
À sa place, le Parlement a nommé l’ancien Premier ministre Wickremesinghe, qui avait passé les deux dernières années à mettre en œuvre un régime d’« austérité » inspiré par le FMI dans le pays. Les Sri-lankais ont réagi en élisant un président communiste.
Le programme du président communiste élu est assez radical. Il préconise un modèle économique fondé sur des principes socialistes, la nationalisation des secteurs clés de l’économie, l’industrialisation du pays et la réforme agraire, la redistribution de la richesse nationale par le biais d’une fiscalité progressive et l’augmentation des dépenses sociales.
Quelqu’un pense-t-il que le Sri Lanka est un pays petit et insignifiant ? Ce n’est pas du tout le cas. Sa population a déjà atteint 22 millions d’habitants, soit la population du Danemark, de la Suède et de la Norvège réunis. Le Sri Lanka occupe une position stratégique cruciale au carrefour des voies de transport maritime mondiales.
C’est un grand succès pour nos camarades sri-lankais. Nous leur souhaitons bonne chance pour sortir leur pays de la grave crise dans laquelle le capitalisme l’a plongé.
Et, bien sûr, il convient de noter qu’il s’agit d’un nouveau succès important pour les communistes en Asie. Les communistes sont à la tête du développement rapide de la Chine et du Viêt Nam. Les communistes sont très forts en Inde, le plus grand pays du monde par sa population, ainsi qu’au Népal. Et maintenant, le Sri Lanka sera dirigé par un président communiste.
Sur tous les continents, de plus en plus de peuples prennent conscience de la nécessité d’abandonner le capitalisme et de s’engager sur la voie du développement socialiste.
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