La crise de la “représentativité” du citoyen dans le modèle démocratique occidental se traduit par le spectacle d’une élite médiatico-politique à la fois effrayante et puérile, capable de détruire la planète et totalement impuissante. Macron et son art de “macroniser en est un des avatars… L’impérialisme à son stade ultime nous fait vivre dans le mythe et la mystification de plus en plus déconnectés des masses. Les masses du sud sur lesquelles s’exerce le néocolonialisme à prétexte vertueux de défense des droits de l’homme et pillage réel, les masses du monde interne, non seulement la classe ouvrière sacrifiée mais les “diplômés”, ceux que l’on a transformés en monstrueuse bureaucratie de la financiarisation… qui à leur tour sont de plus en plus pressurées pour mener la guerre et doivent payer le monstrueux endettement qui en résulte, l’asphyxie planétaire. Résultat le monde politique d’un tel système devient de plus en plus “décadent”, en rupture totale avec les valeurs qu’il proclame et s’identifie de plus en plus avec un monde secret, de manipulations, des “individus” tout-puissants et capricieux… Quand la politique d’un pays devient ainsi une caricature des services secrets, l’assassinat dont on ignore le commanditaire devient un mode de fonctionnement qui n’a plus rien de marginal. L’identité du nouveau “justicier” assassinant Trump présente le même profil confus que Lee Oswald ou l’assassin du président slovaque assez proche du terroriste ‘islamiste” entre l’agent sacrifié et l’individu fracturé qui ne sait plus où il habite mais se retrouve avec des armes en main dans un lieu propice… Chacun des candidats se renvoie la balle sur ce qui crée les conditions d’une telle conception de la vie politique.
Agents des forces de l’ordre travaillent après des rapports de coups de feu tirés à l’extérieur du Trump International Golf Club du candidat à la présidence républicaine et ancien président des États-Unis Donald Trump à West Palm Beach, Floride, États-Unis, le 15 septembre 2024. REUTERS/Marco Bello© Thomson Reuters
par Gram Slattery et David Ljunggren
(Reuters) – Donald Trump, candidat du Parti républicain pour l’élection présidentielle américaine de novembre, est sain et sauf après ce que le FBI a décrit comme une vraisemblable tentative d’assassinat à son encontre alors qu’il se trouvait à son domaine de golf à Palm Beach en Floride
Les autorités ont déclaré que des agents du Secret Service ont repéré et ouvert le feu en direction d’un homme armé qui se trouvait dans des buissons situés près des limites du domaine de golf de Donald Trump, à quelques centaines de mètres de l’endroit où se trouvait l’ancien président, sur le green.
Un fusil d’assaut AK-47 et d’autres équipements ont été laissés sur les lieux par le suspect après sa fuite, à bord d’un véhicule, avant que celui-ci ne soit arrêté par les forces de l’ordre.
Cette tentative d’assassinat apparente intervient à peine deux mois après que Donald Trump a été visé par des coups de feu lors d’un rassemblement de campagne en Pennsylvanie et blessé sans gravité à l’oreille droite.
Les deux incidents mettent en exergue les difficultés du maintien de la sécurité autour des candidats à l’élection présidentielle du 5 novembre, alors que la campagne est tendue et le pays profondément divisé.
On ne sait pas dans l’immédiat si et, le cas échéant, comment le suspect savait que Donald Trump se trouverait sur le green à ce moment-là.
Reste que cette attaque soulève de nouvelles interrogations sur les mesures de protection dont bénéficie l’ancien locataire républicain de la Maison blanche.
Citant des sources non-identifiées au sein des forces de l’ordre, CNN, Fox News et le New York Times ont rapporté que le suspect arrêté était Ryan Wesley Routh, 58 ans, domicilié à Hawaï.
Le FBI a décliné une demande de commentaire sur l’identité de l’assaillant.
Reuters a consulté des comptes sur les réseaux sociaux semblant appartenir au suspect identifié par les médias. Ces “profils” montrent que Ryan Wesley Routh est un fervent partisan de l’Ukraine dans la guerre menée face à la Russie.
“LE SECRET SERVICE A FAIT CE QU’IL FALLAIT”
Le shérif du comté de Palm Beach, Ric Bradshaw, a déclaré que des agents du Secret Service ont aperçu le canon d’un fusil dépassant de buissons se trouvant à une distance d’environ 365 mètres à 460 mètres de Donald Trump alors qu’ils effectuaient des rondes avant que Trump poursuivre son parcours sur le green.
Ces agents ont alors ouvert le feu en direction du suspect, aux alentours de 13h30 (17h30 GMT). L’homme a alors jeté son fusil, abandonné un sac à dos et d’autres affaires, et pris la fuite à bord d’un véhicule Nissan de couleur noire.
Un témoin ayant aperçu l’assaillant a été en mesure de prendre des photos du véhicule du suspect et de la plaque d’immatriculation avant sa fuite, a fait savoir Ric Bradshaw.
“Le Secret Service a fait exactement ce qu’il fallait faire”, a ajouté le shérif, refusant de communiquer l’identité du suspect ou d’évoquer les motivations de ce dernier
Après que le suspect a pris la fuite, la police a envoyé une alerte à l’ensemble des forces de l’ordre de l’Etat de Floride. Les informations communiquées ont conduit à l’arrestation du suspect dans le comté de Martin, à environ 65 kilomètres du domaine de golf de Donald Trump.
Donald Trump a envoyé un courriel à ses partisans dans lequel il a déclaré avoir entendu des coups de feu dans les environs. “Mais avant que les rumeurs ne deviennent incontrôlables, je veux vous dire ceci avant tout : JE SUIS SAIN ET SAUF”, a-t-il écrit dans cet email, consulté par Reuters.
La Maison blanche a déclaré dans un communiqué que le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris ont été informés de l’incident et étaient soulagés que Donald Trump soit sain et sauf.
Joe Biden a demandé à son équipe de s’assurer que le Secret Service dispose des ressources nécessaires pour garantir la sécurité de Donald Trump, a dit la présidence américaine.
“La violence n’a pas sa place en Amérique”, a déclaré Kamala Harris via le réseau social X. La vice-présidente est la candidate du Parti démocrate pour l’élection présidentielle de novembre, pour laquelle les sondages la donnent au coude-à-coude avec Donald Trump dans les intentions de vote.
(Gram Slattery à Washington, David Ljunggren à Ottawa, avec la contribution de Douglas Gillison, Richard Cowan, Jason Lange et Brad Brooks; version française Jean Terzian)
https://www.youtube.com/live/uUY30l6YtyM?si=E9_FxOCQSrs3vmaj
Qui est Rian Wesley Routh
L’homme souhaitait combattre en Ukraine et braver le feu ennemi. C’est finalement dans un buisson de Mar-a-Lago qu’il a essuyé des tirs d’arme automatique. Fuyant à bord de son SUV Nissan, Ryan Wesley Routh, 58 ans, a été arrêté dimanche 15 septembre par le Secret Service américain. Routh comptait viser avec un fusil automatique de type AK-47 – qu’il a abandonné derrière lui – l’ancien président Donald Trump, qui perfectionnait alors son swing sur le green du Trump International Golf Club
Qui est Ryan Wesley Routh ? Sur ses réseaux sociaux, l’homme indique être diplômé en génie mécanique de l’université agricole et technique de Caroline du Nord. Installé à Honolulu depuis 2018, il précise sur son profil LinkedIn être propriétaire d’une entreprise de construction d’habitat léger appelée Camp Box, à Hawaï. « Construire des structures simples et économiques pour aider à lutter contre le taux de sans-abrisme le plus élevé des Etats-Unis en raison d’un embourgeoisement sans précédent. Le coût extrêmement élevé des terrains […] et les réglementations gouvernementales ridicules rendent le logement extrêmement difficile », écrit-il.
« Idées délirantes »
Bien plus que son combat pour le droit au logement, c’est son engagement pour l’Ukraine qui ressort dans ses nombreuses prises de position sur ses réseaux sociaux. Ainsi, dès février 2022 et l’invasion russe, Routh a plaidé pour un soutien militaire à Kyiv, allant jusqu’à se dire prêt à aller se «battre» et «mourir» pour la défense de l’Ukraine. Selon CNN, Routh s’est rendu en Ukraine quelques semaines seulement après le début de la guerre. Une vidéo publiée par l’AFP en avril 2022 le montre à Kyiv, sur la place de l’Indépendance. Il y qualifie Vladimir Poutine de «terroriste» et dit «qu’il faut en finir avec lui». D’autres images le montrent arborant un tee-shirt floqué de la bannière étoilée américaine, les cheveux teints en blond et en bleu, assistant à un rassemblement de soutien aux soldats à Kyiv, posant debout devant un large drapeau ukrainien orné d’un appel aux volontaires internationaux.
Depuis deux ans, Routh apparaît dans divers médias, de Newsweek au New York Times, comme une voix américaine appelant à lever une armée de volontaires internationaux. A plusieurs reprises, l’homme fait part sur ses réseaux de son projet : transférer des soldats afghans ayant fui les talibans pour les envoyer sur le front ukrainien. Si Routh aime se présenter comme un ardent défenseur de la cause ukrainienne, notamment via la mise en place d’une levée de fonds sur Internet, plusieurs personnes se revendiquant de la Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine le présentent plutôt comme un imposteur, un recruteur fantoche. Auprès de CNN, un représentant de la Légion confirme avoir été «contacté en ligne à plusieurs reprises» par Routh. Sans prendre le temps de lui répondre. «La meilleure façon de décrire ses messages est de parler d’idées délirantes, précise l’officier Oleksandr Shaguri. Il nous proposait un grand nombre de recrues de différents pays, mais il était évident pour nous que ses offres n’étaient pas réalistes. Nous n’avons même pas répondu, il n’y avait rien à répondre. Il n’a jamais fait partie de la Légion et n’a jamais coopéré avec nous.»
« Je serai content quand vous ne serez plus là »
L’an dernier, Routh a consigné sa désillusion vis-à-vis de ce «conflit ingagnable» et «la défaillance fatale de la démocratie» dans un livre riche en images gore de cadavres et mutilations, commercialisé en version numérique via Amazon. Il y distille notamment son aversion pour l’ancien président Donald Trump. Le Washington Post, qui a consulté l’ouvrage, signale que, dans un passage consacré à l’Iran, le suspect dit devoir «assumer une partie de la faute» d’avoir élu un président «sans cerveau», dont il écrit ensuite : «Vous êtes libres aussi bien que moi d’assassiner [Trump] aussi bien que moi pour cette erreur de jugement et le démantèlement de l’accord [sur le nucléaire iranien].»
Routh aurait en effet voté pour Donald Trump en 2016, avant de se tourner vers Joe Biden en 2020, puis de soutenir des figures hétéroclites, et pour certaines très trumpo-compatibles, ou alignées sur la vision géopolitique du Kremlin, telle l’ex-démocrate Tulsi Gabbard ou le golden-boy ultra-conservateur Vivek Ramaswamy. Dans un post sur X en 2020, Ryan Wesley Routh revenait sur son vote pour le candidat conservateur en 2016. «Nous avons tous été très déçus et il semble que vous êtes de pire en pire. Etes-vous demeuré ? Je serai content quand vous ne serez plus là», écrivait-il. Son dernier tweet date du 17 juillet, quatre jours après la tentative d’assassinat contre l’ancien président américain non loin de la ville de Butler, en Pennsylvanie : «Kamala Harris, vous et Biden devriez rendre visite aux personnes blessées lors du meeting de Trump et assister aux obsèques du pompier assassiné. Trump ne fera jamais rien pour eux…»
Parmi les divers délits fiscaux et d’impayés qui composent son casier judiciaire, c’est une arrestation par la police de sa ville natale en 2002, à Greensboro, qui dénote. Après avoir été appréhendé avec une arme automatique, Ryan Wesley Routh s’était retranché dans un commerce avoisinant. Les poursuites avaient apparemment été abandonnées. Interrogé par CNN, Oran Routh, son fils, qualifie ce dernier de « père aimant et attentionné » et « d’homme honnête et travailleur ». Placé en garde à vue dimanche 15 septembre après son arrestation, Routh a été inculpé lundi de « détention illégale d’arme » et de «possession d’une arme au numéro de série effacé», des charges qui lui ont été signifiées lors de sa première comparution devant un juge fédéral en Floride.
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