Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Électeurs renégats, abstentionnistes et fraude électorale

La mondialisation impérialiste qui s’est accélérée depuis le coup d’état au Chili (1973) jusqu’à la chute de l’URSS (1991) a non seulement creusé les inégalités mais a prétendu imposer un modèle politico-médiatique de gouvernance qui en fait s’est traduit par une crise fondamentale de représentativité, dans laquelle une classe politique au nom de la “démocratie” aggrave les effets économiques, sociaux, environnementaux de son “hégémonie” mais joue au jeu des droits de l’homme et de la république menacée… Les personnages qui mènent ce cirque sont de plus en plus caricaturaux, imaginer Dick Cheney celui qui a inventé la torture à Guantanamo et l’exploitation par pillage de sa société de l’Irak en défenseur de la vertu démocratique flanqué de G.W.Bush dit tout si ce n’est la nature de ce qui prétend s’opposer à la fascisation de Trump… C’est le cas de la “mère” de toutes les élections celle des USA mais de tous leurs vassaux, la France y compris sous Barnier, Macron, Le Pen. Pour le moment, l’équilibre branlant ne tient que par l’abstention et la capacité du système à engendrer division, misère, chômage, guerre… Et à tenter d’endiguer ce qui se construit hors son influence. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

PHOTO PETE MAROVICH, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES : On pourrait presque dire que l’ex-président George W. Bush est le leader honoraire de ce qui serait le plus grand parti aux États-Unis, celui des abstentionnistes.

Michel C. Auger Collaboration spéciale

Il reste une cinquantaine de jours avant l’élection présidentielle du 5 novembre prochain, c’est aussi le début du vote par anticipation dans plusieurs États. Le temps de parler d’un élément essentiel dans toute élection le moindrement serrée : qui ira voter.

Cette année, il y a deux facteurs en particulier qui pourraient influencer le résultat. D’abord, il y a des électeurs républicains qui se préparent à voter pour Kamala Harris et les candidats démocrates. Le plus souvent, c’est en affirmant que Donald Trump serait un danger pour la démocratie elle-même, citant sa tentative de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et sa participation active à l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole.

Cette semaine, c’était au tour d’Alberto Gonzales, ancien ministre de la Justice des États-Unis et conseiller juridique du président George W. Bush.

« Nous devons avoir un président qui respecte la primauté du droit », a-t-il écrit dans une lettre ouverte au site web Politico. « Je ne peux pas rester assis quand Donald Trump – probablement la plus grande menace à la primauté du droit de cette génération – essaie de retourner à la Maison-Blanche. »

PHOTO JABIN BOTSFORD, ARCHIVES THE WASHINGTON POST: L’ex-représentante républicaine Liz Cheney et son père, l’ancien vice-président Dick Cheney, en 2022

On ne peut certainement pas prétendre que M. Gonzales soit à la tête d’un vaste mouvement de républicains renégats qui vont voter pour Kamala Harris. Mais c’est certainement un phénomène qui existe et qui prend de l’ampleur. Il y a quelques jours, l’ancienne représentante républicaine Liz Cheney disait, essentiellement pour les mêmes raisons, qu’elle allait voter pour Kamala Harris, tout comme son père, l’ancien vice-président Dick Cheney.

Le mois dernier, plus de 200 conseillers des trois anciens candidats républicains à la Maison-Blanche George W. Bush, John McCain et Mitt Romney ont signé une lettre ouverte affirmant que, malgré leurs différences avec Kamala Harris et Tim Walz, ils ne peuvent se résoudre à voter pour Donald Trump, « qui a menti à propos d’une élection volée ».

Ces gens vont voter pour Mme Harris, mais il y a beaucoup d’autres républicains qui vont s’abstenir plutôt que de voter pour Donald Trump.

L’exemple vient de haut. L’ancien président George W. Bush a fait savoir qu’il n’appuierait aucun des candidats à la présidence cette année. Il faut dire que l’ancien président n’a jamais accepté de voter pour Donald Trump. En 2020, il avait voté pour tous les postes sur le bulletin de vote sauf pour la présidence. En 2016, il avait inscrit le nom de sa secrétaire d’État Condoleeza Rice sur le bulletin de vote, une procédure qu’on appelle write in et qui est permise par la loi.

En fait, on pourrait presque dire que l’ex-président Bush est le leader honoraire de ce qui serait le plus grand parti aux États-Unis, celui des abstentionnistes. Parce que le taux de participation est un facteur très important dans toute élection présidentielle.

L’élection de 2020 est celle qui a eu le plus fort taux de participation depuis qu’on base cette statistique sur le nombre d’électeurs sur les listes électorales plutôt que sur la population en général avec 66,6 %. Dans les 10 élections qui avaient précédé, la moyenne était environ de 10 % plus faible.

De façon générale, quand la participation est élevée, le candidat démocrate a plus de chances de gagner, alors que c’est l’inverse pour le candidat républicain.

Depuis plusieurs années, les États essaient d’augmenter le taux de participation, en rendant plus facile le vote par anticipation ou par la poste, par exemple. Ce qui place la campagne de Donald Trump face à ses contradictions.

Il estime toujours s’être fait voler la dernière élection, entre autres à cause du vote postal. Mais cette année, des groupes associés à sa campagne, comme Turning Point Action, ont dépensé plus de 100 millions de dollars pour rejoindre plus d’électeurs et les encourager à utiliser le vote postal.

Jeudi, en conférence de presse en Californie, M. Trump a néanmoins repris ses attaques contre le vote postal qu’il associe toujours à de la fraude électorale.

Ce qui fait qu’une chose est pratiquement certaine : si M. Trump n’est pas en avance à la fin de la soirée du 5 novembre prochain, il va encore une fois affirmer qu’il est victime d’une fraude électorale.

Pendant ce temps, les responsables électoraux dans les divers États affirment que le nombre d’électeurs qui envoient leur bulletin de vote par la poste sera encore plus élevé cette année qu’en 2020. Et tout cela va prendre du temps. D’autant que dans certains États comme le Nevada, on accepte les bulletins de vote livrés par la poste pendant les quatre jours qui suivent la fermeture des bureaux de scrutin.

Ce qui fait, comme le disait Al Schmidt, secrétaire d’État de l’État clé de la Pennsylvanie, qu’« on va compter les votes aussi vite que possible, mais compter les votes, ça prend du temps ». M. Schmidt, il faut le noter, est un élu républicain.Mots-clés :Donald TrumpKamala HarrisFraude électorale

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