Censure : mon compte a été “suspendu” dans Facebook, l’occasion d’un “bilan”…

Hier j’ai reçu un avis sans aucune possibilité de répondre qui m’avisait que mon compte avait été “suspendu” dans Facebook. Je n’ai pas très bien compris de quoi j’étais accusée mais je rentrais dans une catégorie d’usurpateurs de logos… Ce qui a achevé de me donner le sentiment d’être dans le domaine de “l’absurde”, celui qui comme dans l’univers de Kafka, vous place dans un mélange de loufoque et effroi existentiel. J’ai 180 jours pour protester contre la décision (je ne sais où vu que désormais je n’ai plus accès à aucune entrée dans le réseau social) et au bout de ces 180 jours le compte sera suspendu définitivement.

L’origine de cette interdiction peut être multiple, en particulier celle de malades mentaux me poursuivant de leur haine paranoïaque dans des phases maniaques… Il y a 4 ou 5 individus de ce type qui me poursuivent depuis des décennies… Ici, ils sont interdits mais sur Facebook, ils sévissent en toute liberté et Xuan m’a encore signalé l’un d’eux qui s’attaquait sur son site à toutes les publications d’histoireetsociete. Cela fait au moins 20 ans que ça dure et cela va jusqu’à la déformation de mes textes, à l’usurpation d’identité, et toujours la dénonciation de mes crimes supposés, en général liés à mes origines juives, c’est une espèce d’érotomanie à l’envers dans lequel l’antisémitisme joue souvent un rôle.

Il y a aussi dans un genre proche, l’esprit de concurrence absolument invraisemblable et caractéristique de la période : alors que l’on devrait se réjouir de la multiplication des sources luttant contre la censure atlantiste, il y a au contraire une rivalité stupide et parfois haineuse entre sites prétendant être les seuls à fournir une information anti-censure. Dans le même ordre d’idées, je ne peux pas écarter tout un courant pro-atlantiste à l’intérieur du PCF, qui non content d’interdire depuis une trentaine d’années toutes mes publications dans la presse “communiste”, non contents d’avoir entretenu une masse de ragots infondés sur mon compte, continue à s’acharner sur ce que nous publions ici. Sur Facebook, il n’était pas rare de lire des commentaires haineux m’accusant d’être anticommuniste et d’attaquer systématiquement Fabien Roussel, sous un article disant exactement le contraire : il y a trois jours une certaine Jeanine Peyre s’est livré à cet exploit en provoquant une levée de boucliers sur une telle interprétation qui ne repose que sur l’incapacité supposée des lecteurs de Facebook de dépasser trois lignes.

Tout ce désarroi concerne la manière dont le pouvoir, lié à l’impérialisme peut utiliser les réseaux sociaux comme un facteur de division et d’autodestruction. Parce que tout ce que je viens de décrire n’est que le menu fretin. C’est comme dans le procès de Kafka, ou dans Alice au pays des merveilles, des descriptions de scènes dans lesquelles une pseudo-logique s’est substituée à une intelligibilité rationnelle de la nature du processus dans lequel on est engagé.

La clé en est à rechercher dans ce qui vient de se passer avec Telegram et l’arrestation de son fondateur révélant des liens suspects au plus haut niveau, dans le plus beau foutoir politique que ce même pouvoir s’avère capable de créer et qui dit la nature de la crise que nous traversons faite d’incurie et d’arbitraire de plus en plus assumé, le tout conduisant au fascisme…

Tout ce dédale de médiocres passions et querelles est utilisé sur un modèle qui rappelle l’Allemagne de Weimar, on feint de confondre la libération des mœurs, voire la lutte contre l’antisémitisme, avec le choix de la régression sociale et de la guerre, mais si nous ne sommes pas encore à la nuit des longs couteaux nous n’en sommes pas loin…

Tant que l’on pourra dévoyer en divisions internes ceux qui devraient être unis, quels que soient les prétextes, on transformera l’aspiration légitime des couches populaires, des travailleurs, de la jeunesse, de tous ceux que l’on condamne à des formes de “précarité” et de sous-estimation de leurs capacité, à la sécurité en fascisme. La sécurité dans ces multiples dimensions, la sienne et celle de ses enfants culmine dans la guerre. Imaginer que l’on peut nier ce fondamental sous un narratif construit par les médias et la censure prouve à quel il n’y a plus cette avant-garde communiste.

Parce que quel que soit l’aspect libertaire, libertarien sous lequel se présente l’hégémonie occidentale s’opposant à la barbarie, au “totalitarisme”, etc… il arrive toujours un moment où comme la nuit des longs couteaux on se débarrasse de l’anarchisme et de la violence des voyous qui a servi à prendre le pouvoir pour instituer l’arbitraire de l’exploitation sans limite… Cela se présente comme un ordre qui restaure la sécurité et les mœurs les plus archaïques. Nous n’en sommes pas loin, y compris quand l’on considère qui sont les fondateurs des réseaux sociaux, ce mélange de caprice, d’avidité et d’interdiction d’interdire par des personnages ultraconservateurs.

Souvenez-vous en effet de la manière dont Hitler qui avait pris le pouvoir grâce à une coalition conservatrice engendrée avec la bénédiction de la social-démocratie et ce alors même qu’il avait perdu 2 millions de voix et que le parti communiste allemand en avait regagné 700.000, son parti connaissait un début de débâcle mais il a été appelé au pouvoir pour former une coalition conservatrice face à ce renforcement des communistes. Toutes les lois qui lui ont permis de gouverner d’une manière minoritaire, y compris celles qui le 2 mai 1934 en ont fini avec les syndicats étaient déjà mises en place par la république de Weimar comme avait été élu à la présidence le vieux maréchal Hindenburg. Sans parler de l’exécution des spartakistes, comme Rosa Luxembourg par les troupes de Nolke, le social démocrate, troupes qui fourniront beaucoup de futurs SA et SS. Toute la politique menée dans le cadre de la république de Weimar avait été conditionnée par la pression des “démocraties” occidentales contre le peuple allemand. Sous le thème l’Allemagne peut payer avait été organisée uns spoliation permanente doublée d’une tolérance pour ne pas dire un soutien aux magnats de la Ruhr, les Krupp, IG.Farben. Notez également que le PCF naissant dès le début refuse l’occupation de la Ruhr, et se bat avec les communistes allemands, Jacques Duclos, Gabriel Péri, Marcel Cachin et bien d’autres sont arrêtés pour ce combat et celui anti-colonial alors que les dirigeants comme Froissard les dénoncent et quittent le parti.

Il faut de ce point de vue relire les mémoires de Jacques Duclos, ou la récente parution des “annales” éditions le Manifeste qui reprend les articles d’Aragon dans l’année 1935. C’est édifiant sur la manière dont le fascisme est capable d’endosser des masques. Depuis la vertu moralisatrice conservatrice jusqu’à la débauche libertarienne, ce que représente assez bien un certain usage des réseaux sociaux.

La république de Weimar avait donc cautionné tout ce qui permettait l’accès au pouvoir d’Hitler tout en se présentant à la fois sous le double visage de la débauche et celui de la vertu moralisatrice des forces conservatrices.

Pourquoi dire : nous n’en sommes pas encore à la nuit des long couteaux mais nous n’en sommes pas loin parce que nous en sommes à ce moment de confusion dans lequel le libéral libertaire est en train de muter en son contraire comme réponse d’un capital aux abois face au mouvement géopolitique qui met en cause définitivement son hégémonie. Et c’est là que la référence à la deuxième guerre mondiale, au nazisme doit être à la fois évoquée mais bien percevoir les différences… le fait que l’impérialisme n’a plus les moyens qu’il avait ni lors de la première, ni la deuxième guerre mondiale dont il tente de reproduire pourtant les chemins qui lui ont assuré une survie et y compris la contrerévolution des années 1990, dans laquelle on retrouve cet étrange mélange de libertaire et de tortures, pillages, puisqu’alors tout démarre au Chili, la propagande va se présenter comme la lutte contre le “totalitarisme” socialiste… Chaque chose parait être son contraire…

Mais il faut bien mesurer que partout y compris dans l’expérience chilienne comme aujourd’hui dans la pseudo remise au pas du créateur de Telegram, ou dans les appels à des “fronts républicains” nous retrouvons l’étrange jeu entre liberté sans frein et ordre moral au nom duquel on impose un Etat qui n’a plus aucun principe, plus aucun respect de l’expression populaire, mais qui se justifie par un ordre moral qui nait de la pseudo licence et de la violence qui lui sert à accéder et à maintenir le pouvoir. Terrorisme et impérialisme ont leur parallélisme dans la répression et censure.

La Nuit des longs couteaux désigne les assassinats perpétrés par les nazis en Allemagne, au sein de leur propre mouvement, entre le vendredi 29 juin et le lundi 2 juillet 1934, et plus spécifiquement pendant la première nuit, du 29 au 30 juin 1934. Depuis son accession au pouvoir, grâce au choix des forces conservatrices, Adolf Hitler est confronté à des tensions croissantes qui opposent les milieux conservateurs et la Reichswehr à la Sturmabteilung (SA), dirigée par Ernst Röhm. La violence et la terreur de rue exercées par la SA, essentiellement entre 1926 et 1933, ont été précieuses dans sa conquête du pouvoir et immédiatement après celle-ci, au prix de plusieurs centaines d’assassinats. Mais en 1934 elles deviennent encombrantes pour Hitler qui veut stabiliser son régime et qui a besoin de l’appui des partis conservateurs et de l’armée, notamment dans la perspective de succéder au président Paul von Hindenburg. Officiellement destinée à contrer une tentative de coup d’État de Röhm, inventée de toutes pièces par Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Hermann Göring, cette purge permet à Hitler de briser définitivement toute velléité d’indépendance de la SA, débarrassant ainsi le parti nazi de son aile populiste, qui souhaitait que la révolution politique fût suivie par une révolution sociale. Mais le ménage frappe aussi des milieux conservateurs, essentiellement la droite catholique qui refuse l’alliance avec les nazis. Le tout est couvert sous le prétexte d’une tentative de coup d’Etat imaginé de toutes pièces mais également est de plus en plus mis en avant l’homosexualité de Röhm et de ses troupes, la description de la débauche supposée non seulement va permettre de créer ultérieurement des déportations de triangle rose comme il y en a de triangle rouge (les communistes) ou jaunes (les juifs), mais également de faire reposer l’Etat nazi sur un ordre qui implique la famille (avec la place subordonnée et fantasmée des femmes et des enfants) et les corporations (l’intégration du capital et du travail).

Tout cela pour vous dire à quel point je suis consciente du fait que les phénomènes que j’ai décrits au début de cet article et qui concernent les divisions à l’intérieur de ce qui devrait être les forces progressistes, toutes ces paranoïas, ces divisions, ces concurrences, ces censures mondaines et arbitraires qui affligent la gauche et le PCF depuis l’eurocommunisme ont leur source dans l’idéologie dominante et une classe capitaliste aux abois mais qui préférera toujours Hitler au Front populaire.

Ce que l’on combat est installé en nous aussi et c’est sans doute le combat le plus difficile que d’en prendre conscience. Il faut commencer par mesurer ses possibles réels et l’apport que l’on représente en n’accordant qu’une importance relative à ce qui n’a pas d’importance pour être réellement utile jusqu’au bout d’une vie.

J’ai une grande vitalité intellectuelle et physique, réellement exceptionnelle pour mes 86 ans, mais aussi une tendance à trop tirer sur la corde… Cette vitalité est à la fois nourricière et destructrice. J’en ai pris conscience à Montpellier dans cette conférence d’été… Donc il est des combats que je ne peux plus mener tout simplement parce que mon âge me l’interdit si je veux continuer à être réellement utile.

Donc je crois que ne plus être sur facebook est une protection. A charge à vous tous, chers lecteurs contributeurs d’assumer le relais si vous le jugez utile d’abord en publiant déjà cette lettre et surtout les textes qu’il vous paraitra utile de diffuser.

Danielle Bleitrach

suite de l’interdiction…

IL Y A ENVIRON une heure, j’ai reçu de la part de face book un avis m’indiquant le chemin à suivre pour réclamer un examen de mon cas… étant bien entendu que j’étais soupçonnée d’être une faussaire trafiquant les informations et prenant des logos qui ne sont pas les miens pour faire avaler mes textes mensongers… C’est ce que j’ai compris de la catégorie dans laquelle on m’avait classée…
l’opération fut laborieuse et réclama même des photos de ma pièce d’identité ce qui ne peut se faire sans l’aide de Marianne et de mon copain Abraham, éthiopien comme son nom ne l’indique pas… personnellement sans leur aide la grande fausssaire internationale que je suis censée être aurait été incapable de remplir ce dossier facebook.
Le tout a été accueilli par une sentence aux allures définitives: vous avez fait appel, soit on vous retablit dans la journée s’il y a eu erreur, soit vous êtes rayée définitivement et sans appel. Une demi heure après je recevais un avis notifiant qu’effectivement il n’y avait rien à me reprocher de frauduleux. et donc j’étais rétablie.

ce qui confirme l’hypothèse de la dénonciation calomnieuse.

danielle Bleitrach
PS Marianne qui partage, malgré elle, les persucutions dont je suis l’objet et le fait que les paranoïaques m’attribuent en violation de toute ma vie et de mes écrits des sympathies “sionistes” et me poursuivent en tant que “juive”, assorti du fait que je serais une anticommuniste stalinienne, bref tout et son contraire, s’étonne de la manière relativement décontractée dont je prends cette persécution et son caractère complètement fantasmé… Ce à quoi je lui réponds, je suis née avec donc plus ou moins je m’y suis faite et je n’ai jamais voulu que ces cons malfaisants me privent de ma liberté politique de condamner ce qui est condamnable que ce soit français, communiste, ou juif, toutes identités dans lesquelles avec le fait d’être une femme il est impossible d’échapper et que le plus simple est donc d’assumer en leur donnent le contenu qui me semble correpondre aux engagements d’une vie… Mais il est vrai que par moment on en a un peu assez de cette niaiserie généralisée…parce que si vous prenez chacun des qualificatifs dont on prétend m’affubler, leur plus grande vertu pour les imbéciles qui en font l’alpha et l’omega de leur vision du monde c’est qu’ils substituent à une réalité complexe une saloperie qui leur économise tout aspect contradictoire de la réalité… La subordination des femmes n’est plus à démontrer surtout quand elles sont vieilles donc à jeter, la culpabilité des juifs ne fait doute pour personne, celle des communistes n’est pas loin, et les staliniens donc… Alors comme je suis une raisonneuse il faut me réduire à leur niveau d’entendement…