Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La tournée de promotion et d’implantation d’Azov en Europe ce mois de juillet

Azov sur la route. La brigade néo-nazie fait le tour de l’Europe. Des séances sont également prévues en Allemagne. A propos de spectacle puisque c’est décidément ce qui parait intéresser les “militants” des réseaux sociaux en France, entre selfies et anticléricalisme radical (rouge à l’extérieur, blanc à l’intérieur et toujours près de l’assiette au beurre) et schtroumph bleu pour antifascisme sans danger ni perspective… Voici un spectacle qui fait fureur à Varsovie (qui s’en étonnera mais peut-être que quelques Polonais se souviendront de ce que Bandera faisait non pas aux juifs (là il avait l’assentiment total des polaks de souche) mais à des polonais slaves, à Vilnius (où là aussi il y avait trop de juifs pour les collabos dont les enfants sont au pouvoir aujourd’hui), à Prague où pourtant il y avait quelques antinazis, etc… Mais aussi en Allemagne, à Bruxelles… Pourquoi pas en France au point où en est la “gauche” française dans son atlantisme ? (note et et traduction de Danielle Bleitrach pour histoiretsociete)

Junge Welt, Berlin, 15 juillet 2024.Susanne Witt-Stahl —

La machine de propagande du mouvement Azov vous présente des héros de guerre que vous pouvez toucher.

Le 21 juillet, elle lance une tournée européenne avec les membres de sa 3e unité de combat de la brigade d’assaut dans l’armée ukrainienne. L’unité, commandée par Andrii Biletskyi, l’un des dirigeants néonazis les plus influents en Ukraine, a d’abord planifié des séances et rencontres à Varsovie et Wrocław, puis à Prague, Vilnius, Rotterdam et Bruxelles.

Depuis que les gangs fascistes ukrainiens agissent comme les frères d’armes de l’OTAN dans la guerre par procuration contre la Russie, l’impératif catégorique « Plus jamais ça ! » ne s’applique ici en Allemagne que pour une durée limitée jusqu’à la prochaine fois. Et donc les événements de la brigade d’assaut d’Azov ont également été annoncés pour les 25 et 26 juillet en Allemagne : à Berlin, les “histoires les plus épiques du front” pleines d'”humour de soldat” seront proposés pour 20 euros, à Hambourg pour 15 euros ; les bénéfices iront à Azov.

« Venez rencontrer les vrais combattants de la brigade qui étaient dans les batailles de Bakhmut, Avdiivka et Kharkiv », peut-on lire dans l’annonce, qui est diffusée sur les réseaux sociaux. « Sans censure, ils diront tout sur leur service. »

Il est douteux que cela s’applique aussi aux sales vérités que les médias en Allemagne et dans d’autres pays de l’OTAN se sont donné beaucoup de mal pour dissimuler, banaliser ou nier depuis 2022 : à ce jour, la 3e brigade d’assaut se présente fièrement comme l’héritier historique de l’aile Bandera de l’Organisation fasciste des nationalistes ukrainiens (OUN) et son aile armée, l’armée insurgée ukrainienne (UPA), qui était autrefois l’un des collaborateurs les plus actifs dans la guerre d’extermination contre l’Union soviétique et dans l’Holocauste.

Leur admiration pour les guerriers d’élite d’Hitler est également inébranlable : divers symboles de la 3e brigade d’assaut sont modelés sur l’insigne de la Waffen-SS, l’un est même copié sur la plaque de la 36e division Waffengrenadier Dirlewanger.

Selon la brigade Azov, le but de la tournée européenne est de “rencontrer des fans à l’étranger”. Mais il ressort clairement de l’annonce que leur mission va au-delà de la quête de l’argent et de la publicité pour la marque déjà connue d’Azov – avec ses propres entreprises de production cinématographique, labels de mode, maisons d’édition et récemment même une série Netflix – pour le marché de l’industrie.

“Nous savons que votre patrie vous manque”, c’est le signe de tête envoyé dans la direction des hommes ukrainiens qui vivent ici. “Tu peux rejoindre nos rangs”. Ceux qui ne veulent pas s’impliquer dans des morts héroïques dans l’est de l’Ukraine devraient au moins faire un service alternatif à l’étranger : « Vous pouvez mettre en place des initiatives locales », est l’appel d’Azov pour renforcer partout le mouvement.

Celui-ci a déjà pris pied à Magdeburg avec l’implantation de Centuria (l’une des organisations néonazies les plus puissantes d’Ukraine, dont le bras militaire est intégré à la 3e brigade d’assaut). Le fait qu’Azov ait l’intention de s’agrandir est également indiqué par le titre de la tournée : “Notre peuple est partout. “

À Hambourg, l’animateur idéal pour le spectacle nazi en format talk show a été trouvé à travers Feine Ukraine: une Association de coopération germano-ukrainienne [Feine Ukraine. Verein der deutsch-ukrainischen Zusammenarbeit e.V.], qui lance régulièrement des rassemblements en faveur de plus de livraisons d’armes et de la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine et donc, en fait, pour le déploiement des troupes de l’OTAN contre la Russie.

Le mois dernier, Feine Ukraine a co-organisé un événement, comprenant une séance d’autographes, avec la médecin ukrainienne Yuliia Payevska, une ex-membre du secteur de droite bandériste, à la prestigieuse école de droit de Bucerius.

À Berlin, le spectacle Azov aura lieu jeudi à l’Hôtel Continental – Espace d’Art en Exil, Centre d’Art Moderne de Treptow, qui est principalement utilisé par les artistes ukrainiens qui ont fui et dont le parrain est Ogalala Kreuzberg e. V. “pour la promotion de l’art et de la culture”.

Une enquête de l’équipe éditoriale jW de l’Hôtel Continental, qui est également un partenaire de coopération du Deutsches Theater, sur sa coopération douteuse avec les hordes fascistes est jusqu’à présent restée sans réponse.

Photo : les fascistes ukrainiens se célèbrent : « Notre peuple est partout » (Zaporizhia, 5 mai 2024). Smoliyenko Dmytro/IMAGO/ABACAPRESSGabriel Rockhill

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1 Commentaire

  • Chabian
    Chabian

    Cette tournée est annulée, en tous cas en Belgique et en Allemagne. (L’article est du 15 juillet)

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