Proposition du Premier Ministre : déclaration de Fabien Roussel… Soyons clair cette déclaration a le mérite de ne pas rompre avec l’espoir d’un gouvernement de Front populaire, qui arriverait à imposer quelques mesures de première urgence avant d’être viré ou de tourner sa veste vers l’union sacrée… Mais il prend de la distance et apparait moins intervenir depuis la “bande des quatre” (LFI, PCF, PS, Verts) qui en conciliabules fiévreux, de cafés en restaurants, joue les tacticiens au petit pied… en tablant sur le copinage pour retenir les intérêts privés dominants… Ravis d’avoir su ériger un mur face à la prise de pouvoir par le RN sans mesurer le service rendu qui peut lui être rendu. Un RN qui peut jouer en toute quiétude le renforcement sur le terrain et la présidentielle, lui aussi de petits repas à rencontres secrètes, dans le mépris général de la base. Une certaine manière de faire de la politique qui ne correspond ni aux urgences de l’heure, ni à la vocation d’un parti communiste. Dans cette confusion et machandages, cette base citoyenne, qu’il s’agisse du peuple de France, des électorats ou des militants, sont tout au plus invités à devenir les pompoms girls de “blocs” impuissants puisque leur logique réelle est tout de même l’adhésion à l’impérialisme et à l’OTAN, des politiques qui génèrent le fascisme qu’ils prétendent combattre.
Il y a quelque chose en effet de pathétique dans cette ardeur, qui pourrait être mieux employée, à imaginer que la situation telle qu’elle est peut en l’état résoudre quoi que ce soit. D’un côté la frénésie qui s’est emparée de certains “militants”, en particulier sur les réseaux sociaux autour de cette minable affaire de la non nomination d’un gouvernement, dit à quel point il manque une conscience de l’ampleur du problèm auquel il faudrait s’attaquer. l’exemple vient de haut, de ce président dérisoire, chargé des vœux de l’atlantisme eux-mêmes dominés par la violence du cirque démocratique des sociétés occidentales. On a envie de s’en détourner mais le tout ou rien est impossible, il y a des gens qui crèvent, qui n’en peuvent plus de travailler sans pouvoir s’en sortir… Et on ne doit pas jouer avec ce faible espoir quelle que soit la manière dont il s’est traduit dans les urnes. Il y a la guerre y compris nucléaire et même si celle-ci reste suspendue comme un bluff, toute l’économie est mise à son service…
Mais les enjeux réels demeurent masqués, le peuple se sent dupé…
La plus mauvaise manière d’intervenir pour un parti communiste, c’est de paraître en quoi que ce soit se borner à ce jeu dérisoire de la désignation d’un gouvernement.. La meilleure manière c’est de tenter de créer les conditions d’une véritable solution en reprenant contact avec le peuple, sa souffrance et sa colère en se mettant au service de ce qui peut se réaliser. Cette manière de servir sans prétendre y avoir un intérêt individuel ou de groupe est la seule attitude que peut avoir un secrétaire du Parti communiste. Un secrétaire du parti communiste est une voix collective, celle de la classe ouvrière, celle des couches populaires les vrais défenseurs de la nation, de sa culture, de son histoire grâce à ce collectif essentiel qu’est un parti de type nouveau ; il n’est pas le représentant d’un quarteron de copains ayant accompli un “bon coup” et s’interrogeant comment le prolonger en multipliant les réunions dans les bistrots… Même si la présence publique du parti dans des heures graves est nécessaire et là-dessus il n’y a rien à redire aux prestations de Fabien Roussel qui continue à trancher sur le spectacle politicien… On peut l’en remercier… et reconnaitre la force d’un engagement de celui qui a été battu mais pas abattu…
Mais il y manque bien sûr encore l’essentiel, ce retour au peuple avec la seule force réelle dont un secrétaire du parti communiste dispose, un parti communiste cet outil sans autre équivalent et sur lequel devrait porter toute son attention. Nous n’en sommes pas là et c’est bien le problème mais il y a une espèce de conscience des limites de l’action politico-médiatique qui laisse peut-être augurer d’une réflexion collective qui correspondrait au défi de la fascisation et de l’avancée vers la guerre de la société française.
La situation telle qu’elle est a besoin de tous, d’une réflexion collective dans laquelle chacun doit dire avec franchise ce qu’il pense et à partir d’où il pense, de quelle expérience… Personnellement comme beaucoup de communistes je ne suis plus membre du PCF, ni d’aucun groupuscule, association, syndicat, et il en sera ainsi jusqu’à la fin de ma vie, mais à travers histoireetsociete, une expérience “historique” dans le temps et dans l’espace je vais tenter de comprendre toujours mieux ce qui se joue et quel levier et point d’appui nous reste-t-il, arrêter le petit jeu de massacre des possibles et des individus qui est la société actuelle… et qui a contaminé le parti qui devait transformer cette société. Que chacun agisse là où il le juge utile…
Je vais tenter de voir ce qu’il y a encore comme possible réflexion et si la censure actuelle n’a pas encore tout étouffé à l’Université d’été à Montpellier du 23 au 29 août… mais j’attends beaucoup d’une rencontre plus tardive (mais l’urgence-stagnation actuelle nous laisse du temps) à Vénissieux en novembre 2024.
Danielle Bleitrach
Publié le 14 juillet 2024
Huguette Bello m’a fait part ce matin de sa décision de renoncer à la proposition que je lui ai faite et vient de l’exprimer publiquement.
C’est le résultat du manque de clarté de plusieurs forces du Nouveau front populaire dans le soutien à cette proposition.
Je veux saluer l’élue, la femme de gauche, la républicaine. Ses mots ce matin témoignent de son grand sens des responsabilités et de sa hauteur de vue.
J’appelle les forces du Nouveau front populaire à entendre son message : “Garantir l’unité du nouveau front populaire est indispensable”.
Je demande une réunion aux chef•fes de partis au plus vite pour sortir par le haut de la situation de blocage actuelle. Il faut arrêter le double langage et les ambiguïtés. Chacun doit faire preuve de sérieux et de responsabilité, sans intentions dissimulées.
Pour notre part, nous sommes transparent•es. Notre position est publique. Nous avons exprimé notre préférence. Et nous ne mettrons aucun véto sur aucune candidature.
Nous voulons contribuer de toutes nos forces à une issue positive avec une seule boussole : répondre aux urgences sociales et écologiques.
Fabien Roussel,
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rodriguez
Analyse concrète de la situation concrète… qui implique de ne pas faire l’impasse sur les urgences et les réalités du moment.
Avec prise en compte bien sûr des enjeux majeurs du moyen/long terme résumée dans la qualification des tâches et du rôle des communistes et de leur parti : « Les communistes combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l’avenir du mouvement «
Eh donc partir des enjeux mondiaux, du basculement du monde, de la lutte pour la PAIX …
Donc on peut rêver et se battre pour que le PCF actuel retrouve les orientations qui ont en fait le premier parti de France à la Libération et assume sa tâche historique sans illusion sur le positionnement actuel d’un Roussel qui irait dans le bon sens quand ce positionnement consiste au sein du NFP à préserver le PS (tous coupables du blocage et de l’impasse actuels).
Quand le souci des dirigeants du PS c’est d’affirmer avec détermination leur volonté de leur hégémonie perdue boustée par le score aux européennes de l’atlantiste et va-t-en guerre forcené Raphaël Gluksmann et ne pas appliquer bien sûr les mesures économiques pourtant limitées du programme qu’ils viennent de signer.
Mansuétude à l’égard de la social démocratie qui dans l’immédiat ne préserve même pas l’espoir et l’intérêt des gens qui crèvent !
Le poireau syndical
admin5319
oui mais le poireau syndical refuse de voir ce que Rosa Luxembourg considérait comme la tare fondaamental des Français entre syndicalisme révolutionnaire et compromis municipal à la Millerand, les deux se nourrissant… Ainsi fabien Roussel ne peut pas ne pas penser aux élections sénatoriales et municipales… au rôle joué par les élus locaux du PS alors que l’influence de la FI est limité à quelques villes intramuros de couches diplomés qui subissent d’ailleurs eux aussi l’érosion… la conjuration Montreuil Marseille est tout àfait caractérisitique…
Donc il faut faire récupérer,le terrain en insistant sur la dimension de classe et le fait que l’on ne peut pas ravauder un tel tissu… mais tabler sur autre chose est pire, tout aussi magouilleur et encore plus inefficace…
Il est inutle d’avaler tous les oeufs durs en même temps y compris le cas Roussel qui représente sous certains aspects la meilleurs chose qui pouvait advenir de 30 ans et plus (si on y met l’eurocommunisme) de liquidation…
Xuan
Les atermoiements de la social-démocratie font trainer les choses et la droite se goberge. On ne sait même pas si le premier ministre finira par être complètement étranger à cette coalition, de façon à transformer le Nouveau Front Populaire en « arc républicain », ouvrant toutes les portes de la collaboration des classes.
Cette situation nous indique que le gouvernement à venir ne sera pas davantage uni sur les mesures à prendre.
Autant dérouler un tapis rouge au RN pour les prochaines échéances électorales.
Le sursaut républicain n’est pour certains qu’un saut de puce, d’autant que « l’arc républicain » s’était déjà tendu à l’extrême en 2022, lorsque Dupond-Moretti voulait « avancer ensemble », la députée LREM Céline Calvez constituer une majorité au cas par cas, l’ex-ministre Barbara Pompili et le député Sylvain Maillard étaient prêts à « discuter » avec le RN. A part Stéphane Bern, nous sommes tous en « république » non ?
A un moment donné, et même si Fabien Roussel fait tout son possible pour préserver une unité quand même voulue par le peuple, il faudra bien qu’on se décide à lâcher la flèche et transpercer à la fois toute cette brochette réactionnaire.
Mais comme vous dites, d’abord le “retour au peuple “, d’abord l’organisation des masses.