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Afonine sur Rossia-1 : L’expérience de l’URSS et de la Chine montre que l’État n’a pas besoin de la Bourse pour réguler les taux de change

Si par de nombreux aspects la situation peut en France en particulier paraitre “bouchée” tant toutes les “solutions” paraissent la répétition de ce qui nous a conduit là où nous sommes, impuissants avec les outils que nous avons à créer une véritable issue, il faut aussi mesurer que nous sommes dans le temps des expérimentations et il faut aussi avoir le courage de la lucidité, dire ce qui marche et ce qui échoue. Le besoin d’unité exige aussi une réflexion sur ce qui la crée réellement, sur les buts autant que les moyens. C’est le sens profond de cette intervention de Youri Afonine : partir des difficultés quotidiennes, de ce que représentent les sanctions des USA, le dollar et amener le peuple à comprendre la complexité des choix financiers jusqu’à la reconnaissance de la force du socialisme (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/227038.html

Youri Afonine, premier vice-président du comité central du KPRF, a participé à l’émission 60 minutes sur la chaîne de télévision Rossia-1.

L’un des sujets de discussion dans le studio de l’émission était un nouveau train de sanctions américaines anti-russes touchant plus de 200 entreprises et plus de 30 personnes. Youri Afonine a fait remarquer : il semble que cette ribambelle de sanctions fassent partie de la campagne électorale de Biden, qui essaie de montrer à ses électeurs avec quelle puissance il détruit l’économie russe. Et peu importe que ses propres citoyens souffrent également de ces sanctions. Par exemple, l’éviction des ressources énergétiques russes du marché occidental a entraîné une hausse des prix de l’énergie et déclenché une poussée inflationniste aux États-Unis. Mais il est inutile de chercher une logique économique dans les actions de l’administration Biden.

Les discussions les plus animées ont été provoquées par le fait que la Bourse de Moscou et le Centre national de compensation sont tombés sous le coup de sanctions, ce qui a conduit la Bourse de Moscou à suspendre les transactions en dollars et en euros. Iouri Viatcheslavovitch a déclaré que le climat de panique qui s’est installé est dû au fait que nos économistes libéraux ont construit toute la politique économique autour du change de devises pendant des décennies. La panique a également été alimentée par certains banquiers sans scrupules, qui ont cyniquement gonflé le taux à 200 roubles pour un dollar. Pourquoi ce taux serait-il soudainement si élevé ? Et pourquoi paniquer ? Il n’y aura pas de catastrophe.

L’économie russe vivra parfaitement bien sans échange de devises, a déclaré le premier vice-président du comité central du KPRF. La Chine socialiste se passe très bien des opérations de change. Le taux de change du yuan est fixé par la Banque populaire de Chine en collaboration avec les plus grandes banques d’importance systémique. Nous devons tenir compte de cette expérience.

En URSS, il n’y avait pas non plus d’échanges de devises. La Banque d’État de l’URSS déterminait de manière indépendante les taux de change des devises étrangères sur la base de leur pouvoir d’achat réel et des réserves de devises étrangères dont disposait l’Union soviétique. Eh bien, l’économie soviétique a non seulement fonctionné, mais elle s’est aussi développée rapidement. L’ère soviétique a connu les taux de croissance économique les plus élevés de l’histoire de notre pays et de nombreuses réalisations sociales et technologiques exceptionnelles. Nous avons gagné la guerre, nous avons été les premiers à aller dans l’espace, nous avons créé une énorme industrie, nous avons construit des logements gratuits – et tout cela sans aucun échange de devises.

Pourquoi cela a-t-il été possible ? Parce que l’URSS et ses alliés du CAEM ont formé leur propre univers économique avec une population d’environ un demi-milliard de personnes. Au sein de ce système, les échanges commerciaux se faisaient sans aucune monnaie occidentale, en utilisant la monnaie collective scripturale du CAEM, le rouble transférable. Au total, les deux tiers du commerce extérieur de l’URSS s’effectuaient sans aucune monnaie occidentale.

Nous devrions nous efforcer de créer un système similaire au sein des BRICS, a fait remarquer Youri Vyacheslavovich. Et nous devrions nous éloigner progressivement des règlements en dollars et en euros, et certainement ne jamais répéter l’erreur principale de conserver nos réserves en monnaies occidentales. Nous voyons maintenant comment ces prédateurs occidentaux essaient de mettre la main sur l’argent russe qu’ils conservent, en fait, ils se livrent à un vol flagrant. Ils ne risquent peut-être pas de voler les fonds principaux, mais ils grignottent déjà les intérêts, soi-disant pour aider l’Ukraine. Ce qu’ils appellent hypocritement “l’aide à l’Ukraine” est le revenu des entreprises d’armement et des banques occidentales, qui prêteront de l’argent à la malheureuse Ukraine.

Nous ne devrions pas pleurer la bourse, qui a principalement servi de plateforme pour la spéculation sur les devises et le retrait des capitaux du pays, mais construire notre propre économie indépendante et développer la production nationale, a souligné Youri Afonine. Avec le début de l’opération militaire spéciale, notre État a enfin commencé à s’acquitter de cette tâche essentielle. Et surtout, l’esprit du peuple a commencé à changer et à se redresser.

Commentant l’histoire de la rencontre des navires de guerre russes dans le port de La Havane, le premier vice-président du Comité central a déclaré : “En fait, c’est de ces gens-là que nous pouvons apprendre la force d’âme. Le KPRF entretient depuis longtemps des liens étroits avec le parti communiste cubain, les communistes russes se rendent souvent sur l’île de la Liberté et le dirigeant du KPRF, Guennadi Ziouganov, entretient de bonnes relations avec les dirigeants cubains.

Après la destruction de l’Union soviétique, les Cubains se sont retrouvés sans soutien et dans une situation économique très difficile. Les États-Unis espéraient renverser les dirigeants communistes et mettre en place un régime fantoche en sept mois, pour ramener Cuba à l’époque du dictateur Batista, afin que l’île redevienne une zone de jeu, un bordel et un lieu de repos pour les riches Américains. Mais ils ont échoué – le peuple cubain ne l’a pas permis. Il a survécu à force de courage.

Aujourd’hui, Cuba traverse à nouveau une période difficile : avant de quitter la présidence, Donald Trump a imposé de nouvelles sanctions lourdes au pays, qui s’ajoutent au blocus économique en place depuis 60 ans. Et aujourd’hui, les Cubains montrent à nouveau leur force d’âme en accueillant des navires russes. Ils ne céderont pas à la pression américaine – ils sont nos fidèles alliés dans l’hémisphère occidental, et nous devons renforcer et élargir autant que possible nos relations avec Cuba.

Il convient également d’envisager la restauration de la base militaire de Lourdes. Les communistes ont toujours considéré que c’était une erreur de la fermer. Pour les États-Unis, ce serait un pied de nez extrêmement douloureux, d’autant plus que l’Amérique latine compte aujourd’hui de nombreux gouvernements de gauche, c’est-à-dire anti-américains : au Mexique, en Colombie, au Venezuela, au Nicaragua. Et pratiquement toutes les forces de gauche dans le monde aujourd’hui sont des alliés de la Russie dans sa lutte contre l’impérialisme occidental, a conclu Youri Afonine.

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