Les autorités chinoises ont qualifié lundi de “paranoïa” les accusations portées par les États-Unis contre le géant asiatique qui aurait soutenu la Russie dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine et souligné que Washington “doit cesser d’envoyer des armes s’il veut mettre fin au conflit”. “La Chine ne mettra jamais de l’huile sur le feu ni n’exploitera la crise”, a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’une conférence de presse. “Les États-Unis sont ceux qui ont déclenché la crise en Ukraine et sont ceux qui la fomentent le plus”, a-t-elle déclaré. En ce sens, elle a indiqué qu'”au lieu d’accroître la crise, ils devraient essayer de moins l’exploiter”. “Les États-Unis ont répandu la paranoïa et ont pris la Chine pour cible. Nous rejetons ce type de chantage et nous n’allons pas rester les bras croisés en regardant les États-Unis porter atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises”, a-t-elle déclaré, selon l’agence de presse Bloomberg. La position de la Chine est sans ambiguïté : si le président chinois Xi Jinping a évité de critiquer la Russie au sujet de la guerre, il a œuvré en faveur de la paix, il a proposé de servir de médiateur pour les pourparlers de paix. Il a également mis en garde contre l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires dans le cadre du conflit armé. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par Yang ShengPublié: Jan 29, 2023 09:34 PM Mis à jour: Jan 29, 2023 10:29 PM 
Le président américain Joe Biden marche avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à travers la colonnade de la Maison Blanche, à Washington, DC, le 21 décembre 2022. Photo: AFP
Le danger d’une « nouvelle guerre mondiale » en Europe augmente, ont déclaré des experts militaires chinois, alors qu’un haut responsable militaire de l’OTAN a déclaré que le bloc militaire dirigé par les États-Unis était prêt à une confrontation directe avec la Russie. L’Ukraine et les pays occidentaux ont récemment convenu de discuter pour plus de fournitures d’armes, y compris des missiles à longue portée et des avions de guerre. Les experts ont prédit que la Russie lancerait une nouvelle série d’offensives avant que l’aide de l’OTAN ne soit transformée en capacité de combat de l’Ukraine sur les champs de bataille.
Dans une interview accordée dimanche à la chaîne de télévision portugaise RTP, le président du Comité militaire de l’OTAN, Rob Bauer, a déclaré que le bloc dirigé par les États-Unis était prêt pour une confrontation directe avec la Russie. Répondant à une question sur le sujet, il a affirmé: « Nous sommes prêts. » Mais Bauer a également souligné la condition préalable d’un tel scénario dangereux, affirmant que « l’OTAN ne réagira que si la Russie franchit la ligne rouge en envahissant l’un des États membres de l’OTAN ».
Dans le même temps, la Russie a récemment déclaré plus de progrès militaires sur les champs de bataille. Selon TASS, la localité de Blagodatnoye près de Soledar, dans l’est de l’Ukraine, est passée sous le contrôle des forces russes, a déclaré dimanche Yevgeny Prigojine, fondateur de la société militaire privée Wagner.
Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale, a déclaré au Global Times plus tôt ce mois-ci que la performance des forces russes en Ukraine s’était améliorée depuis que Moscou avait nommé le chef d’état-major Valery Gerasimov au poste de commandant de « l’opération militaire spéciale » en Ukraine, et après une série de combats, l’Ukraine a subi de lourdes pertes de troupes, de véhicules et d’équipements militaires.
Bauer a également admis que le bloc militaire dirigé par les États-Unis devrait être mieux préparé parce qu’actuellement « la Russie a l’initiative militaire ». Ce genre d’inquiétude parmi l’Ukraine et les pays occidentaux les a simplement fait accepter de parler de fournitures militaires plus offensives après qu’ils soient parvenus à un accord sur la question de la fourniture de chars de combat principaux plus avancés, ont déclaré des analystes.
Des militaires ukrainiens déchargent un Boeing 747-412 avec le FGM-148 Javelin, des missiles antichars fournis par les États-Unis à l’Ukraine dans le cadre d’un soutien militaire, à l’aéroport Boryspil de Kiev le 11 février 2022. Photo: AFP
Missiles et avions de combat Selon l’AP, l’Ukraine et ses alliés occidentaux sont engagés dans des pourparlers « accélérés » sur la possibilité d’équiper Ukrain de missiles à longue portée et d’avions militaires, a déclaré samedi Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Podolyak a déclaré que les partisans de l’Ukraine en Occident « comprennent comment la guerre se développe » et la nécessité de fournir des avions capables de fournir une couverture pour les véhicules de combat blindés que les États-Unis et l’Allemagne ont promis au début du mois.
Cependant, dans des remarques à la chaîne vidéo en ligne Freedom, Podolyak a déclaré que certains des partenaires occidentaux de l’Ukraine maintenaient une attitude « conservatrice » à l’égard des livraisons d’armes, « en raison de la crainte de changements dans l’architecture internationale ».
Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré dimanche au Global Times que « Kiev fera toujours plus d’efforts pour entraîner ses alliés de l’OTAN à se battre directement avec les troupes russes en Ukraine, car c’est probablement le seul moyen pour Kiev de renverser la situation actuelle. Mais Washington n’est pas stupide, donc il ne sera pas utilisé par Kiev, mais continuera à utiliser Kiev pour saper Moscou. »
Wei Dongxu, un expert militaire basé à Pékin, a déclaré dimanche au Global Times que « si l’Ukraine finit par recevoir des armes comme des avions de combat F-16, armés par des membres de l’OTAN, et des missiles à longue portée, ainsi que des chars de combat principaux, alors Kiev sera en mesure de lancer des contre-attaques dans certaines régions qui sont actuellement contrôlées par les troupes russes ». Cela pourrait se produire avant la fin de cet hiver ou une période de temps après l’hiver, a déclaré Wei.
Danger de « guerre mondiale »
Song a déclaré que « la Russie n’attendra pas de voir les troupes ukrainiennes être entièrement armées par ces armes de l’OTAN », de sorte que les troupes russes lanceront probablement une nouvelle série d’offensives majeures pour maximiser leur avantage et leur victoire avant que la situation ne devienne plus difficile à l’avenir.
La déclaration du président du Comité militaire de l’OTAN, Bauer, selon laquelle « l’OTAN est prête pour une confrontation directe avec la Russie » est en fait un message clair de l’Occident selon lequel l’OTAN ne s’impliquera pas directement tant que la Russie poursuivra son « opération militaire » en Ukraine, ont déclaré des experts.
Mais maintenant, certains membres de l’OTAN comme la Pologne prennent leurs propres mesures pour renforcer l’Ukraine, ce qui créera plus d’incertitude si l’offensive militaire majeure potentielle de la Russie cause également d’énormes pertes au personnel militaire des membres de l’OTAN en Ukraine, ont déclaré des analystes.
Un autre problème est que si la Russie ne peut pas remporter une victoire militaire majeure avant l’assistance militaire de l’OTAN aux forces ukrainiennes entièrement armées, l’Ukraine pourrait apporter de grandes pertes à la partie russe en Crimée et dans d’autres régions du territoire russe, et Moscou devra alors riposter lourdement, ce qui provoquerait une escalade à coup sûr, a noté Song.
« Alors que l’OTAN s’impliquerait plus directement, la situation se transformerait immédiatement en une confrontation entre l’OTAN et la Russie, et le déclenchement de la Troisième Guerre mondiale en Europe deviendrait un événement à forte probabilité », a déclaré M. Song.
Depuis que Bauer a déclaré que l’OTAN était prête à une confrontation directe avec la Russie, il est clair que l’OTAN se prépare au pire scénario, tout comme la Russie, ont noté les experts.
Le représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, Zhang Jun, a appelé le 13 janvier la communauté internationale à créer les conditions du dialogue et des négociations entre la Russie et l’Ukraine, et à redoubler d’efforts pour ouvrir de nouvelles perspectives de paix en 2023.
La situation actuelle en Ukraine est le résultat du profond déséquilibre sécuritaire en Europe, a déclaré M. Zhang lors d’un briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Ukraine, notant que ce n’est que lorsque les parties concernées surmonteront leurs divergences et s’assiéront à la table des négociations qu’une solution fondamentale pourra être trouvée pour mettre fin au conflit et reconstruire l’architecture de sécurité européenne.
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