Il est clair pour n’importe quel sociologue que nous sommes “les démocraties occidentales” dans une crise profonde avec l’incapacité de fonder un collectif sur des règles respectées et reconnues par tous. C’est le phénomène qu’a révélé la décision irresponsable de Macron. Révélé parce que cela existait depuis longtemps et le choix du Rassemblement national, le vote comme un agrégat temporaire et réactif de ce refus y compris de la part de la jeunesse ne date pas de ce coup de pied dans la fourmilière. Dans la Ve République, une constitution de nature monarchique voulue telle par De Gaulle le président garant de l’unité de la nation, toute la gestion de la présidence de Macron au bout d’une longue alternance de présidences capricieuses et médiocres, est allée à contrario de ce rôle, apparaissant de plus en plus arbitraire. Si l’on peut considérer comme positif le choix de la gauche sous la symbolique du Front Populaire de prétendre répondre à cette état par l’union, celle-ci sera-t-elle de sommet et souffrira des mêmes vices, ou y aura-t-il une structuration de la base ? le danger vient alors de l’incapacité de ces gauches à structurer démocratiquement la réponse populaire. Le temps manque mais il aurait été urgent de savoir en perdre à cet effet y compris envers leurs propres militants. Le seul moyen de ne pas donner dans ce combat de chefaillons qui marque partout la fragilité du politique, le délitement de l’initiative populaire derrière des “chefs” dont la faiblesse caricaturale dit la violence qu’ils ne peuvent contenir vers la coopération et la transformation. Pour comprendre ce que dit cet article il faut mesurer que s’il n’y avait pas eu dissolution on sait désormais qu’un groupe de parisiens liés aux communistes de Montreuil avait décidé de faire une sorte de micro coup d’etat.. L”union les prend de court et la purge est entamée dès la désignation des candidats. Là encore c’est la poursuite d’une tendance lié à la forme mouvement dont la FI et le macronisme sont l’illustration. Ce qui apparait comme des questions de personne en fait n’a d’intérêt que parce que cela nous oblige à réfléchir à la démocratie, à la nécessité d”un pouvoir pour et par le peuple. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Raquel Garrido (à gauche) et Alexis Corbière (à droite) à l’Assemblée nationale, à Paris le 23 octobre 2022.© JULIEN DE ROSA / AFP
La France Insoumise a dévoilé vendredi soir la liste de ses candidats investis pour les élections législatives anticipées. Plusieurs députés sortants ne sont pas reconduits par le parti. C’est le cas d’Alexis Corbière, de Raquel Garrido, de Danielle Simonnet, de Frédéric Mathieu et d’Hendrik Davi.
« Une purge. » Voilà comment décrivaient, vendredi soir, plusieurs membres de La France Insoumise après la publication, par le parti, de la liste des candidats investis pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.
Alors que le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, a été investi par le parti, des figures historiques du parti n’ont pas été reconduites, a annoncé leur mouvement. C’est le cas des députés sortants Alexis Corbière (Seine-Saint-Denis, 7e circonscription), Raquel Garrido (Seine-Saint-Denis, 5e circonscription), Danielle Simonnet (Paris, 15e circonscription), Hendrik Davi (Bouches-du-Rhône, 5e circonscription) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine, 1re circonscription).
Des « méthodes qui dégoûtent », dénonce Garrido.
« Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m’investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte », a écrit Alexis Corbière sur le réseau social X, se disant « évidemment toujours candidat ».
Sa compagne Raquel Garrido a déploré également sur le réseau social qu’on lui fasse « payer le crime de lèse-Mélenchon ».
« Honte sur toi Jean-Luc Mélenchon. C’est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux », a-t-elle encore écrit à l’adresse du leader du parti, dénonçant des « méthodes qui dégoûtent ».
Pas « un coup de fil ».
À l’automne dernier, Raquel Garrido avait été sanctionnée quatre mois par LFI pour avoir ouvertement critiqué plusieurs membres du mouvement et Jean-Luc Mélenchon, autour de la gouvernance ou la stratégie du parti.
De son côté, Danielle Simonnet a dénoncé une « une purge des députés engagés pour l’unité », tandis que Frédéric Mathieu a critiqué la position du parti. « Le RN est aux portes du pouvoir et LFI choisit la purge et la division », a-t-il écrit sur X. « Même pas la décence de passer un coup de fil pour expliquer au député LFI sortant qu’on ne lui donne finalement pas l’investiture », regrette Henrik Davi.
Ces décisions ont fait réagir d’autres membres du parti, à commencer par Clémentine Autain, reconduite candidate pour la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis.
Autain et Ruffin réagissent.
« Une purge, dénonce-t-elle sur X. Les député.e.s insoumis sortants, mes ami.e.s Alexis Corbière, Hendrik Davi, Raquel Garrido, Frédéric Mathieu et Danielle Simonnet apprennent ce soir, sans même un coup de fil, qu’ils ne sont pas investis par LFI pour défendre les couleurs du #nouveaufrontpopulaire le 9 juin. »
« À la France Insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes », ajoute-t-elle.
Le député LFI François Ruffin s’est lui aussi ému du sort de ses collègues : « Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous ».
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