Qui osera approuver à deux jours du scrutin la venue de Zelensky au parlement français ?

Le président ukrainien prononcera vendredi 7 juin une allocution depuis l’hémicycle. Une première depuis le début de la guerre en Ukraine qui ne fait pas l’unanimité, moins de deux jours avant l’ouverture des bureaux de vote pour les européennes. Même les Républicains dénoncent l‘opération en liaison avec la parodie présidentielle sur le débarquement en Normandie qui, comme nous l’avons commenté par ailleurs, avait déjà en tant que spectacle de l’invasion des USA été “contrée” par De Gaulle. Bien sûr il y a déjà la réponse confuse de Mélenchon qui ne désavoue pas l’envoi d’armes et le soutien à la marionnette de l’OTAN et des USA mais qui cherche à paraître la force antiimpérialiste à bon compte. Nous sommes là encore sous des allures d’opposant dans le consensus, un mélange de lambertisme et de grand Orient qui place ses billes un peu partout. L’incapacité, ici comme à Gaza, et partout dans le monde, à dénoncer les USA derrière leurs corrompus prêts à sacrifier leur peuple et à poursuivre le massacre. En bénéficiant d’une telle classe politique, le président français comme ses homologues ukrainien, israélien avec le renfort des Glusksmann, va-t-il au comble de l’incohérence, de la seule poursuite de ses intérêts personnels bénéficier des applaudissements ou même de la présence d’un député communiste ? Ce serait le seul acte qui me forcerait à m’abstenir alors que je place mes espoirs dans la reconstruction d’un parti communiste se dégageant de ses vendus et liquidateurs en tous genre. Un parti capable enfin de plonger ses racines dans la classe ouvrière, les couches populaires, ceux qui payent les guerres, de défendre la souveraineté nationale dans l’internationalisme sans la confondre avec le fascisme haineux, raciste et antisémite. (note de Danielle Bleitrach)

Olivier Marleix, président des députés LR, le 27 juin 2023© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Les Républicains accusent Emmanuel Macron de “parasiter” le débat des européennes. Ce mardi 4 juin, l’Assemblée nationale a annoncé que le président ukrainien prononcera ce vendredi un discours inédit depuis l’hémicycle.

En marge d’une visite en France, au lendemain des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, afin de discuter des “besoins de l’Ukraine” face à la Russie, Volodymyr Zelensky s’exprimera face aux députés, une première depuis l’invasion russe dans son pays en février 2022.

Scepticisme dans l’hémicycle, Braun-Pivet se défend

Yaël Braun-Pivet accueillera le dirigeant à 9h30 à l’Hôtel de Lassay, puis Volodymyr Zelensky prononcera un discours devant les députés autour de 9h50, avant de s’entretenir avec la présidente de l’Assemblée nationale, qui s’était rendue en Ukraine en mars.

Dans l’hémicycle, le président des députés LR Olivier Marleix a jugé “déplacé” d’inviter, à “48 heures” des élections européennes, “le président Zelensky à venir s’exprimer devant l’Assemblée”, accusant de nouveau Emmanuel Macron de “parasiter” le débat des européennes. “Cela n’enlève rien évidemment à notre soutien aux Ukrainiens”, a-t-il tout de même précisé.

Un scepticisme partagé sur l’autre bout de l’échiquier politique par Jean-Luc Mélenchon.

“On ne va pas se mettre en rangs pour applaudir une chose (l’invitation à l’Assemblée, NDLR) sur laquelle on ne nous a jamais demandé notre avis”, a estimé le fondateur de La France insoumise, ancien député, lors d’un meeting à Evry (Essonne).”Nous ne sommes pas d’accord pour aller plus loin que là où nous sommes déjà allés. Aider l’Ukraine à résister oui, entrer en guerre non”, a-t-il ajouté.

Volodymyr Zelensky est invité “à l’occasion des commémorations des 80 ans du Débarquement”, dont “nous ne choisissons pas la date”, le 6 juin, “à trois jours du scrutin des élections européennes”, a souligné de son côté Yaël Braun-Pivet.