Après un premier cursus de six mois en Grande-Bretagne, quatre pilotes ukrainiens âgés entre 21 et 23 ans sont arrivés début mars sur une base du Sud-Ouest de la France pour l’apprentissage du combat aérien sur Alphajet. Face à cette implication grandissante de la France, on se pose la même question : quel est le sens de ce bellicisme dont chacun sait qu’il n’est pas réellement susceptible de changer la nature de la guerre ? Quel est le sens du consensus politique à la veille des Européennes que l’on tente de créer autour de cette orientation qui profite ici et moins qu’aux USA aux marchands d’armes. Si une fois de plus on ne peut pas approuver le gauchisme qui donne un relief qu’il ne mérite pas à ce trafiquant d’armes qu’est Glucksmann, on n’a vraiment pas envie de jouer en le défendant à ce vol de la démocratie qu’est le consensus atlantiste et les mensonges qui alimentent le massacre et la pression sur la vie quotidienne de chacun. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Après leur formation de six mois sur Alphajet, les jeunes pilotes ukrainiens enchaineront sur quatre mois de formation sur F-16 (photo).© BAY ISMOYO
« sur-mesure » – Après un premier cursus de six mois en Grande-Bretagne, quatre pilotes ukrainiens âgés entre 21 et 23 ans sont arrivés début mars sur une base du Sud-Ouest de la France pour l’apprentissage du combat aérien sur Alphajet
Une formation en accéléré et quasiment sur-mesure. C’est ainsi que se déroule le cursus d’apprentissage du combat aérien pour les quatre premiers pilotes ukrainiens arrivés en France début mars, sur une base du Sud-Ouest, a appris 20 Minutes d’une source proche du dossier.
Six autres pilotes ukrainiens, actuellement en Grande-Bretagne, rejoindront dans les prochaines semaines leurs camarades sur cette base aérienne, pour enchaîner à leur tour les heures de vol sur Alphajet, avant de piloter les fameux F-16 Américains qui doivent être prochainement livrés par les alliés européens à l’Ukraine.
Voici ce qu’il faut savoir sur cette formation.
Pourquoi dix pilotes ukrainiens sont-ils formés en France ?
Après la promesse de pays européens de livrer un minimum de 45 chasseurs F-16 à l’Ukraine, d’autres pays occidentaux ont souhaité apporter leur contribution en se chargeant de la formation des pilotes ukrainiens. Douze sont partis se former directement aux Etats-Unis, et dix autres sont formés en Europe.
Pour ces derniers, le cursus a démarré en Grande-Bretagne. Quatre premiers pilotes ont achevé cette première phase, qui consistait pendant près de six mois à faire de la formation en langue anglaise et du rudiment de pilotage. La France se charge de la deuxième partie – la phase dite intermédiaire –, qui a démarré début mars pour une durée d’environ six mois. Il s’agit d’enseigner à ces pilotes les fondamentaux du combat aérien, à savoir le combat air-air et le combat air-sol (bombardement, appui aérien), sur Alphajet. Une fois ces fondamentaux acquis, ils partiront vers une autre destination, certainement la base de Fetesti en Roumanie, pour la dernière partie du cursus, la formation sur F-16, qui devrait encore durer quatre mois.
Pourquoi la formation s’effectue-t-elle sur Alphajet ?
Parce que la formation des pilotes de chasse français s’effectue désormais sur PC21. L’Alphajet étant en fin de vie – il est encore utilisé par la Patrouille de France et pour des missions d’entraînement –, la mobilisation de cet appareil permet de former les pilotes ukrainiens sans impacter celle des Français.
Pourquoi seuls quatre pilotes ont démarré la formation en France ?
Parce que le niveau de ces jeunes pilotes ukrainiens, âgés entre 21 et 23 ans, est variable. Quatre d’entre eux avaient déjà de l’expérience avec une douzaine de vols sur L-39, un avion d’entraînement tchèque. Les six autres, décrits comme très bons, sont néanmoins plus novices, et leur formation pour acquérir l’aisance en vol, le sens de l’air, est plus longue.
Comment se déroule la formation sur cette base aérienne du Sud-Ouest ?
Les pilotes sont pris en charge par des instructeurs d’active et de réserve de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ainsi que par un pilote de F-16 en provenance d’un pays étranger. La formation propose une cinquantaine d’heures de simulateur et environ 80 heures de vol pour chaque stagiaire. Les formateurs abordent un spectre très large, parce que les F-16 sont des avions de chasse multirôles, capables d’effectuer de la défense aérienne et de l’attaque au sol. Les élèves sont évalués sur un certain nombre de critères : l’initiative, la sécurité des vols, l’atteinte des objectifs – avec par exemple l’évolution en basse altitude dans un cadre tactique simple, complexe et très complexe (avec des systèmes sol-air et/ou des menaces air-air).
Il s’agit d’une formation sur-mesure, on parle même de travail d’orfèvrerie, quasiment deux fois plus rapide que la formation d’un pilote de chasse français. L’objectif est en effet de sortir ces pilotes le plus rapidement possible, pour les déployer sur le théâtre ukrainien d’ici un an, peut-être moins. Pour cela, les instructeurs peuvent s’affranchir d’un certain nombre de règles (comme l’apprentissage du pilotage dans un espace aérien ségrégué, c’est-à-dire avec des avions de ligne). Les jeunes pilotes ukrainiens, décrits comme extrêmement motivés, travaillent d’arrache-pied tous les jours, week-end et jours fériés.
Les F-16 peuvent-ils représenter un « game changer » dans la guerre en Ukraine ?
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, demande quasiment depuis le début du conflit un renfort en aviation de chasse. Il n’avait obtenu jusqu’ici que des Mig-29 de conception soviétique, de la part de la Pologne et de la Slovaquie. Des accords en juillet 2023 avec les Etats-Unis ont débouché sur la promesse de livraison de la part des alliés européens (Belgique, Norvège et surtout Pays-Bas et Danemark) de 45 F-16 à l’Ukraine. Mais cette livraison, qui devait démarrer fin 2023, se fait attendre, et ne devrait finalement commencer qu’en juillet 2024, quand les premiers pilotes ukrainiens formés aux Etats-Unis auront achevé leur cursus.
Or, quelque F-16 ne changeront pas la donne du conflit, assure un spécialiste du combat aérien, même si l’arrivée de ces avions de combat moderne peut installer le doute dans le camp russe. N’importe quel appareil qui viendrait à pénétrer l’Ukraine pourrait ainsi être intercepté par l’avion de chasse de conception américaine, quand cette capacité d’interception est quasi exclusivement réservée aujourd’hui aux systèmes de défense sol-air.
Alors que l’aviation a joué un rôle mesuré depuis le début du conflit, la Russie a intensifié ces dernières semaines son soutien aérien pour gagner du terrain dans l’est du pays, notamment lors du siège d’Adviidka. Raison pour laquelle les Ukrainiens se font désormais pressants pour disposer au plus vite de ces avions de chasse. Avec leurs pilotes formés.
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