Cet article découvre ce que nous n’avons jamais cessé de proclamer depuis la liste “bouge l’Europe” et la “mutation” dans le sillage de l’eurocommunisme, le côté maïdan de mai 68… Cela vient de loin selon nous même si à chaque élection on semble le découvrir. Notre première proposition est de mesurer ce qui se passe dans les années 60, malgré la victoire vietnamienne et la poursuite un tmps des mouvements de libération nationale, il s’agit de l’incapacité de passer au socialisme à partir de 1959. D”examiner la thèse de la coexistence pacifique à la Khrouchtchev qui prolonge “le rapport Khrouchtchev”. En fait on va assister à une double mouvement, la recherche d’une transrmation sociale dans la paix et inventer un socialisme qui de moins en moins serait “communiste” et ne ressemblerait pas au socialisme réel. Cette tendance finit dans certains cas par avoir comme principal adversaire les communistes qu’il faudrait réduire, les partis, les États qui font le socialisme. Et on leur substitue un mouvement fourre-tout, qui quand il a un pouvoir quelconque s’avère compatible avec le capitalisme, les marchés financiers et les trusts de l’armement et qui exaspère les communautarismes et les divisions haineuses… La NUPES n’est qu’un avatar entre révolution et couleur et “bolivarisme”. Le fait est que ce n’est pas en substituant à madame Aubry, un peu trop d’accord avec l’OTAN, une icône palestinienne que l’on ira vers un changement de societe. Cet avatar social démocrate s’emparera de la légitime colère des banlieues sous une pseudo-radicalisation qui ne mène nulle part et divise ceux qu’elles devrait unir que la nature du mouvement changera, on a déjà connu Julien Dray, Harlem Désir… Il ne s’agit pas non plus de faire de ce gauchisme l’ennemi. On doit défendre le droit à l’expression de ce courant, refuser qu’il soit identifié au “terrorisme” mais ne pas plus se faire d’illusion sur eux que sur tous les gauchismes. Ce n’est jamais par antipathie pour les individus, y compris Mélenchon et d’autres que je m’oppose à ces pseudos alternatives mais parce qu’ils détruisent tout ce qui constitue la seule résistance et perspective face à la fascisation, l’union des couches populaires contre le capital, il substitue l’union autour des ambitions électorales… Cet article découvre non sans surprise que derrière les “indignations” et les clientélismes de la LFI, il y a le même discours en faveur de l’OTAN. On peut toujours dire que le groupe communiste sous Wurtz aurait fait pareil, comme à l’Assemblée nationale… Pourtant il y a au moins une autre conception de l’unité des travailleurs, du refus des divisions stériles, et à l’intérieur des embryons de débat à la base, la possibilité de reconstruire une démocratie de parti autour de l’intervention populaire et souveraine… C’est ce qui me fait dire que la Nupes n’a jamais été une issue et que tout reste à reconstruire entre les élus et le peuple, encore faut-il s’entendre sur les buts et les moyens… pour éviter ce grand viol de nos choix comme celui de notre refus de cette constitution européenne… Cela ne relève pas de procès d’intention mais d’un débat politique dans lequel on éclaire les enjeux… (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
le 15 avril 2024
Si la Russie attaque la Pologne, « nous avons un devoir d’assistance mutuelle, (…) nous devrons les aider à se défendre ». Dans le climat russophobe installé par les grands médias, cette déclaration, qui date du 3 avril, apparaît tristement banale. Elle reflète fidèlement le principal argument de l’UE : aider militairement l’Ukraine serait nécessaire pour dissuader Moscou d’avaler tout cru ses voisins. Jusqu’à l’Oder et au Danube. Et pourquoi pas jusqu’au Rhin, puis qui sait jusqu’à la pointe de la Bretagne ?
Ce qui aurait dû attirer l’attention sur la scène politique française est l’auteur de la phrase. C’est en effet Manon Aubry (photo), eurodéputée sortante et tête de liste pour les élections européennes de La France insoumise (LFI), qui rejoint ainsi un camp déjà bien fourni : celui des partisans de l’OTAN vue comme l’outil de défense collective de l’Occident menacé par les ambitions du Kremlin. Jusqu’à présent, le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon, et qui revendique l’étiquette de « gauche radicale », s’était plutôt distingué par son opposition de principe à l’Alliance atlantique.
Le programme de LFI affirmait ainsi son intention de « proposer le retrait immédiat de la France du commandement intégré de l’OTAN puis, par étapes, de l’organisation elle-même ». Une volonté qui semble aujourd’hui oubliée. Désormais, pour l’eurodéputée, « si demain un pays européen est attaqué, bien sûr qu’il faudra faire preuve de solidarité ». Une solidarité armée, naturellement.
Difficile, dans ces conditions, de ne pas voir dans la déclaration de Mme Aubry un demi-tour politique et idéologique. Un tel ralliement devrait être en tout cas apprécié par les dirigeants de l’OTAN qui se préparent à fêter, du 9 au 11 juillet à Washington, les 75 ans de l’organisation. Beau cadeau d’anniversaire, assurément.
La proposition du RN d’éloigner la France de l’OTAN n’est plus à l’ordre du jour dans le contexte où « la guerre est toujours en cours »
D’autant qu’il ne vient pas seul. A l’autre bout du spectre politique, le Rassemblement national (RN) vient de rendre publique une évolution très comparable. Régulièrement, le parti de Marine Le Pen est accusé par ses adversaires d’être « pro-russe », voire d’être financé par le Kremlin.
Jordan Bardella, le jeune président du parti, et qui mène sa liste au scrutin de juin prochain, a ainsi indiqué, quelques jours avant Manon Aubry, que la proposition du RN de sortir la France du commandement intégré de l’OTAN n’était plus à l’ordre du jour dans le contexte où « la guerre est toujours en cours ». L’argument est paradoxal : c’est précisément parce que la guerre est en cours qu’il devrait être urgent de ne pas s’y laisser entraîner par un alliance dont la principale caractéristique n’est pas de chercher l’apaisement.
On peut dès lors s’interroger : qu’est-ce qui conduit les deux derniers partis parlementaires français qui avaient jusqu’à présent cultivé une image d’opposition au bellicisme « mainstream » à afficher un ralliement de fait ?
L’opportunisme, c’est-à-dire la crainte qu’une dénonciation trop molle de la Russie, ne leur fasse perdre des voix ? C’est possible, même si c’est en réalité un calcul douteux qui sous-estime l’existence d’un sentiment pacifiste chez de nombreux citoyens non soumis à l’idéologie dominante.
Ou bien une conversion de fond ? Celle-ci pourrait bien être favorisée par l’imprégnation lente résultant de l’immersion continue de leurs dirigeants au sein des institutions européennes – ici l’europarlement. Le phénomène est connu : ce ne serait pas la première fois que des opposants « radicaux » – ou se faisant passer pour tels – investissent une institution de l’UE en proclamant leur intention de « la transformer de l’intérieur », et finissent… par être transformés eux-mêmes.
Les deux explications ne s’excluent pas, et pourraient même être complémentaires. De quoi, en tout cas, réjouir le Secrétaire d’Etat américain récemment en tournée sur le Vieux continent. De passage à Paris le 2 avril, Antony Blinken a plaidé pour que les Européens renforcent leur production d’armements, de munitions et d’équipements en faveur de l’Ukraine. Car, a-t-il martelé, « il s’agit d’investissements en nous-mêmes ».
Un argument qui semble désormais partagé par Mme Aubry et M. Bardella.
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Martine Garcin
Il semblerait hélas que le « demi-tour politique et idéologique » par rapport à l’OTAN ne concerne pas seulement LFI et RN.
Sur les raisons du conflit en Ukraine, il est opportun de relire le seul article correct de l’Humanité sur cette question, l’entretien d’un économiste américain par Pierre Barbancey, l’Humanité du 12 avril 2024. L’élargissement de l’OTAN est bien au centre du problème : « Les États-Unis n’auraient jamais dû proposer l’entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Alliance atlantique, lors du sommet organisé à Bucarest en 2008… Cette volonté d’étendre continuellement l’organisation militaire vers l’Est et notamment à l’Ukraine était imprudente. Quelle serait la réaction des États-Unis si la Russie ou la Chine décidaient d’installer des bases militaires au Mexique ? … ». L’article rappelle également les négociations d’Istanbul de mars 2022 qui portaient sur cette question de l’élargissement de l’OTAN.
Pour régler le problème, la raison commanderait que l’on s’attaque aux causes, c’est-à-dire que l’on revendique avec force le retrait de notre pays de l’OTAN et la disparition de cette alliance belliqueuse dont le seul objet est la défense de l’hégémonie américaine. Mais nous vivons des temps déraisonnables.
Voir l’article en commentaire de https://histoireetsociete.com/2024/04/11/entretien-avec-boris-litvinov-dirigeant-communiste-de-donetsk-a-loccasion-du-10e-anniversaire-de-la-republique-populaire-de-donetsk/
Voir aussi le graphique de la Russie et de la Chine encerclés par les dizaines de bases de l’OTAN : https://histoireetsociete.com/wp-content/uploads/2024/03/AAY0hWa-90.jpg