Entre ceux qui se demandent pourquoi les Etats-Unis conservent un “client” comme Netanyahou et ceux qui pensent qu’il n’y a pas de hasard et que ce sont bien les Etats-Unis qui ont besoin de pareils tarés, style non seulement Netanyahou mais Zelensky et les “fous” d’Amérique latine… effectivement on s’interroge… Et quand on a Macron et “les élites” politico-médiatiques dont nous bénéficions en France peut-être faut-il s’inquiéter du recrutement. Tant qu’il y a eu un ancrage socialiste (le vrai socialisme) il y a eu des interrogations sur les liens entre personnel politique et peuple, y compris pour dénoncer la bureaucratie. Nous sommes désormais dans un système capitaliste dans lequel les inégalités ont atteint un tel niveau que ce que l’on subodore être de la folie est devenu déjà la norme, l’habituel, parce qu’il n’y a pas d’autres folies que le jeu des appétits individuels qui s’est totalement substitué à l’intérêt général, même quand cela prend des proportions inouïes comme aujourd’hui. (1)
Est-ce que l’impérialisme a besoin de gens qui sont aptes à jouer la stratégie du “fou” ?
La stratégie du fou, est une théorie politique associée à la politique étrangère du président américain Richard Nixon. Ce dernier, avec son administration, a tenté de faire croire aux dirigeants des pays hostiles du bloc de l’Est qu’ils ont en face d’eux un dirigeant au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction. Ainsi, ces pays hostiles ne devaient pas être tentés de provoquer les États-Unis, craignant une réponse américaine inattendue. Visiblement avec Trump on est retourné à ce grand classique et avec Biden on raffine : non seulement le gouvernement des USA se peint comme “dépassé” et ayant du mal à tenir ses créatures, mais c’est la classe capitaliste elle-même qui se divise entre patronat classique “raisonnable” et cinglés imprévisibles envisageant une utilisation diabolique des nouvelles technologies. Notons que l’ensemble dépend toujours in fine de l’Etat et de sa capacité à pressurer les peuples.
Les “fous” de seconde main…
The New Atlas écrit : le plan américain d’utiliser Israël pour provoquer une guerre avec l’Iran ne fonctionnera que si le monde est convaincu que les États-Unis ont « essayé d’arrêter Israël ».
La politique américaine visant à contenir le changement de régime en Iran vise à provoquer une guerre contre l’Iran, dans laquelle les États-Unis hésitent à intervenir ;
Il y a tout un chapitre dans « Quel chemin vers la Perse ? “intitulé “Leave it to Bibi” (Leave it to Benjamin Netanyahu), qui énonce un plan qui ne fonctionne que si les États-Unis peuvent convaincre le monde qu’ils n’ont rien à voir avec l’attaque d’Israël.
En réalité, les États-Unis vont encourager et permettre une attaque israélienne tout en se préparant tranquillement à intervenir après ;
Les tentatives visant à faire apparence de persuader Israël de “désescalade” sont un pilier de cette politique visant à provoquer une guerre par procuration plutôt que d’empêcher la guerre ;https://www.brookings.edu/…/2016/06/06_iran_strategy.pdf
L’art suprême étant de convaincre non seulement l’électeur mais surtout les couches populaires que “la folie” est telle qu’il ne vaut mieux pas s’en mêler. De créer une zone sur laquelle il n’a plus aucun pouvoir puisque c’est un théâtre dans lequel les passions irrationnelles règnent en maître.
Danielle Bleitrach
(1) A ce propos, j’ai beaucoup apprécié les propos de Youri Solomine, un grand artiste et intellectuel soviétique, qui est mort récemment et dont je vous conseille de lire la biographie. Bien que proche du président Poutine, il restait un soviétique et a excellemment résumé ce qui est un des principaux problèmes de ces gens complètement hors sol et l’a opposé à ce qu’était l’URSS du moins jusqu’à ce que les dirigeants eux-mêmes aient commencé à perdre pied, ce qui est attribué à Krouchtchev, le film Chers camarades de Kontchalovski décrit cette dérive . Leur “folie” est simplement la marque de gens qui n’ont plus la moindre relation avec la manière dont vivent l’immense majorité des gens.
Je déteste le mot “élite” qui résonne de plus en plus souvent autour de nous. Les écoles d’élite – pourquoi existent-elles aujourd’hui ? N’importe quelle école notre doit être celle de l’élite. Après tout, ces gens qui se considèrent maintenant comme de l’élite et envoient leurs enfants dans des établissements d’enseignement d’élite, ils ont étudié en Union Soviétique. Nous avions étudié à une époque où les chances étaient égales. Mais ils y ont appris ! Ils y ont trouvé leur position ! Alors pourquoi sont-ils si convaincus qu’eux et leurs enfants méritent mieux que les autres ? Qu’est-ce qui cloche chez les gens ? Je parle de ceux qui ont envie, qui ont attrapé le kush et qui ne veulent pas le rendre. C’est une parodie de la vie humaine – manger chez les pauvres. Je ne comprends pas ce que cela signifie – les étudiants d’élite. Qu’est-ce que les chiens ou les chevaux d’élite – je comprends. Et je ne connais pas d’élite. Je connais ceux qui sont éduqués. Je connais des gens intelligents. La Tentative de remplacer l’intelligence par l’élite, dont le degré d’élitisme est déterminé par leur revenu, engendre la division, et avec elle la sauvagerie des âmes.
©️ Yuri Solomin
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