Nous avons avec ce forum une nouvelle preuve de l’alternative que propose dans le cadre du rassemblement patriotique le KPRF. C’est à la fois une porte ouverte allant bien au-delà du KPRF et qui interpelle les conservateurs du pouvoir, ceux qui prétendent combattre l’OTAN et les coalitions de l’impérialisme US sans mettre en cause la societe capitaliste, ses liens internationaux, son pillage et son exploitation. Là encore il est absolument invraisemblable que de telles prises de positions soient censurées et d’abord par l’Humanité et les secteurs chargés de la politique internationale alors qu’une large publicité est accordée au contraire à ceux qui entretiennent le compromis perpétuel avec les marchés financiers et l’OTAN. On en arrive en France comme dans d’autres pays européens soumis à la même censure que ce soit l’extrême-droite voire la droite (qui participe d’ailleurs au Forum Gaïdar dont il est question ici) qui apparaisse comme le défenseur de la paix et engrange les bénéfices de cette attitude qui correspond aux vœux du peuple français. Tandis que par ailleurs il y a un pseudo radicalisme gauchiste autour de personnalités aventurières cultivant le “communautarisme’ comme la FI. Ce qui est censuré et interdit c’est justement la position des communistes telle que l’expriment le KPRF et d’autres partis. il ne s’agit pas seulement de solidarité internationale mais bien de savoir quels choix pour la France ? (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)
https://kprf.ru/party-live/cknews/225446.html
Les vice-présidents du comité central du KPRF, D.G. Novikov et L.I. Kalashnikov, ont participé au Forum économique de Moscou.
Le VIIIe Forum économique de Moscou s’est déroulé les 2 et 3 avril. Comme les années précédentes, il a rassemblé des représentants du secteur réel de l’économie, des parlementaires, des personnalités publiques, des scientifiques russes renommés, ainsi que des personnalités gouvernementales et scientifiques de pays étrangers. L’objectif d’un tel rassemblement est de créer les conditions d’un développement global et réussi de la Russie avec les autres pays du monde.
Au cours des 11 années d’existence du Forum économique de Moscou, plus de 10 000 participants de 35 pays y ont pris part. Plus de 200 événements d’experts ont eu lieu. En 2024, les thèmes de discussion prioritaires étaient les suivants :
- la recherche de nouvelles approches en matière de développement économique,
- la société moderne et la justice sociale,
- l’approche civilisationnelle dans un monde multipolaire,
- la culture en tant que ressource pour le développement de la Russie,
- les questions de politique migratoire,
- l’interaction au sein des BRICS et de l’EAEU,
- la situation au Moyen-Orient,
- l’opération militaire spéciale et le renforcement du complexe militaro-industriel russe,
- le développement spatial de la Russie.
L’IEF est en grande partie né comme une alternative au Forum Gaidar. Pendant de nombreuses années, les participants à ce dernier ont cherché des moyens de justifier la nécessité des politiques néolibérales et de justifier les actions correspondantes des autorités. Entre-temps, trois décennies de telles politiques ont eu des résultats dévastateurs pour l’économie russe.
Il convient également de noter que les participants actifs du Forum Gaidar ont été constamment invités aux discussions du Forum économique de Moscou. Cependant, le plus souvent, ils se sont avérés ne pas être prêts au dialogue. Ainsi, toutes leurs déclarations sur la liberté d’expression et un monde ouvert sont devenues un exemple clair de démagogie libérale. En 2017, l’invitation a été ignorée par Alexei Koudrine, ancien ministre russe des finances et à l’époque président de la Chambre des comptes. Konstantin Babkine, président de l’IEF, a commenté cette situation : “Ils se considèrent comme de grands économistes, mais ils évitent tout simplement les discussions sur les questions de fond. Et je sais pourquoi : dans les discussions ouvertes sur les questions économiques, ils auront l’air ridicules”.
Les participants au Forum économique de Moscou sont ceux qui sont engagés dans les affaires réelles, la production, la science et la mise en œuvre de politiques orientées vers le pays. Le Forum Gaidar, quant à lui, peut être considéré comme un rassemblement de dogmatiques et de bureaucrates néolibéraux, de représentants des grandes banques et du capital des matières premières. Cette composition détermine également des visions différentes de la situation actuelle. Les représentants de certaines approches sont en faveur d’une économie souveraine et prospère, tandis que d’autres exportent des capitaux et des matières premières du pays depuis des décennies, laissant le marché intérieur aux mains du capital étranger.
Un grand mérite dans l’organisation du forum revient à Konstantin Babkine, déjà mentionné, copropriétaire de l’usine Rostselmash et personnalité publique bien connue. Konstantin Anatolyevich dirige avec succès des entreprises de construction de machines, qui sont sorties de la crise des années 1990 grâce à ses efforts. Il prouve la nécessité de changements dans l’économie russe non pas par des mots, mais par des actes. Dans son livre “Pour une politique industrielle raisonnable, ou comment sortir de la crise”, il analyse de manière critique les points de vue économiques d’un certain nombre de membres du gouvernement, de représentants de grandes banques et d’entreprises de matières premières, décrit les problèmes économiques de la Russie et formule des propositions pour les surmonter.
L’essence des discussions du Forum économique de Moscou est l’élaboration d’un concept et de mesures concrètes pour formuler une nouvelle voie de développement pour notre pays. Les approches des participants le rapprochent du Forum économique d’Orel organisé par le KPRF. De leur côté, les experts représentant le Parti communiste de la Fédération de Russie jouent un rôle important dans les travaux de l’IEF. Parmi eux, Nikolai Vasilyevich Kolomeitsev, Oleg Nikolayevich Smoline, et Nikolai Vasilyevich Arefiev.
Dmitri Novikov, vice-président du comité central du KPRF et premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, participe régulièrement au forum. Cette année encore, il a animé la discussion plénière sur l’interaction entre les pays membres des BRICS. Dans son discours d’ouverture, M. Novikov a noté l’augmentation naturelle de l’attention portée au développement de cette association. Soulignant l’importance de l’adhésion de nouveaux pays aux BRICS, il a rappelé que l’expansion de l’organisation était l’un des principaux résultats de la réunion des chefs d’État des BRICS qui s’est tenue l’année dernière en Afrique du Sud.
La discussion plénière sur le thème “BRICS+ : la voie vers un nouvel ordre mondial” est devenue l’un des principaux débats du Forum économique de Moscou de cette année. Dmitri Novikov a suggéré que les intervenants concentrent leur attention sur les questions suivantes :
- Quelles sont les opportunités ouvertes par l’expansion des BRICS et l’admission de nouveaux membres ?
- Qu’attendent les nouveaux pays de leur adhésion aux BRICS+ ?
- Quelles sont les perspectives des BRICS+ en tant qu’institution internationale ? Quel rôle peut-il jouer dans le monde global ?
- Perspectives des BRICS+ dans le système financier international. Est-il possible d’introduire une monnaie de règlement collective dans les BRICS ?
- Quel rôle la Russie peut-elle jouer en 2024 – pendant sa présidence des BRICS ?
Un autre vice-président du comité central du KPRF, Leonid Kalashnikov, président de la commission de la Douma d’État chargée des affaires de la CEI, de l’intégration eurasienne et des relations avec les compatriotes, a également participé à la réunion, qui était présidée par Dmitri Novikov. Leonid a commencé son discours en évoquant le Forum Gaidar, autrefois “choyé”, dont de nombreux participants sont aujourd’hui partis en exil. Il a noté que les mesures proposées avec persistance par les participants au Forum économique de Moscou et rejetées par la communauté néolibérale sont aujourd’hui partiellement mises en œuvre. Dans le même temps, le KPRF se bat pour une mise en œuvre plus intensive des changements attendus depuis longtemps dans la société.
Leonid Kalashnikov a abordé les problèmes de coopération internationale dans l’espace post-soviétique. Le député a insisté sur ce point : “Nous vivions autrefois dans un seul pays, l’Union soviétique, mais aujourd’hui nous nous sommes dispersés dans des appartements séparés. Mais notre coopération n’est pas moins demandée. La vie elle-même nous oblige à suivre cette voie”.
La question des migrations a également été abordée. L.I. Kalashnikov estime que la politique migratoire doit être sérieusement modifiée. Certes, la Russie a besoin de main-d’œuvre, mais on ne peut ignorer les coûts de la migration sous sa forme actuelle. L’orateur a rappelé que, par le passé, deux projets de loi sur le recrutement dit organisé ont été adoptés, mais qu’ils n’ont malheureusement pas été mis en œuvre. La raison en est l’intérêt des entrepreneurs à recruter de la main-d’œuvre sans dépenser d’argent pour créer des conditions de travail et de vie décentes. Selon M. Kalashnikov, il est nécessaire de créer un nouvel organisme public chargé de traiter les questions de migration.
Des représentants de la plupart des pays BRICS ont assisté à la réunion. Parmi eux se trouvaient des experts de l’Iran et de l’Égypte, qui ont récemment rejoint l’association. La composition générale des principaux orateurs était la suivante :
- Jose Alfredo Graça Lima (Brésil),
- Santishri Dhulipudi Pandit (Inde),
- Wu Yuhua (RPC),
- Rasigan Maharaj (Afrique du Sud),
- Hazem Zaki (Égypte),
- Alireza Saleh (Iran).
Les discours ont souligné la nécessité et les perspectives d’un approfondissement de la coopération dans le cadre des BRICS. Les succès actuels dans le développement des pays membres ont été notés. Une vision du développement de l’organisation et de son avenir a été proposée.
Wu Yuhua a présenté des données selon lesquelles la part des pays BRICS dans le PIB mondial dépasse largement les 25 %. Il a souligné la nécessité croissante de renforcer les liens financiers et le développement conjoint de technologies innovantes.
Le représentant de l’Égypte a attiré l’attention sur la réussite économique des pays des BRICS et a souligné la nécessité de mettre en œuvre des projets interétatiques communs. Hazem Zaki a noté la vaste expérience de coopération accumulée par l’URSS et l’Égypte et s’est dit prêt à stimuler les processus d’intégration.
Santishree Dhulipudi Pandit, professeur et vice-chancelier de l’université Jawaharlal Nehru de New Delhi, a estimé que l’hégémonie des États-Unis avec le soutien de leurs satellites constituait une grave menace pour le monde moderne. Selon elle, la Russie joue un rôle majeur dans la création d’un monde multipolaire et constitue un contrepoids important aux aspirations hégémoniques des principales puissances capitalistes.
L’experte estime qu’il est nécessaire de parvenir à un consensus maximal au sein des BRICS. Dans le même temps, il est important de sélectionner les pays désireux de rejoindre l’organisation afin de développer une politique commune. Le Dr Santishri Dhulipudi Pandit considère que la tâche de la Russie en tant que présidente des BRICS en 2024 est d’aider l’organisation à devenir une organisation institutionnelle capable de rivaliser avec l’OMC et le FMI. Selon elle, il est nécessaire de passer d’un ordre mondial euro-atlantique à un ordre mondial pacifique-eurasien.
Le Dr Rasigan Maharaj, représentant du continent africain, a également abordé le thème d’un monde multipolaire. Il a souligné que les pays du BRICS représentent 3,6 milliards de personnes, soit 45 % de la population mondiale. Leur voix est celle de la majorité mondiale. Sur le plan économique, les pays des BRICS affichent des performances supérieures à celles des pays du G7, qui sont confrontés à un ralentissement de leur développement.
Selon Maharaj, les élites occidentales mènent des politiques injustes et hypocrites. La pandémie de coronavirus a clairement montré le cynisme ultime des groupes dirigeants de l’UE et des États-Unis. Ils ne sont intéressés que par la maximisation des profits, et non par la préservation de la vie des gens. Le représentant de l’Afrique du Sud a souligné que les pays BRICS ont un grand potentiel de développement et de consolidation. Cependant il ne doit pas s’agir d’une simple association anti-occidentale, mais d’une organisation conçue pour développer des mesures constructives afin de surmonter les crises et d’atteindre des objectifs communs.
Au cours de la discussion plénière, les orateurs ont reçu un certain nombre de questions via le site officiel de l’IEF. L’une d’entre elles, adressée à Dmitri Novikov, était la suivante : “Quels mécanismes existent pour maintenir des relations égales au sein des BRICS eux-mêmes ?” Au début de sa réponse, le modérateur a souligné : “Lors de la prise de décisions, l’organisation adhère au principe : “un pays – une voix”. Toutefois, ce fait ne peut à lui seul constituer une garantie suffisante de coopération respectueuse”.
Selon le vice-président du comité central du KPRF, la garantie de l’égalité au sein des BRICS réside dans le fait que tous les États membres s’engagent fermement à créer un monde multipolaire équitable plutôt qu’à défendre leur propre position. Ils partent du principe que des relations d’égalité pour tous donneront bien plus que des tentatives de mener une politique de diktat. L’inégalité jette sciemment les bases d’un conflit, crée des menaces et provoque des guerres. Cela représente un grand danger pour le monde. La politique de l’OTAN menace déjà l’humanité tout entière et tous les peuples de la planète au prix de grands sacrifices. Les pays BRICS élaborent leurs politiques afin d’éviter une guerre mondiale et de minimiser les autres menaces mondiales. C’est pourquoi ils sont prêts à un partenariat honnête sur la scène internationale.
En outre, la logique des pays BRICS est que les différentes économies – grands et petits pays – sont capables de se compléter organiquement et mutuellement. De leur point de vue, la coopération et l’intégration sont préférables à la confrontation et à la dictature des politiques. Par conséquent, selon D.G. Novikov, nous sommes tous les témoins vivants de ce que la pratique a déjà prouvé : un développement égal est plus efficace que la voie du chantage et des menaces.
Oui, les pays BRICS ont leur propre vie politique. Il y a des débats, parfois très vifs, sur des sujets variés. Mais il est extrêmement important que les forces politiques dirigeantes de tous ces pays aient le désir d’aider leurs pays à apporter une contribution significative à la formation d’un monde multipolaire juste. Dmitri Novikov a particulièrement insisté sur le mot “justice”. Selon lui, s’éloigner de l’unipolarité n’est pas intéressant en soi. L’essentiel est que ce processus garantisse l’élimination de l’injustice dans l’architecture de l’économie et de la politique mondiales.
En conclusion, Dmitry Georgievich a noté que le débat scientifique et d’experts sur “BRICS+ : la voie vers un nouvel ordre mondial” qui a eu lieu dans le cadre de l’IEF a été très instructif. Il démontre que les pays participants respectent les intérêts de chacun et sont prêts à relever ensemble les nombreux défis qui font obstacle à une coopération plus profonde entre les pays et les peuples. Dans l’ensemble, le potentiel économique et l’influence politique croissants des pays BRICS créent les conditions d’un développement réussi et non conflictuel de notre monde.
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Micka
Bonjour Madame.
Je souhaiterais savoir et comprendre en quoi la FI cultive le communautarisme ?
Puisque c’est un des griefs que vous énoncés pourriez vous développer.
Je ne suis pas membre de la FI ni un soutien inconditionnel à Mélenchon mais seulement surprise de cette affirmation
Alors que je trouve dans les discours de Monsieur Mélenchon beaucoup d’humanisme et une ouverture certaines sur le monde et ses différences.
Merci de bien vouloir m’éclairer dans ces moments difficiles et obscurs , qui ne permettent pas toujours pour des personnes moins instruites de faire le tri entre le vrai et le faux
admin5319
premièrement) j’ai toujours apprécié les engagements de Melenchon dans les combats de l’Amérique latine et vous ne m’entendrez jamais le mettre en cause sur ce plan là. Mais je vous signale qu’en revznche LFI regroupe des gens qui ont à peu près toutes les prises de position et LFI est un sac de gens qui se font la peau entre eux parce qu’il n’est rien d’autre qu’un “mouvement” organisé autour de petits chefs, soit melenchon, soit ses lieutenants en train de se faire la peau et pratiquer chacun des formes de surenchères qui vont effectivement dans certains cas jusqu’à des positions indigéniste.
deux) si on prend l’exemple toujours de l’Amérique latine et de Cuba ; la grande différence que vous pouvez constater entre LFI et le PCF c’est que quand quelqu’un comme Chassaigne s’empare d’un combat il le mène avec efficacité, détermination en rasemblant le plus largement possible. C’est la grande différence etre un parti comuniste si affaibli soit-il et un mouvement à visée électoralistes exclusivement de fait.
Votre question m’apparait si fondamentale qu’en dehors de ces deux remarques je vais tenter de faire une contribution… Je déteste la manière dont on traite les individus quand le combat politique est devenu infame… la manière dont on résume l’absence d’idée et d’efficacité à des caricatures et je pense qu’effectivemnt il est juste que j’explique ce qui détermine mon choix pour le PCF et pas la LFI. Déjà retenez cette idée, je pars de l’expérience et je sais que le choix groupusculaire ne mène nulle part, comme je sais également que la tentation de constituer un “mouvement” aux allures radicales mais qui sur le fond reste mitterrandien (en finir avec le PCF et aller vers tous les compromis qui assurent le pouvoir avec des stratégies à géométrie variable, feindre d’engager les citoyens et avoir simplement un quarteron de notables qui imposent des décisions, des lignes sans la moindre consultation des militants qui se retrouvent en train d’être un fan club… Pas plus la social démocratie devenue atlantiste comme le PS de Hollande, Glucksman, etc… que la social démocratie jouant le gauchisme comme la LFI n’ont fait autre chose que contribuer à l’affaiblissement de la gauche et la montée de l’alternative Macron- extrême-droite- abstention.
Donc il faut faire autre chose et je pense qu’il s’agisse de résister ou d’aller vers un changement de societe a un besoin urgent d’un parti communiste révolutionnaire.
danielle Bleitrach