La fausse alternative de l’extrême-droite et de Macron, “l’ukrainisation” et le retour en force du “conservatisme”

Tandis que les bravaches qui en France suivent Macron dans ses appels à la guerre, ne craignent pas de pondre des articles qui expliquent sans le moindre humour à quel point Poutine craint d’être confronté aux troupes de l’OTAN (quitte dans l’article suivant à nous raconter comment la bave au lèvre ce tyran malfaisant est déjà en train de tirer au sort le prochain pays membre de l’Otan qu’il va envahir), les protestations des “officiels” ukrainiens limogés dans une débâcle de fin de règne révèlent la manière dont l’occident contrôle leurs déclarations sur l’état du terrain, dit jusqu’où les occidentaux ont la main mise. Dans le contexte des règlements de compte entre caciques ukrainiens sur la gestion de la débâcle, chaque jour offre ses révélations. Mais pour maintenir la fiction du “progressisme” contre “le fascisme”, il y a les leurres “sociétaux” et les faux affrontements entre le Rassemblement dit National et le Macronisme, une comédie qui se joue en France mais aussi à l’échelle de l’Europe, une sorte d’ukrainisation de l’UE…

Illustration : Anna Malyar, ancienne vice-ministre de la défense de l’Ukraine

Macron: Même si l’on me traite de fou, je soutiendrai l’Ukraine… “un fou allié”… c’est étrange qu’il n’ait pas imaginé ce que l’ironie et le bon sens français pourrait faire de ce genre de proclamation dans un contexte qui se révèle de plus en plus pour ce qu’il est… et qui ne tient qu’à travers le consensus atlantiste en France comme dans toute l’Europe autour d’un faux duel et vrais complices que sont l’extrême-droite et ceux qui comme Macron ne font pas mystère de leur volonté d’en finir avec la souveraineté française au nom d’une Europe de plus en plus vassalisée aux USA. Madame Meloni en Italie représentant assez bien l’unité de ces apparents contraires.

Partout sous diverses formes on assiste à un discrédit de ce courant qui a prétendu être centriste voire social démocrate pour mieux mener la politique du capital, celle des marchands d’armes, en utilisant le masque du sociétal voir du libertaire, du “progressisme” dans les mœurs, d’un féminisme coupé des intérêts réels des femmes du peuple, le tout dans les parades spectacle, de la part de gouvernements qui ont entretenu les concurrences au sein du monde du travail, créé les conditions de difficultés accrues au logement, à l’emploi stable et correctement rémunéré, et qui a fourni la base à cette montée des conservatismes :

Ce qui risque de se passer au Portugal ce weekend avec les élections législatives où ressurgit le fascisme avec un personnage totalement caricatural qu’est venu appuyer madame Le Pen (1), il y a également l’Irlande (2), ce référendum sur le code de la famille plus “permissif”, soutenu pourtant par toutes les forces politiques. Partout, des pays dans l’ancien pacte de Varsovie où montent les divisions, la balkanisation alors que des gouvernements de plus en plus minoritaires s’engagent dans le bellicisme, ignorent totalement les protestations populaires mais feignent de s’affronter autour de l’immigration et des mœurs. En fait, après la destruction des organisations, le consensus de fait atlantiste et à la politique de Macron d’une partie de la gauche, le bellicisme approuvé c’est bien l’autre choix du capital, le fascisme, cette fausse alternative qui montre son vrai visage et balaye le pseudo progressisme coupé des préoccupations populaires.

Parce qu’en fait, en Ukraine cela a toujours été l’OTAN y compris avec l’envoi de mercenaires fascistes comme nous le montrons par ailleurs qui a été aux commandes. La seule chose qui rapproche tout ce beau monde c’est son caractère “mondain”…

L’Occident interdit à l’Ukraine de montrer ses équipements détruits

C’est une femme, Anna Malyar, ancienne vice-ministre de la défense de l’Ukraine, qui vient de dénoncer la mainmise des fournisseurs d’armes occidentaux sur leur description des combats, ceux-ci interdisaient de parler de cas de destruction de matériel fourni aux Forces armées ukrainiennes (UFA).

« Nos partenaires changent également constamment leur position sur quoi et comment couvrir par rapport à leurs armes. Et nous voici les clients de cette information parce que nous sommes dépendants. Nous avons besoin de ces armes et nous avons reçu une lettre de protestation d’un des États européens qui nous a aidés incognito. Ils ont été surpris que nous les montrions », a déclaré Malyar sur Radio NV.

Selon elle, en fournissant des armes à l’Ukraine, l’Occident demande à ne pas signaler des cas de destruction d’équipements occidentaux, ou à dicter leurs propres conditions sur la manière de présenter ces informations.

Nous sommes dans un leurre où un faux progressisme entièrement soumis aux intérêts du capital en matière d’exploitation et un faux patriotisme sont en train de dessiner le champ clos des intérêts du capital et dans un tel contexte comme cela s’est déjà passé dans l’Allemagne de Weimar, il faut détruire les organisations de résistance, le parti communiste au premier rang, quitte à utiliser la social démocratie pour mener ce travail.

L’histoire ne se reproduit jamais à l’identique mais elle nous permet aussi des mises en garde. Puisqu’il est légitiment question des jours heureux et du rôle d’Ambroise Croizat voici l’article qu’il écrivait dans une Humanité qui était encore celle des communistes.

Ambroise Croizat, l’Humanité en 1944 et une autre conception du féminisme.

Nous rappelons à ceux qui l’auraient oublié quel féminisme quelqu’un comme Ambroise Croizat voyait le seul susceptible d’être vraiment une conquête réelle :

(1) Non seulement les sondages annoncent le retour en force du parti de droite mais celui-ci pour avoir la majorité devra s’allier avec l’extrême-droite que les dits sondages créditent d’un score à deux chiffres : leur leader André Ventura, 41 ans, ancien séminariste devenu professeur de droit, inspecteur des impôts, commentateur sportif puis de faits divers criminels, a provoqué un choc quand en 2019, il est devenu le premier député d’extrême droite à entrer au Parlement depuis la chute de la dictature de Salazar en 1974. Un provocateur qui est apparu dans la banlieue du nord de Lisbonne, en accusant en 2017 la communauté gitane d’être « accro » aux aides sociales ou de se considérer « au-dessus de la loi ». Depuis, l’ex-militant du PSD multiplie les polémiques, comme jeudi dernier, en promettant, en cas de victoire aux élections législatives, d’empêcher l’entrée de Lula au Portugal le 25 avril, lors du cinquantième anniversaire de la révolution des Œillets. Il surfe sur les scandales de corruption du gouvernement social démocrate mais aussi une politique qui a été de fait celle d’un Macron et à la tête de la croisade en faveur de “l”Ukraine”. Les communistes qui mènent un combat courageux ont été pris dans une politique d’alliance et de soutien initiale, la manière dont ils ont tenté de s’en dégager renouvelle les expériences d’un Marchais qui a à la fois sauvé le PCF du sort du PCI et dans le même temps lui a fait perdre beaucoup de forces, mais c’est la seule manière qu’ils ont de rester une référence d’avenir dans la nuit dans laquelle risque de s’enfoncer le Portugal.

(2) Envisagé symboliquement pour le 8 mars, en Irlande, pays de l’Union Européenne aux 5,3 millions d’habitants, qui a légalisé le mariage pour les couples de même sexe en 2015, et l’avortement en 2018, le référendum de ce dimanche a été repoussé :

La première question posée aux près de 3,5 millions d’Irlandais d’inscrits sur les listes électorales concernait la définition de la famille, proposant de l’élargir au-delà de celle fondée sur le mariage, pour inclure également les “relations durables” comme les couples en concubinage et leurs enfants.

La seconde question proposait d’effacer une référence jugée dépassée sur le rôle des femmes dans le foyer, qui suggère qu’elles ont le devoir de prendre soin des autres personnes sous leur toit.

Une nouvelle formule, plus large, imputerait à tous les membres d’une famille la responsabilité de prendre soin les uns des autres.

Alors que les principaux partis s’étaient prononcés pour le OUI à la surprise générale, le referendum a été rejeté : « Je pense qu’il est clair à ce stade que les amendements […] ont été rejetés », a annoncé devant la presse le Premier ministre Leo Varadkar, dont le gouvernement de centre droit avait proposé la réforme. « Il était de notre responsabilité de convaincre une majorité de personnes de voter oui et nous avons échoué à le faire », a-t-il ajouté, alors que les résultats du référendum, dont la formulation avait été très critiquée, n’ont pas été encore officiellement publiés.

Est-ce qu’il est suffisant de parler de revers pour les féministes et d’évoquer le poids de l’église catholique, il y a probablement cette influence, mais le désaveu ne se limite pas là, il est une protestation beaucoup plus globale qui risque faute d’une issue d’entrainer vers des choix d’extrême-droite.