Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : “Nikolai Ryjkov, le dernier géant de l’ère soviétique, nous a quittés”.

C’est effectivement une génération historique qui tend à disparaître et qui parait pourtant la seule dans ces temps de confusion entretenue susceptibles de témoigner et de s’opposer au retour de la barbarie et de la Guerre. L’intervention de Ziouganov sur cet homosovieticus né dans le Donbass appuie celle d’Afonine que nous publions par ailleurs qui souligne l’enjeu réel auquel la Russie et le sursaut contre l’OTAN est confrontée, ne pas laisser les Gorbatchev, les Eltsine l’emporter à nouveau derrière un plébiscite à Poutine et en fait aux oligarques qui l’entourent et sont toujours prêts à vendre le pays. Tant que les communistes français ignoreront cette réalité ils seront eux-mêmes soumis à leurs propres liquidateurs qui empêchent le PCF de jouer le rôle qui devrait être le sien en faveur de la paix et des intérêts populaires autant que de la culture et de la souveraineté nationale qui a toujours eu besoin de l’internationale et de la rencontre avec ses “géants”. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/224678.html

Nikolai Ivanovich Ryzhkov est décédé cette nuit à l’âge de 95 ans. C’est le dernier des géants de l’ère soviétique.

J’ai eu la chance de travailler avec lui pendant plus de 40 ans. Je l’ai connu intimement, en commençant par le légendaire Uralmash, où il est passé de contremaître à directeur de l’usine la plus grande et la plus importante du monde.

N.I. Ryzhkov est né sur les terres légendaires de Donetsk dans une famille de mineurs. Sa biographie pourrait faire l’objet d’un roman entier. Il a franchi toutes les étapes de sa carrière professionnelle, a soutenu sa thèse. Il a été le premier vice-ministre de la construction de machines lourdes et de transport de l’URSS, puis est devenu le premier vice-président du comité de planification de l’État de l’URSS, a participé au comité central du PCUS dans le domaine de l’économie et a dirigé le plus grand gouvernement de ce grand pays.

Si, dans les années 90, la ligne de trois membres du Politburo qui avaient suivi l’école soviétique – Ryzhkov, Romanov et Dolgikh – avait prévalu, le sort du pays tout entier aurait été plus favorable.

Au début des années 1990, lorsque Eltsine et Routskoï ont remporté les élections, ils ont introduit la politique américaine dans le pays. À l’époque, Ryzhkov a proposé des solutions alternatives réelles pour le développement de notre pays, qui ont malheureusement été rejetées à l’époque.

Plus tard, nous avons invité Nikolai Ivanovich Ryzhkov aux élections de la Douma. Il dirigeait le groupe parlementaire “Narodovlastie” [Pouvoir populaire, NdT]. Kharitonov était à la tête de la faction agraire, et j’étais à la tête de la faction du KPRF. Ensemble, nous avons formé un bloc de forces patriotiques qui, à deux reprises, a permis à notre pays d’éviter la guerre civile.

Après la défaillance financière, nous avons formé le gouvernement Primakov-Maslyukov-Gerashchenko. Moi-même, Ryzhkov et Kharitonov nous sommes réunis pour discuter des questions les plus difficiles. Nous avons forcé Eltsine à prendre un virage de centre-gauche, à former un gouvernement et à sortir le pays du gouffre.

La vie de Nikolaï Ivanovitch était fermement liée à la terre de Belgorod. Sur le célèbre champ de Prokhorovskoe, ils ont construit avec Klychkov un merveilleux clocher. C’est là aussi qu’ils ont ouvert une grande bibliothèque.

Nikolaï Ivanovitch a beaucoup fait pour laisser un héritage digne de ce nom dans le domaine du journalisme. Je pense que la nouvelle génération d’hommes politiques et d’économistes étudiera attentivement cet héritage.

N.I. Ryzhkov a préparé un ouvrage intéressant intitulé “Russia : l’idée nationale et le lien entre les époques”. Nous avons tous souffert ensemble pour l’idée nationale. Selon nous, l’idée nationale est un État fort, un sens du collectivisme et un traitement équitable de l’homme de labeur.

Nikolaï Ivanovitch a coopéré activement avec les forces patriotiques du peuple jusqu’à son dernier jour. Il a été sénateur pendant vingt ans.

Dans les années 1990, il a aidé à défendre le parti communiste devant la Cour constitutionnelle. Il s’est battu à nos côtés pendant sept mois. Il partageait toutes les idées fondamentales du KPRF. Il a contribué à l’élaboration de notre programme.

Lors d’un grave accident à la centrale nucléaire de Sayano-Shushenskaya, à ma demande, Maslyukov et lui se sont rendus à Poutine et ont préparé un rapport d’une centaine de pages sur le fait que les installations complexes doivent être gérées par des personnes compétentes et que toutes les technologies doivent être strictement respectées.

Si elles avaient été respectées, nous aurions eu moins d’accidents. Et il n’y aurait pas eu ce grand accident de l’État russe, lorsque deux peuples frères en Ukraine ont été lancés l’un contre l’autre dans la guerre civile.

Nikolai Ivanovich Ryzhkov a vécu une vie étonnamment brillante, riche et intéressante. Il nous a laissé un grand héritage. Le pays l’a honoré à juste titre en lui décernant de hautes récompenses. Héros de la Russie, il a reçu l’ordre de Lénine, l’ordre de la révolution d’octobre, l’ordre du drapeau rouge du travail. Il a été lauréat de nombreux prix.

Nous avons toutes les raisons de remercier Nikolai Ivanovich Ryzhkov pour sa vie extraordinaire et de nous incliner devant sa brillante mémoire. Nous devrions apprendre la vie de telles personnes. Qu’il repose en paix.

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