Ziouganov : “L’interview de Poutine avec Carlson apportera la vérité à l’Occident et à la planète entière”.

Encore une fois que dire sinon qu’il est dramatique que les communistes français soient comme le reste de la population française soumis à une censure dramatique qui interdit le dialogue avec les communistes russes, alors que la préoccupation de ces derniers est la paix. Je dois dire qu’un tel niveau de censure qui ne s’explique que parce qu’une partie importante de l’appareil du PCF est visiblement dans le camp de l’OTAN, celui qui cherche la guerre et cache les enjeux réels, l’Histoire dont il est question ici. Dans l’immédiat, je crains de plus en plus que la choix courageux d’une liste communiste se heurte à cette réalité, non seulement ces gens-là font de fait campagne pour une autre liste comme d’habitude mais ils créent une situation d’incohérence y compris pour les militants qui vont être de plus en plus confrontés aux problèmes non seulement de paix et de guerre mais des conditions dans lesquelles les forces du marché, les secteurs financiarisés s’emparent des leviers qui sont incontournables en matière de pouvoir d’achat. Il faut absolument avancer dans l’immédiat sur la levée de cette censure avec nos camarades russes et dans le monde entier. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/224173.html

Entretien entre le président du comité central du KPRF, Guennadi Ziouganov, et l’observateur politique du KP.RU, Alexandre Gamov.

– Gennadi Andreevich, pourquoi ai-je décidé de vous appeler après l’interview de Vladimir Poutine avec Tucker Carlson ? Parce que je sais que vous et le président avez discuté de nombreux sujets abordés dans cette interview, que vous en discutez encore et que vous continuerez probablement à le faire.

– Permets-moi de te le dire franchement, Sacha, – oui, j’attendais cette interview avec beaucoup d’intérêt pour des raisons tout à fait compréhensibles. Tout d’abord, nous avons passé près de cinq heures au Kremlin avec le président la veille du Nouvel An, à discuter de questions nationales et internationales, ainsi que de l’opération militaire spéciale.

Deuxièmement, nous défendons la souveraineté, l’indépendance et la sécurité du pays. Cet entretien revêtait une grande importance. Car l’Occident s’est fait une image absolument déformée de notre pays, y compris du président.

Je communique régulièrement avec eux (les représentants de l’Occident – A.G.) et je suis surpris qu’ils se soient complètement fermés aux informations véridiques. Et ils ont fait de grands progrès dans le domaine de la guerre de l’information. Ils ont trompé et berné leur population à tel point qu’elle croit à toutes sortes d’absurdités.

– Y compris le fait que nous “allons attaquer l’Europe, nous en emparer…”

– Oui, et que nous sommes sur le point d’entrer en guerre. Alors que nous essayons de tout faire pour arrêter la guerre que les Anglo-Saxons et les Américains nous infligent depuis de nombreuses années.

À mon avis, cette réunion, cette conversation revêtait un caractère exceptionnel pour commencer à briser le blocus de l’information et expliquer notre point de vue officiel aux citoyens du monde occidental et de la planète entière.

– Et cela semble réussir… En tout cas, tout va dans ce sens : l’interview de notre Président a déjà été visionnée par plus de 70 millions de personnes.

– La conversation elle-même m’a fait bonne impression.

– Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

– J’aimais bien Tucker, je le suivais de près, j’ai même étudié sa biographie, en fait. Je crois qu’il a 54 ans, il est marié, il a quatre enfants. Il a des valeurs traditionnelles, c’est un homme très courageux, il a son propre point de vue, il est critique.

Il avait des programmes très pointus sur Fox News, je les regardais. Mais l’État profond de l’Amérique ne les aimait pas, et ils se sont occupés de lui, ils l’ont mis à la porte. Mais Carlson est resté fidèle à ses traditions. Et ce n’est pas un hasard si Poutine a accepté de s’entretenir avec lui.

Tous les Anglo-Saxons précédents, que j’ai observés, qui ont eu une conversation avec notre président, – ce n’était pas une conversation, mais plutôt un “interrogatoire”. C’était un tas de reproches et de coups de gueule. Ce n’est pas sérieux, ce n’est pas du journalisme, c’est de la propagande russophobe et anti-russe malveillante.

Ici, nous avons eu une conversation à part entière, normale, intéressante (je pense que Poutine a choisi le ton juste), correcte et respectueuse. Cela a montré que nous connaissons la situation réelle, que nous avons tout fait, que nous avons fait le maximum pour éviter la confrontation. Et Poutine a tout présenté de manière si objective et détaillée…

– Quel est le sujet de l’entretien qui a le plus retenu votre attention ?

– L’ensemble de la conversation est captivant, dans le bon sens du terme. Par exemple, j’ai apprécié le fait que le président ait raconté en détail (je pense que beaucoup, même des intellectuels, ne le savent pas) comment l’État russe a été constitué.

Et qu’il s’agit d’un seul peuple avec une histoire, une foi, des victoires et des problèmes communs. À la fin, il a même dit, pour la première fois, qu’il y a une guerre civile en Ukraine, que les Russes ne se rendent pas.

Et j’ai entendu plus d’une fois que dans cette affaire, les Anglo-Saxons ont divisé les gens de manière significative, qu’ils nous ont entraînés dans ce conflit à travers l’idéologie de Bandera. Et ils ont tout fait pour faire un coup d’État à Kiev, pour diviser le peuple…..

Et tous ces accords – les accords de Minsk et d’Istanbul – étaient (de la part de l’Occident) un bluff. Et qu’ils étaient tous deux soutenus par des officiers américains de la CIA qui ont soumis toute l’Europe. Et l’Europe a admis qu’elle n’avait pas l’intention de les respecter. Les politiciens européens ne sont absolument pas autorisés à prendre des décisions et à agir. C’est ce qu’a dit Poutine, et Carlson ne l’a pas contesté, il le comprend parfaitement.

Je pense qu’il est très important que nos hommes politiques et nos analystes politiques, entre autres, intériorisent cette logique, que Poutine a appliquée dans ses conclusions et ses évaluations. Je peux également ajouter que dès qu’Eltsine a commencé à parler de nos intérêts, les Britanniques et les Américains l’ont dépeint comme un ivrogne dans nombre de ces mêmes journaux et publications. Ils avaient besoin d’une marionnette.

Et Poutine a dit : nous sommes en faveur de la souveraineté, de l’autosuffisance et de relations normales à cet égard. Je pense que cette interview est extrêmement importante pour les téléspectateurs et les auditeurs étrangers. Car ils ont été trompés à tel point qu’ils ne comprennent absolument pas ce qui se passe dans le monde et en Ukraine.

– Et quelles tâches voyez-vous pour nous ?

– Je regarde ce qui se fait dans nos universités. On a commencé à changer quelque chose dans les écoles, collèges et lycées, mais dans les universités, tout le monde est assis à écouter des voix étrangères et ne sait rien de sa propre position. Ils ont cessé de lire.

Nous devons modifier le processus éducatif et la politique d’information. Dans ce domaine, il faut apprendre des Chinois. Ils se sont coupés de la folie américaine et protègent leur jeune génération. Ils ont adopté un décret portant spécifiquement sur l’éducation patriotique.

Mais ici, Poutine a montré qu’il connaissait bien l’histoire, qu’il voyait les problèmes et les difficultés. Et il a dit honnêtement : pourquoi irions-nous attaquer l’Europe ? Nous avons beaucoup de problèmes propres, et nous devons les résoudre….