Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les élections européennes, leur logique : pourquoi voter pour la liste du PCF, par Danielle Bleitrach

Le 9 juin 2024, les Français vont élire leurs représentants au Parlement européen (PE). Les textes européens sont adoptés conjointement avec le Conseil européen (les chefs d’État et de gouvernement) dans la grande majorité des cas et les Français mais ce doit être pareil pour les autres peuples (on en connaît peu d’euroenthousiastes) ne savent vraiment pas ce qu’ils peuvent attendre de ces représentants élus. Ce n’est pas le seul paradoxe de la dite Europe. Prenons le cas de l’euro, l’idée que ce serait une réussite dans la mesure où peu de Français envisagent le retour au franc (et le brexit n’est pas là pour les inciter au contraire), confond tout simplement un piège désormais refermé sur le malheureux qui y est entré plutôt qu”une adhésion enthousiaste, vu que tout le monde dans ces temps d’inflation mesure bien la manière dont le rapport entre prix et salaire tend à évoluer défavorablement. Donc dans cet article je vais exposer ce que sont ces élections, pourquoi malgré tout je vote pour la liste du PCF et quelques conseils élémentaires aux camarades qui vont faire campagne, conseil venus des temps jadis qui peuvent toujours être utiles.

Les élections européennes restent une procédure désincarnée pour élire des membres d’une institution que les Français ne connaissent pas en y envoyant des élus qu’ils connaissent encore moins. Pire même, par certains côtés, les élections au Parlement européen montrent les limites de la démocratie parlementaire, l’élection au parlement européen réunit la méconnaissance peu enthousiaste de la dite UE avec celle de plus en plus critique du parlement français et de ce qu’on peut attendre du système électoral en général. Le tout dans une remise en question du politique qui peut prendre suivant l’appartenance de classe des formes relativement diverses mais qui pour la plupart remettent en cause la relation famille, individu, Etat.

Cela va de ce refus de s’impliquer dans la vie politique des cadres : « Dans le privé, tu bosses 35 heures, t’es payé le triple, tu vois ta femme et tes gosses, tu n’es pas emmerdé le week-end et tu n’es pas déconsidéré » avait décrypté un proche d’Emmanuel Macron face au désengagement de ceux qui avaient commencé l’aventure dans le sillage des promesses de Macron. On se souvient des difficultés qu’il a eu avant le choix d’Elizaberh Borne de trouver une femme première ministre. Certes ces refus qui prouvent que la politique n’est plus ce qu’elle était a des contre-exemples. Il n’empêche il y a une tendance qui dénonce le rythme de l’engagement, le peu de considération et l’impossibilité d’avoir une influence réelle tant l’idée d’engrenage est forte, cela touche toute la vie politique a fortiori l’élection européenne.

Ce n’est pas si éloigné de l’abstention des électeurs non cadres, non jeunes diplômés espérant faire carrière dans les startups (qui ont toute chance de devenir la prochaine vague des “invalides” du capital de l’intelligence artificielle)… ce qui ne renverse pas la tendance spontanément… et là encore il semble que le sommet du désengagement électoral concerne les Européennes.

L’indifférence des électeurs

Au départ, il y a l’indifférence. « Mettez le mot Europe dans un titre, tout le monde fuit », disait un éditeur et les commentateurs notent que l’esquive concerne aussi l’isoloir. Il y a eu près de 50% d’abstention en 2019 ce qui correspond à une tendance générale encore accentuée et il ne s’agit pas que de la France, c’est toute l’Europe. Il est clair que donner son opinion sur la question n’implique en rien que l’on soit suivi et les Français ont encore en travers de la gorge le non respect de leur choix sur la Constitution européenne… ce traité de Rome de 2004 fut rejeté par référendum en France le 29 mai 2005, avant que son jumeau, le traité de Lisbonne, soit adopté par la voie parlementaire en février 2008.

D’autres États ont connu des péripéties comparables. Les traités de Maastricht (1992), de Nice (2001) et de Lisbonne (2007) furent rejetés en leur temps au Danemark (Maastricht) et en Irlande (Nice et Lisbonne), avant que les citoyens soient reconvoqués afin qu’ils votent correctement. Si les votes aux référendums (oui/non) ne sont pas respectés, quel est l’intérêt d’élire des députés au Parlement européen dont on ne connaît ni le nom ni la mission?

Déjà ce qui se passe au Parlement français avec le mépris total de la représentation nationale n’est pas de nature à susciter l’enthousiasme mais là c’est si plein et entier qu’il est difficile de s’acharner. Il y a les retraites, le 49.3, mais aussi l’entrée de fait en guerre. A coup de drapeaux sur les frontons de nos mairies, tout a été subordonné au soutien de l’Ukraine. Les livraisons d’armes qui leur a jamais demandé leur avis ? Nous sommes de fait en guerre et en dehors de la résolution 390 l’avis de nous-mêmes et de nos représentants n’a jamais été sollicité. Quant aux partis politiques c’est pas terrible non plus en matière d’investissement, tout cela aboutit au constat cynique que l’on doit construire un mode spécifique d’attente de leur part si l’on veut comprendre le sens de ces élections.

Pourquoi voter pour le PCF ?

Et le paradoxe après cette longue démonstration d’un désaveu total c’est que je vais proposer à l’électorat communiste de se mobiliser en prenant bien conscience de ce qu’on peut en attendre et de la manière dont il faut jouer ce coup-là… là encore la lucidité s’impose… le coup de Mélenchon premier ministre a de plus en plus de mal à passer et il conduit directement à la valorisation du Rassemblement si peu national.

La gauche impérialiste compatible avec le capitalisme, atlantiste, pseudo radicale ou totalement opportuniste ne représente plus rien pour la classe ouvrière et les peuples de l’oppression coloniale, nous avons atteint un niveau préoccupant de ce point de vue qui ramène à 25% et moins de l’électorat la représentation de la dite gauche et la droite n’est pas nécessairement dans un meilleur état. Macron et Mélenchon ont inauguré un style mouvement derrière un leader qui réduit les partis au strict minimum, le médiatico politique remplaçant l’implantation territoriale. Arrivés à ce stade de désaveu, qui prétend les sauver ? d’un geste calme et digne, ils doivent être jetés à la poubelle de l’histoire, avec l’impérialisme lui-même. Pourtant ils tentent de surnager en se présentant comme une alternative au fascisme qu’ils ont eux-mêmes provoqué par leur trahison systématique des intérêts populaires et qu’ils n’ont cessé d’utiliser pour leur servir de repoussoir.

Le PCF est à la fois pris dans ce système de déconsidération et il en a été depuis des décennies la principale victime comme la classe ouvrière elle-même. Durant le même temps, le grand capital a multiplié les institutions qui défendent les intérêts généraux de la poignée des bénéficiaires du “libéralisme”, au plan national comme international, il en a fait les bastions de son système de plus en plus inégalitaire, de plus en plus destructeur. Ce que fait la Chine c’est qu’elle mène à la fois une guerre de position, elle s’installe dans les institutions existantes pour y transformer le rapport des forces et une guerre de mouvement, elle s’appuie sur des institutions et des pratiques nouvelles. Ce serait la logique à suivre.

Il faut parfois partir des idées les plus simples qui sont celles dont la portée est la plus grande, comme le dit “Guerre et paix” : si les dépravés et les salauds se sont organisés il parait évident qu’il faut que les gens honnêtes et qui ne veulent le mal de personne en fasse autant”. Si la période que nous venons de traverser est celle d’une destruction systématique des organisations de classe et de masse et parallèlement le hérissement d’institutions et organisations des marchés financiers et de la guerre, il faut inverser la tendance et prôner l’abstention est une hérésie. Il ne faut jamais faire ce que veut l’adversaire et la destruction des communistes est son obsession.

Il est indispensable qu’il existe un parti de la classe ouvrière des couches populaires pour que cette classe ouvrière française redevienne sujet de l’histoire et pas seulement variable d’ajustement des carrières de quelques tribun égotiste comme la France en a produit si souvent. La question est à partir de quoi ce parti a-t-il des chances dans la conjoncture actuelle de renaître ? Depuis une trentaine d’années il a été littéralement laminé, social démocratisé en profondeur tant dans son organisation que dans son idéologie. On peut sans doute attribuer à la combattivité française et au fait que les batailles plus ou moins perdues n’ont jamais pu en finir avec les différentes formes de refus de l’ordre imposé, y compris par l’UE… En 1994, quand le monde paraissait effondré avec l’URSS, il y a eu trois formes de résistance à l’ordre néolibéral : la révolte dans les Chiapas contre l’Alena, la grève massive en Corée du sud, et le grand mouvement français contre déjà les réformes des retraites. La véritable résistance politique a été celle de Cuba qui n’a pas accepté de céder malgré le blocus, l’étranglement et qui est devenu le pôle de rassemblement qui avec le renforcement de Chavez du Venezuela et de la résistance bolivarienne a ouvert une perspective politique qui déjà a eu à cœur de créer de nouveaux rapports sud sud avec des têtes de pont en Afrique et en Chine.

Il s’est avéré que pour des raisons d’histoire personnelle je me suis trouvée mêlée à ce qui est né au début des années 2000.

Ce qui se passait dans le PCF était la poursuite d’une entreprise de liquidation avec le passage de la gauche social démocratique anticommuniste, atlantiste initiée par Mitterrand à une alternance gauche-droite menant des politiques comparables dans un contexte européen de plus plus otanisé et vassalisé aux Etats-Unis par les marchés financiers. Mais bizarrement, sans doute lié à cette combattivité française, au vieillissement du parti, il demeurait un fond inébranlable dans le parti (à Vénissieux, dans le Pas de Calais, dan l’Hérault) qui refusait de renoncer au communisme, avec la satellisation de groupuscules hostiles mais demeurant dans la mouvance. A l’inverse de ce qui se passait en Italie où le processus de décomposition était allé beaucoup plus loin, sans doute par le choix “européen” dès Berlinguer avec le compromis historique, le PCF s’obstinait à exister mais sous un mode de plus en plus électoraliste, de plus en plus soumis à l’alliance qui lui assurait des postes.

Nous n’avons pas rompu avec cette logique, du moins pas totalement, mais au 38e congrès il y a eu le miracle d’un choix autonome du PCF cela s’est présenté comme la seule chance de survie d’un parti communiste mais aussi le fait que cette survie était celle d’une reconquête des couches populaires face à la montée de l’abstention et de la fascisation. Une alternative fondamentale à ceux qui criaient au fascisme pour mieux nouer des alliances sans principe qui par leur politique en créaient les conditions. Autre aspect positif, cette reconquête n’était pas contre la gauche, mais avait une vision de l’ennemi dans la politique de droite, voire d’extrême-droite menée jusqu’ici par tous les gouvernements.

La transformation a été d’abord électorale avec la présentation de candidats talentueux d’abord aux européennes de 2019, puis à la présidentielle de 2022 avec Ian Brossat et Fabien Roussel. Le contrat a été parfaitement bien rempli, une voix spécifique, celle des communistes s”est faite entendre, il faut continuer. Le choix d’avoir une liste de rassemblement derrière un jeune candidat communiste va dans ce sens et je continue à l’approuver. En mesurant bien que l’obstacle à une légitimation d’un parti de la classe ouvrière et des couches populaires n’est pas dans ces candidats mais bien dans le faible score escompté et le détournement alors vers un vote que l’on croit “utile” et que Mélenchon a utilisé dans le prolongement de Mitterrand.

Il est clair que ce qu’il manque également et là c’est encore plus sérieux, depuis c’est de ne pas avoir accompli ce qui était nécessaire à la recréation d’un parti révolutionnaire, son but (le socialisme) autant que son organisation, mais ce choix a créé les conditions d’une exigence nouvelle qu’il faut développer. S’il n’y avait pas eu cette “ouverture” électorale, il n’y aurait pas à l’intérieur du parti ce mouvement en faveur des buts et des moyens d’un parti révolutionnaire. Là encore il est à noter que ceux qui sont par ailleurs incapables de créer la moindre alternative depuis des années continuent seulement à refuser ce possible, à tenter de le détruire par une propagande que ne désavouerait pas le capital, tous les coups sont portés contre la direction du parti et ses militants. C’est un travail de sape qui utilise le fait que l’on ne peut pas espérer changer une situation nationale et internationale qui a duré des décennies en si peu de temps alors qu’en France la vague reste réactionnaire. C’est un travail de longue haleine. Mais c’est le seul qui s’inscrive a contrario de la barbarie d’une France atlantisée et qui ressemble de plus en plus à l’univers anglo-saxon.

Donc ce choix de voter communiste aux élections européennes participe d’abord du seul processus réaliste de développement d’un véritable parti communiste tout en étant conscients des limites d’un tel choix en particulier sur le plan international où le PCF est particulièrement faible parce qu’il demeure aux mains comme la presse du courant liquidateur à la fois dans toutes les dérives médiatiques et jouant les gauchistes et les radicalités qui divisent.

Ceux qui appellent à l’abstention me paraissent doublement dans la posture, premièrement favoriser la démission générale en feignant de jouer à plus révolutionnaire que moi tu meurs, le gauchisme confortable. Au dernières élections cette attitude a en général abouti à renforcer le “vote utile” en faveur de la social démocratie et contribuer à ce que les institutions de la Ve république comme européenne ont produit de plus destructeur pour l’expression des communistes.

L’argument du vote utile est moins pertinent que dans d’autres scrutins, c’est pourquoi cette fois ils choisissent “l’abstention révolutionnaire” (sic).

Les élections européennes ont lieu au scrutin proportionnel. Une rareté dans le système électoral national. Le nombre d’élus est proportionnel au nombre de votes de chaque liste, à condition qu’elle ait recueilli au moins 5% des suffrages exprimés. Une spécificité française. Le scrutin européen est un moyen pour les partis de s’évaluer, de se comparer. Le but n’est pas de gagner, mais de connaître son poids dans l’échiquier politique. Cela peut compter pour la suite. En particulier par rapport aux prochaines élections municipales avec tous les enjeux que ces municipales représentent pour la population.

Il faut bien mesurer que les élections ne sont qu’un moment dans la vie d’un parti révolutionnaire et elles doivent toujours être subordonnées à la grande question dont dépend la vocation démocratique de ce parti et dans ce parti : qu’est ce qui favorise l’intervention populaire, celle de la classe ouvrière, du monde du travail. Les élections jouent un rôle particulier et spécifique mais ne peuvent pas s’abstraire de ce but qui lui nécessite un parti émanation de ce monde-là, parfaitement intégré et prenant vie à partir de là.

Mais ayant dit cela il faut que je rappelle quelques évidences que les camarades paraissent avoir oubliées :

et comment jouer le coup ?

Dans ce type d’élection à la proportionnelle et qui sont marquées par une forte abstention, la seule logique est de faire voter tout l’électorat communiste, de s’adresser en priorité à lui et de le mener jusqu’aux urnes sans jamais abandonner ce travail. Les “abstentionnistes” qui sont souvent le résultat d’une dérive de la contestation à l’anticommunisme l’ont mesuré et ils s’acharnent sur l’électorat communiste en le détournant du vote.

En revanche il est particulièrement peu recommandé de réveiller celui du concurrent ou de l’adversaire. En simple logique électorale, si l’on tient absolument à perdre cette élection il faut pondre des tracts incendiaires sur le retour du fascisme, la mobilisation contre celui-ci sur un mode particulièrement incompréhensible. Étant bien entendu que dans une élection on ne refait pas le terrain, on l’utilise tel qu’il est et c’est pourquoi un parti révolutionnaire ne peut pas ignorer l’état des “masses” mais compter sur les élections pour le transformer.

Si l’on tient réellement à perdre une élection on va sur un marché central et on distribue des tracts appelant à la lutte contre la menace fasciste.

Si l’on veut que cette élection soit utile on peut aller dans un quartier qui peut être celui où il subsiste un électorat communiste et on fait du porte à porte avec la pétition contre la vie chère. Si on a un élu municipal issu de ce quartier, il en profite pour accompagner le mouvement en lui donnant un tour compte-rendu de mandat. Il y a une rupture du lien entre l’élu et l’électeur ce phénomène culmine aux européennes mais il a une dimension générale, le scrutin européen pousse la rupture du lien avec l’électeur jusqu’à la caricature. Il y a d’abord l’effet du nombre : un député européen pour 700.000 électeurs (un député français à l’Assemblée nationale pour 100.000 électeurs). Le scrutin de liste à la proportionnelle dans une circonscription unique éloigne encore l’élu de ses électeurs. Les milieux de liste peuvent être élus sans avoir jamais eu à connaître l’épreuve du terrain. L’électorat devient abstrait et l’élu devient hors sol. Compte tenu du taux de participation (50,12% en France en 2019), certains députés peuvent être élus avec 2,5% du corps électoral. 858 eurodéputés français ont été élus au Parlement européen depuis 1979, date des premières élections européennes au suffrage universel direct. Combien ont laissé une trace ? Combien ont donné envie d’aller voter ? la France détient le record d’être le pays qui envoie le plus de députés européens… qui ne le restent pas. Ils démissionnent aussitôt qu’ils le peuvent, pour un autre mandat, jugé plus intéressant. Au cours de la législature 2019-2024, dix-neuf eurodéputés se sont présentés aux élections nationales. Près d’un sur quatre ! Huit ont quitté le Parlement européen : quatre pour l’Assemblée nationale, deux pour le Sénat, un pour le gouvernement, un pour raisons personnelles. Un mouvement qui concerne tous les bancs : Rassemblement national, France insoumise, Républicains, Europe Écologie-Les Verts.

Donc ce porte-à-porte doit savoir ce qu’il en est et lier les élus de terrain municipaux à ce scrutin hors sol mais que les communistes doivent rendre le plus concret possible et je le répète la pétition sur la vie chère, celle sur la paix sont adaptées.

Le/la député(e) était un homme/une femme qui avait à la fois un «encartement» et le soutien d’un parti, mais aussi une notoriété locale. Pas d’élection sans l’expérience du terrain et un minimum de sens politique. De ce point de vue Fabien Roussel est un bon député parfois trop et pas assez préoccupé du parti et peu entouré dans ce domaine, ce n’est pas Fabien Roussel qui pose problème c’est un parti qui ne sait plus agir en dehors des élections et souvent a contrario de ses intérêts réels et des couches populaires qu’il demeure le seul à pouvoir encore représenter comme la souveraineté nationale. C’est à la fois la force et la faiblesse de l’élection et il faudrait qu’il existe comme jadis un Bureau politique capable de gérer les deux moments de la vie politique. Un des aspects de la social démocratisation est l’élu devenu électron libre et ne devant plus de compte au parti qui le présente. Cela a aidé à la perte de confiance.

On constitue des listes de signataires et on tente de retrouver les listes des anciens adhérents et c’est ceux là avec qui il est le plus utile de continuer à élargir la campagne en faveur du vote communiste. Avec quelques idées simples et claires : l’élection n’est qu’un moment qui doit élargir l’intervention des couches populaires dans le sens de leur intérêt, mais on ne refait pas le terrain on l’utilise. Quand l’abstention est aussi massive on agit pour faire voter les siens et pas réveiller l’électorat du concurrent ou l’adversaire.

Danielle Bleitrach

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5 Commentaires

  • Philippe 2
    Philippe 2

    Dès les premières lignes de cet article je me suis dit que je signerai bien si une liste de signataires en faveur du vote communiste m’était proposée (ce qui me parait improbable). Il faudrait donc que je propose à une instance du parti (que j’ai quitté il y a longtemps) ma signature en vue de la constitution d’une liste. Ceci écrit, j’espère m’engage.
    Philippe 2

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    On peut rajouter que contacter les anciens adhérents pour les faire voter pour la liste communiste est aussi une occasion de retisser des liens et pourquoi pas faire réadhérer certains camarades, sans oublier les encore nombreux militants de la CGT qui au quotidien n’abandonnent pas la lutte.

    Ce serait également une confirmation du changement opéré dans le Parti.
    Sans oublier de préparer le retour d’éventuels camarades qui dans certains cas peut être délicat et au pire c’est toujours une occasion de comprendre les motivations qui ont provoqué la séparation.

    Je rejoins à 100% la tactique consistant à attaquer sur le concret des populations, il est trop tôt et contre productif de parler socialisme en France tant ce mot a été salit par le PS.

    La lutte ne se mène pas de la même façon dans et hors du Parti, le centralisme démocratique intéresse les militants, les conditions de vie intéressent le peuple et les deux sont liés, la démonstration se fera par la pratique.

    Les propositions concrètes du PCF sont clairement exposées lors des campagnes présidentielle, même celles de la candidature de Marie George Buffet étaient les meilleures de l’offre de 2007.

    Pourtant les électeurs n’étaient pas au rendez-vous.

    J’ai toujours eût du mal a comprendre pourquoi les électeurs n’étaient pas réceptifs à nos arguments raisonnés.

    Peut être que présenter un vaste catalogue de mesures empêche de créer une dynamique ?

    Le RN se concentre constamment sur deux thèmes la sécurité et l’immigration et finalement ne parle pas tant que ça de la France. Sarko sur un seul slogan “travailler plus pour gagner plus” il n’a pas dit qui travaillerait et qui gagnerait et la gauche sur la lutte contre le RN qui gagne en popularité. Macron lui défendait une politique favorable à la réindustrialisation de la France et à une meilleure défense de l’UE contre la concurrence des USA et de la Chine.

    Le chantage à l’investissement fait peut être peur à certains salariés “si nous faisons fuir les patrons” ?

    Il reste des angles d’attaque qui me semblent à priori plus consensuels: la défense et l’amélioration du système de santé, le logement, l’énergie, secondairement le transport.

    Sur ces thèmes il doit même être possible de rassembler au delà de la gauche et peut être de limiter l’influence de la droite.

    Prendre de l’influence dans ces domaines compréhensibles par la plupart des électeurs permettra de lutter contre le véritable Grand Remplacement, celui des services publics nationalisés par les coûteuses entreprises au service des gigantesques fonds vautours yankees et britanniques.

    Les services publics dont dépend directement la population ne sont pas à vendre sauf s’il y a des dirigeants corrompus et là nous avons une voie d’entrée pour introduire les notions socialistes.

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  • RUIZ Eric
    RUIZ Eric

    Merci Danielle pour cet article argumenté et qui propose des pistes d’actions !
    A ma petite échelle, dans ma petite fédération normande (l’Eure), sur mon territoire, j’ai de facto un petit groupe d’adhérents convaincus, qui se renforce,… mais qui a du mal à se mobiliser sur le terrain ou que j’ai du mal à mobiliser ! Il y a deux problèmes au Parti : le manque de formation politique des adhérents et des cadres (je m’inclue dans ce cas, ayant adhérer en 1988 et n’ayant suivi aucune formation théorique ; les seules formations “pratiques” viennent de mes expériences professionnelles !), manque de formation dont tu as souvent parlé, mais il y a aussi cette perte de l’habitude/l’expérience militante ! Sortir faire du boîtage avec des tracts est déjà compliqué pour certains, faire la sortie des entreprises ou les marchés devient carrément inenvisageable. Ces deux problème se rejoignent : le manque de formation politique handicape le militant qui a peur de ne pas savoir répondre aux interrogations et aux critiques des personnes qu’il pourrait croiser.
    Mener une campagne des Européennes digne de ce nom, d’un point de vue communiste, passe d’abord par une dynamique nationale qui permettrait de susciter un début d’élan chez les adhérents. Pour cela, articuler plus visiblement, nationalement, la campagne contre la vie chère et celle pour la paix aux enjeux européens serait effectivement un appui pour les militants et sympathisants sur le terrain.
    Mais, un travail de fonds de formation est urgent pour redonner des bases d’analyse aux “nouvelles” générations militantes (celles qui n’ont pas connu les écoles du Parti), des capacités à comprendre les situations (locales, nationales, internationales) et à y répondre concrètement, de manière argumenté. La notion de formation peut être classique, en présentiel, ou par le biais d’outils modernes (wébinaires, vidéos) ou, encore, par le biais d’une presse communiste (les journaux départementaux ou … L’Humanité !).
    Des appuis qui permettraient de redonner confiance aux militants qui hésitent à retourner sur le terrain et à revenir vers les couches populaires !

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  • Philippe 2
    Philippe 2

    Proposition d’une base pour un appel
    je suis pour la préférence socialiste : du pain pour tous, la paix partout, je vote communiste.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Reprenons la main en France et en Europe : conférence de presse du mardi 10 janvier

    https://youtu.be/f-InP9Ydy0o?si=3yDOCTkXlblPUCHN

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