Quelques remarques sur cette excellente base de travail qui ne demande qu’a être partagée, travaillée et approfondie. Merci à ce collectif communiste qui redonne espoir en clarifiant certaines propositions et positions, nous dit Daniel Arias qui met en garde le groupe de travail sur une sous-estimation de l’économie en Union soviétique. Nous avons en effet cet été procédé à la lecture du livre erreur et trahison qui abordait cette question et je résume ses hypothèses : il y avait des problèmes, un croissance qui s’était ralentie en particulier dans le domaine de l’innovation scientifique et technique, mais cela n’avait rien d’une cause d’effondrement. Non seulement rien n’a été fait pour résoudre les problèmes, mais ceux-ci ont servi de prétexte à une désorganisation qui elle était une trahison. (note de Daniel Arias, commentée par Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
https://socialisme.blog/Le-socialisme-a-l-horizon
Je vous propose quelques précisions sur les relations économiques internationales aussi bien dans le système capitaliste que dans le système socialiste. Il me semble que les auteurs se sont laissés piéger par l’idéologie dominante anti socialiste en particulier sur la réalité de l’économie soviétique qui contrairement à la désinformation ne souffrait pas d’un manque de dynamisme, bien au contraire elle n’a pas vécu les crises capitalistes de 1929 période d’expansion de l’économie soviétique ni celles de la fin des années 60. Le manque de dynamisme économique soviétique est le prétexte de l’équipe de liquidateurs pour imposer d’abord le Marché aux entreprises étatisées puis leur privatisation, leur vol.
Il est important de combattre les falsifications historiques qui sèment le doute sur la voie du socialisme et de montrer au contraire comment le socialisme résout avec plus ou moins de succès les contradictions.
Non le socialisme n’a jamais été un ensemble de pays fermés, gris, totalitaires et sans espoir c’est tout le contraire des pays qui ont trouvé des solutions aux problèmes majeurs de leur population avec une vitalité inconnue en occident et sans recourir à la colonisation .
Chez nous.
“externalisation de la production industrielle vers des pays sans protection sociale, à faible monnaie et bas prix de la force de travail.”
Dans le cas particulier des externalisations vers l’Espagne nous n’avons pas affaire à un pays sans protection sociale, ce pays est même sur certains points en avance sur la France.
Effectivement les salaires y sont plus bas avec un SMI mensuel porté récemment à 1000 euros par la coalition de gauche, tout en conservant un niveau de vie tout à fait semblable à celui de la France.
L’Espagne est choisie pour l’assemblage automobile car elle conserve une population ouvrière hautement qualifiée mais aussi pour les centres d’essais et récemment retenue par l’industrie française pour le développement conjoint avec la Chine des moteurs du futur.
Les investissements en Chine se font également pour l’accès à des systèmes industriels et éducatifs cohérents qui permettent le développement de produits dans l’ensemble du processus de la conception à la commercialisation, les cas des véhicules électriques et hydrogène en sont deux exemples de l’attrait de pôles compétitifs en termes de maîtrise des sciences et techniques.
Caja produit les batteries des Tesla. Tesla assemble aussi des voitures à Shanghai et Plastic Omnium développe une usine géante pour produire les millions de réservoirs à hydrogène nécessaires à la transformation de la flotte de véhicules lourds en Chine, production estimée à 1 millions de véhicules à hydrogène.
Le développement du jeu vidéo, secteur très rentable, est soutenu par la réalisation dans des studios de développement, ceux qui programment réalisent le jeu, pour grande partie dans les pays de l’Est, Slovaquie, Tchéquie, Biélorussie, Russie mais aussi le Canada. Les graphistes de cette industrie en Chine sont aujourd’hui soumis au chômage par le développement de l’IA générative qui rend ces travailleurs superflus et coûteux.
Pour l’informatique de gestion les externalisations vers l’Inde pays en voie de développement concernaient une portion de la population indienne avec de longs cursus de formation (BAC+5) et bénéficiant déjà d’une protection sociale par leur position de classe.
L’Inde encore dans le sous développement partiel de sa population a déjà recours aux robots modernes dans les usines.
Le développement informatique est très accessible et demande relativement peu d’infrastructures en comparaison avec l’industrie lourde. Le développement d’Internet et la téléphonie mobile rend aujourd’hui le développement informatique accessible en Afrique tout en lui économisant des étapes technologiques.
Le cas d’un pays périphérique comme la Turquie démontre que la volonté politique est à l’origine du développement industriel du pays, un pays qui gagne en autonomie industrielle, énergétique mais aussi diplomatique.
La perte de souveraineté d’un pays s’explique davantage par le patriotisme de ses dirigeants: le déclin industriel de la France coïncide avec la fin du Gaullisme et le recul du PCF les deux seules forces actives patriotiques françaises. L’abandon de souveraineté étant essentiellement organisé par des forces qui ont collaboré pendant la Seconde Guerre Mondiale aussi bien avec l’Allemagne Nazie qu’avec leur soutien financier, industriel et idéologique: les USA. Notre déclin est relatif à l’abandon de la planification, pourtant menée par la droite, au profit d’une extension du Marché.
L’invocation de conditions internes et externes excusant les responsabilités politiques en France pour accepter cette “mondialisation” ne permet pas d’expliquer la résistance du Belarus à la destruction du bloc socialiste. Le Belarus est un pays peu peuplé mais qui dispose d’un certain équilibre économique et d’une relative autonomie mais surtout d’une souveraineté politique.
Chez les socialistes isolés ?!
“développement isolé du socialisme au XXème siècle”.
Ce ne fût pas le cas ni des Soviets pas plus que la Chine qui dans leur développement initial ont poursuivi les achats de machines outils et de véhicules aux économies capitalistes de l’Atlantique.
La NEP en URSS correspond à une ouverture économique du commerce international ainsi que le recours au crédit. Le blé et l’or soviétiques ont permis les achats de ces matériels industriels indispensables, tout comme l’achat d’armement aux USA pendant la Grande Guerre Patriotique.
La Chine a poursuivi l’achat de camions Dodge et d’autres équipements tout en développant son industrie lourde et d’équipement.
Cuba et les Pays de l’Est, le Vietnam et la Corée du Nord ont bénéficié du soutien des pays socialistes.
Cuba et la RPDC ne cessent de réclamer leur intégration dans la mondialisation et disposent déjà de zones économiques spéciales. Le développement socialiste n’était pas en contradiction avec le mouvement international de mondialisation, bien au contraire il a poursuivit la mondialisation en transformant les rapports entre nations. La coopération Franco-Soviétique scientifique en est un exemple.
Des rapports internationaux sont rendus indispensables par les évolutions technologiques majeures dans l’industrie qui ont besoin de ressources primaires inégalement réparties et de coopération pour mutualiser la recherche. Mutualisation qui passe par l’achat de brevets, comme chez Lada avec Peugeot, ou encore les suspensions Curtis du char de la Victoire le T34, ou les baskets de chez Adidas “Lilian Nastase” produites en Roumanie Socialiste, la Pologne Populaire exportant son charbon vers les pays de l’OTAN.
Mutualisation qui peut aussi passer par la coopération scientifique non marchande comme dès 1925 avec la structure d’échange VOKS préparant la « décade scientifique française en URSS » de 1934 où les plus grands scientifiques français se réuniront à Kiev.
Cette coopération scientifique correspond aussi avec la recherche d’une alliance pour une sécurité collective de la part de l’URSS refusée par la Pologne, la France et la Grande Bretagne qui ont préféré la tromperie et mis en place leur propre isolationnisme dont le Comité de Non Intervention et Munich seront la concrétisation.
Le socialisme soviétique était internationaliste et refusait le sectarisme ce qui est prouvé dans les échanges entrepris très tôt et développés sous la direction de Staline.
L’ouverture était socialiste quand les empires atlantiques combattaient toute forme de partage et organisaient le pillage par les guerres et les pressions impérialistes. Une bourgeoisie qui n’hésite pas comme Chamberlain à prôner le protectionnisme ou encore comme les USA depuis la guerre de sécession. Les USA, sauf dans leur intérêt, sont “isolationnistes” quand ils refusent les alliances et interventions militaires lors de la seconde guerre mondiale tout en vendant armes et pétrole à tous les belligérants en maintenant droits de douane et réglementations limitant les importations.
Nous avons affaire là aux intérêts purement égoïstes des bourgeois yankees et européens, peut on parler d’ouverture, de marché ?
Ce que les capitalistes appellent mondialisation, libéralisation, déréglementation montre bien que leurs propres économies étaient cloisonnées, protégées en fonction des intérêts et du contexte historique. Ils protégeaient jalousement leurs arrières cours, leurs jardins ou leurs jungles.
Les impérialistes se sont aussi opposés aux coopérations pan africaines, aux alternatives sud américaines, au rapprochement de l’Allemagne avec la Turquie puis avec la Russie tout comme ils combattent aujourd’hui avec acharnement l’ouverture des nouvelles Routes de la Soie, organisent la division en Asie et refusent les délibérations de l’ONU quand elles ne servent pas leurs guerres d’agression.
L’hymne du socialisme est “L’internationale” écrite dans un pays qui a prôné des valeurs universelles de justice, la France Révolutionnaire des Prolétaires.
Transfert technologiques URSS France (souveraineté ?):
https://books.openedition.org/cths/13758?lang=fr
Commerce extérieur soviétique dans les premières années:
https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1933_num_42_235_10645
La NEP vue par Russia Beyond:
https://fr.rbth.com/histoire/88191-nep-russie-sovietique
La décade scientifique française:
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