Cette intervention d’Hervé Poly, membre de l’exécutif et secrétaire fédéral du PCF, dit ce que pourrait être la politique internationale du PCF. Dans ce blog, c’est celle que nous défendons. J’ajouterai à cette analyse pertinente deux tendances qui vont dans le même sens et renforcent encore les possibles de la période mais aussi les dangers, les uns provoquant la réaction de l’impérialisme vers la fascisation. Nous assistons y compris dans les pays capitalistes à un montée des revendications de classe. Là aussi nous héritons d’une situation contrerévolutionnaire avec la destruction des bastions ouvriers et une politique de collaboration de classe qui a accepté toutes les régressions malgré quelques résistances qui n’ont jamais été à la hauteur des coups portés. Cela s’est traduit par une part croissante de la part des revenus du capital par rapport à ceux du travail qui joue un rôle dans la crise, l’inflation, la perte des protections sociales. Nous assistons à une résistance parfois victorieuses comme aux Etats-Unis dans l’automobile, de nouvelles combattivités mais toujours avec le problème de l’absence de perspectives politiques. Ce qui peut se traduire par la montée de solutions fascistes d’une grande fragilité comme on le voir aujourd’hui en Argentine, par des tentatives de division, des balkanisations et la militarisation. La paix est donc partie de la solution mais elle a besoin de perspective politique et celle-ci ne peut être que le socialisme, c’est ce qui se fait jour dans le monde multipolaire où l’impérialisme tente de créer des coalitions bellicistes et des luttes de pouvoir pour empêcher les coopérations indispensables face aux défis posés à l’humanité. Je terminerai en insistant sur le fait que nous ne mesurons pas à quel point le basculement historique est plus avancé que nous l’imaginons, la conscience de irréversibilité est forte mais là aussi il existe l’idée de l’absence d’issue et le moyen d’intervenir, d’où l’importance de ce positionnement au sein du PCF marqué comme tout le monde politique français par l’atlantisme avec un secteur international et une presse de collaboration. (note de Danielle Bleitrach)
Illustration : en plaçant la photo je n’avais pas vu le bandeau qui … date un peu… Mais tout bien réfléchi je trouve que cela marque bien l’évolution positive du PCF comme la prise de position claire y compris même par rapport au 39e Congrès. Le PCF est en train d’émerger d’un long naufrage…
Lundi 20 novembre 2023,
Deux phénomènes majeurs se télescopent et engendrent des fortes tensions géopolitiques et des guerres aux contagions mondiales. Russie-Ukraine, situation explosive du Moyen-Orient, sans oublier le Caucase, les Balkans, et que dire des guerres oubliées ou moins médiatisées au Soudan, au Yémen, en Libye et dans toute la zone sahélienne…
Le premier phénomène majeur, c’est la double défaite, en quelques années, de l’impérialisme américain. D’abord en Afghanistan — qui nous rappelle sa défaite au Vietnam — et cette autre défaite au Moyen-Orient, notamment dans l’occupation de l’Irak qui a conduit au choix des USA de son retrait de la région et de la mise en place des accords d’Abraham, sacrifiant au passage la Palestine. Sans compter cet acte symbolique, trop vite oublié, du transfert irresponsable de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
Ce processus visait à effacer à tout jamais la question palestinienne sur fond de normalisation entre Israël et les pays arabes de la région, transférant au passage à Israël la mission de gendarmer le Moyen-Orient. Ce plan sacrifiant la Palestine ne pouvait qu’échouer, il s’est malheureusement traduit par cette terrible journée noire du 07 octobre.
Certes, Israël peut peut-être espérer une victoire tactique à Gaza, et encore. Mais dans les faits, stratégiquement, Israël a perdu. Pire, en sacrifiant la solution à deux États, Israël court à sa perte.
Rien de la sauvagerie des actes terroristes du 7 octobre ne donne le droit à Israël de raser Gaza et d’infliger les ratonnades massives en cours en Cisjordanie par des colons extrémistes, suprémacistes et fanatisés.
Oui, nous avons raison d’exiger un cessez-le-feu immédiat et nous devons plus que jamais exiger la reconnaissance par la France de l’État Palestinien.
Deuxième phénomène majeur auquel nous assistons et qui se télescope avec la double défaite des USA en Afghanistan et au Moyen-Orient, c’est celui d’un monde multipolaire qui émerge et se caractérise par des structures internationales appelées OCS, Brics, Opep+. Tout cela en dit long de ce monde qui se lève et qui n’en peut plus de la domination de la planète par l’hégémon américain et ses supplétives institutionnelles que sont l’Otan, le G7 ou encore le FMI.
La très large majorité du monde n’en peut plus des occupations coloniales, n’en peut plus du colonialisme économique, n’en peut plus des pillages et des guerres qu’elle subit depuis des lustres. Elle veut tourner la page des humiliations, des spoliations des terres et des richesses.
Face à une telle actualité, il faut savoir prendre un peu de recul et essayer de comprendre ce qui est en toile de fond de ce que nous vivons.
Derrière chaque guerre, chaque conflit il y a des intérêts économiques, des marchands de canons avides de profits. Nous devons plus que jamais dénoncer ces ventes d’armes record qui sèment chaos et misère.
Combien d’investissements publics sacrifié pour faire la guerre ?
Combien coûte un canon César, un AMX10, alors que des projets d’école, de salle de sport ou de bassin tampon sont renvoyer aux calendes grecques ? D’ailleurs, ne nous voilons pas la face, chaque livraison d’arme à l’Ukraine ne fait que prolonger la longue agonie de l’Ukraine.
Donc, soyons lucide. Notre combat pour la paix, pour la coopération et le développement ne peut s’abstraire de notre combat contre l’impérialisme dominant. D’autant plus que ce dernier en déclin est telle une bête blessée et donc toujours plus dangereuse.
Ce combat contre l’impérialisme et son hégémon nous oblige à être plus offensif et à combattre l’atlantisme ambiant.
Agir pour le désarmement, militer pour la paix n’a aucun sens si nous mettons de côté nos choix de congrès de sortie de l’Otan et d’exigence de sa dissolution.
Envoyé depuis mon téléphone Huawei
Vues : 177
Etoile rouge
Très justes propos d’Hervé poly. Combattre l’atlantisme ambiant,respecter le choix du congrès , des communistes majoritaires soit la sortie de l’OTAN. La dissolution? La sortie de la France amènera chaque peuple membre de cette supercherie états unienne de soi disant sécurité à se poser la question et à la résoudre. Lutter pour la paix sans signifier qui st les principaux fauteurs de guerre est totalement improductif. La paix ds le socialisme . Cela me va. Vas y Hervé. Rejoignons le PCF et hardi les gars.
Vincent
En attendant, la LPM 2024-2030 prévoit un budget de 413 Milliards pour les armées :
C’est colossal.
Mais plutôt que d’interroger un tel budget, on tape allègrement sur les 2 millions de bénéficiaires du RSA qui coûtent environ 12 Milliards/an, que personne n’oserait défendre.
Il faut aussi avoir à l’esprit que depuis Sarkozy et la construction (par Bouygues, en PPP) de l’hexagone Balard, l’ensemble des PC du Ministère de la Défense fonctionnent sous Windows, parce que c’est une exigence de l’OTAN.
Pour les néophytes, cela signifie autant de “backdoors”, c’est à dire de failles de sécurité sciemment créées par le concepteur du système d’exploitation, qui ouvrent toutes les données françaises à la NSA et aux autres agences de renseignement US.
Bien entendu, la guerre économique que nous livre l’empire se joue aussi en interne : les collabos sont nombreux, les infiltrés partout, les pantouflages et la corruption jouent à plein.
Quitter l’OTAN ne sera pas simple à l’heure où simplement contester sa politique agressive relègue quiconque le fait au rang des “complotistes” et autres sobriquets disqualifiant du débat.
Bref la ligne de ce Monsieur et celle de ce blog est correcte, mais il importe de ne pas se leurrer sur la nature de la lutte qu’il convient de mener :
Pour moi, elle ne peut pas être que politique, et doit s’autoriser à revêtir les attributs de l’insurrection, avec tout ce que cela comporte de risques et d’engagements, comme d’actes résolus et décisifs.
Desproges nous aide à mettre un peu de légèreté cependant :
“L’ennemi est con : il pense que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui !”