On sait le rôle joué en Irak par l’histoire complétement bidonnée des bébés en couveuse. Dès que j’ai entendu cette histoire des bébés décapités cela m’a fait penser à la manière dont l’opinion publique avait été retournée pour faire accepter la guerre en Irak, un fait qui s’est avéré totalement monté par les Etats-Unis avec l’aide d’une agence de publicité. Il y avait eu également le faux charnier de Timisoara. Qu’il y ait eu attaque de civils et prise d’otages par le Hamas est une réalité mais cette organisation, qui à l’instar de l’extrême droite israélienne a sciemment provoqué de fait une escalade contre Gaza pour faire monter la colère du monde arabe, a toujours nié l’affaire des bébés. Il semble donc comme nous l’avons toujours affirmé qu’il y ait de fait entente entre les deux extrême-droites israélienne et hamas, le tout couvert au plus haut niveau des USA pour que la haine s’exaspère alors même que les conditions de la paix se développent partout. Les victimes sont non seulement palestiniennes et israéliennes civiles, avec l’horreur de Gaza, mais également comme on le voit en Europe et aux Etats-Unis, le réveil de la folie aveugle qui là aussi donne tous les prétextes à l’extrême-droite. Notons que cette enquête est le fait de journalistes juifs Max Blumenthal et Alex Rubinstein et que comme le note l’article, il y a eu des journalistes israéliens pour mettre en doute ce fait. (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

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  GRAYZONE ROYAUME-UN

La source de l’allégation douteuse de « bébés décapités » est le chef des colons israéliens qui a incité à des émeutes pour « anéantir » un village palestinien

MAX BLUMENTHAL ET ALEXANDER RUBINSTEIN·11 OCTOBRE 2023

Après qu’un soldat de réserve israélien nommé David Ben Zion a déclaré à une journaliste que des militants palestiniens « coupaient la tête des bébés », Biden, Netanyahu et les médias internationaux ont amplifié cette affirmation douteuse.

La Grayzone a identifié Ben Zion comme un chef de colons fanatique qui a incité à des émeutes en exigeant qu’une ville palestinienne soit « anéantie ».

Un tollé international a éclaté lorsque le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé que des militants palestiniens de la bande de Gaza assiégée avaient tué 40 « bébés » et décapité plusieurs d’entre eux lors d’une incursion à Kfar Aza, un kibboutz à la frontière de Gaza. Le président Joseph Biden a répété cette affirmation incendiaire lors d’une réunion à la Maison Blanche le 10 octobre, tandis que les réseaux de l’Ouest ont véhiculé l’histoire sans l’ombre d’un examen critique.

Selon le correspondant de CNN Nic Robertson, citant apparemment des sources militaires israéliennes, des militants palestiniens ont procédé à des « exécutions de type Daech », au cours desquelles ils « coupaient la tête de personnes », y compris des bébés et des animaux domestiques.

Grayzone a maintenant identifié une source clé de l’affirmation selon laquelle des militants palestiniens ont décapité des bébés israéliens. Il s’agit de David Ben Zion, commandant adjoint de l’unité 71 de l’armée israélienne qui se trouve également être un chef de colons extrémistes qui a incité à de violentes émeutes contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée au début de cette année.

Dans un interview du 10 octobre avec la journaliste Nicole Zedek de la chaîne i24 parrainée par l’État israélien, Ben Zion a déclaré : « Nous avons fait du porte-à-porte, nous avons tué beaucoup de terroristes. Ils sont très mauvais. Ils coupent des têtes d’enfants, ils coupent des têtes de femmes. Mais nous sommes plus forts qu’eux. »

Il a ajouté : « Nous savions que ce sont des animaux », se référant aux Palestiniens, « mais nous avons découvert qu’ils n’ont pas de cœur. »

Quelques heures après son interview avec i24, toujours dans le village de Kfar Aza, on pouvait voir Ben Zion en uniforme sourire à plusieurs reprises jusqu’aux oreilles dans une vidéo posté sur sa page Facebook – une disposition étrange pour un soi-disant témoin du dépeçage méthodique des bébés.

Au début de la journée, Zedek d’i24 a déclaré lors d’un reportage en direct de Kfar Aza : « Environ 40 bébés ont été emmenés sur des civières… Des berceaux renversés, des poussettes laissées derrière, des portes grandes ouvertes. Le rapport de Zedek a été vu des dizaines de millions de fois sur Twitter et promu par le ministère israélien des Affaires étrangères – qui soutient son réseau.

Quelques heures plus tard, l’affaire a été qualifiée « Les soldats m’ont dit qu’ils pensaient que 40 bébés/enfants avaient été tués. Le nombre exact de morts est encore inconnu alors que l’armée continue d’aller de maison en maison et de trouver d’autres victimes israéliennes.

Pourtant, l’histoire non vérifiée a rapidement fait son chemin jusqu’aux plus hauts niveaux du gouvernement, comme à dessein. Le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré sans équivoque que des bébés et des tout-petits avaient été retrouvés avec leurs « têtes décapitées », tandis que le président Joe Biden lui-même a vaguement fait une allusion à « des rapports à vous retourner l’estomac de bébés tués ».

De même, les chaînes d’information par câble sont entrées dans une frénésie, rapportant l’histoire à bout de souffle malgré l’armée israélienne faisant marche arrière sur son initiale confirmation.

Entre-temps quelques journalistes qui ont d’abord transmis les allégations officielles israéliennes sur les bébés décapités, ont commencé à émettre leurs propres enquêtes.

Oren Ziv, un journaliste israélien qui s’est joint à la visite officielle de l’armée à Kfar Aza, a commenté sur Twitter : Je reçois beaucoup de questions sur les rapports sur les ‘bébés décapités par le Hamas’ qui ont été publiés après la tournée des médias dans le village. Au cours de la visite, nous n’avons vu aucune preuve de cela, et le porte-parole de l’armée ou les commandants n’ont pas non plus mentionné de tels incidents.

Alors, qui est la source derrière cette revendication explosive ? 

Appels à « anéantir » les Palestiniens et à « ne pas laisser de place à la pitié »

David Ben Zion, dirigeant du Conseil régional de Shomron, qui regroupe 35 colonies illégales de Cisjordanie, a demandé cette année que le village palestinien de Huwara soit “anéanti” : “Assez parlé de la construction et du renforcement des colonies”, a déclaré M. Ben David dans un message publié sur Twitter le 26 février 2023.

“La dissuasion qui a été perdue doit revenir maintenant, il n’y a pas de place pour la pitié”.

Ben David a été cité dans les médias israéliens proclamant peu après : “Le village de Huwara devrait être anéanti, cet endroit est un nid de terreur et la punition devrait s’appliquer à tout le monde”, un appel clair à la punition collective des Palestiniens.

Le tweet de Ben David a été “liké” sur Twitter par Bezalel Smotrich, alors ministre israélien des finances, ce qui a incité 22 juristes à demander au procureur général d’ouvrir une enquête sur le fonctionnaire pour “incitation à commettre des crimes de guerre”.

Lorsque, le mois suivant, Smotrich s’est fait l’écho de Ben David en appelant à “éliminer” Huwara, le département d’État américain a condamné sa rhétorique en la qualifiant de “dangereuse”.

Le village de Huwara a été à l’époque la cible de violentes émeutes de la part de colons opérant sous la surveillance de Ben David. À la suite de l’assaut des colons sur la ville, qui a entraîné l’incendie d’un grand nombre de maisons et de véhicules, ainsi que des blessures aux habitants, le Hamas a qualifié l’attaque de “déclaration de guerre”.

Mais l’appel de Ben David au châtiment collectif à Huwara était loin d’être sa seule imprécation génocidaire contre les Palestiniens. En effet, il a utilisé ses comptes de médias sociaux pour appeler à plusieurs reprises à des crimes de guerre ainsi qu’à la “déportation des masses [palestiniennes]” : “Le peuple palestinien […] est un ennemi”, a écrit M. Ben David en 2016. “Lors de sa campagne ratée pour la Knesset israélienne en 2021 avec le parti pro-colons Foyer juif, Ben David a décrit sa mission comme suit : “Je suis engagé dans la tâche de restaurer le foyer politique du sionisme religieux”.

Membre éminent du mouvement apocalyptique israélien du Temple

Ben David semble être à la pointe de l’extrémisme des colons depuis des années. Il a été photographié en 2015 (ci-dessous) en train de tenir un micro pour l’idéologue fanatique des colons Noam Livnat, qui se décrit lui-même comme un “messianiste radical de droite”.

Ben David semble partager les obsessions messianiques de Livnat. En 2018, il a emmené son neveu à la base de la mosquée al-Aqsa, le troisième site le plus sacré de l’islam, que les extrémistes juifs ont cherché à remplacer par un troisième temple. “Pourquoi les musulmans marchent-ils encore fièrement sur cette montagne ?”, a-t-il écrit, ajoutant qu'”il y a beaucoup de travail devant nous” : “Israël devrait construire une Shul (synagogue) sur le mont du Temple, suivie d’un troisième Temple.

Nous n’avons besoin de la permission de personne”, a écrit un utilisateur de Facebook en réponse à la photo, que M. Ben David a aimée. Dans un autre message posté depuis le lieu saint, M. Ben David a écrit que “le mont du Temple n’est pas seulement le passé du peuple juif, mais aussi son avenir”. Il a ensuite exhorté ses partisans à faire un don à Beyadenu, une organisation dont les membres tentent d’abattre des agneaux pour les sacrifier sur le mont du Temple.

M. Ben David semble également partager l’obsession de Noam Livnat pour la destruction de Gaza. Quelques jours après le lancement par Israël de l’opération “Bordure protectrice”, le bombardement de 50 jours contre Gaza qui a fait près de 1 500 morts parmi les civils palestiniens, M. Ben David a publié sur Facebook une photo de lui et d’autres soldats des FDI posant devant des pièces d’artillerie positionnées de manière à épeler “Le peuple d’Israël vit” en hébreu. La nation d’Israël est avec vous jusqu’à la fin (de Gaza) Amen”, a répondu un utilisateur de Facebook, ce que Ben David a à nouveau “aimé”.

Alors que Netanyahou déploie l’allégation douteuse de bébés décapités pour entraîner ses sponsors américains plus profondément dans sa guerre, les fantasmes apocalyptiques de Ben David se rapprochent de leur accomplissement.

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MAX BLUMENTHALRÉDACTEUR EN CHEF

Rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal est un journaliste primé et l’auteur de plusieurs livres, dont les best-sellers Gomorra républicain, Goliath, La guerre de cinquante et un jours et La gestion de la sauvagerie. Il a produit des articles imprimés pour un éventail de publications, de nombreux reportages vidéo et plusieurs documentaires, dont Killing Gaza. Blumenthal a fondé The Grayzone en 2015 pour faire la lumière journalistique sur l’état de guerre perpétuelle de l’Amérique et ses dangereuses répercussions intérieures.

ALEXANDER RUBINSTEIN

Alex Rubinstein est journaliste indépendant sur Substack. Vous pouvez vous abonner pour recevoir des articles gratuits de lui dans votre boîte de réception ici. Si vous voulez soutenir son journalisme, qui n’est jamais mis derrière un mur payant, vous pouvez lui faire un don unique via PayPal ici ou soutenir ses reportages via Patreon ici.